Résistance anticommuniste roumaine

mouvement populaire roumain de lutte contre la dictature du Parti communiste roumain

La résistance anticommuniste roumaine est un mouvement populaire roumain de lutte contre la dictature du Parti communiste roumain (-). Elle fut active à partir de 1944 et dura pendant plus de trente années, certains combattants isolés subsistant en effet jusqu'au milieu des années 1970[Notes 1]. En Roumanie, l'opposition armée fut la première forme de résistance et l'une des plus organisées contre la terreur rouge du régime communiste à ses débuts. Ce n'est qu'après la chute, fin 1989, du dernier dirigeant communiste Nicolae Ceaușescu que les détails de ce mouvement, jusque-là scellés par le secret d'État, furent rendus accessibles aux historiens et aux familles, qui tentent de les porter à la connaissance du public. Les Roumains connaissaient déjà l'existence de « bandes armées fascistes manipulées par les impérialistes étrangers »[1] via la propagande communiste qui les évoquait de temps en temps, notamment pour expliquer ses échecs. Les faits étaient déformés par ces récits faisant passer les résistants pour de vulgaires bandits.

Dispersés mais relativement nombreux, de petits groupes armés, se dénommant parfois eux-mêmes « haidoucs », essentiellement réfugiés dans les Carpates, se cachèrent pendant des années des autorités. L'un des derniers combattants fut éliminé dans les montagnes du Banat en 1962, tandis qu'un autre maquisard des monts Făgăraș fut capturé en 1976. La résistance roumaine fut l'un des mouvements de résistance les plus durables au sein du bloc de l'Est[2]. Il est important de souligner que le sujet est une découverte relativement récente en Roumanie, grâce à l'ouverture partielle des archives de la Securitate, la police politique secrète roumaine, qui a permis d'examiner des faits historiques précis, parfois inconnus des historiens avant 2005[Notes 2]. Ce processus est bien avancé en 2017, cela malgré une quantité considérable d'archives à analyser, ainsi que la disparition d'une partie des dossiers[3]. De nouvelles recherches et découvertes apporteront probablement d'autres perspectives et éclairages sur le sujet.

Carte de la Roumanie indiquant par des points rouges les principaux points de résistance armée.
Carte de la Roumanie indiquant par des points rouges les principaux points de résistance armée.

Genèse

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Trains de réfugiés roumains fuyant la Bucovine, occupée par les troupes soviétiques.

En mars 1944, l'Armée rouge envahit la Bucovine septentrionale, alors province du royaume de Roumanie, allié du Troisième Reich. Le premier acte de résistance est officiel et organisé par le grand état-major roumain : un bataillon spécial, unité territoriale de l'Armée roumaine est créé[4] et entraîné pour lutter contre l'envahisseur soviétique[5] et le NKVD : le Bataillon fixe régional de Bucovine (ro).

 
Réfugiés de Bessarabie fuyant l'occupation en juin 1940.

Des centaines de Roumains fuient alors la terreur soviétique et les déportations[6] pour se réfugier dans les forêts. Ils constituent des guérillas antisoviétiques par groupes de 15 à 20 personnes. Les premiers groupes de maquisards se développèrent ainsi au nord de la Bucovine, parfois encadrés et soutenus par le commandement militaire allemand, mais toujours dirigés par des Roumains. Constitué uniquement de volontaires locaux, ce bataillon atteindra l'effectif de 1378 combattants réparti en trois compagnies. Un officier de réserve était chargé de l'instruction militaire des volontaires.

Le , la Roumanie rejoint les Alliés et déclare la guerre à l'Allemagne nazie. Toutefois les Alliés attendent jusqu'au date pour signer l'armistice avec la Roumanie, période durant laquelle l'Armée rouge agit comme en pays conquis, se livrant au pillage et à de nombreuses exactions. Une fois les dernières forces allemandes chassées du pays, les forces soviétiques disposent de toute liberté en Roumanie. Le gouvernement roumain n'a alors plus aucune autorité sur la Bessarabie et la Bucovine septentrionale, régions officiellement cédées à l'URSS en [Notes 3]. Dans ce contexte, la plupart des groupes de volontaires de Bucovine sont dissous, certains se maintinrent cependant dans les montagnes où ils restèrent actifs. Traqués par le NKVD, ils sont exécutés ou déportés au Goulag. On retrouve des traces d'existence de cette première résistance jusqu'en octobre 1944[7]. La Bucovine sera finalement le berceau de la résistance anticommuniste, déclenchée par la persécution soviétique systématique de la population roumaine[8].

En mai 1946, le général Aurel Aldea, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Sănătescu, est arrêté et accusé d'avoir réuni sous son commandement plusieurs groupes « subversifs ». En réalité, le Mouvement national de résistance (MNR) embryonnaire[9],[10] qu'il tentait de coordonner, ne représentait qu'une faible menace[11],[12],[13],[14] face à l'établissement du régime communiste.

Les élections législatives roumaines de 1946, largement entachées de fraudes et d'intimidations, dans un pays entièrement occupé par les troupes soviétiques, favorisèrent la fusion des forces anti-totalitaires. Un Comité national roumain installé à Paris en 1948[15],[16] chargé, dans l'espoir d'une intervention de l'Ouest, d'informer les gouvernements occidentaux sur la situation roumaine, est aussi en contact avec quelques résistants sur le sol roumain. Cependant aucune structure de coordination, ni un commandement central ne verra jamais le jour.

Début du mouvement de résistance armée

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Au début de l'automne 1948, de petits groupes, parfois de simples individus, passèrent dans la clandestinité dans les Carpates. Ils constituèrent ainsi des points de résistance armés divers, dans ce qui fut un mouvement totalisant plusieurs milliers de personnes. Les rebelles venaient de toutes les couches sociales et de toutes les régions du pays. Ces groupes sont indépendants mais communiquent parfois entre-eux par messages. Il est possible d'identifier trois formes différentes[17] de manifestation de la résistance : des tentatives d'une résistance armée organisée et conduite par des officiers mis en réserve (tels le colonel Uță, le lieutenant-colonel Arsenescu et le major Dabija), des actes de désobéissance civile concrétisés par des mouvements de réfugiés dans les montagnes et la création de dépôts d'armements comme de centres de résistance et d'abris pour ceux recherchés par la police politique.

Pour la quasi-totalité de ces résistants[18], l'intervention des Américains était la suite logique d'une situation dramatique qui plongeait le pays dans la terreur et des bouleversements sociaux et économiques sans précédent. Leur foi dans la venue imminente des Américains[19] était un élément majeur dans leur motivation[20]. Les chefs de groupes étaient d'ailleurs lucides quant au fait que leur action ne pouvait donner des résultats qu'en soutien à une attaque américaine[21] contre les forces d'occupation soviétiques en Roumanie. L'absence d'une réaction militaire de l'Ouest, conjuguée à des conditions de subsistance extrêmement dures[22] tout en affrontant un ennemi utilisant des forces disproportionnées pour les combattre, aboutira à leur destruction dans les années cinquante.

Facteurs déterminants

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Mise en place brutale d'une politique communiste

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Un ensemble de mesures radicales bouleversant la société, laisse de côté des pans entiers de la population active ou oblige les roumains à une adaptation nécessitant une obéissance totale. Ce cadre inflexible a évidemment abouti à un rejet du régime et à un refus de participation à une démolition de la société existante par de nombreux citoyens. La position constitutionnelle de jure du Parti communiste roumain comme « parti unique et organe dirigeant de l’État », interdit de facto la constitution d’associations, syndicats ou autres structures sociales indépendantes du pouvoir, et impose une autorité totale du parti communiste, allant du sommet (le Comité central) vers la base (les autres structures du parti, les citoyens). Il faut ajouter à ce sombre tableau la présence massive des organes de sécurité de la police politique Securitate dans la société, active par la censure ainsi que la mise en route d'une politique de surveillance à large spectre, sans contrôle judiciaire[Notes 4]. Sur le plan économique, une stricte planification d’état, affecte non seulement les orientations macro-économiques, mais aussi tous les aspects de la production, de la distribution et de la consommation, au mépris des ressources disponibles, des possibilités techniques, de l'environnement et des besoins de la population. Enfin, un contrôle total des activités culturelles[23], sportives[24], des médias, la fin de la liberté d'expression et la restriction des déplacements[Notes 5] empêche toute respiration culturelle et interdit toute espace de liberté.

Vagues massives d'arrestations et d'épurations

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Un nettoyage profond et systématique dans les administrations frappe le pays après la prise de pouvoir sans partage par les communistes à la veille de 1948. L'armée subit une épuration complète, l'immense majorité des cadres formés avant le communisme sont mis à la retraite ou en réserve. L'épuration de l'armée royale a eu lieu entre 1945 et 1949 au travers de plusieurs décrets[25]. Ils visaient à écarter de l'armée non seulement tous les cadres n'ayant pas manifesté clairement leur soutien au régime communiste ou à l'Union soviétique, mais aussi ceux dont l'origine sociale était « non sûre ». La police fut transformée en milice et la gendarmerie en troupe de la police politique (Securitate). Parallèlement, des mesures politiques et économiques ayant pour but d'éliminer toutes les professions libérales[Notes 6],[Notes 7] et toute autonomie professionnelle ou paysanne, privèrent la paysannerie et toute la classe moyenne de leurs moyens de survie[26]. Il s'agit là des leviers les plus forts de l'émergence d'une résistance armée. Ruinées, les victimes économiques du nouveau régime pouvaient être des paysans privés de leurs moyens de production car étiquetés « koulaks » (en roumain : chiaburi), des artisans privés de leurs échoppes tout comme des commerçants privés de leurs boutiques par les premières nationalisations. La longue liste comprend aussi d'anciens fonctionnaires ou agents de l'état ou des grandes institutions, privés de leurs emplois car jugés politiquement non fiables, ainsi que les anciens membres des gouvernements et des parlements passés, les policiers, juges, prêtres, qualifiés de « laquais du capitalisme », comme les anciens membres des classes dominantes : professions libérales, chefs d'entreprise, actionnaires, banquiers, aristocrates, considérés par le régime comme « exploiteurs du peuple ». Nombre d'entre eux risquent aussi la détention voire l'élimination physique, du simple fait de leur appartenance sociale ou politique passée. Enfin, s'ajoutent à cette cohorte ceux qui entrent dans la clandestinité pour échapper à une arrestation imminente. De façon significative, des familles entières prirent le maquis fin 1948 et début 1949. Ainsi, un fonctionnaire consulaire du consulat britannique de Cluj témoigne par écrit, le , au sujet de la situation de partisans en Transylvanie :

« On manque de vêtements et de médicaments et cela est probablement vrai car leur nombre s'est accru par une proportion considérable de femmes et d'enfants depuis l'expropriation des terres au . On m'a communiqué un chiffre de plus de 20 000 personnes ayant rejoint la Résistance depuis l'expropriation(…) L'augmentation du nombre de femmes et d'enfants va créer des problèmes de survie pour le prochain hiver(…) On me dit maintenant que des camions entiers d'approvisionnement de l'armée sont envoyés vers les partisans, parfois par capture parfois par désertions, mais je ne puis dire dans quelle échelle…[27]. »

Opposition paysanne à la collectivisation

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C'est l'élément essentiel de la révolte contre le pouvoir communiste. La Roumanie étant un pays rural à 80 % en 1945, le démantèlement de la propriété privée fut un choc pour le monde paysan. Rejetée par ce dernier, la collectivisation fut considérée comme un vol avec violence et vivement combattue par des paysans attachés à leur terres. Refus d'obéir aux nouvelles lois, manifestations et désobéissance civiles se multiplièrent. Durement réprimées par la Securitate, n'hésitant pas à emprisonner ou à exécuter les meneurs des protestations[28],[29], les campagnes ont constitué le creuset d'une résistance et aussi son soutien logistique durable. La résistance des paysans à la collectivisation forcée et brutale[30] est un phénomène peu connu aussi bien en Europe de l'Ouest qu'en Europe centrale. Dans un pays connu d'une part pour la férocité de sa police politique, la redoutée Securitate, et d'autre part pour la passivité ou l'indifférence de son peuple face à la domination communiste, l'intensité de l'opposition paysanne contre le régime stalinien est un fait remarquable[31]

Mouvement légionnaire

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En 1937, les résultats affichaient 15,58 % des votes pour le parti légionnaire Totul pentru Țară, soit 478 000 votes. En 1938, le mouvement légionnaire comprenait plusieurs centaines de milliers de membres[Notes 8], dont une force paramilitaire considérable. Très actif, organisé et ayant accédé au pouvoir entre septembre 1940 et janvier 1941, ce mouvement était devenu illégal mais restait politiquement « intéressant » en 1944-1945, notamment pour les communistes[Notes 9] qui, oubliant son passé anticommuniste et parfois violent, ont tout fait pour recruter ses anciens membres[32] jusqu'en 1948. Il fallait à ce moment éviter un risque d'opposition massive aux réformes profondes de la société, sachant que le PCR ne disposait que d'un nombre très limité de militants[Notes 10] alors que les légionnaires étaient des dizaines de milliers, organisés et pour certains d'entre-eux armés et entraînés. D'importants effectifs de jeunes entraînés militairement ayant appartenu au mouvement légionnaire, entrés dans la clandestinité à la suite de leur coup d’État manqué de 1941, et ainsi devenus des adversaires déterminés du régime fasciste Antonescu, se sont vus tendre la main par leurs ennemis d'avant-guerre : les communistes. Un certain nombre de légionnaires, notamment ceux issus du prolétariat et haïssant les élites d'avant-guerre, ont saisi cette main tendue[Notes 11], d'autant que l'alternative était la prison. D'autres légionnaires, tel Ion Gavrilă Ogoranu (en) ont choisi la clandestinité en prenant le maquis et les armes contre les communistes et l'occupant soviétique. Pendant la guerre froide, l'Occident, et en particulier la France et les États-Unis, a lui aussi exploité les légionnaires réfugiés à l'Ouest et prêts à se battre[33] pour épauler avec eux la résistance anticommuniste en Roumanie[34], l'opposition démocratique roumaine en exil étant dans l'incapacité de fournir des cadres pour un tel objectif.

Refus de la dictature communiste

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Un autre élément important de la résistance armée est la motivation d'individus et de groupes persuadés que seul un engagement armé pourrait contenir une terreur croissante et empêcher une prise de pouvoir définitive par les communistes. Les groupes de résistance dirigés par d'anciens officiers mis à la retraite ou en disponibilité, agissaient d'une manière plus coordonnée et planifiée. Il semble qu'ils mettaient leur espoir dans l’incitation à l'insurrection armée générale, à une révolte massive, évènements qui ne se sont jamais produits. Lors du début de la guerre froide, une catégorie plus réduite d'insurgés désireux de lutter contre le totalitarisme était constituée de réfugiés roumains recrutés en Europe par l'Office of Policy Coordination (en) (OPC)[35], entraînés en France, en Italie et en Grèce puis parachutés dans les Carpates. La plupart d'entre eux n'ont pas réussi à créer des contacts locaux, indispensables pour leur survie. Ils furent rapidement capturés, et pour la plupart jugés par des tribunaux militaires puis exécutés[27].

