Régiment de La Marine
Le régiment de La Marine est un régiment d'infanterie du royaume de France, créé en 1635 sous le nom de régiment Cardinal-Duc , devenu sous la Révolution le 11e régiment d'infanterie de ligne.
Régiment de La Marine | |
![]() Drapeau d’Ordonnance du régiment de La Marine | |
Création | 1635 |
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Dissolution | 1791 |
Pays | ![]() |
Branche | Infanterie |
Fait partie de | 11e régiment d'infanterie |
Ancienne dénomination | Régiment Cardinal-Duc |
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Création et différentes dénominations
modifier- : création du régiment Cardinal-Duc
- 1636 : renommé régiment de La Marine
- 1er janvier 1791 : renommé 11e régiment d'infanterie de ligne
Colonels et mestres de camp
modifier- : ArmandJean du Plessis cardinal de Richelieu
- : François Le Hardy, marquis de La Trousse[1]
- : Giulio Mazzarini cardinal Mazarin
- : Philippe Julien Mancini-Mazzarini, duc de Nevers
- : Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne[Note 1]
- : Jean-Claude de Rochechouart, marquis de Tonnay-Charente
- : Pierre de Jarzé, comte de La Motte
- : André de Matthieu de Castellas
- : Henri Roger de La Rochefoucaud, marquis de Liancourt
- 1694 : Louis Jean Charles, marquis de Talleyrand
- : Pierre Le Guerchois de Sainte-Colombe
- : Michel Chamillart, marquis de Cany
- : Alexandre Maximilien Balthazar Dominique de Gand d'Esenghien, comte de Middelbourg
- : Charles Pierre Gaston de Lévis, duc de Mirepoix
- : Louis Henri, marquis d’Aubigné de Tigny
- : François Vachon de Briançon, marquis de Belmont
- : Louis Bernard de Cléron, comte d'Haussonville
- : Étienne, vicomte de Jaucourt
- : Antoine René, vicomte de Boisse
- : Sébastien Charles Hubert, comte de Gestas
- : Louis du Peloux de Saint-Romain
- : Jean Ranchin de Massiat
Historique des garnisons, combats et batailles
modifierLe Cardinal de Richelieu, cédant a la mode de son temps, voulut avoir un régiment d'infanterie. II faisait subir en 1635 à l'armée un remaniement complet qui avait surtout pour but le succès de sa politique. Il enrégimentait la cavalerie pour amoindrir la haute noblesse, et il supprimait des régiments d'infanterie d'une médiocre valeur, ou dont les chefs lui déplaisaient. Son dessein, quant à l'infanterie, était d'avoir moins de régiments et de les avoir meilleurs et plus complets. Avec des compagnies des corps licencies, il forma pour lui-même un corps, dont il se d6clara colonel, auquel il donna le titre « régiment de Cardinal-Duc » et qu'il pourvut immédiatement du drapeau blanc, c'est-à-dire du privilège de la permanence, sans prendre l'attache du colonel général de l'infanterie dont le « régiment de La Marine » resta toujours indépendant.
Régiment de Cardinal-Duc (1635-1636)
modifierLe « régiment de Cardinal-Duc » est créé par ordonnance du 26 septembre 1635, et formé de dix-huit compagnies provenant des corps licenciés[Note 2] et dont l'octroi du drapeau blanc fut un privilège énorme pour le « régiment Cardinal-Duc » car au lieu d'occuper le 106e rang que lui donnait son ancienneté au moment de sa lev6e, il se trouva placé d'emblée et sans contestation au 16e rang[Note 3]
Guerre de Trente Ans
modifierLe « régiment de Cardinal-Duc » débuta dès le mois de janvier 1636 à l'armée que Louis comte de Soissons commandait sur la Meuse, dans le cadre de la guerre de Trente Ans. Le 31 mai, cette armée défait complètement près d'Ivoy une troupe de 4 000 Cosaques polonais qui commettaient depuis une année toutes sortes de cruautés sur cette frontière. Les enfants perdus du régiment leur portèrent les plus rudes coups. Quatre cents furent tués sur place, et on leur prit tout leur bagage, 600 chevaux, trois étendards et sept paires de timbales.
