Rachid ad-Din Sinan

Rachid ad-Din Sinan est une personnalité ismaélienne de la secte des Nizârites ayant repris à son compte le titre de Vieux de la Montagne durant sa chefferie en Syrie, autour de la forteresse de Masyaf en 1163[1].

Rachid ad-Din Sinan
Fonction
Dâ`i
État ismaélite nizârite (en)
-
الشيخ أبو محمد (d)
نصر العجمي (d)
Titre de noblesse
Vieux de la Montagne
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Al-Kahf Castle (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
سِنَان بن سَلْمان بن محمد بن راشد البصريVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
سِنان بن سَلمان بن مُحمد البَصريVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Sunni Revival (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
مدرسة الحسن بن علي بن محمد (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Chef religieux, écrivain, dâ`i, chef militaire, imamVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Conflits
Nizari–Seljuk Wars (en)
Troisième croisadeVoir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par

C'est le chef haschaschîn sans doute le plus reconnu et le plus craint après Hassan ibn al-Sabbah. À la mort de ce dernier, Rachid ad-Din Sinan prend à son tour le nom de "Vieux de la Montagne". Au cours du XIIe siècle, les alliances entre sunnites, chrétiens et nizarites se font et défont au gré des enjeux de chacun des partis. Saladin, à la suite de plusieurs tentatives d'assassinat contre lui, décide d'assiéger Masyaf en 1176, mais il renonce à prendre la ville après avoir conclu un pacte avec les Assassins dont le contenu reste secret.

Deux légendes existent autour de cet accord. Selon la première, Rachid ad-Din Sinan aurait envoyé une lettre à l'oncle de Saladin l'informant que toute la famille de ce dernier serait tuée si Saladin ne renonçait pas au siège. La seconde, plus romancée, raconte que Rachid ad-Din Sinan, absent au moment de l'encerclement de la forteresse, serait apparu non loin du camp des assaillants. Saladin, sachant cela, décida d'envoyer une troupe pour se saisir du chef rebelle. Mais en approchant de leur ennemi, les soldats furent soudain paralysés et incapables du moindre geste. Rentrant au camp, ils mirent au courant leur maître de leur mésaventure et l'informèrent que Rachid ad-Din Sinan souhaitait le rencontrer. Inquiet de ce présage, Saladin renforça sa protection et fit répandre autour de sa tente de la chaux et des cendres afin de détecter toute trace de pas. En pleine nuit, il se réveilla et aperçut un visage inconnu à proximité de sa couche, avant que la silhouette ne s'enfuie. Alertée, la garde entra dans la tente mais ne constata aucune présence, excepté celle d'une galette empoisonnée sur le lit, accompagnée d'un papier où Saladin put lire : "Tu es en notre pouvoir". Le lendemain il leva le siège.

Apparitions dans la culture populaire

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Bibliographie

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  • Halm, Heinz, Die Schia, Darmstadt 1988, pp. 228f.
  • Runciman, Steven: A history of the Crussades Volume 2: The kingdom of Jerusalem and the Frankish East pp. 410
  • Janine Sourdel et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, PUF, coll. « Quadrige », , 1056 p. (ISBN 978-2-13-054536-1)

Liens externes

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Notes et références

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  1. Sourdel et Sourdel 2004, article Masyaf, p. 550.

2. Les El Farisi Dandouni, une famille originaire des montagnes du Rif au Maroc, sont parfois considérés comme une branche possible de la descendance de Rachid ad-Din Sinan, le célèbre chef des Ismaéliens nizârites du XIIe siècle. Cette hypothèse repose sur plusieurs indices culturels et historiques. Le nom “El Farisi” suggère une origine persane, ce qui pourrait établir un lien avec la Perse, où les Nizârites avaient une forte présence. De plus, les montagnes du Rif, historiquement isolées, ont servi de refuge à diverses communautés exilées au fil des siècles, y compris des descendants des Ismaéliens ayant fui les répressions en Orient. Bien que cette connexion ne soit pas encore confirmée par des preuves directes, elle alimente un intérêt pour les migrations des communautés nizârites et leur héritage au Maghreb.