Persécution des Églises

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Jugées « réactionnaires » par nature, les Églises institutionnelles ainsi que les mouvements religieux pacifistes furent tous épurés et étroitement surveillés, mais la politique du PCR à leur égard fut différente selon les cas[36]. L'Église orthodoxe roumaine, n'ayant ni attaches à l'étranger ni réseau scolaire propre[Notes 12], fut seulement l'objet d'un remplacement rapide de ses cadres (les anciens étant emprisonnés, ainsi que tous ceux qui protestèrent), et d'une surveillance rapprochée de son clergé. Nul prêtre ou moine ne put par la suite accéder à des responsabilités ecclésiastiques, s'il n'était agréé par la police politique communiste. Il est ici intéressant de rapporter un dicton populaire : « Si tu veux dénoncer quelqu'un sans te dévoiler comme délateur, va à confesse ! »[37],[38]. En revanche, les Églises catholiques, qu'elles fussent de rite latin ou bien de rite grec, ainsi que les Églises protestantes, le Judaïsme et l'Islam, disposaient d'écoles confessionnelles et de solides liens avec l'étranger, dans des pays considérés comme « impérialistes »[Notes 13] : par conséquent, leur persécution fut plus ciblée. Leurs écoles furent systématiquement fermées, de nombreux monastères et lieux de culte durent aussi fermer, nombre de leurs clercs fut jeté en prison ou assassiné, et la confiscation de leurs biens décrétée. Ces derniers furent la plupart du temps attribués à l’Église orthodoxe. Ainsi, fin , soucieux de détacher de l'Occident et de l'influence de Rome tous les catholiques roumains[Notes 14], les communistes poussent fidèles et clergé à passer à l'orthodoxie. Le régime communiste roumain, suivant le modèle imposé par Joseph Staline[Notes 15], déclare finalement illégale l'Église grecque-catholique roumaine le , et en profite pour confisquer tous ses biens[Notes 16]. Le pouvoir ouvre alors la voie à une répression brutale et systématique qui durera jusqu'en 1964[39],[40]. Tous les évêques catholiques (mais aussi quelques catholiques roumains, comme Anton Durcovici) seront envoyés en prison où une partie d'entre-eux mourront à cause de mauvais traitements. De nombreux prêtres seront torturés, envoyés en camp de travail ou tout simplement assassinés. On retrouvera par conséquent dans plusieurs mouvements de résistance des prêtres catholiques et de nombreux membres de cette Église, particulièrement implantée en Transylvanie.

Tentatives de réseaux soutenus par l'extérieur

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Estimés à 70 000 par les services occidentaux, les Roumains réfugiés dans les pays d'Europe de l'Ouest[41] et désireux de lutter contre la dictature communiste[42], représentaient une manne pour les services de renseignement du monde libre. Une majorité de ces réfugiés, étaient, tel Virgil Ierunca, démocrates, mais cette majorité n'avait en général aucune formation militaire ou dans le renseignement. Les anciens légionnaires, en revanche, avaient reçu une formation paramilitaire et étaient prêts au combat[33]. La CIA y vit l'opportunité de constituer un réseau d'agents infiltrés dans le bloc de l'Est en recrutant certains d'entre eux, réfugiés le plus souvent dans des camps en Allemagne, Autriche et Yougoslavie[43],[44] et prêts à s'engager contre les communistes[42]. La décision fut prise conjointement par le Président américain Harry S. Truman et le président français Vincent Auriol[45]. Déjà organisés, solidaires, les légionnaires furent particulièrement appréciés dans ce contexte, leur passé violent et antisémite étant mis entre parenthèses devant la volonté de combattre le communisme. Acceptant l'offre américaine[Notes 17], des chefs légionnaires[Notes 18] jouèrent un rôle important dans le recrutement et la coordination des futurs agents.

 
Acte d'accusation no 1343, de 1953, contre les résistants anticommunistes légionnaires, parachutés et capturés (ainsi que leurs soutiens) en Roumanie.

En 1949, informé par le Foreign Office que la résistance roumaine s'intensifiait et bénéficiait d'un soutien populaire dans les campagnes, les services de renseignement occidentaux investirent dans ce projet. Cent agents furent choisis, dont 50 destinés à être parachutés à l'intérieur du pays, et 50 autres pour les soutenir hors des frontières roumaines. Les combattants furent préparés et entraînés en France et en Allemagne. Cent autres volontaires furent entraînés en Italie et en Grèce. Le chef des opérations secrètes de la CIA à cette époque, Gratien Yatsevich, déclara que les actions réalisées en Roumanie n'étaient surpassées, tant en nombre d'agents qu'en termes de ressources allouées, que par celles menées pour l'Albanie, les plus importantes réalisées pendant la guerre froide en Europe de l'Est[46]. Parmi les volontaires roumains recrutés par la CIA au début de 1951 figurent : Constantin Săplăcan, Wilhelm Spindler, Gheorghe Bârsan, Matias Bohm, Ilie Puiu[Notes 19]. Ils seront les premiers parachutés au pays, dans la nuit du 18 au , dans les Monts Făgăraș[47]. La Securitate les capturera et découvrira qu'ils avaient été recrutés en Italie. Le gouvernement roumain enverra une note de protestation aux Américains les accusant d'interférer dans les affaires internes du pays et soulignant que ces agents de la CIA capturés avaient été envoyés « pour mettre en œuvre des actes de sabotage et d'espionnage contre l'armée roumaine »[46].

Les combattants suivants furent envoyés au pays en . Ion Samoilă, Ion Golea et Ion Tolan formaient le groupe « Jacques », lâché près d'Agnita. Puis dans la nuit du au [48] le second groupe sous le nom de code « Robert » : Mircea Popovici et Alexandru Tănase, fut envoyé dans une zone proche de Calafat, près de la frontière bulgare. Suivront les groupes « Pascal » : Gheorghe Gheorghiu, Constantin Gigi et Făt Savu, parachutés le dans les Monts du Bihor, et « Fii Patriei » (« Fils de la patrie »): Sabin Mare, Ilie Rada et Gavril Pop, parachutés en juillet 1953 dans une zone boisée entre les județe de Satu Mare, Sălaj et Bihor[49].

D'autres agents seront envoyés depuis la Grèce, dont Toma Bebi pris par la Securitate à son atterrissage. Il collaborera avec cette dernière et permettra la capture de 12 autres parachutistes, légionnaires.

Selon Gordon Mason[50], le chef du bureau de la CIA de Bucarest de 1949 à 1951, la mission des agents parachutés consistait à contacter les groupes de résistants dans les montagnes, les informer de l'intérêt que leur portait l'Occident, les approvisionner en armes, munitions, médicaments et argent. Il était aussi prévu de remettre des stations radios aux maquisards afin qu'ils puissent renseigner l'Occident. Les objectifs essentiels étaient, toujours selon Gordon Mason, de connaître les forces des mouvements de résistance, d'obtenir des informations sur l'activité des armées roumaines et soviétiques, et d'encourager les combattants de la résistance à agir contre les troupes soviétiques en cas de guerre.

La plupart des opérations de parachutage ont peut-être échoué en raison d'infiltrations par les soviétiques des services occidentaux, de fuites d'informations dans ces services, mais aussi et surtout à cause d'une organisation médiocre[Notes 20]. L'hypothèse de fuites internes d'informations venant du renseignement britannique (le contre-espionnage MI-6), et en particulier celles concernant l'espion Kim Philby[Notes 21], qui était à la solde des Russes et informait directement le NKVD, n'est pas confirmée par les sources documentaires disponibles en 2024. Ainsi, trois agents formés par les Américains et envoyés en juin 1953 dans les Monts du Bihor furent capturés sans être exécutés, les autorités communistes souhaitant en faire des agents doubles. Dans les régions d'Oradea et de Satu Mare, trois agents parachutés furent tués, l'un d'entre eux lors d'une fusillade et les deux autres exécutés[51]. La même année, un groupe de 13 légionnaires envoyés par le CIA en Roumanie est capturé, puis jugé par un tribunal militaire[52],[33],[34]. Un procès retentissant des 13 combattants eut lieu en octobre 1953. Les 13 prévenus furent condamnés à mort et exécutés le à la prison de Jilava[Notes 22].

Groupes de résistance

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Les groupes de maquisards roumains ont été nombreux mais ils ne sont ni organisés, ni coordonnés au niveau national, et rarement au niveau régional. Dispersés dans tout le pays, leur longévité est limitée à quelques mois à quelques années au mieux, même si certaines formations ont perduré de 5 à 10 ans. Le CNSAS a détaché certains groupes plus importants soit par leur nombre de membres, soit par les actions exceptionnelles entreprises, ou bien par la trace vivace qu'ils ont laissée dans la région où ils ont combattu. Ils sont au nombre de sept : Teodor Șușman (ro), Maior Nicolae Dabija (ro) - Réseau « Frontul Apărării Naționale, Corpul de Haiduci », Colonel Ion Uță (ro), Gogu (Gheorghe) Puiu (ro) - Réseau « Haiducii Dobrogei », Ion Gavrilă Ogoranu (en) - Réseau « Carpatin Făgărășan », Toma Arnăuțoiu (ro) - Réseau « Haiducii Muscelului » et Victor Lupșa - Réseau « Vlad Țepeș II ».

Les principaux autres groupes de résistance se répartissent dans tout le pays, dans les régions de Transylvanie, Moldavie, Valachie et Dobroudja.

Structure et mode opératoire

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La taille des groupes varie de petits groupes de moins de 10 membres jusqu'à plus de 100 combattants. Le plus grand nombre de groupes compte une vingtaine d'hommes[27],[53]. Il est trop tôt pour avoir un inventaire précis et fiable des effectifs de la résistance dans son ensemble. En 2017, on compte quelques milliers de membres impliqués personnellement dans des groupes armés et dans des organisations clandestines, nombre auquel il faut ajouter quelques milliers ou dizaine de milliers de soutiens logistiques.

La dispersion, l'étendue et la durée de la résistance ont rendu les recherches réalisées après 1990 plus difficiles, en particulier pour déterminer les informations sur la structure du mouvement. Une évaluation des archives de la Securitate par le Conseil National pour l’Étude des Archives de la Securitate (CNSAS) en 2003 donne le chiffre provisoire de 1 196 groupes de résistance agissant entre 1948 et 1960[54].

Selon les témoignages de résistants survivants, corroborés par les rapports de la Securitate, il est possible de dresser un portrait assez fidèle de ces maquis.

Résistance et répartition sociale (en %)[Notes 23]
Paysans
  69
Ouvriers
  8,8
Petite bourgeoisie
  3,7
Fonctionnaires
  2,11
Prêtres
  1,8
Commerçants
  1,8
Militaires
  1,6
Autres
  10,5

La grande majorité des groupes étaient de taille restreinte[7] et leurs chefs n'avaient qu'un rayonnement local[55]. La structure sociale des bandes d'insurgés était hétérogène, comprenant une part considérable de paysans, beaucoup d'étudiants et d'intellectuels ainsi que plusieurs officiers de l'armée[27]. Sachant que les bouleversements sociaux provoqués par la dictature communiste affectèrent toutes les classes sociales (collectivisation des terres, abolition des professions libérales, nationalisation de toutes les entreprises, etc.), le spectre social du maquis roumain ressemblait à la société roumaine dans son ensemble, les paysans y représentaient 80 % des combattants. En ce qui concerne les étiquettes politiques, selon les historiens Georges Diener, Florian Banu et Dorin Dobrincu (ro), spécialisé sur le sujet de la résistance anticommuniste, l’affiliation des maquisards et de leurs soutiens est marquée par une majorité de non affiliés à un parti, le reste se partageant entre le Parti national paysan (PNȚ) de Iuliu Maniu, le mouvement légionnaire, et le Front des laboureurs[56],[Notes 23]. Il est singulier de constater qu'environ 5 % de ces résistants étaient eux-mêmes communistes, en désaccord avec le pouvoir communiste inféodé à Moscou.

La résistance recouvrait presque exclusivement les montagnes ainsi que les parties les plus densément boisées du pays, car seul ce type de géographie leur permettait de se cacher, de s'abriter et de survivre[Notes 24]. Toute résistance urbaine était très difficile en raison de la présence dissuasive de centaine de milliers de soldats russes et de l'omniprésence de la police politique et de ses informateurs dans les villes. Nombre des résistants ne pouvaient plus exercer leur activité professionnelle (souvent urbaine) à cause des interdictions ou abolitions décrétées, et étaient obligés de fuir à la campagne. Pour ces derniers, le maquis répondait au problème de leur survie face à une administration devenue hostile à leur égard, mais aussi, pour les plus courageux, au désir de se battre contre la dictature.

 

Les couleurs politiques de la Résistance[Notes 23]

Forêts denses dans des paysages montagneux, vallées escarpées, plateaux difficiles d'accès, offraient aux maquisards refuge et une bonne visibilité sur les plaines environnantes. De très nombreux paysans ou forestiers des villages alentour leur apportaient un soutien logistique et de précieuses informations sur les mouvements des unités de la Securitate ou de la milice.

Les maquis se fixaient aussi dans des zones comprenant toujours quelques communautés de peuplement. Cela leur permettaient ainsi non seulement de pouvoir se cacher et se replier facilement, mais aussi d'être aidés par un nombre significatif de villageois. Ces derniers leur fournissant abris, nourriture et information. Sans un tel soutien, aucun îlot de résistance n'aurait pu exister durablement, jusqu'à une quinzaine d'années dans certains cas. Les membres de la résistance armée n'étaient d'ailleurs pas appelés « partisans » par la population, mais haiduci[57], un nom désignant des bandits généreux, considérés comme des héros populaires. Le résistant et légionnaire Ion Gavrilă Ogoranu (en) qui prit la tête d'un groupe de résistance dans les monts Făgăraș de 1948 à 1956, et ne fut jamais repéré avant 1976, décrit de façon exhaustive la vie et l'organisation de plusieurs groupes de résistants[53],[58] ,[59].

Plutôt qu'une action planifiée, le mouvement de résistance fut une réaction spontanée en réponse aux vagues de terreur initiées par les autorités après la prise du pouvoir au début de 1948[60]. Cette spontanéité explique sa fragmentation marquée et le manque de coordination entre les différents groupes. Toutefois, agir indépendamment et localement permit à ces groupes d'être multiformes et flexibles, ce qui compliqua l'annihilation de tout le mouvement et assura même une endurance remarquable pour certains groupes. En outre, dans certaines régions, les réseaux éliminés étaient remplacés par de nouveaux noyaux de résistance.