Apres ce beau fait d'armes, 400 hommes du corps furent envoyés à l'armée du cardinal de La Valette pour porter secours à Colmar. Le reste servit à la reprise de Corbie, qui se rendit le 10 novembre, et se fait remarquer en défendant énergiquement un moulin silu6 sur la Somme.
Régiment de Cardinal-Duc (1636-1791)
modifierGuerre de Trente Ans
modifierA la fin de cette année,le cardinal de Richelieu, qui avait un régiment de cavalerie portant aussi le nom de Cardinal-Duc, voulut changer le litre de son régiment d'infanterie, et, comme il était grand-maitre et surintendant général de la navigation, il lui donna le nom de « régiment de La Marine » qu'il a toujours porté depuis. II le destinait, sans doute, au service de mer, ainsi que les régiments des Vaisseaux et des Galères créés vers la même époque, mais les circonstances ne se prêtèrent pas a cette combinaison, et par le fait le régiment ne servit jamais d'une manière spéciale dans les ports ou sur les flottes. La tradition rapporte cependant que c'est a cette destination de principe que le régiment de La Marine a dû les couleurs de ses drapeaux d'ordonnance, qui avaient deux quartiers bleus, couleur du ciel, et deux quartiers verts, couleur de la mer.
Au mois de juillet 1636, on trouve le régiment de La Marine à la prise des villes et château de Bohain.
En 1637, il est au siège de Landrecies, puis au siège de La Capelle ou il ouvre la tranch6e, et à la défense de Maubeuge.
En 1638, il est devant Saint-Omer. Piccolomini fait une tentative pour secourir la place, mais le régiment contribue avec le régiment de Piémont a le repousser et il se fait remarquer le 8 juillet en faisant échouer une nouvelle manœuvre de ce général du côte de Polincove. Le maréchal de Navailles y était alors enseigne de la compagnie colonelle et s'y distingue.
Le 9 juin 1639, durant le siège d'Hesdin, des soldats du régiment de La Marine emporte une demi-lune après avoir arraché les fraises, renversent les palissades, tuent a coups de hallebardes et de piques les premiers qui se présentent, et forcent les autres à se jeter dans la rivière. Le 4 aout Lorsque les retranchements de l'armée espagnole sont assaillit, le « régiment de La Marine » chasse l'ennemi du village de Saint-Nicolas et il s'empara des canons. Le régiment s'illustra ensuite au combat de Ruminghem, et au mois de septembre il participe à la prise d'assaut du fort de Manicourt. Sur la fin de la campagne, le régiment est envoyé à Caudebec pour réprimer une révolte de paysans insurgés contre les tailles, ou ils sont complètement dispersés aux environs d'Avranches.
En 1640, le régiment est au siège d'Arras, et se distingue à la défense du fort Rantzaw. « Le régiment de Roncherolles qui était dans le fort Rantzaw en est chassé. Le « régiment de La Marine » alla immédiatement attaquer le fort avant que les défenseurs aient eu le temps de s'y fortifier. Le régiment attaqua si courageusement qu'il les mit dehors ». Les Espagnols perdirent la 4 000 hommes, mais la victoire couta aussi cher au « régiment de La Marine » qui eut vingt-huit officiers tués ou blessés. L'enseigne Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne, qui devait plus tard commander le régiment (le ), y reçoit deux coups d'épée et deux coups de pique. Après la capitulation d'Arras, le régiment fest l'un des six qui y sont mis en garnison.
L'année suivante, au siège d'Aire, il prend d'assaut la demi-lune et le chemin couvert. Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne devenu lieutenant y reçoit un coup de feu à l'épaule et un coup de pique à la cuisse. Le régiment fait ensuite les sièges de La Bassée et de Bapaume et prend ses quartiers d'hiver à La Bassée. Cette place est assiégée en 1642, et 250 hommes du « régiment de La Marine », qui y étaient restés, ont une grande part à la défense que fait la garnison pendant les mois d'avril et de mai.
Après la mort du cardinal de Bichelieu, le 4 d6cembre 1642, le régiment devint la propriété du cardinal Mazarin qui lui fait donner, en en prenant possession, par brevet du 13 février 1643, le rang et le privilège de 6e des vieux corps.
