Rallye Dakar 1986

8e édition du Dakar, épreuve de rallye-raid

Le Rallye Dakar 1986 ou Paris-Alger-Dakar 1986 est la 8e édition du Rallye-Raid Paris-Dakar. Elle se déroule du au . C'est la plus meurtrière des éditions mais aussi une des plus dures de l'histoire du Rallye. Elle est notamment marquée par un accident aérien entraînant la mort de Thierry Sabine et Daniel Balavoine.

Paris-Alger-Dakar 1986
Description de cette image, également commentée ci-après
Thierry Sabine au port d'Alger le 4 janvier 1986.
Généralités
Sport Rallye Raid
Organisateur(s) Thierry Sabine Organisation (TSO)
Édition 8e
Lieu(x) Drapeau de la France France
Drapeau de l'Algérie Algérie
Drapeau du Niger Niger
Drapeau du Mali Mali
Drapeau de la Mauritanie Mauritanie
Drapeau de la Guinée Guinée
Drapeau du Sénégal Sénégal
Date du
au
Participants 486
Site web officiel dakar.com

Navigation

L'édition débute par un prologue de 7 km à Cergy Pontoise et s'achève au Lac Rose près de Dakar. La compétition voit les débuts de Jean-Louis Schlesser sur un 4x4 ARO. L'équipe organisatrice se veut généreuse envers les populations locales en livrant des pompes à eau au Sahel via l'action humanitaire mise en place par Daniel Balavoine.

Les forces en présence

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Au départ du rallye-raid, il y a 486 équipages décomposés en 282 voitures, 131 motos et 71 camions.

  • côté auto : Porsche est encore favorite avec ses 959 rallyes. Mercedes s'aligne encore.
  • côté camions : le Néerlandais Jan de Rooy aligne un camion DAF bimoteur de 500 chevaux qui peut monter à plus de 200 km/h.

Le rallye en lui-même

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La course débute par le traditionnel prologue de Cergy qui voit la victoire de Jean-Claude Dayraut et Pierre-Marie Poli en moto. La course quitte ensuite la France à Sète où se produit le premier drame qui plombe la course d'entrée. En effet, le japonais Yazuko Keneko (41 ans), l'un des rares à prendre part à la course, est mortellement fauché le à 1h30 du matin lors de la liaison par un véhicule d'assistance dont le conducteur était ivre au moment des faits. Le lendemain c'est dans une ambiance lourde, que l'épreuve repart d'Alger vers le sud de l'Algérie qui est impitoyable pour le débutant Jean-Louis Schlesser qui doit abandonner dès El Golea lâché par sa boîte de vitesses. Henri Pescarolo ne va guère plus loin puisqu'en direction de Tamanrasset et du Hoggar, il ne parcourt que 15 km avant de voir son Land-Rover partir en flamme.

Le pays berbère est d'ailleurs fatal à de nombreux pilotes qui doivent renoncer dans les premières dunes et le fech-fech qui condamne de nombreux espoirs dont ceux de Rahier et Bacou qui chutent dans un trou ; l'un est indemne l'autre a une jambe cassée. Le Dakar tourne vite à un à un duel entre Porsche et Rover. Au cours de la boucle autour de Tamanrasset, avant de rejoindre Dirkou au Niger, il ne reste plus que 141 équipages autos et camions et 54 motos, soit moins de la moitié des concurrents au départ. Le désert ne fait que commencer.

Le rallye entre dans le désert. Lors de l'étape d'Agadem, il ne reste plus qu'une femme Nicole Bassot, après l'abandon de Véronique Anquetil qui est victime d'une chute et abandonne. L'étape suivante vers Zinder, le vers 18 heures au soir un nouveau drame se produit quand le motard français équipier de Cyril Neveu, Jean-Michel Baron est victime d'une chute dans le Ténéré après la fin de la spéciale qu'il termine 10e. Lors de la Liaison vers Zinder, il chute sur une route goudronnée. Passant dans un nid de poule à 150 km/h, il percute le sol tête première, perdant son casque. Secouru très vite par d'autres pilotes, il est évacué par Thierry Sabine dans un état désespéré. En effet, sous le choc, il a été victime d'une fracture des vertèbres cervicales et d'un très grave traumatisme crânien. Il est rapatrié dans un état de coma dépassé. Les médecins le soignent pendant de nombreuses années et réussissent à le sauver. Mais complètement paralysé avec des graves lésions cérébrales et totalement dépendant. Il meurt finalement d'une insuffisance pulmonaire en 2010, après 24 ans dans un état végétatif.

Lors de l'étape suivante, Hubert Auriol se casse la clavicule et abandonne.

Le , alors que Baron est évacué vers Paris, Thierry Sabine et Daniel Balavoine partent donner le coup d'envoi d'un match de football, ils ne reviendront jamais. Jean-Luc Roy, Yann Arthus-Bertrand qui suit le rallye ainsi que Patrick Chêne devaient embarquer mais ils préfèrent rester à Bamako.

Initialement, le vol aurait dû transporter François-Xavier Bagnoud, Thierry Sabine, Jean-Luc Roy, Yann Arthus-Bertrand et Patrick Chêne. À la suite de plusieurs changements, les personnes embarquées sont : François-Xavier Bagnoud, Thierry Sabine, Daniel Balavoine, Nathalie Odent (voyant qu'il restait de la place dans l'hélicoptère) et Jean-Paul Le Fur.