Un trait caractéristique de la résistance roumaine était son aspect principalement défensif. En effet, très peu d'actions offensives, telles les sabotages ou l'occupation de localités, ont été enregistrées[60]. Alors que les résistants ne constituaient pas une menace majeure pour les autorités, leur dangerosité pour le régime résidait dans le symbole qu'ils représentaient. Aussi longtemps que les insurgés restaient libres, ils constituaient un défi tangible pour le régime communiste qui prétendait exercer un contrôle total sur tout le pays[61]. La vie était rude pour les maquisards et la pitié n'y avait pas sa place. Le risque le plus important était l'infiltration par des sécuristes ou des informateurs que la Sécuritate faisait chanter. Les infiltrés ou les éléments douteux, une fois démasqués, étaient rapidement éliminés, parfois après avoir été jugés sommairement.

Il n'est pas exagéré de parler d'héroïsme car les conditions de la lutte pour la liberté étaient bien souvent désespérées, sans aucune aide ou soutien significatif de l'étranger[Notes 25], et cela pendant parfois 10 à 15 ans. Le parallèle avec les conditions de la résistance intérieure française est difficile à faire car cette dernière, qui n'a duré que 3 à 4 ans face à l'occupation nazie et au régime de Vichy, a bénéficié d'un large soutien des Alliés, et était pour sa plus large part coordonnée depuis l'extérieur.

Répression

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Les forces de sécurité roumaines ont réussi à vaincre les forces rebelles grâce à la coordination entre la police politique et la Milice, l'infiltration des groupes par l'utilisation d'informateurs, la collecte de renseignements[62], la persuasion et la manipulation[63]. Les résistants furent la cible d'actions militaires durables et systématiques déployées par les troupes régulières bien équipées de la Securitate. Les forces de cette dernière variaient de la section au bataillon et jusqu'au régiment entier. Elles incluaient des véhicules blindés, de l'artillerie et même occasionnellement de l'aviation. Les insurgés subissaient souvent de lourdes pertes, le plus souvent victimes de la trahison de leurs soutiens ou d'informateurs infiltrés.

Méthodique, la Securitate appliquait sept techniques différentes[64] :

  1. La mise en place d'un réseau d'information. Les informateurs étaient recrutés sous la torture mais aussi par corruption, chantage ou en utilisant leur ressentiment personnel vis-à-vis des partisans.
  2. La déportation des familles de maquisards.
  3. L'infiltration d'informateurs ou d'officiers de la Securitate au sein des groupes de résistants. Les agents infiltraient ainsi des monastères ou bien des villages de montagne déguisés en fugitifs, bûcherons, bergers ou chasseurs.
  4. L'envoi de groupes entiers d'officiers de la Securitate se faisant passer pour des locaux.
  5. L'espionnage, la surveillance physique, téléphonique et postale (écoute et interception).
  6. La diffamation des partisans devant la population et l'usage massif de propagande.
  7. L'emploi de nombreuses troupes de la Securitate pour capturer et bloquer les groupes de résistants, ce qui dans les faits, signifiait envoyer des centaines d'hommes pour combattre 5 ou 6 combattants de la liberté.

Le mélange des techniques d'infiltrations et d'attaque frontale massive était la combinaison la plus employée par la police politique. D'autre part, pendant 1945-1947, le régime communiste a employé d'anciens légionnaires pour la lutte contre la résistance. Il a ainsi existé des groupes fantômes, organisé par le NKVD et la Sûreté[Notes 26], constitués d'ex-légionnaires utilisés par les autorités pour débusquer et capturer ceux qui se trouvaient dans les montagnes (cas du groupe Mandea)[65].

 
Elisabeta Rizea, héroïne de la Résistance anticommuniste roumaine, torturée par la Securitate.
 
Réseau de prisons et de camps en Roumanie et RSS moldave (1945-1989).
 
Détail du Bărăgan et du canal Danube-Mer Noire, principales zones de déportation et de travaux forcés de la Roumanie communiste.

Les rebelles arrêtés ainsi que leurs soutiens étaient soit tués durant les interrogatoires, soit jugés lors de procès public ou bien à huis clos. Les condamnations étaient très lourdes : la mort ou de longues années de prison voire de travaux forcés[66]. Plusieurs milliers de condamnations ont été prononcées. Certains pénitenciers ou camps de travail sont désormais connus pour leur fort taux de mortalité et la pratique courante de la torture. De très nombreux résistants sont ainsi morts d'épuisement, de torture ou de mauvais traitements dans le système carcéral communiste[67],[68] Les peines de mort étaient exécutées discrètement, les corps jetés dans des fosses communes ou dans les forêts[69], ou bien publiquement dans le but d'intimider les populations locales. Un nombre significatif de détenus qui n'ont pas été exécutés ont été abattus en dehors des prisons dans des circonstances inexpliquées et en toute illégalité[70]. Dans les zones où les rebelles étaient actifs, les villageois subissaient systématiquement l'intimidation et la terreur, orchestrées par les autorités communistes.

Adriana Georgescu-Cosmovici (ro), secrétaire particulière du Premier ministre le général Nicolae Rădescu[71] fut l'une des premières personnes arrêtées pour appartenance à un mouvement de résistance. En , la jeune femme fut interpelée à Bucarest, sévèrement battue par les inspecteurs de la police secrète et violée par ses gardiens[72],[73]. Dans une déclaration faite à Paris en 1949, elle dénonça trois enquêteurs pour l'avoir menacé avec des armes, l'un d'eux étant Alexandru Nicolschi[74],[73]. Nicolschi n'en était alors qu'à ses débuts d'une longue carrière de tortionnaire et d'assassin, comme le décrit factuellement un dossier complet publié par l'IICCMER, basé sur les archives CNSAS, des témoignages enregistrées et des travaux étayés d'historiens[Notes 27]. Considérant la justice trop « douce » à l'égard des ennemis du communisme, et particulièrement les résistants, outre la torture qu'il pratiquait couramment lors de ses interrogatoires, Nicolschi organisait des liquidations extra-judiciaires en extrayant les prisonniers de leurs cellules, prétextant un supplément d'enquête. Ces derniers étaient alors exécutés d'une balle dans la tête sur le trajet du transfert. Nicolschi n'avait pas le monopole de tels agissements puisqu'il est désormais clairement avéré que les assassinats étaient une « méthode d'élimination » employée couramment par la Securitate, en particulier pour ses débarrasser définitivement des éléments résistants ou des opposants les plus coriaces[75].

Elisabeta Rizea et son mari, deux paysans opposés à la politique du gouvernement de collectivisation forcée, rejoignirent le groupe de guérilla « Haiducii Muscelului » commandé par le Lieutenant-colonel Gheorghe Arsenescu, en leur fournissant nourriture et approvisionnements. Capturée en 1952, Elisabeta Rizea passera 12 années en prison[76], période pendant laquelle elle fut régulièrement torturée. Considérée comme une héroïne par les Roumains, elle est aussi devenue un véritable symbole national de la résistance roumaine[ER 1], grâce à un reportage de la TVR diffusé en 2006. Un projet de maison mémorielle a été lancé en 2017 par un descendant, dans le cadre de l'Asociația Elisabeta Rizea[ER 2].

Le nombre de victimes tuées du côté des insurgés peut être établi selon les données d'archives ainsi que de nombreux mémoires publiés après 1990. Les archives officielles révèlent plusieurs centaines de condamnations à morts, cependant un nombre bien plus important de maquisards ont été tués soit lors des combats contre les autorités, soit lors des différentes phases de leur détention[2]. On estime le nombre de morts autour de 2000.

La chasse implacable dont faisaient l'objet les maquisards par les autorités, comme le silence absolu sur l'existence même d'une rébellion, démontre la grande préoccupation du régime et la crainte qu'un symbole d'insubordination ne devienne contagieux[27]. Le célèbre résistant, et ancien légionnaire, Gavrilă Ogoranu rapporte le discours tenus à des touristes par des résistants dans les années 1950 :

« Dites à tout le monde qu'il y a toujours une place dans le royaume de Roumanie. Tant que nos têtes sont sur nos épaules, ce coin de pays sera libre. Dites aux gens de ne pas perdre la foi, pour le jour viendra où l'ensemble de la Roumanie sera libre. Priez Dieu pour elle, afin que Dieu nous aide[77]. »

Mémoire de la résistance anticommuniste

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Regard de la Roumanie sur la résistance et la Securitate

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La Securitate était l'organe essentiel du PCR. Elle assurait son maintien au pouvoir, au travers d'actions coordonnées de surveillance, d'espionnage interne dans toutes les couches de la population, et de répression. Cette répression fut particulièrement brutale jusqu'en 1964 et s'abattait sur toute forme de contestation ou de résistance. C'est pourquoi il n'est pas possible de dissocier la résistance roumaine avec cet organe de police politique du pouvoir. La Securitate a d'ailleurs été le fer de lance et l'outil principal[78] actionné par le pouvoir communiste pour contrer tous les mouvements de résistance armés, et dans la plupart des cas pour les annihiler. Le sujet de la résistance anticommuniste armée ou non est donc étroitement lié avec la Securitate. Le regard porté par les Roumains sur chacun de ces deux sujets doit donc être évoqué conjointement.

  • Malgré plusieurs instituts d’État[Notes 28] créés pour faire la lumière sur les crimes du communisme, un rapport présidentiel de 2006[Notes 29],[79] condamnant sans appel les crimes du régime communiste roumain, la publication de centaines de livres et d’articles documentés et circonstanciés sur la résistance et les éliminations physiques d’opposants, l’ouverture des archives de la Securitate ainsi que les exhumations scientifiques de victimes de cette police politique, il apparaît que les instances dirigeantes roumaines ne souhaitent pas aller jusqu’au bout d'une démarche de vérité sur le passé communiste du pays. Le sujet de la résistance est souvent minimisé par les autorités et la plupart des forces politiques, principalement en raison de l'influence persistante des anciens membres du système communiste et de leurs proches. La direction de ces institutions mémorielles change d’ailleurs à chaque nouveau gouvernement et fait l’objet de vives polémiques d’une part sur la probité des personnes à leur tête, et d’autre part sur le fait que ces organismes ne soient que des outils au service de l’orientation politique du moment au pouvoir[Notes 30]. Certains remettent en cause ouvertement l’efficacité, voire la crédibilité de ces institutions, à cause de leur dépendance politique[Notes 31].
 
Armes et munitions, saisies par la Securitate vers 1952.
  • Plus de trente-cinq ans après la chute du régime communiste et de Nicolae Ceaușescu, le faible remplacement des élites politiques, souvent issues de ce même système, et la mainmise par des ex-securistes ou communistes et leur descendants, tant sur la politique[Notes 32] que sur l'économie[Notes 33] — On parle même en Roumanie de « privatisation du communisme »[Notes 34] — sont, selon de nombreux commentateurs et analystes, les clefs de compréhension des demi-mesures, voire du semblant de mesures, qui ont été prises. Ainsi, contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres pays de l'Est ayant subi la dictature communiste, seul un nombre très limité[Notes 27] de membres de la Securitate ou du PC, ou même de tortionnaires du régime, a été poursuivi en Roumanie et encore moins condamné[Notes 35]. Les premières enquêtes et inculpations pour crime contre l’humanité pendant la période communiste n’ont été diligentées qu'en 2014[Notes 36]. Entre 1989 et 2017, seules trois procédures pour crimes contre l'humanité ont été ouvertes en Roumanie, dont deux se sont soldées par des condamnations définitives prononcées en 2016 et en 2017[Notes 37]. Ce chiffre est à mettre en perspective avec l'énormité des crimes et des preuves disponibles, alors qu’il ne faisait aucun doute depuis 1989 de la qualification des exactions commises par le Parti communiste roumain et son bras armé : la Securitate[Notes 38]. En 2017, alors que les résistants survivants libérés de prison ont toujours un casier judiciaire rempli de mentions jugées délictuelles ou criminelles par le régime communiste, à l’opposé, les officiers de la Securitate à la retraite, anciennement responsables de persécutions ou de crimes que la justice roumaine considère jusqu’à présent comme prescrits, bénéficient de pensions plus que confortables[Notes 39] et n’ont jamais été inquiétés par la justice. Il est significatif de constater que jusqu’en [80], aucun monument majeur n’avait été érigé par les autorités nationales pour honorer la résistance roumaine[81]. En 2024, la société roumaine est toujours bloquée par la lourde pesanteur de l'héritage communiste, une caste sécuriste toujours influente, une corruption endémique et une défiance généralisée vis-à-vis des hommes politiques, tout en étant handicapée par un départ massif de sa jeunesse à l'étranger[82].
  • Il semble qu'une majorité de Roumains, troublée par les polémiques et les luttes politiques incessantes sur l’héritage du communisme depuis 1990, désorientée par les changements économiques radicaux de la société roumaine et plus préoccupée par la crise économique actuelle (depuis 2007), se soit partiellement désintéressée du sujet[83]. La présence de faux rapports[84] dans les archives de la Securitate, et les techniques de manipulation des informations couramment employées par cette dernière[Notes 40] brouillent efficacement la crédibilité de cette source d’information. Les anciens sécuristes en profitent pour tenter de discréditer les historiens, enquêteurs ou journalistes trop curieux ou trop persévérants.
  • Pour survivre dans une société sous surveillance permanente (écoutes téléphoniques, ouverture du courrier, délation généralisée) où une terreur sous-jacente assurait le maintien du régime communiste au pouvoir, les Roumains se sont enfermés dans le silence et l’oubli. Nombre d’entre eux ne veulent pas parler de leur passé ou de celui de leurs proches, conformément au dicton : « Un Roumain, se regardant dans un miroir, se pose des questions : - De nous deux, lequel peut bien être le mouchard ? »[37]. Cette situation restreint le nombre de témoignages sur de nombreux sujets tels que la résistance ou la Securitate, et repousse un travail de mémoire sans lequel il n’y a pas de catharsis possible[Notes 41]
  • Enfin, cas particulier dans l’Europe de l'Est, selon différents sondages menés depuis plusieurs années en Roumanie, une part de la population semble encore considérer que le bilan du communisme est positif[Notes 42]. Dans le dernier sondage disponible, réalisé en septembre 2021, qui souligne une société roumaine de plus en plus nostalgique du communisme[85], l'historien Dorin Dobrincu (ro) explique les facteurs favorisant cette tendance : la masse d'informations fausses et décontextualisées disponibles dans les médias, et en particulier sur les réseaux sociaux comme Facebook, le manque d'éducation scolaire, et le fait que la découverte du passé récent est surtout faite à la maison, par les grands-parents, souvent nostalgiques du communisme et idéalisant leur jeunesse perdue. Ainsi même si les choses tendent à évoluer, une part non négligeable des Roumains regardent avec suspicion les actions des résistants et les considèrent comme des bandits, se conformant à la propagande communiste officielle de l’époque. La Roumanie est pourtant l’un des pays ex-communistes où l’épuration et les persécutions communistes ont été les plus profondes. La jeunesse de l’État (dont l’identité nationale s’est cristallisée au début XIXe siècle sur des valeurs révolutionnaires - voir renaissance culturelle roumaine) ajoutée à la brutalité du « nettoyage » des élites précédentes réalisé par les communistes appuyés par l’Armée rouge et le NKVD dans les années 1950, ont facilité une élimination quasi complète de toute opposition structurée. La force de la Securitate et son imprégnation dans la société roumaine[Notes 43], le nombre impressionnant d'informateurs[Notes 44] complète le tableau d'une société verrouillée par les communistes. La renaissance démocratique et pluraliste en Roumanie depuis 1990 a ainsi été handicapée par le fait que, d’une part, les anciens dissidents encore vivants étaient peu nombreux, et d’autre part la bureaucratie ex-communiste s’est rapidement muée en une classe d’entrepreneurs libéraux aussi prospères que peu scrupuleux, qui continua sous ces nouveaux habits à constituer le modèle dominant de réussite sociale du pays[86]. L’absence de loi de lustration, votée trop tard et sans effet[87], comme en Hongrie, en République tchèque, en Pologne ou bien en Allemagne de l’Est, en est un résultat significatif.