Cette même année 1643, le « régiment de La Marine » se trouve à la bataille de Rocroi à la gauche du régiment de Picardie, puis aux prises de Landrecies, de Barlemont, d'Émery, de Maubeuge et de Binche. Le 25 juin, le régiment de La Marine arrive avec le régiment de Picardie devant Thionville. Le 13 juillet ces deux régiments emportent de vive force un moulin retranché et s'y maintiennent malgré les furieuses attaques des assiégés. Dans la nuit du 28 au 29, ils emportent la demi-lune du front de Metz et Thionville capitula le 9 août.
En 1644, pour tirer le régiment de la fausse position où il se trouvait vis-à-vis des petits vieux et de quelques drapeaux blancs plus anciens que lui, on renvoya à l'armée de Catalogne qu'il joignit le 16 juin, et partagea les travaux et la gloire du régiment de Champagne au siège de Tarragone. A l'attaque du Môle, 500 hommes s'élancent sur la barrière du côte de la mer et l'emportent de vive force. Après la levée de ce siège, le régiment se rendit maitre le 20 octobre de la ville de Gramont.
En 1645, le régiment arrive sur la fin du siège de Roses, et prend une grande part à l'assaut du 27 mai qui amène la capitulation. A la bataille de Llorens, le « régiment de La Marine » occupe la gauche de l'infanterie en première ligne. Il est ensuite au siège de Balaguer, et disperse le 12 août un convoi qui cherchait a pénétrer dans la ville. Le régiment fut employé très activement aux deux sièges de Lérida en 1646 et 1647, et après la levée du dernier il forme l'arrière-garde de l'armée du prince de Condé et eut à soutenir plusieurs combats acharnés.
En 1648, le « régiment de La Marine » ouvre le 5 juillet la tranchée devant Tortose à la deuxième attaque et se couvre de gloire à l'assaut du 12. A la fin de cette année, les troubles de la Fronde prenant un caractère alarmant dans le midi de la France, le « régiment de La Marine » passe en Guyenne et est employé en 1649 a réprimer les révoltés de Bordeaux.
L'année suivante il alla renforcer l'armée de Flandre commandée par le maréchal du Plessis-Praslin, mais il en est bientôt détaché pour tenir garnison à Saint-Quentin. II avait trouvé là, à l'armée de Flandre, un de ces corps plus anciens que lui et qui lui gardait une profonde rancune a cause de la faveur arbitraire dont il avait été l'objet. C'était précisément le régiment de famille du maréchal du Plessis-Praslin. C'est sans doute cette circonstance qui fit reléguer le régiment de La Marine dans une place. Toutefois il ne resta pas longtemps dans Saint-Quentin. II en sortit à la fin du mois de septembre pour aller avec le régiment de Sault se jeter dans Mouzon assiégé par les Espagnols.
Équipement
modifierDrapeaux
modifier12 drapeaux dont un blanc Colonel, et 11 d’Ordonnance, « bleux & verts par opposition, & croix blanches »[2].
- Drapeaux d’Ordonnance
-
régiment Cardinal-Duc de 1635 à 1636 -
régiment de La Marine de 1636 à 1791
Habillement
modifier- Uniformes
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régiment de La Marine de 1720 à 1734 -
officier du régiment de La Marine de 1720 à 1734 -
régiment de La Marine de 1734 à 1757 -
officier du régiment de La Marine de 1734 à 1757 -
régiment de La Marine de 1757 à 1762
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régiment de La Marine de 1762 à 1767 -
régiment de La Marine de 1767 à 1776 -
régiment de La Marine de 1776 à 1779 -
régiment de La Marine de 1779 à 1791 -
11e régiment d’infanterie de ligne de 1791 à 1793
Historique
modifierCampagnes et batailles
modifierLe régiment français est créé par le cardinal Richelieu, en 1635.
Il est parmi de nombreux régiments de la Monarchie qui avaient pour mission de servir sur les bateaux et dans les colonies. Tous ces régiments ont été dotés en 1791 d'un numéro dans l'ordre de bataille de l'infanterie de ligne… alors qu'ils peuvent historiquement être considérés comme les "ancêtres" des régiments d'infanterie de marine.
