Ramire II (roi d'Aragon)
Ramire II d'Aragon, surnommé le Moine ( - ), fut roi d'Aragon de 1134 à 1157.
Ramire II d'Aragon | ||
Ramire II d'Aragon, enluminure du début du XVIe siècle issue de la Généalogie des rois de Portugal. | ||
Titre | ||
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Roi d'Aragon | ||
– (22 ans, 10 mois et 18 jours) |
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Prédécesseur | Alphonse Ier le Batailleur | |
Successeur | Pétronille | |
Biographie | ||
Titre complet | Roi d'Aragon | |
Dynastie | Maison d'Aragon | |
Date de naissance | ||
Date de décès | (à 71 ans) | |
Lieu de décès | Huesca | |
Père | Sanche Ier d'Aragon | |
Mère | Félicie de Roucy | |
Conjoint | Agnès de Poitiers | |
Enfants | Pétronille | |
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Rois d'Aragon | ||
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Dernier fils de Sanche Ier Ramirez et de Félicie de Roucy, il fut consacré à la vie cléricale. Moine à l'abbaye Saint-Pons de Thomières, puis abbé de Saint-Pierre-le-Vieux à Huesca, il fut successivement évêque de Huesca et de Roda-Barbastro. À la suite de la mort de son frère, Alphonse Ier le Batailleur, sans descendance et ayant légué son royaume à plusieurs ordres militaires religieux en 1134, il fut élu roi d'Aragon par l'assemblée de Jaca et abandonna la vie cléricale.
Marié à Agnès de Poitiers en 1135, il en eut une fille, Pétronille, l'année suivante. Il confia la réalité du pouvoir à sa fille et surtout à son gendre, le comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV, dès 1136, ne gardant pour lui que le titre de roi. Il se retira dans le monastère Saint-Pierre-le-Vieux, où il finit sa vie en 1157.
Biographie
modifierJeunesse et vie cléricale
modifierRamire était le dernier fils du roi d'Aragon et de Pampelune, Sanche Ier. Dès son plus jeune âge, il fut consacré à la vie cléricale, comme l'étaient les cadets de familles nobiliaires au Moyen Âge. Le , il fut envoyé à l'âge de sept ans comme moine à l'abbaye Saint-Pons, à Thomières, dans la vicomté de Béziers.
En 1111, son frère Alphonse Ier, devenu roi d'Aragon, entra en conflit avec son épouse, Urraque Ire, reine de León et de Castille. Les habitants de Sahagún, avec l'appui d'Alphonse Ier, ravagèrent l'abbaye Saint-Benoît de Sahagún, où elle avait trouvé refuge. À la suite des événements, le roi d'Aragon appela son frère Ramire afin de reprendre l'abbatiat de Saint-Benoît. En 1117, Ramire revint en Aragon, comme abbé de Saint-Pierre-le-Vieux, abbaye dont les travaux avaient commencé à Huesca sous l'impulsion d'Alphonse Ier. Finalement, à l'âge de 46 ans, Ramire fut nommé évêque de Roda-Barbastro en 1134. Il n'eut cependant pas le temps de prendre possession de son évêché.
En effet, Alphonse Ier venait de mourir, le , à la suite de sa défaite contre les Almoravides à Fraga. Le testament d'Alphonse Ier spécifiait que son royaume était légué à plusieurs ordres militaires religieux : les Templiers, les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et les chanoines du Saint-Sépulcre. Le testament fut refusé par les noblesses aragonaise et navarraise. Les premiers, assemblés à Jaca, élurent Ramire comme roi d'Aragon, tandis que les seconds choisissaient Garcia Ramírez comme roi de Navarre.
Ramire, encore évêque de Roda-Barbastro, se trouvait en train de célébrer la nativité de la Vierge, le , à Tierrantona, en Sobrarbe, lorsqu'il apprit la nouvelle de la mort de son frère et son élection au trône d'Aragon. Il fut couronné à Saragosse trois semaines plus tard, le .
Règne
modifierRévoltes et politique intérieure
modifierRamire II gouverna comme roi d'Aragon, titre auquel étaient attachés les comtés de Sobrarbe et de Ribagorce. Dès le début de son règne, il fut confronté à l'agitation de la noblesse aragonaise, qui contestait son autorité. En 1135, menacé par une révolte, Ramire II fut forcé de se réfugier à Besalú. La chronique de San Juan de la Peña, du XIVe siècle, développe à ce propos la légende de la cloche de Huesca. Préoccupé des révoltes, Ramire II aurait envoyé en 1135 ou 1136 un messager à Pierre II, l'abbé de Saint-Pons de Thomières, son ancien supérieur. Le messager serait arrivé alors que l'abbé, dans le jardin de l'abbaye, coupait les roses qui dépassaient des massifs : l'abbé aurait conseillé au roi de faire de même. Peu de temps après, Ramire II aurait convoqué les nobles les plus importants du royaume à Huesca, au motif de leur montrer une cloche qu'on pourrait entendre dans tout le royaume et aurait fait décapiter les douze nobles les plus coupables. Le geste du roi aurait terrorisé les autres nobles et mit fin à leur révolte.