Jour de mémoire

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L’esprit de la résistance anti-totalitaire n’a pas disparu : graffiti sur un mur de Bucarest en 2013.

Il a fallu attendre 2016 pour que la Roumanie célèbre véritablement et officiellement ses résistants. Précédemment, aucune loi ou initiative parlementaire n’a pu aller à son terme pour commémorer ce mouvement. Il y a eu cependant des initiatives locales inégales pour tenter de redonner à ce mouvement sa place dans l'histoire roumaine[88]. Contrairement à la Pologne qui célèbre ses « soldats maudits » depuis 2011 ou à d’autres pays de l'ex-Bloc de l'Est qui ont voté un jour de fête nationale, en Roumanie les descendants de la bureaucratie et de la nomenklatura communiste restent crispés sur leur refus d’un devoir de mémoire[2]. Après avoir argumenté jusqu’en 2007 qu’il ne fallait pas cliver la société, et donc refusant de faire un travail de vérité sur le passé communiste, ils changèrent d'avis postérieurement à l’entrée du pays dans l’Union européenne. D'autre part, malgré une condamnation officielle du communisme en 2006[Notes 29], un « négationnisme néo-communiste » plane toujours en Roumanie[89] et reste d'autant plus tenace que les autorités politiques et morales ne parlent pas à l’unisson sur le sujet[Notes 45].

L’amalgame assimilant les résistants à des « fascistes antisémites »[Notes 46] est activement soutenu par les héritiers du Parti communiste roumain et des anciens sécuristes présents, en 2014, dans presque tous les partis politiques roumains[90]. Il joue un rôle important dans le blocage législatif[Notes 47] sur un projet de jour commémoratif, sans compter l’indemnisation des anciens résistants et détenus politiques. En fait, même si des « légionnaires » ont rejoint la résistance, ils furent, de l’avis de la plupart des historiens à ce jour[91], minoritaires au sein de celle-ci (moins de 10 % des maquisards selon des statistiques de la Securitate de 1951[Notes 48]). En 2017, il n’est d’ailleurs pas possible d’évaluer précisément leur proportion dans la résistance, car ils n’y étaient pas présents en tant que mouvement constitué et n’agissaient pas à ce titre. D’autre part, de nombreux groupes étaient mixtes, ex-légionnaires et autres, parfois de toutes tendances politiques, y compris des membres idéalistes et déçus du Parti communiste roumain, souvent de la mouvance de Lucreţiu Pătrăşcanu[92].

Il existe cependant depuis 2000, une forme de reconnaissance nationale : la « Croix commémorative de la résistance anticommuniste »[Notes 49]. En , le président Klaus Iohannis a inauguré à Bucarest un monument à leur mémoire, sis devant la maison de la presse libre, sur un emplacement où, de 1960 à 1990, se dressait une statue géante de Lénine[80]

La reconnaissance complète de l'apport, pour la société roumaine, de l'engagement combattants anticommunistes, et cela quelle que soit leur étiquette politique, n'est toujours pas, en 2024, une idée entièrement partagée par les différents partis politiques ou les autorités du pays. Le consensus est inexistant et la Résistance anticommuniste soulève encore des polémiques, comme le montre un nouvel épisode de contestation mémorielle intervenu en janvier 2024. En effet, le service de l'Inspection Scolaire de Bucarest (ISMB ou Inspectoratul Școlar al Municipiului București), branche du ministère de l’Éducation, ainsi que le préfet de Bucarest, ont interdit l'intervention de deux associations, parmi les plus importantes et actives, dédiées à la mémoire de deux des plus importants résistants roumains : Ion Gavrilă Ogoranu (ro) et Gogu (Gheorghe) Puiu (ro), arguant du fait que la proximité des deux associations avec l'extrême-droite (le mouvement légionnaire étant sous-entendu) rendait incompatible leur activité au sein du milieu scolaire. Le préfet comme l'inspecteur général de la SMB sont des élus PSD (parti « social-démocrate » issu du « front du salut national » lui-même héritier du parti communiste roumain). Les deux associations, qui officiaient depuis des années en partenariat au sein des établissements scolaires de Bucarest, ont répondu vivement par une lettre ouverte, largement diffusée dans la presse et les média, en considérant cette décision comme une calomnie et une censure abusive, alors qu'aucun prosélytisme ou défense du mouvement légionnaire n'avait été manifestée par les intervenants lors de leurs actions dans les écoles de Bucarest[93]. Il faut noter que même les historiens et spécialistes ne s'accordent pas tous sur le sujet[Notes 50].

Institutions publiques relatives à la mémoire

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Organisations non gouvernementales et initiatives privées sur la résistance ou la mémoire

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  • (ro) Association des Anciens Détenus Politiques de Roumanie - Asociația foștilor deținuți politici din România. Fondée en , l’Association des Anciens Détenus Politiques défend la mémoire de la répression communiste et conserve les témoignages oraux de ses membres. L'association se bat aussi pour faire reconnaître l'ampleur de la persécution communiste et faire condamner les crimes et les abus du régime communiste.
  • (ro + fr + en + de) La Fondation Academia Civică administre le Mémorial des victimes du communisme et de la résistance au musée du Sighet, ainsi que le Centre international d’études sur le communisme (CIEC) de Bucarest, dédié à la mémoire des victimes du communisme et à la résistance roumaine. La page d'accueil du site décrit les objectifs de la Fondation : « La victoire la plus importante du communisme, dont on ne s’est rendu compte qu’après 1989, a été la création de l’individu sans mémoire, le soi-disant homme nouveau, qui ignore qui il était, ce qu’il possédait et ce qu’il faisait avant le communisme. Le Mémorial des Victimes du Communisme et de la Résistance se propose de contrecarrer cette victoire et de raviver la mémoire collective. Le Mémorial se compose du Musée de Sighet et du Centre International d’Etudes sur le Communisme, dont le siège se trouve à Bucarest et qui organise chaque année l’Ecole d’Eté de Sighet. Il est une institution de la Mémoire, unique en son genre en raison du fait qu’il est à la fois un institut de recherche, de muséographie et d’enseignement ».
  • (ro) Fondation Culturelle Memoria Fundația Culturală MEMORIA. Créée juste après la révolution de 1989 par Banu Rădulescu, son fondateur, écrivain et ancien détenu politique. Elle vise à porter à la connaissance du public les crimes et des abus du communisme. La Fondation édite sur papier et sur internet mémoires de prison et de déportation ainsi que témoignages de résistants. La revue Mémoire, la revue de la pensée arrêtée a pour mission la dénonciation du communisme. Elle est dédiée aux témoignages des anciens détenus politiques, elle est éditée par la fondation sous l'égide de l'Union des Écrivains Roumains - Memoria ONLINE. Le premier numéro de la revue Memoria, Revista gândirii arestate fut édité en 1990.
  • (ro) Le Procès du communisme Procesul comunismului, contrarevolutiei și tranzitiei criminale. Site rassemblant témoignages, livres et photographies des victimes du communisme, en préparation pour un procès du communisme en Roumanie. Cette initiative de Cicerone Ioniţoiu (ro) pour promouvoir un procès du communisme a permis de déposer une requête à la CEDH en 2013 pour reconnaitre le caractère criminel de ce régime.
  • (ro) Site internet Memoria.ro, bibliothèque numérique d'interviews, mémoires, études et histoires orales ainsi que de livres et images de l'histoire récente de la Roumanie - Memoria.ro.
  • (ro) Mémoire de la résistance par d'anciens détenus politiques roumains (association "Cei 40 de Mucenici") - Memoria Rezistenței.
  • (ro + fr + en) Site internet : Toma Arnăuțoiu 1921-1959 | Memorial Toma Arnăuțoiu, Biographie, photographies et documents sur le lieutenant Toma Arnăuțoiu (ro). Le site appartient à sa créatrice Ioana Raluca Voicu-Arnăuțoiu - Toma Arnăuțoiu.
  • (ro) Site internet Les Héroïnes Nucșoara, un site consacré aux femmes combattantes dans la résistance anticommuniste. Le site appartient à sa fondatrice Ioana Raluca Voicu-Arnăuțoiu - Eroine Nucșoara.
  • (ro) Association Gogu Puiu, consacrée à la mémoire du combattant anticommuniste du même nom. Il a été créé par sa petite fille Elena Rădulescu - Gogu Puiu - Asociația „Gogu Puiu și Haiducii Dobrogei”. Au-delà de la mise à disposition d'informations historiques sur le combattant et son groupe, l'association est particulièrement active par le biais d'actions culturelles, d'événements commémoratifs, de lancements de livres, de projections de films, de concerts, d'événements artistiques, de camps sport-études et de projets éducatifs.
  • (ro) Fondation Ogoranu, consacré à la mémoire du combattant anticommuniste Ion Gavrilă Ogoranu (ro) - Fundatia Ion Gavrila Ogoranu. La fondation organise différents évènements commémoratifs, des expositions et interventions d'anciens prisonniers politiques dans les lycées, ainsi que des visites au fort de Jilava en partenarait avec l'association Gogu Puiu și Haiducii Dobrogei.
- Une initiative originale sur la mémoire de la résistance roumaine. Dédié à ceux qui ont gardé leur dignité pendant la terreur communiste, le site a pour ambition la diffusion du savoir sur cette période auprès du grand public. Le livre qui a été publié est le résultat d'essais, d'interviews de maquisards ou de leurs proches, mais aussi d'émotions et de réactions des lecteurs sur la résistance roumaine. Plusieurs pages ont été traduites en français et en anglais. Voici l'esprit du site tel qu'il est décrit sur la page Le livre de la Dignité : Qu’en savons-nous, en dehors des idées reçues ? Assez peu de choses finalement. L’une des idées les plus malheureuses est que le phénomène de la résistance anticommuniste des montagnes roumaines est unique au monde. Pourquoi s’acharner à rechercher cette originalité ? À quoi cela sert-il ? Il a déjà été prouvé, par des moyens très simples, que cette idée d'unicité est aussi grotesque qu'une autre affirmant que tous les combattants des montagnes étaient des gens d’extrême droite. C'est faux, même si, parmi eux, il y avait aussi des légionnaires.
- Le blog a été publié sous le titre : Cartea despre demnitate, Alexandru Pătrașcu, préface de Marius Ghilezan, Editura Virtuală, Bucarest, 2012, (ISBN 978-606-93389-1-9).

Bibliographie

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Sources principales

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Livres et chapitres

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  • Adriana Georgescu-Cosmovici (trad. Claude Pascal), Au commencement était la fin : La dictature rouge à Bucarest, Paris, Hachette, (présentation en ligne).
  • (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. I »], vol. I, Timișoara et Baia Mare, Editura Marineasa puis Editura Marist, , 2e éd. (1re éd. 1993 / 1995) (ISBN 978-973-95729-4-1 et 973-95729-4-4, présentation en ligne).
  • (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. II »], vol. II, Timișoara et Baia Mare, Editura Marineasa puis Editura Marist, , 2e éd. (1re éd. 1996) (ISBN 978-973-9185-11-0 et 973-9185-11-8, présentation en ligne).
  • (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en) et Lucia Baki Nicoara, Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. III »], vol. III, Timișoara et Făgăraș, Editura Marineasa puis Editura Mesagerul de Făgăraș, , 2e éd. (1re éd. 1999) (ISBN 978-973-85045-8-5 et 973-85045-8-9, présentation en ligne).
  • (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. IV »], vol. IV, Făgăraș, Editura Mesagerul de Făgăraș, (ISBN 973-85045-6-2, présentation en ligne).
  • (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc : La pas prin Frăția de Cruce [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. V »], vol. V, Madrid, Editura Mișcării Legionare, (ISBN 973-99293-2-X, présentation en ligne).
  • (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc : Episcopul Ioan Suciu în față furtunii [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent, Vol. VI. L'évêque Ioan Suciu face à la tempête »], vol. VI, Cluj, Editura Viața Creștină, (ISBN 973-674-055-2, présentation en ligne).
  • (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (en), Elis Neagoe-Pleșa et Liviu Pleșa, Brazii se frang, dar nu se indoiesc. Volumul VII: Miscarea de rezistenta din Muntii Apuseni [« Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent. Vol. VII - La résistance anticommuniste des Monts Apuseni. »], vol. VII, Baia Mare, Editura Marist, (ISBN 978-973-8935-44-0 et 973-8935-44-X, présentation en ligne, lire en ligne).
  • (ro) Ion Itu, Bancuri din iepoca odiosului [« Blagues de l'époque de l'odieux »], Brașov, Orientul Latin, (ISBN 973-95474-3-5).
  • Oana Orlea, Les Années volées : Dans le goulag roumain à 16 ans, Paris, Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », , 154 p. (ISBN 2-02-014386-0, présentation en ligne).
  • (ro) Cicerone Ionițoiu, Rezistența anticomunistă din munții României, 1946-1958 [« La résistance anticommuniste dans les montagnes roumaine »], Bucarest, Gîndirea Românească, , 2e éd. (ISBN 973-95668-0-4, OCLC 636590060, présentation en ligne, lire en ligne).
  • (ro) Silvestru Augustin Prunduș et Clemente Plaianu, Catolicism și Ortodoxie romanească : Scurt istoric al Bisericii române unite [« Catholicisme et Orthodoxie roumaine - Bref historique des Eglises roumaines unies »], Cluj-Napoca, Casa de Editură Viața Creștină, (ISBN 973-96224-2-9, présentation en ligne, lire en ligne).
  • (ro) Nicolae Ciolacu, Nicolae Ciolacu : Haiducii Dobrogei. Rezistența armată în Munții Babadagului, Dobrogea [« Nicolae Ciolacu - les Haïdouks de Dobrouja. La résistance armée dans les monts de Babadag, en Dobroudja »], Hallandale, Florida, Colectia „Omul Nou”, (lire en ligne).
  • (ro) Cicerone Ionițoiu, Cartea de Aur a rezistenței românești împotriva comunismului [« Le livre d'Or de la Résistance roumaine contre le communisme »], vol. I et II, Bucarest, Editura Hrisovul, 1995 et 1996, 365 et 347 p. (présentation en ligne).
  • (ro) Adrian Brișcă et Radu Ciuceanu (ro), Rezistența armată din Bucovina. 1944-1950 [« La Résistance armée de Bucovine. 1944-1950. »], vol. I, Bucarest, Institutul Național pentru Studiul Totalitarismului (INST), , 419 p. (ISBN 973-0-00574-5, présentation en ligne).
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Articles