La suite du rallye est sombre et le cœur n'y est plus. La course est reléguée au second plan. Elle est marquée par un ultime drame le dernier jour, quand l'Italien Gianpaolo Marianoni est victime d'une chute bénigne en apparence mais victime d'une rupture de la rate. Il se relève termine le rallye 13e mais meurt deux jours plus tard, car non pris en charge à temps. Plusieurs autres morts plus indirectes ont eu lieu dans ce Rallye Dakar 1986 qui est le plus meurtrier à ce jour.

Le rallye voit la troisième victoire de René Metge et la quatrième de Cyril Neveu.

Étapes

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Étape Date Départ Arrivée Total
(km)
1 1 janvier Versailles
  France
Sète
  France
1.100
2 janvier Transport vers l'Afrique
2 3 janvier Argel
  Algérie
Ghardaia
  Algérie
660
3 4 janvier Ghardaia
  Algérie
El Golea
  Algérie
580
4 5 janvier El Golea
  Algérie
In Salah
  Algérie
550
5 6 janvier In Salah
  Algérie
Tamanrasset
  Algérie
649
6 7 janvier Tamanrasset
  Algérie
Iférouane
  Niger
549
7 8 janvier Iférouane
  Niger
Agadez
  Niger
279
8 9 janvier Agadez
  Niger
Dirkou
  Niger
645
9 10 janvier Dirkou
  Niger
Agadem
  Niger
285
10 11 janvier Agadem
  Niger
Zinder
  Niger
910
11 12 janvier Zinder
  Niger
Niamey
  Niger
915
13 janvier Jour de repos
12 14 janvier Niamey
  Niger
Gourma-Rharous
  Mali
814
13 15 janvier Gourma-Rharous
  Mali
Bamako
  Mali
14 16 janvier Bamako
  Mali
Labé
  Guinée
986
15 17 janvier Labé
  Guinée
Kayes
  Mali
600
16 18 janvier Kayes
  Mali
Kiffa
  Mauritanie
17 19 janvier Kiffa
  Mauritanie
Boutilimit
  Mauritanie
18 20 janvier Boutilimit
  Mauritanie
Saint-Louis
  Sénégal
314
19 21 janvier Saint-Louis
  Sénégal
Saly Portudal
  Sénégal
620
20 22 janvier Saly Portudal
  Sénégal
Dakar
  Sénégal
200

Classements finaux

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29 des 131 motos inscrites ont terminé la course. Après des années de domination absolue française en moto, les Italiens apparaissent, avec 6 places dans le top 10, même si la victoire reviendra pour la 4ème et avant-dernière fois au Français Cyril Neveu. Cette édition fut également marquée par la mort de Giampaolo Marinoni : le pilote italien, tout en reprenant la course après une grave chute dans la dernière étape et en terminant 13º au classement général, est décédé à l’hôpital deux jours après son hospitalisation à la fin de la manifestation[1].

Pos. Pilote Moto
1   Cyril Neveu Honda NXR 750
2   Gilles Lalay Honda NXR 750
3   Andrea Balestrieri (it) Honda XL600LM
4   Thierry Charbonnier Yamaha
5   Ciro De Petri Honda
6   Edi Orioli Honda
7   Andrea Marinoni (ca) Yamaha
8   Eddy Hau BMW
9   Giampiero Findanno Yamaha
10   Franco Picco Yamaha

100 des 282 voitures inscrites ont terminé la course .

Pos. Équipage Véhicule
1   René Metge / Dominique Lemoyne Porsche
2   Jacky Ickx / Claude Brasseur Porsche
3   Hubert Rigal / Bernard Maingret Mitsubishi
4   Pierre Lartigue / Bernard Giroux Lada
5   Andrew Cowan / Johnstone Syer Mitsubishi
6   Roland Kussmaul / Wolf-Hendrik Unger Porsche
7   Patrick Zaniroli / Jean da Silva Mitsubishi
8   Jean-Pierre Gabreau / Dominique Pipat Range Rover
9   Jean Bouchet / Jacques Villepigue Toyota
10   Maurice Gierst / Frédéric Bouvy Range Rover

Camions

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Pos. Pos. (Auto) Équipage Camion Temps
1 25º   Giacomo Vismara
  Giulio Minelli
Mercedes Unimog 82h52'19"
2 28º   Hans Heyer
  Aldo Winkler
MAN 85h56'52"
3 30º   Salvador Cañellas (ca)
  Domenech Ferran
Pegaso 87h05'41"
4 32º   Lutz Bernau
  Egmont Bartmann
MAN 89h43'45"
5 45º   Athanare Papadimitriou
  Börje Rosvall
Volvo 100h.53'34"
6 54º   Jacques Houssat
  Claude Brubach
Mercedes Unimog
7 56º   Giangregorio Carnevale
  Massimo Repetti
Astra
8 58º   Andrea Belotti
  Giampiero Consonni
Mercedes Unimog
9 61º   Georges Gattinger
  Helmut Pohl
MAN
10 64º   Hans Obermeyer
  Rolf Huber
MAN

Notes et références

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  1. Carlo Marincovich, « HANNO LASCIATO MORIRE MARINONI », sur la Repubblica,

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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