Ramire II dut également faire face à la sécession du royaume de Navarre, menée par García V.
Mariage et descendance
modifierLe , il épousa dans la cathédrale de Jaca Agnès de Poitiers, alors veuve d'Aimery V de Thouars et mère de quatre enfants. Sept mois plus tard, le naquit une fille, Pétronille.
La main de Pétronille fut tout d'abord sollicitée par le roi de roi de Castille et León Alphonse VII l'Empereur : les deux rois conclurent un accord au traité à Alagón, le . Mais le projet rencontra l'opposition à la fois du roi de Navarre, Garcia V, et de la noblesse aragonaise. Finalement Ramire II décida d'unir sa fille au comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone. Par l'accord matrimonial de Barbastro, le , il transmit tous ses pouvoirs à son gendre, sans toutefois abdiquer. Ce dernier, devenu prince d'Aragon prit la tête des deux États, permettant à Ramire II de quitter la vie politique.
Fin de règne et mort
modifierRamire II, ne conservant que le titre de roi d'Aragon, retrouva la vie monastique et se retira dans le monastère Saint-Pierre-le-Vieux de Huesca, tandis qu'Agnès retournait en Aquitaine et terminait sa vie à l'abbaye de Fontevrault. Pétronille partit quant à elle pour la cour de Barcelone, où elle reçut son éducation. Au mois d'août, ayant atteint l'âge de quatorze ans, elle épousa Raimond-Bérenger IV à Lérida.
Ramire II termina sa vie entre le monastère Saint-Pierre-le-Vieux et le sanctuaire Saint-Urbicius (es), à Nocito. Il mourut à Huesca le . Ses restes furent déposés dans un sarcophage romain du IIe ou IIIe siècle, placé dans la chapelle Saint-Barthélémy du monastère Saint-Pierre-le-Vieux.
Famille
modifierDe son mariage avec Agnès de Poitiers, le , Ramire II n'a qu'une fille :
- Pétronille (-), reine d'Aragon et comtesse de Barcelone, épouse du comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV.
Notes et références
modifierVoir aussi
modifierBibliographie
modifier- (es) Ernest Belenguer, « Aproximación a la historia de la Corona de Aragón », La Corona de Aragón. El poder y la imagen de la Edad Media a la Edad Moderna (siglos XII - XVIII), Sociedad Estatal para la Acción Cultural Exterior (SEACEX) - Generalitat Valenciana - Ministerio de Cultura de España, Lunwerg, 2006, p. 26 (ISBN 84-9785-261-3).
- (es) Guillermo Fatás Cabeza, « El escudo de Aragón », Aragón, reino y corona. Catálogo de la exposición celebrada en el Centro Cultural de la Villa de Madrid del 4 de abril al 21 de mayo de 2000, Gobierno de Aragón, Ayuntamiento de Madrid y Secretaría de Estado de Cultura, p. 170-172 (ISBN 978-84-8324-084-7).
- (es) Guillermo Fatás Cabeza et Guillermo Redondo, Blasón de Aragón. El escudo y la bandera, Diputación General de Aragón, Saragosse, 1995.
- (es) Manuel Fuertes de Gilbert Rojo, « La Casa de Aragón. Genealogía de una monarquía mediterránea », I Colloquio Internacionale de Genealogia, Rome, 2003.
- (es) Alfonso García-Gallo, « El derecho de sucesión del trono en la Corona de Aragón », Anuario de Historia del Derecho Español, no 36, 1966, p. 5-187.
- (es) Jesús Lalinde Abadía, « Las Cortes y Parlamentos en los Reinos y tierras del Rey de Aragón », Aragón. Historia y Cortes de un Reino, Cortes de Aragón y Ayuntamiento de Zaragoza, 1991, p. 89-90 (ISBN 978-84-86807-64-1).
- (es) Ana Isabel Lapeña Paúl, Ramiro II de Aragón. El rey monje (1134-1137), Éd. Trea, Gijón, 2008 (ISBN 978-84-9704-392-2).
- (es) Alberto Montaner Frutos, El señal del rey de Aragón. Historia y significado, Institución « Fernando el Católico », Saragosse, 1995 (ISBN 84-7820-283-8).
- (es) Antonio Ubieto Arteta, La creación de la Corona de Aragón, Anubar, Saragosse, 1977.
- (es) Antonio Ubieto Arteta, La formación territorial, t. I, Historia de Aragón, Saragosse, 1981.
- (es) Antonio Ubieto Arteta, Los esponsales de la reina Petronila y la creación de la Corona de Aragón, Diputación General de Aragón, Saragosse, 1987.
- (es) Antonio Ubieto Arteta, Creación y desarrollo de la Corona de Aragón, t. V, Historia de Aragón, Saragosse, 1987.
- (es) Benito Vicente de Cuéllar, « Los "condes-reyes" de Barcelona y la "adquisición" del reino de Aragón por la dinastía bellónida », Hidalguía, vol. XLIII, nº 252, 1995, p. 619-632.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
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