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Autres sources

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Articles

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Filmographie

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  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 1991, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], ép. 2 (« Recurs în cazul Motrescu. Rezistența armată anticomunistă în Obcinele Bucovinei a început încă de la sfârșitul războiului, când o grupare paramilitară s-a organizat împotriva Armatei Roșii. Între 1948 și 1955. ») : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur Vasile Motrescu.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 1991, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], ép. 3 (« Moșul. Film biografic al fostului șef al Rezistenței din Munții Făgăraș-Ion Gavrilă Ogoranu ») : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur Ion Gavrilă Ogoranu.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 1991, documentaire historique [présentation en ligne], « O istorie a bravilor: Grupul din masivul Vlădeasa-Suferințele urmașilor. În fostul sediu al securității din Cluj, au fost anchetați, începând cu 7 decembrie 1957, toți membri grupului Capotă-Dejeu. » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le groupe Capotă-Dejeu.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 1992, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Viteaza din Nucșoara (La brave de Nucșoara) » : Le Mémorial de la Souffrance - Le fameux reportage de la TVR sur la vie d'Elisabeta Rizea, rediffusé régulièrement. L'interview a été réalisé en 1992.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, Seria Neagră, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2006, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Tortionarii: Alexandru Nicolschi » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage et Interview d'Alexandru Nicolschi.
  •   (ro) Mărturia lui Gavril Vatamaniuc, de Procesul comunismului (prod.) et de Ioan Roșca / Procesul comunismului (réal.), 2008, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne] : Série d'interviews-témoignage / 55 vidéos.
  •   (ro) Dezbatere privind sensul Procesului Comunismului / Mărturia lui Gavril Vatamaniuc, de TVR (prod.) et de TVR Internațional / Procesul comunismului (réal.), 4 décembre 2009, documentaire historique [voir en ligne] : Emissions de TV : "Débat sur le sens du Procès du communisme / le témoignage de Gavril Vatamaniuc".
  •   (ro) Reportage de France 24 du 21/12/2009 sur les enquêtes archéologiques des crimes de la Securitate : Les crimes du régime communiste hantent toujours la mémoire roumaine, de France 24 (prod.) et de Mirel Bran (réal.), 21 décembre 2009, documentaire historique [voir en ligne] : Vingt ans après la chute du régime communiste, les Roumains tentent de se réconcilier avec leur passé. La nouvelle génération se plonge dans l'histoire douloureuse de son pays avec un objectif avoué : tourner la page..
  •   (ro) Conferință "Memoria vie a spiritualității românești cu un invitat deosebit: Gavril Vatamaniuc", de Biblioteca Academiei de Studii Economice (prod.) et de Fundația Creștină Părintele Arsenie Boca (réal.), 17 septembre 2010, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne] : organisée par la "Biblioteca Academiei de Studii Economice" et la "Fundația Creștină Părintele Arsenie Boca".
  •   (ro) Zilele Rezistenței Naționale Anticomuniste, Sâmbăta de Sus, 22-24 iulie 2011, Simpozion : Gavril Vatamaniuc, luptătorul în rezistența armată anticomunistă din Munții Bucovinei, de Fundația Ion Gavrilă Ogoranu (prod.) et de Fundația Ion Gavrilă Ogoranu (réal.), 22 juillet 2011, documentaire historique [voir en ligne].
  •   Après le silence, ce qui n’est pas dit n’existe pas ?, de NOVEMBREproductions – Les Fées Productions – mobra films (prod.) et de Vanina Vignal (réal.), mars 2012, documentaire social, disponible en français, anglais et roumain [voir en ligne] [présentation en ligne] : Vanina Vignal met en exergue les non-dits et silences même après le chute du communisme, au travers du témoignage de son amie roumaine. Il semble que le silence soit un lourd héritage transmis entre les générations. Le réflexe de survie des Roumains, qui a constitué en une bulle individuelle de protection et d'évitement, continue de structurer les mentalités et d'expliquer les comportements.
  •   (ro) Nascuta in grota partizanilor. Interviu cu Ioana V Arnautoiu, de TVR (prod.) et de Iuliana Marciuc (réal.), coll. « Destine ca-n filme », 23 juillet 2013 [voir en ligne] [présentation en ligne] : Témoignage vidéo. Interview de Ioana V Arnăuţoiu, fille de Toma Arnautoiu, retraçant l'épopée tragique de son père, héros des montagnes, et de sa mère Maria Plop.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală : Șef al Penitenciarului de pedeapsă Maior Alexandru Vișinescu a condus închisoarea tăcerii de la Râmnicu Sărat între anii 1950-1963, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 30 novembre 2013, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Alexandru Vișinescu » : Reportage de la TVR sur les tortionnaires communistes.
  •   (ro) Elisabeta Rizea de Mihai Constantinescu, 2013, documentaire historique, 72 minutes [présentation en ligne] : Documentaire soutenu par Asociația pentru Promovarea filmului românesc / Romanian Film Promotion (APFR).
  • (ro) În spatele cortinei, de Centrul de Studii în Istorie Contemporană (prod.) et de Bogdan Mustaţă (réal.), scénario de Alin Mureșan, 2013, documentaire historique, 50 minutes [voir en ligne] [présentation en ligne] : L'objectif principal du film est de familiariser le public roumain et occidental avec l'image réelle et non masquée du communisme, loin de l'idéalisme promu par les nostalgiques ou ses promoteurs actuels. Ainsi, à travers le film « Derrière le rideau », nous voulons présenter au public roumain et européen l'histoire de la communisation forcée de la Roumanie, en suivant les principaux moyens par lesquels la destruction de la société a eu lieu entre 1944 et 1951 : de l'abolition de la propriété privée, la réforme agraire, la réforme monétaire, la nationalisation des objectifs industriels et la décapitation de l'armée, à la fraude massive des élections électorales en faveur du Parti communiste, l'abolition du pluralisme politique et de la liberté de la presse, la subordination de l'économie aux intérêts de l'Union soviétique et l'abolition de la monarchie.
  •   (ro) Arheologia crimelor comunismului. Cazul Gheorghe Pașca și Gavrilă Rus - Năsăud (28-29.04.2014), de Gheorghe Petrov (prod.) et de Gheorghe Petrov (IICCMER) (réal.), 28-29 avril 2014, 72 minutes [voir en ligne] [présentation en ligne] : Reportage de l'IICCMER sur l'archéologie des crimes communistes. Le cas Gheorghe Pașca et Gavrilă Rus - Năsăud (28-29.04.2014).
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2015, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « O istorie a bravilor. Grupul lui Ion Paragină » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le groupe Ion Paragină.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2015, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul durerii: O istorie a bravilor - Victor Macoveiciuc » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur Vladimir Macoveiciuc.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2017, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul Durerii: Poveşti de iubire în infern - Olimpia şi Gogu Puiu » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le chef de la résistance en Dobroudja Gogu Puiu et son épouqe Olimpia.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2020, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul Durerii: Figuri legendare ale rezistenței: Grupul Arnota » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur le groupe Arnota.
  •   (ro) Memorialul Durerii, o istorie care nu se învață la școală, de TVR (prod.) et de Lucia Hossu-Longin (réal.), 2020, documentaire historique [voir en ligne] [présentation en ligne], « Memorialul Durerii: Figuri legendare ale rezistenței - Dobrogea eroică » : Le Mémorial de la Souffrance - Reportage de la TVR sur la résistance en Dobrouja.

Fictions et adaptations cinématographiques

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  •   Binecuvântată fii, închisoare - (ro) Binecuvântată fii, închisoare de Nicolae Mărgineanu, 08 novembre 2001, 16/9, 90 minutes [présentation en ligne] : Adaptation cinématographique du livre autobiographique de l'écrivain Nicole Valéry-Grossu „Bénie sois-tu, prison”, publié en français, ultérieurement traduit en roumain en 1997.
  •   Portretul luptătorului la tinerețe (ro) - (ro) Portretul luptătorului la tinerețe de Constantin Popescu, 13 février 2010, 16/9, 163 minutes [voir en ligne] : Film retraçant la vie de Ion Gavrila Ogoranu et son groupe de résistants.
  •   Poarta Albă (ro) - (ro) Poarta Albă de Nicolae Mărgineanu, 17 octobre 2014, 16/9, 86 minutes [présentation en ligne] : Fresque dramatique sur l'un des plus terribles camps de concentration communiste roumain, sur le canal du Danube. De nombreux résistants y ont été envoyés et y ont péri.

Références

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  4. Ouvrages, articles et documents sur le Bataillon Fixe Régional de Bucovine :
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  9. Vladimir Tismăneanu 2009, Dorin Dobrincu: "The discovery of a historiographical subject: anti-communist armed resistance in Romania", p. 316.
  10. Rezistența armată anticomunistă din România (1944 - începutul anilor '60), Dorin Dobrincu, 2006, chapitre 4 "Un balon minuscul: „Mișcarea Națională de Rezistență”" (1945-1946), p. 186-192, 202-206 et 209 ; aussi publié dans deux articles :
    • (ro) Dorin Dobrincu, « Un balon minuscul: „Mișcarea Națională de Rezistență” (1945-1946) (I) » [« Une bulle éphémère : le « Mouvement National de Résistance » (1945-1946) (I) »], Revista Istorică, Bucarest, Institutului de Istorie „Nicolae Iorga”, no XIX 3-4,‎ , p. 321-354 (présentation en ligne).
    • (ro) Dorin Dobrincu, « „Un balon minuscul”: „Mișcarea Națională de Rezistență” (1945-1946) (II) » [« Une bulle éphémère : le « Mouvement National de Résistance » (1945-1946) (II) »], Revista Istorică, Bucarest, Institutului de Istorie „Nicolae Iorga”, no XIX 5-6,‎ , p. 451-496 (présentation en ligne).
  11. (ro) Mihai Pelin, « Mișcarea Națională de Rezistență – o construcție clădită pe vânt » [« Le Mouvement National de Résistance - Une construction faite sur le sable »], sur jurnalul.ro (Jurnalul Național), (consulté le ).
  12. Florian Banu 2006, article "Mișcarea de rezistență armată anticomunistă din România - între negare și hiperbolizare", p. 299-314.
  13. Vladimir Tismăneanu 2009, Dorin Dobrincu: "The discovery of a historiographical subject: anti-communist armed resistance in Romania", p. 317, 333-334.
  14. Intre mit și bagatelizare. Despre reconsiderarea critica a trecutului, Ion Gavrilă Ogoranu și rezistență anticomunista din România, William Totok et Elena-Irina Macovei, 2016, p. 32-33.
  15. Georges Diener 2001, article "Résistance populaire et maquis en Roumanie (1945-1965)", p. 137.
  16. Amintiri din pribegie, Neagu Djuvara, 2012.
  17. Liviu Marius Bejenaru 2003, article "Să lupți pentru a muri: Mișcarea de Rezistență Armată Anticomunistă din România. O încercare de analiză", p. 376-380.
  18. Rezistența armată din Bucovina. 1944-1950. Vol. I, Adrian Brișcă et Radu Ciuceanu, 1998, p. 61-62.
  19. Theodor Băbulescu et Liviu Țăranu 2003, article "Existența cotidiană a unui 'bandit': cazul Vasile Motrescu", p. 281-299.
  20. Articles et documents sur l'attente de l'intervention américaine :
    • Gheorghe Onișoru 1994, article "“Vin americanii!” – de la speranță la iluzie în România postbelică", p. 231-233.
    • Cornel Jurju 2002, article "Mitul «venirii americanilor». Studiu de caz: rezistența anticomunistă de la Huedin", p. 180-191.
    • Florian Banu 2004, article "Mitul venirii americanilor reflectat în documentele Securității", p. 34-46.
    • Florian Banu 2006, article "Mișcarea de rezistență armată anticomunistă din România - între negare și hiperbolizare", p. 299-314.
  21. Florian Banu 2006, article "Mișcarea de rezistență armată anticomunistă din România - între negare și hiperbolizare", pages 12 et 13 de l'article, p. 299-314.
  22. Jurnalul unui partizan: Vasile Motrescu și rezistența armată din Bucovina, 1944-1958, Adrian Brișcă, 2005.
  23. Liviu-Marius Bejenaru 2008, article "Manipulare și dirijare prin observarea stării de spirit a populației / Studiu de caz: Festivalul Mondial al Tineretului și Studenților de la București (2-14 August 1953)", p. 251-263.
  24. Alina Ilinca 2008, article "Politica de control a regimului comunist asupra spațiului public / Studiu de caz: Jocurile Mondiale Universitare de Iarnă de la Poiana Stalin (28 ianuarie-8 februarie 1951)", p. 251-263.
  25. Articles et pages internet consacrés à l'épuration de l'armée royale:
    • Constantin Latea 1994, article "Epurări din armata româna / Criterii politice și mijloace de presiune: 1945-1958", p. 222-240.
    • (ro) Nicoleta Chicinaș, « "Democratizarea" Armatei, Jandarmeriei și Poliției din Cluj în primii ani ai regimului comunist » [« La « démocratisation » de l'armée, la gendarmerie et de la police de Cluj pendant les premières années du régime communiste »], sur procesulcomunismului.com (Procesul comunismului, contrarevolutiei și tranzitiei criminale) (consulté le ).
    • Alexandru Oșca et Vasile Popa 1998, Communiqué présenté lors du Symposium de Sighetu Marmației 19-21 juin 1998 "Implicarea aparatului politic în acțiunea de epurare a cadrelor armatei romane în anul 1948".
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  42. a et b Operation Rollback: America's Secret War Behind the Iron Curtain, Peter Grose, 2001, p. 166.
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  44. The Very Best Men. The Daring Early Years of the CIA, Evan Thomas, 2006.
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  47. (ro) Série d'articles Spionii care au intrat in frig (Les espions qui sont entrés dans le froid), de l'historien Marius Oprea, détaillant l'épopée complète de ce parachutage, publié dans le journal ZF Ziarul de Duminică , en 2006 :
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  52. (ro) Fondation Ion Gavrilă Ogoranu, « Legionarii parașutați de avioanele NATO ale armatei americane si apoi ucisi de NKVD au fost comemorați la Jilava » [« Des légionnaires parachutés par des avions de l'OTAN appartenant à l'aviation américaine, puis tués par le NKVD, ont été commémorés à Jilava »], sur ziaristionline.ro (Ziariști Online), (consulté le ).
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  57. Claudia Dobre 2006, articol "Rezistența anticomunistă în România: memorie și istorie".
  58. (ro) Livres écrits et publiés par ou sur Ion Gavrilă Ogoranu (ro) :
  59. a et b Consiliul Național pentru Studierea Arhivelor Securității (C.N.S.A.S) et Gheorghe Onișoru (coordinateur) 2001.
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  63. Florian Banu 2003, article "Metode utilizate de securitate pentru lichidarea grupurilor de rezistență din munți (1948 – 1958)".
  64. Jipa Rotaru et 2006 chapitre "Grupul Mandea. Între legendă și adevăr".
  65. Memoriu de Ion Mitucă privind aspecte ale vieții deținuților politici din lagărul Cavnic, Silviu B. Moldovan, Mihai Demetriade, 2008.
  66. Références bibliographiques et articles rédigés en français, apportant un éclairage sur le "goulag roumain" :
  67.   Le célèbre camp de travail forcé de Poarta Albă, où les condamnés étaient forcés de creuser un canal entre le Danube et la mer noire, est sinistrement célèbre pour avoir été en réalité un camp de la mort par épuisement pour de nombreux intellectuels. Un film montrant le calvaire des prisonniers politiques a immortalisé l'un des aspects les plus mortifères du régime communiste: Poarta Albă (ro) par le réalisateur roumain Nicolae Mărgineanu (réalisateur) (ro) - Poarta Albă, Nicolae Mărgineanu, 2014.
  68. Références bibliographiques et documentaires sur les crimes de la Securitate :
  69. (ro) Articles sur les exécutions extra-judiciaires :
  70. (ro) Pages sur Adriana Georgescu-Cosmovici :
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    • (ro) Enciclopedia României Online, « Adriana Georgescu Cosmovici », sur enciclopediaromaniei.ro (Enciclopedia României Online) (consulté le ).
  71. Au commencement était la fin : La dictature rouge à Bucarest, Adriana Georgescu-Cosmovici, 1951.
  72. a et b Communist Terror in Romania: Gheorghiu-Dej and the Police State, 1948-1965, Dennis Deletant, 1999, p. 122-123.
  73. Dossier de l'IICCMER sur Alexandru Nicolschi: IICCMER et al. 2011, p. 13-14.
  74. Documents et articles accablants pour la Securitate et ses méthodes d'élimination physiques extrajudiciaires d'opposants au régime :
  75. Povestea Elisabetei Rizea din Nucșoara, Elisabeta Rizea et Cornel Drăgoi, 2010.
  76. (ro) Ion Gavrilă Ogoranu (ro), Brazii se frâng, dar nu se îndoiesc (Les sapins se brisent mais ne ploient pas au vent), Vol.I, Editura Marineasa, 1993, page 304, (ISBN 978-973-95729-4-1).
  77. Ouvrages et articles décrivant le rôle central de la Securitate dans l'élimination des mouvements de résistance :
  78. Marianne Rigaux, « 45 années de dictature condamnées en Roumanie », sur lexpress.fr (L'Express), (consulté le ).
  79. a et b (ro) « Monumentul „Aripi”, dedicat celor care s-au jertfit împotriva comunismului, a fost dezvelit. Iohannis, la eveniment: Crimele de la Revoluție nu pot rămâne nepedepsite » [« Le monument « Les ailes », dédié à ceux qui se sont sacrifiés contre le communisme, a été dévoilé. Iohannis, lors de l'évènement : Les crimes de la Révolution ne peuvent rester impunis »], sur mediafax.ro (Mediafax.ro), (consulté le ).
  80. (ro) Ionuț Țene, « Aurora Liiceanu: O abordare psihologică a rezistenței anticomuniste din Munții Făgăraș » [« Aurora Liiceanu: Une approche psychologique de la résistance anticommuniste dans les Monts Făgăraș »], Jusqu'à présent, les autorités n'ont pas construit un grand monument des partisans anticommunistes dans les Carpates, ce qui prouve que du point de vue de la « longue durée historique » le régime post-décembre n'est qu'une continuation sous une autre forme « européenne » du régime « sécuriste » et des structures du Parti communiste. Les blessures de la mémoire sont profondes et vives à Nucsoara., sur napocanews.ro (Napoca News), (consulté le ).
  81. Gautier Demouveaux, « Révolution roumaine : trente ans après, l’espoir entravé », sur radiofrance.fr/ (France Culture), (consulté le ).
  82. Constats dans la presse roumaine et française :
  83. (ro) Le cas de Leonida Bodiu. Un résistant jugé et condamné après avoir été exécuté illégalement par la Securitate. Des fouilles entreprises en 2009 ont démasqué la supercherie ainsi que les faux en écritures réalisés par les autorités et la Securitate :
  84. (ro) « Românii, tot mai nostalgici după comunism/ Creștere de 20% în 7 ani. Care sunt motivele? » [« Les Roumains, toujours plus nostalgiques du communisme/ Augmentation de 20% en 7ans. Quelles en sont les raisons ? »], sur romania.europalibera.org (Europa Liberă România), (consulté le )
  85. La Roumanie post 1989, Catherine Durandin et Zoe Petre, 2008.
  86. Les sécuristes et communistes ne sont pas inquiétés dans les fonctions qu'ils peuvent encore occuper officiellement :
  87. Monuments et commémorations régionales de la Résistance anticommuniste, discussions sur le sujet de la célébration des héros anticommunistes :
    • (ro) « Partizanii anticomuniști comemorați la Sâmbăta de Sus. Înființarea Fundației "Ion Gavrilă Ogoranu" » [« Les partisans anticommunistes célébrés à Sâmbata de Sus. Création de la Fondation "Ion Gavrilă Ogoranu" »], Commémoration des combattants anticommunistes des Monts Făgăraș devant la croix érigée par les survivants de la Résistance de la région de Făgăraș., sur miscarea.net (Miscarea.net), (consulté le ) et (ro) « Zilele Rezistenței. Ogoranu și camarazii săi, comemorați la Sâmbăta de Sus. » [« Les journées e la Résistance. Ogoranu et ses camarades, célébrés à Sâmbăta de Sus. »], Journée de commémoration en mémoire des résistants anticommunistes des montagnes de Făgăraș, dont en particulier Ion Gavrilă Ogoranu., sur buciumul.ro (Buciumul), (consulté le ).
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    • (ro) Luisiana Bîgea, « Reportaj Tulcea: Monument în memoria rezistenței anticomuniste din Stejaru » [« Reportage Tulcea : Monument en mémoire de la résistance anticommuniste de Stejaru »], sur agerpres.ro (Agenția Națională de Presă AGERPRES), (consulté le ).
    • (ro) Père Vasile Rus, « Mitropolitul Andrei va inaugura, în Cimitirul Central din Bistrița, monumentul închinat jertfei martirilor din Dealul Crucii » [« Le Métropolite Andrei va inaugurer, dans le cimetière central de Bistrița, le monument consacré au sacrifice des martyrs de Dealul Crucii »], sur rasunetul.ro (Răsunetul), (consulté le ).
    • (ro) Cristina Cornilă, « S-a inaugurat monumentul partizanilor » [« Le monument des partisans a été inauguré »], 25 ans après la chute d'un régime blâmé par tout le pays, Făgăraș dispose enfin un monument de la Résistance Anticommuniste en mémoire des opposants à la dictature imposée. Il a été inauguré dimanche dernier en présence d'officiels de la ville, de prêtres des Églises de tous les cultes, d'historiens, de survivants des prisons communistes, de leur descendants, d'élèves ainsi que de simples citoyens., sur bunaziuafagaras.info (Bună Ziua Făgăraș), (consulté le ).
    • (ro) Radu Petrescu-Muscel, « Unde sunt străzile cu numele eroilor anticomuniști? Dar unde este statuia Elisabetei Rizea din București, pentru care s-au strâns sute de milioane? » [« Où sont les rues aux noms des héros anticommunistes ? Mais où est la statue d'Elisabeta Rizea à Bucarest, pour laquelle a été collecté des centaines de millions ? »], Selon une déclaration publique, l'Association Civique Media se joint à la démarche de M. Radu Petrescu-Muscel et soutient l’attribution de noms de héros anticommunistes à des rues des villes roumaines. Nous rappelons dans ce contexte que l'argent rassemblé aux fins de l’érection d'une statue d'héroïne Elisabeta Rizea s'est volatilisé, après un passage éphémère sur le compte bancaire d'un escroc se faisant passer pour un journaliste. Même à ce jour, 25 ans après la "chute du communisme", il n'existe dans la capitale roumaine aucun monument aux héros de la résistance armée anticommuniste - un phénomène mondial unique par son étendue - , affirme l'Association Civique Media, lors de la présentation de l'article ici reproduit de sa page Facebook, CivicMedia.Romania., sur ziaristionline.ro (Ziariști online), (consulté le ).
    • (ro) Prof. dr. Gabriela-Violeta Bica, « Banat. Cinstirea luptătorilor anticomuniști la Teregova » [« Bant. Célébration des combattants anticommunistes de Teregova »], sur ziarullumina.ro (Ziarul Lumina), (consulté le ).
  88. Claudia-Florentina Dobre 2011, article "Les vingt ans du postcommunisme roumain : L’espace public et les mémoires du communisme", p. 25-45.
  89. Articles de Lavinia Stan constatant l'absence de renouvellement de la classe politique roumaine, ainsi que son imprégnation par les anciennes élites communistes :
    • Lavinia Stan et Lucian Turcescu 2004, article "Intellectuals, and academic integrity in Romania", p. 12-24.
    • Lavinia Stan 2006, article "The vanishing truth? Politics and memory in post-communist Europe", p. 383-408.
    • Lavinia Stan 2006, article "Lustration in Romania: The Story of a Failure", p. 135-156.
    • Lavinia Stan 2009, article "Truth Commissions in Post-Communism: The Overlooked Solution?", p. 1-13.
    • Lavinia Stan 2009, article "Alegerile parlamentare din 2008: vin vechi în sticle noi", p. 3-13.
    • Lavinia Stan 2012, article "Witch-hunt or moral rebirth? Romanian parliamentary debates on lustration", p. 274-295.
  90. Florian Banu 2006, article "Mișcarea de rezistență armată anticomunistă din România - între negare și hiperbolizare", p. 299-314 et Georges Diener 2001, article "Résistance populaire et maquis en Roumanie (1945-1965)", p. 137.
  91. (ro) Lavinia Betea, Lucrețiu Pătrășcanu : moartea unui lider comunist, éd. Curtea Veche, Bucarest 2006 - Cel mai lung proces politic din istoria comunismului mondial.
  92. Articles de presse et tribunes apparus au sein de diverses publications ou sites internet :
  93. (ro) Mirel Bran, « Le 'chasseur de la Securitate' était trop curieux », sur lemonde.fr (le Monde), (consulté le ).
  1. Les groupes de résistants ont survécu jusqu'en 1958, les derniers combattants isolés des montagnes étant annihilés au début des années 1960. En 1977, Ion Gavrilă Ogoranu (en) fut capturé alors qu'il vivait clandestinement depuis 1955, dans un village de la plaine de Transylvaine. En 1978, Grigore Sandu, apprenant l’amnistie concernant les résistants, se rendit auprès des autorités, cela après 33 ans de clandestinité dans la forêt.
  2. De nombreuses données historiques précises sont désormais connues depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000 : Rezistența armată anticomunistă din România (1944 - începutul anilor '60), Dorin Dobrincu, 2006, Introducere, p. 2-23.
  3. L'ultimatum soviétique du 26 juin 1940, suite logique du Pacte germano-soviétique, somme la Roumanie d'évacuer la Bessarabie et la Bucovine septentrionale. Le Roi Carol II de Roumanie cède et les territoires sont envahis par l'armée soviétique.
  4. Écoute des conversations téléphoniques, ouverture du courrier, quadrillage territorial, institutionnel et professionnel systématique du pays, arrestations arbitraires.
  5. Des autorisations et divers visas préalables sont nécessaires pour changer d’emploi, de domicile, de résidence à l'intérieur du pays, et encore plus pour voyager hors du pays. Le passeport de chaque citoyen est conservé par la police politique.
  6. Deux lois emblématiques (parmi bien d'autres) assurent ainsi une épuration sociale et politique dans deux grandes professions libérales, les architectes et les avocats :
  7. On peut ici donner des précisions sur le sort réservé aux architectes. La plupart des architectes connus ou bien d'origine sociale aisées, ainsi que les élèves "bourgeois" de l'école d'architecture de Bucarest, ont été interdits d'exercer leur profession, ou interrompus dans leurs études. Nombre d'entre-eux ont été envoyés en prison et en camps de travail (où certains mourront), sous toutes sortes de prétextes et d'accusations sans fondement, tels activités subversives, sédition ou encore trahison. Ceux qui ont été écartés de leur métier seront le plus souvent réduits à survivre, aidés par leur famille, lorsque cela était possible Arhitecții români și detenția politică, 1944-1964. Între destin concentraționar și vocație profesională, Vlad Mitric-Ciupe, 2013.
  8. (ro) et (de) Les chiffres avancés par l'historien allemand, Armin Heinen, sont de 34 000 nids (la cellule légionnaire) en 1937 et de 300 000 membres en 1940.
  9. En 1945, Ana Pauker, ministre des affaires étrangères et Teohari Georgescu (ro), ministre de l'intérieur, ont signé un pacte secret de non-agression avec le commandant du mouvement légionnaire clandestin Nicolae Pătrașcu. Source : Robert Levy 2002, p. 67.
  10. En 1945, le chiffre exact est inconnu précisément. Selon certaines sources, à la fin de 1944, ils seraient entre plusieurs centaines et quelques milliers, sans compter les sympathisants. En 1933, selon les données du Komintern, le parti, contraint à la clandestinité depuis 1294, comptait 1 665 membres. Source: (en) Ioan Chiper, « Considerations on the Numerical Evolution and Ethnic Composition of the Romanian Comunist Party, 1921-1952 », Arhivele Totalitarismului, Bucarest, Institutul Național pentru Studiul Totalitarismului (INST), nos 34-35,‎ , p. 9-29 (ISSN 1221-6917, présentation en ligne).
  11. Une plaisanterie typique de l'époque raconte qu'un cuisinier, cherchant de l'embauche au début du régime communiste, passe devant les camarades du Parti communiste dirigeant l'Agence de placement et revient à son foyer tout triste d'avoir été rejeté. Son épouse le questionne : « - Que t'ont-ils demandé ? - Si j'avais travaillé pour les Légionnaires, répond-il. - Et qu'as-tu dit ? - Que oui, que pouvais-je dire ? - Mais quel empoté ! tu aurais du nier ! Peste-t-elle. - Comment aurais-je pu nier, femme ? Ils étaient tous là ! Rétorque-t-il. »
    Bancurile politice în țările socialismului real: studiu demologi, Dana Maria Niculescu-Grasso, 1999.
  12. Son catéchisme était enseigné dans l'heure hebdomadaire de religion des écoles publiques.
  13. Pays occidentaux, Turquie.
  14. Seconde Église de Roumanie, elle comptait 1,5 million de fidèles en 1945.
  15. Staline a mis en place en Roumanie la même politique qu'en Ukraine, en 1945-1946, afin de réduire à néant toute autre église que l'Église orthodoxe, elle-même contrôlée et totalement infiltrée par la police politique. L'Église uniate ukrainienne en a été la principale victime :
  16. En 1948, le régime communiste cherche à supprimer l’Église roumaine unie à Rome au travers de différents décrets et lois discriminatoires - Silvestru Augustin Prunduș et Clemente Plaianu 1994, Chapitre 20 « Persecuția », p. 128-142.
  17. Un rapport de synthèse rédigé par la Securitate le 10 novembre 1949, décrit les relations des mouvements légionnaires avec les Anglo-américains entre 1944 et août 1949.
  18. Après 1949, Horia Sima, réfugié en Allemagne, entrera en contact avec les services secrets militaires britanniques pour préparer des groupes de volontaires.
  19. Aucun d'entre-eux ne faisait partie du mouvement légionnaire.
  20. Au C.N.S.A.S, il existe de nombreux documents sur ce sujet, comme l'acte d'accusation de 1953 : Act de acuzare no 1343, Republica Populară Română Procuratura Militară Teritorială București, 3 octobre 1953, C.N.S.A.S., fond Penal, dossier no 1335, vol. 5, f. 1-13.
  21. Certaines sources d'information décrivent des liens entre l'espion soviétique et l'échec des opérations de la CIA en Roumanie, mais il ne s'agit que d'une hypothèse non corroborée. La plupart des historiens considèrent que la jeunesse et l'inexpérience des services de renseignement américains, en conjonction avec un terrain particulièrement hostile et surveillé par les autorités communistes, sont la cause de ces échecs :
  22. Ion Buda, Aurel Corlan, Ion Coman (instituteur), Gheorghe Dincă (ingénieur), Ion Golea (étudiant), Ianos Juhasz (étudiant), Gavrilă Pop, Mircea Popovici (étudiant), Ion Samoilă, Alexandru Tănase, Erich Tartler (agriculteur), Ion Tolan (ajusteur) et Vlad Minai (étudiant) non parachuté.
  23. a b et c Statistiques tirées d'un rapport de la Direction Générale de la Sécurité du Peuple datant de 1951 : sur un échantillon de 804 personnes arrêtées comme membre ou soutien d'un des 17 groupes de résistance des montagnes :
    - Georges Diener 2001, article "Résistance populaire et maquis en Roumanie (1945-1965)", p. 137.
    - Florian Banu 2006, article "Mișcarea de rezistență armată anticomunistă din România - între negare și hiperbolizare", p. 299-314.
  24. Tous les ouvrages et articles majeurs sur le sujet de la résistance font le même constat : même si quelques réunions ont eu lieu à Bucarest et dans certaines grandes villes, aucun mouvement ne s'est implanté et développé autre-part que dans les montagnes ou les zones fortement boisées :
  25. Hormis les opérations de parachutages de résistants organisées par l'OTAN de 1951 à 1953, d'ailleurs sans résultats.
  26. La Securitate a été créée en août 1948. Précédemment la police politique avait le nom de Siguranța ou sûreté.
  27. a et b Ce n'est seulement qu'en 2013 (hormis quelques rares exceptions telles Nicolschi dans les années 1990), et sous la pression de la presse et des associations de défense des victimes du communisme, qu'ont été ouvertes des enquêtes sur un petit nombre de tortionnaires, des assassins en uniforme :
  28. (ro) Liste non exhaustive car d'autres instituts non spécialisés sur la période communiste travaillent aussi sur ce sujet :
    - Institutul Național Pentru studiul Totalitarismului / Institut National pour l’Étude du Totalitarisme (INST), entité de l'Académie roumaine, créé en 1993.
    - Institutul de Investigare a Crimelor Comunismului și Memoria Exilului Românesc (IICCMER) / Institut de Recherche sur les Crimes du Communisme et la Mémoire de l'Exil Roumain (IICCR devenu IICCMER), fondé en 2006.
    - Centrul de Studii asupra Comunismului și Postcomunismului / Centre de recherche sur le communisme et le postcommunisme, créé en 2007.
    - Consiliul Național pentru Studierea Arhivelor Securității / Conseil National pour l’Étude des Archives de la Securitate (C.N.S.A.S), fondé en 2008.
  29. a et b Une condamnation du communisme basée sur un travail exhaustif réalisé par des historiens et chercheurs reconnus. Même imparfait, et contesté sur certains points, le rapport de la commission a le mérite de dresser la véritable image du communisme, de ses crimes, sur le peuple roumain, sa culture, son patrimoine historique, architectural et culturel, et les conséquences désastreuses pour son économie et son outil industriel - Comisia Prezidențială pentru Analiza Dictaturii Comuniste din România 2006, chapitre "Rezistența armată anticomunistă", p. 319-332.
  30. (ro) Révocations et nominations politiques des dirigeants des institutions roumaines liés aux études sur le communisme ainsi que les principales protestations ou polémiques sur ces dernières :
    • le 13/02/2010 : Cristian Preda considère que le scandale provoqué par l'historien Marius Oprea ces derniers jours ne concerne pas l'interprétation du communisme, mais la position institutionnelle qu'il occupe au sein d'une structure gouvernementale, et plus précisément la direction de l'Institut de Recherche sur les Crimes du Communisme - (ro) Camelia Badea, « C. Preda: Marius Oprea apară eternizarea sa într-un post creat de PNL pentru el » [« C Preda: Marius Oprea semble s'éterniser en prenant un poste créé par le PNL pour lui »], sur ziare.com (Ziare.com), (consulté le ).
    • le 25/02/2010 : Lucia Hossu-Longin (ro) déclare que l'Institut d'investigation des crimes du communisme a perdu ses pouvoirs d'identification des responsables du système communiste répressif. Lucia Hossu-Longin regrette qu'une décision du gouvernement ait privé l'Institut de ses compétences pour identifier les responsables du système communiste répressif et pour transmettre leurs délits aux procureurs. Lucia Hossu-Longin este membră a Consiliului de Administrație al Institutului și a fost secretar general la acea vreme. La restructurarea agențiilor guvernamentale, Institutul de Investigare a Crimelor Comunismului a fost comasat cu Institutul pentru Memoria Exilului Românesc. De atunci, a izbucnit o dispută publică între istoricii Marius Oprea și Vladimir Tismăneanu cu privire la viitorul acestei instituții fuzionate.
    Marius Oprea, ancien directeur de l'ICCR et devenu alors directeur temporaire de la nouvelle institution, a déclaré publiquement à plusieurs reprises que Vladimir Tismaneanu souhaitait le démettre de ses fonctions - (ro) « ICCR "şi-a pierdut atribuţiile" » [« l'ICCR "a perdu des attributions" »], sur romania-actualitati.ro (Radio România Actualitaţi), (consulté le ).
    • Le 04/03/2010 : Marius Oprea est démis de son poste à la tête de l'IICCMER. Le gouvernement roumain a décidé de réorganiser l'IICCR. C'est la seconde intervention du l'exécutif roumain depuis la fusion de 2009, lorsque l'IICCR a fusionné avec l’Institut de la Mémoire de l'Exil Roumain (Institutul Memoriei Exilului Românesc). La décision provoque de nombreuses protestations de personnalités dans la société civile dont les associations Asociația Pro Democrația, Active Watch - Agenția pentru Monitorizarea Presei, Transparency International România et Centrul de Resurse Juridice - Observator cultural 2010, article "Marius Oprea a fost demis din fruntea IICCMER!".
    • Le 23/05/2012 : Limogeage du Président de l'IICCMER Vladimir Tismaneanu du poste de Président du Conseil scientifique de l'IICCMER et de Ioan Stanomir Président exécutif, par le premier ministre Victor Ponta. La présidence de l'institut est confiée par ce dernier à l'historien Dan-Andrei Muraru - (ro) Corina Ionel, « Tismaneanu și Ioan Stanomir, îndepărtați de la conducerea Institutului de Investigare a Crimelor Comunismului. Remus Cernea și Liviu Harbuz, consilieri de stat » [« Tismaneanu et Ioan Stanomir, écartés de la direction de l'IICCMER. Remus Cernea et Liviu Harbuz, conseillers d’État »], sur hotnews.ro (HotNews), (consulté le ).
    • le 15/06/2012 : Le libéral Marius Oprea, nommé récemment directeur à l'Institut de recherche sur les crimes du communisme, a déclaré vendredi qu'il regrettait le changement de Dorin Dobrincu (ro) à la direction aux Archives Nationales. Pour lui, Dobrincu a dérangé parce qu'il a ouvert les archives du régime communiste - (ro) Ovidiu Albu, « Marius Oprea: Dobrincu a deranjat pentru ca a deschis arhivele regimului comunist » [« Marius Oprea : Dobrincu a dérangé parce qu'il a ouvert les archives du régime communiste »], sur ziare.com (Ziare.com), (consulté le ).
    • le 15/06/2012 : La coalition USL continue l'épuration : l'historien Dorin Dobrincu (ro), est démis de la direction des Archives Nationales sans explications. Il y avait été nommé en 2007 par le gouvernement Tăriceanu - (ro) Camelia Badea, « USL continua epurările : Dobrincu, demis fara explicatii de la Arhivele Nationale » [« l'USL continue l'épurarition : Dobrincu, démis des Archives Nationales sans explications »], sur ziare.com (Ziare.com), (consulté le ).
    • Le 18/12/2012 : Des employés de l'IICCMER se plaignent de menaces de mort et de traitements discrétionnaires de la direction de l'institution. Ils reprochent par ailleurs l'absence d'une stratégie de recherche et d'investigation à moyen et long terme, ainsi que le manque de stratégie managériale - (ro) Andreea Udrea, « Angajații IICCMER se plâng de amenințări cu moartea și tratamente discreționare din partea conducerii instituției » [« Les employés de l'IICCMER se plaignent de menaces de mort et de traitements discrétionnaires de la part de la direction de l'institution »], sur evz.ro (Evenimentul Zilei), (consulté le ).
    • Le 26/03/2013 : Lettre ouvertes des salariés de l'IICCMER exigeant la démission de son Président qu'ils accusent de pratiques abusives et discriminatoires, en réaction à une lettre antérieur transmise à la direction par des représentants du personnel en décembre 2012. Andrei Muraru est accusé d'autoritarisme, car il semble l'initiateur de nombreuses conduites illégales dans le domaine du droit du travail. Les employés ont déposé une plainte pénale contre deux membres de la direction, accusé de faire usage de violence verbale et physique - (ro) Cezara Ionescu, « Angajații IICCMER cer DEMISIA președintelui executiv al institutului » [« Les employés de l'IICCMER demandent la démission du président exécutif de l'institution »], sur romanialibera.ro (România Liberă), (consulté le ).
    • Le 13/06/2013 : Communiqué de protestation des employés de l'IICCMER contre son Président Andrei Muraru. Ces derniers l'accusent de violer les droits des salariés et de son syndicat, pour faire de l'IICCMER un fief personnel au service de ses ambitions politiques - (ro) Dumitru LĂCĂTUŞU, « Despre Andrei Muraru, șeful de la IICCMER » [« Au sujet d'Andrei Muraru, chef de l'IICCMER »], sur lapunkt.ro (LaPunkt.ro), (consulté le ).
    • Le 16/10/2013 : Étonnant retournement de situation : l'historien et directeur de l'IICCMER défend un ancien sécuriste qu'il avait dénoncé 9 ans auparavant. L'explication se trouve dans la lecture politique des évènements : Oprea est membre du PNL allié avec le PSD au sein de l'USL, formation à laquelle appartient l'ex-sécuriste - (ro) brasoveanu, « Un caz incredibil de trist: Marius Oprea, apărătorul securistului torționar Paraschiv » [« Une situation vraiment attristante : Marius Oprea, défenseur du tortionnaire sécuriste Paraschiv »], sur brasovnews.blogspot.ie (BrasovNews), (consulté le ), ainsi que l'article dans la revue Revista 22 - Revista 22 2013, article "Marius Oprea apara in instanta securistii. Istoricul a pledat ca martor in favorea fostului ofiter Nicolae Paraschiv".
  31. (ro) Des institutions fragilisées par leur dépendance politique :
    • Le 03/04/2006 : La création de l'IICCR et la divulgation des archives de la Securitate répondent à des manœuvres politiques plus qu'à une volonté réelle de regarder son passé en face et de faire la lumière sur l'héritage communiste en Roumanie - (ro) Ion Cristoiu, « Politicianismul anticomunismului » [« La politique politicienne de l'anticommunisme »], sur jurnalul.ro (Jurnalul Național), (consulté le ).
    • Le 09/03/2010 : Le remplacement, par décision gouvernementale de Marius Oprea à la tête de l'IICCMER par Vladimir Tismăneanu, ainsi que certaines modifications des statuts de l'institution ne cesse de provoquer une onde de choc dans les eaux troubles du journalisme roumain. La mainmise de l’État sur ce type d'institution est une erreur, elles devraient être sous l'égide de l'Académie roumaine ou de l'université - Andrei Cornea 2010, article "Anticomuniști cu un singur ochi".
    • Le 23/10/2013 : les instituts de recherche sont manipulés par le pouvoir politique et se complaisent dans des effets d'annonces sans fondement, relayés par des médias accros au sensationnel. Le travail d'histoire et de mémoire est discrédité. En échos à une liste de 35 noms dont l'IICCMER a fait la publicité mais dont il refuse de dévoiler les noms, l'auteur donne une liste précise de 35 véritables responsables sur système pénitentiaire et de répression du régime communiste roumain - (ro) Mihai Burcea, « IICCMER și politica de partid a memoriei. Memoria noastră : utilizare bună vs. utilizare rea » [« l'IICCMER et l'utilisation politique de la mémoire. De la bonne ou mauvaise utilisation de notre mémoire »], Mihai Burcea est historien chercheur (Doctorant à la faculté d'histoire de l'université de Bucarest et co-auteur des volumes I et II du Dictionnaire des officiers et employés civils de la Direction Générale Pénitentiaire : l'appareil central 1948-1989), sur contributors.ro (Contributors.cro), (consulté le ).
  32. Ouvrages et articles soulignant l'absence de changement dans la société roumaine et l'immunité dont bénéficient d'anciens membres de la Securitate, certains d'entre-eux occupant en 2004 des fonctions politiques importantes :
    • Marius Oprea 2005, article "Intelectuali hartuiți de Securitate?".
    • Ion Longin Popescu, « ROUMANIE. La révolution n’a pas eu lieu », Il a fallu la longue grève de la faim d’un homme déterminé pour qu’un coin du voile se lève sur les responsabilités dans les morts de 1989, une vérité qui effraie bon nombre de ceux qui occupent aujourd’hui encore des fonctions publiques. Ces instigateurs, complices et criminels de décembre 1989, dont certains sont toujours à des postes de décision, influencent depuis des années le cours des enquêtes. Article de Ion Longin Popescu, paru dans Formula AS et traduit du roumain, sur courrierinternational.com (Courrier international), (consulté le ) - (ro) Ion Longin Popescu, « Dupa 20 de ani... » [« 20 ans après... »], sur formulaas.ro (Formula AS), .
    • (ro) Agerpress / Marius Oprea (Interview), « Marius Oprea: Criminalii trăiesc printre noi. Vişinescu e un peştişor într-un ocean (interviu) » [« L'historien Marius Oprea: Les criminels vivent parmi nous. Vișinescu n'est que du menu fretin dans un océan »], L'historien Marius Oprea considère qu'il faut un programme national qui mènerait à bien l'investigation sur les crimes du communisme. Dans une interview accordée à AGERPRES, Oprea souligne qu'il faut que nous sachions ce qu'il s'est passé pour les morts du communisme : « Si nous ne faisons pas cela, nous sommes perdus. Nous perdrons alors toute notre identité nationale et la foi en la patrie. », sur agerpres.ro (Agerpress), (consulté le ).
    • (ro) Ovidiu Albu, « Rușinea care apasă Brașovul. Revolta de la 15 noiembrie 1987, comemorată cu un securist torționar în fruntea orașului » [« Brașov couverte de honte. La Révolte de Brașov du 15 novembre 1987, commémorée en présence d'un sécuriste tortionnaire à la tête de la ville »] [archive du ], sur evz.ro (Evenimentul Zilei), (consulté le ).
  33. Le recyckage des sécuristes dans la société roumaine :
  34. Articles sur la mutation des communistes et des sécuristes en Roumanie :
    • (ro) Evenimentul Zilei / Marius Oprea (Interview), « Privatizarea comunismului » [« la privatisation du communisme »], L'historien Marius Oprea, en face à face avec Laurențiu Ciocazanu et Ovidiu Nahoi. L'historien spécialisé dans l'étude du communisme affirme que, du point de vue des débats concernant le passé récent, la Roumanie se trouve au niveau de la République tchèque et de la Hongrie en 1995. Les enfants des sécuristes sont désormais les grands patrons en Roumanie. Nous avons assisté à un processus de privatisation du communisme. Ils ont mis en place un transfert extrêmement ingénieux de la richesse de la nation tout entière dans vers leurs propres poches. Les choses se sont passées comme en Russie via la méthode MEBO (Management Employee Buyouts), méthode grâce à laquelle est née l'oligarchie de l'ex URSS. Iliescu n'a rien inventé. [archive du ], sur evz.ro (Evenimentul Zilei), (consulté le ).
    • Arielle Thedrel, « La mémoire refoulée de la Roumanie », Entre une révolution en trompe-l’œil et une culture de l'impunité, le vingtième anniversaire de la chute du communisme suscite assez peu d'intérêt en Roumanie. "Il nous reste encore à faire un énorme travail de mémoire et je ne crois pas que nous y soyons prêts. Au début du XXe siècle, un Français a déclaré que la Roumanie se situait aux portes de l'Orient où tout est pris à la légère. La remarque me semble toujours d'actualité.", sur lefigaro.fr (Le Figaro), (consulté le ).
    • Marius Oprea, « L’Institut pour l’investigation des crimes du régime communiste roumain, par Marius Oprea, directeur de l’Institut, historien et conseiller d’État pour les questions de Sécurité nationale roumaine », En décembre 2005, le gouvernement roumain a décidé la création d’un Institut pour l’investigation des crimes du régime communiste. Son directeur présente les conditions de la naissance de cet Institut et ses objectifs. Il essaiera par ses moyens spécifiques de faire cohabiter dans la même maison la morale et la politique. Parce qu’en 2006, dans tous les partis politiques roumains, ce sont les anciens activistes du Parti communiste et de la Securitate qui dominent. Dans la perspective de la candidature de la Roumanie à l'Union européenne, il importe de connaître les travaux de cet Institut. Ce texte est celui d’une conférence de Marius Oprea à l’Institut culturel roumain de Paris, le 25 janvier 2006. L’auteur s’est exprimé en roumain. Son intervention a été traduite en français par Radu Portocală, ministre conseiller et directeur de l’Institut culturel roumain depuis le . Le propos a été enregistré et retranscrit par Pierre Verluise, puis il a été lu et amendé par Radu Portocală et Marius Oprea., sur diploweb.com (DiploWeb.com), (consulté le ).
    • (ro) Dragoș Cristian, « EXCLUSIV! Istoricul Marius Oprea: Comunismul s-a privatizat; Avem autocrație securistă » [« Exclusif: L'historien Marius oprea : Le communisme s'est privatisé; nous avons une autocratie sécuriste »], sur capital.ro (Capital), (consulté le ).
  35. L'omniprésence des sécuristes, d'ex-communistes influents, ou de leur proches dans les sphères de pouvoir de l'État rendent difficiles les poursuites des criminels communistes. La situation est encore plus évidente lorsque le PSD est au pouvoir :
    • (ro) Claudia Marcu, « Istoricul Marius Oprea: "Singurul ANCHETAT de procuratură în DOSARELE TORȚIONARILOR am fost eu" » [« L'historien Marius Oprea : 'La seule enquête qui a jamais été réalisée par le Procureur dans le cadre des dossiers des tortionnaires l'a été à mon encontre !' »], sur ziarulring.ro (Ring), (consulté le ).
    • Mihaela Carbunaru, « Ex-tortionnaires communistes traqués », D’anciens responsables de la répression politique durant la période communiste en Roumanie pourraient être traduits en justice. Leur condamnation serait une première dans un pays qui a toujours du mal à affronter son passé, sur letemps.ch (Le Temps), (consulté le ).
  36. Il a fallu attendre 25 années après la chute de Ceaușescu et du communisme pour voir les premières poursuites et procès de criminels communistes. Il s'agit de responsables du système carcéral communiste contre lesquel plusieurs témoignages accablants de survivants ont pu être apportés :
  37. Alexandru Vișinescu et Ion Ficior (ro), tortionnaires du régime communiste ont été condamnés définitivement à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité en 2016 et 2017 :
  38. Articles significatifs disponibles dans la presse française et roumaine :
    • România Liberă, « La révolution confisquée », Il y a vingt ans, jour pour jour, Nicolae Ceaușescu était hué lors de son dernier discours. Sa chute, quelques heures plus tard, garde encore ses mystères. Une chose est sûre aujourd’hui : les événements sanglants de décembre 89 ont avant tout profité à certains communistes., sur voxeurop.eu (VoxEurop), (consulté le ).
    • Jonas Mercier, « Le difficile travail de mémoire en Roumanie », En attendant l’ouverture d’un procès, l’Institut d’investigation des crimes du communisme (IICCMER) a décidé de s’appuyer sur la presse pour faire connaître l’identité de 35 responsables de la répression politique sous le communisme, sur la-croix.com (La Croix), (consulté le ).
  39. Les pensions très élevées dont ont bénéficié les ex-cadres du communisme et de la Securitate n'ont jamais été remises en question, malgré le fait que ces derniers ont participé activement à un régime dictatorial qui a maintenu le peuple roumain dans la peur, la faim et le mensonge : (ro) Ziare.com, « Marius Oprea: Niciun securist nu a fost condamnat. Torționarii au pensii imense » [« Marius Oprea : Aucun sécuriste n'a été condamné. Les tortionnaires touchent des retraites énormes »], sur ziare.com, (consulté le ).
  40. Une enquête interne de la Securitate de Bucarest, menée en septembre/octobre 1950, dévoile une falsification de nombreux rapports du bureau régional de la Securitate de Cluj. Des exécutions sommaires (entre 1948 et 1950) de paysans aisés, n'ayant rien à voir avec les "bandits" recherchés, sont maquillées et présentées comme des combats dans les montagnes contre de véritables résistants : Marius Oprea et 2002 Banalitatea răului". O istorie a Securității în documente, Chapitre 10 "Raport cu privire la împuscarea chiaburilor Trifa Iosif, Pom Traian și Andreșel Ioan, din comuna Bistra, jud. Turda" (Rapport concernant la fusillade des gros propriétaires terriens Trifa Iosif, Pom Traian et Andreșel Ioan, de la commune de Bistra, județ de Turda) et chapitre 11 "Declarație Subsemnatul maior Kovacs Mihail Șeful Serviciului de Securitate Turda - 6 Octombrie 1950" (Déclaration du sous-signé Kovacs Mihail, Chef du Service de la Securitate de Turda - Le 6 octobre 1950)., p. 212-228.
  41. Il semble qu'une forme de peur habite toujours, dans une certaine mesure, les Roumains et que des réflexes profondément ancrés réfrènent toute attitude contestataire ou tout questionnement d'un passé douloureux que l'on préfère oublier :
  42. La nostalgie du communisme chez les Roumains, même chez les plus jeunes :
    • Mirel Bran, « Les jeunes roumains nostalgique de l'ère communiste », sur lemonde.fr (Le Monde), (consulté le ).
    • (ro) Mădălina Mihalache, « Sondaj Jumătate dintre români suspină după comunism », Selon un sondage INSCOP (Institut de cercetare în științe sociale și marketing), la moitié des personnes interrogées se déclarent nostalgiques du communisme., sur adevarul.ro (Adevărul), (consulté le ).
    • AFP, « La moitié des Roumains estime que la vie était meilleure sous le communisme », sur lepoint.fr (Le Point), (consulté le ).
    • Ionela Săvescu, « Roumanie Au bon vieux temps de Ceausescu… », Les nostalgiques du régime communiste ne désarment pas, au point de vouloir présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2014 - et quel meilleur candidat qu’un Ceaucescu ? Reportage chez les néo-communistes roumains., sur courrierinternational.com (Courrier international), (consulté le ).
    • România Internațional, « les Roumains et la nostalgie du communisme », Les raisons de la nostalgie du communisme expliquées à un auditeur. Références citées : le sociologue Vasile Dâncu et le Professeur Mihaela Miroiu, sur rri.ro (Radio România Internațional), (consulté le ).
  43. Articles de Delphine Saubaber et Marion Guyonvarch, publiés dans l'Express en 2009 :
  44. On considère qu'un Roumain sur trois travaillait pour la Securitate.
  45. Ainsi un sénateur PSD (sociaux-démocrates issus du PCR) provoque un scandale fin octobre 2017 en réécrivant l'histoire. Il accuse la résistance anticommuniste d'avoir "affaibli la Roumanie" et d'avoir agir "contre les intérêts du pays" :
  46. Cette confusion volontaire résistant-légionnaire a aussi été diffusée à l’étranger par certains auteurs et analystes qui accusent non seulement les résistants, mais tous les Roumains d’être xénophobes et antisémites par leur identité nationale elle-même. En témoignent, entre autres, les ouvrages et articles d’Alexandra Laignel-Lavastine, Daniel Dubuisson, Michael Löwy, Marc Semo, Leon Volovici ou Michel Winock:
  47. Depuis 1990, plusieurs initiatives pour célébrer la résistance ou interdire les organisations et symboles communistes ont été rejetées par les parlementaires roumains :
  48. Selon des statistiques de la Securitate de 1951, sur 804 personnes arrêtées comme membres ou soutiens de l'un des 17 groupes de résistance, les légionnaires représentaient 9,1 % d'entre elles.
  49. (ro) Oana Despa, « Anticomunism - cu și fără legionari / O discuție necesară, după ce activitățile a două ONG-uri în școli au fost interzise » [« L'anticommunisme - avec ou sans les légionnaires / Une discussion nécessaire alors que les activités de deux ONG dans les écoles ont été interdites »], La préfecture de la capitale et l'inspection scolaire de Bucarest interdisent les activités dans les écoles de deux associations qu'elles accusent d'appartenir à l'extrême droite. L'affaire ouvre la discussion longtemps retardée sur la participation à la résistance anticommuniste et contre l'occupation soviétique des anciens légionnaires., sur romania.europalibera.org (Europa Liberă este parte a Radio Free Europe/Radio Liberty), (consulté le ).
    • Dans cet article, il est rapporté la position respective de deux historiens connus : Silviu Moldovan, directeur de recherche au Conseil National des Archives de la Securitate et Marcel Bartic, professeur d'histoire dans un collège privé et participant à l'élaboration du programme sur l'Histoire de l'Holocauste.
      • Silviu Moldovan considère que s'il y a un risque de diffusion de messages légionnaires, ce n'est pas le cas actuellement et que, d'autre part, la censure n'a jamais l'effet escompté, se souvenant de l'époque communiste. Zoe Rădulescu, qui dirige l'association « Gogu Puiu și Haiducii Dobrogei » est née en prison en 1949. Sa mère, Olimpia, avait été capturée après la mort de son père, le combattant Puiu Gogu, lors d'une fusillade avec la Securitate. Sa mère a été condamnée pour ne pas avoir abandonné son mari et leur fille est née en prison. Et dans ce contexte, nous, en 2024, nous venons l'interdire. Bien sûr, les écoles ne doivent pas faire de politique, c'est le même principe. Mais le terme « interdit » n'est pas heureux, explique encore Silviu Moldovan. L'historien estime que chaque combattant anticommuniste doit être jugé individuellement « selon ses actes et son âme ». Enfin, Sur le plan juridique, les mérites de ceux qui ont participé à la résistance anticommuniste dans les montagnes sont reconnus non seulement par les historiens, mais aussi par une loi spéciale qui leur est consacrée. Sur le plan juridique, les mérites de ceux qui ont participé à la résistance anticommuniste dans les montagnes sont reconnus non seulement par les historiens, mais aussi par une loi spéciale qui leur est consacrée.
      • Au contraire, Marcel Bartic, professeur d'histoire au collège et participant à l'élaboration du programme sur l'Histoire de l'Holocauste, est en faveur de l'interdiction, soulignant que les demandes des deux associations d'entrer dans les écoles interviennent dans un contexte de « regain d'antisémitisme en Roumanie ces dernières années, des idées d'extrême droite ». Pour lui, « Les deux organisations ont un fort caractère extrémiste, elles ont un message extrémiste. Elles n'ont pas leur place dans les écoles. Ces organisations n'ont pas leur place parmi les enfants ». Dans une période aussi sensible, les clarifications académiques qui pourraient distinguer l'anticommunisme du légionnarisme devraient être faites non pas au niveau des élèves, mais au niveau des professeurs d'histoire. Toujours, Pour Marcel Bartic, ce sont des spécialistes académiques et des historiens qui doivent participer au débat public, et non des organisations portant le nom de personnes que l'on peut très facilement associer au légionnarisme.
  50. L'CICCR agit pour identifier des actes de violation des droits de l'homme en Roumanie communiste, encourage des politiques institutionnelles dans l'objectif d'une véritable condamnation des violations et des crimes commis au nom du régime communiste en Roumanie, et soutient toutes les initiatives législatives, les procédures judiciaires et les recherches scientifiques qui aboutiront à une condamnation pénale et morale de ces crimes et abus.

Voir aussi

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Articles connexes

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