Ce sont:
- "La Marine", régimenté en 1635 sous le nom de "Cardinal Duc" et renommé en 1636, issu des « Compagnies ordinaires de la mer », créées en 1622 et devenu 11e régiment d’infanterie de ligne
- "Royal-Vaisseaux" qui date de 1638 et devenu 43e régiment d’infanterie dfe ligne
- "La Couronne" créé en 1643 et devenu 45e régiment d’infanterie de ligne
- "Royal-Marine" mis sur pied en 1669 et devenu 60e régiment d’infanterie de ligne
- "Amirauté" créé en 1669 ;
- "Cap" créé en 1766 et devenu 106e régiment d’infanterie de ligne
- "Pondichéry" créé en 1772 et devenu 107e régiment d’infanterie de ligne
- "Martinique et Guadeloupe" créé en 1772 et devenu 109e régiment d’infanterie de ligne
- "Port-au-Prince" créé en 1773 et devenu 110e régiment d’infanterie de ligne
Louis XIV
modifierDurant la guerre de Trente Ans le régiment participe au siège de Thionville et s'y fait remarquer, le , avec les régiments de Picardie et de Gramont-liégeois, lors de la prise de la contrescarpe.
- Guerre de Hollande : campagne de Catalogne
- 1675 : à la suite de la révolte du papier timbré, hiverne à Bordeaux
Le , le bataillon de Belzunce du régiment de La Marine forme, à Messine, le noyau du régiment de Vivonne
Plusieurs compagnies du régiment de La Marine sont transférées dans le régiment de Foix, le , lors de sa création.
Guerre de Succession d'Autriche
modifier- Régiment d’infanterie de la Marine
- 1740-1748 : Guerre de Succession d'Autriche
- : Bataille de Dettingen (4 bataillons présents)
- 1756 : monte de Dunkerque sur Lille.
- 1757 : fait partie de l'armée du maréchal d'Estrées
- En 1757, avec le Régiment de Picardie, il sauve l'armée à Hastenbeck, victoire qui permettra l'invasion du Hanovre..
- participe à la conquête du Hanovre.
- rejoint l'armée de Saxe.
- ne combat pas à Rossbach, mais couvre la retraite.
- prend ses quartiers d'hiver à Paderborn.
- 1758 :
- armée du marquis de Voyer, opérations autour d'Halberstadt.
- escarmouches du côté de Millingen, Rheinfeld, la Bataille de Kloster Kampen, lors de la retraite vers le Rhin.
- bataille de Crefeld
- intègre l'armée de Hesse commandée par le prince de Soubise.
- Bataille de Lutzelberg
- , retour en France, au Havre, pour contrer la menace britannique.
- de jusqu'en , séjour à Dunkerque puis il rejoint Brest.
- une partie du régiment participe à la prise de Saint-Jean, pendant l'expédition de Terre-Neuve de l'escadre de de Ternay.
Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment conserve ses quatre bataillons.
L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[3] :
Habit, veste et reverts de drap blanc piqué de bleu, culotte de tricot gris-blanc; parements et collets de pannes noires, pattes ordinaires en travers garnies de trois boutons, trois sur le parement et un en dedans, cinq au revers et quatre en dessous : boutons jaunes, forme plate, avec le no 6. Chapeau bordé d'or.
Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français du 26 avril 1775 La Marine conserve ses 4 bataillons.
Personnalités ayant servi au régiment
modifier- Henri de Montaut de Navailles Saint-Geniès alors enseigne de la compagnie Colonelle.
- Philippe de Montaut-Bénac de Navailles alors enseigne de la compagnie Colonelle.
Bibliographie
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- En 1640, alors qu'il est enseigne au régiment de La Marine, Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne y reçoit deux coups d'épée et deux coups de pique lors du siège d'Arras
En 1641, devenu lieutenant, il reçoit un coup de feu à l'épaule et un coup de pique à la cuisse durant le siège d'Aire - Voici ces compagnies : compagnie du chevalier de Montecler, compagnie Serignan-Valras, compagnie Bariète, compagnie La Chapelle, compagnie Montecler, compagnie Monligny, compagnie Dessaut, compagnie Villeron, compagnie Saint-Mégrin, compagnie La Fayette, compagnie Sentoirs, compagnie Piome, Saint-Aignan, compagnie Tallefie, compagnie La Baulme, compagnie Rispe, compagnie Beautru et compagnie Montafilan.
- II n'y avait alors, en laissant de côté le régiment des Gardes françaises et le régiment des Gardes suisses, que quinze régiments destines à être entretenus en tout temps, et ces corps étaient les régiments de Picardie, de Piémont, de Navarre, de Champagne, de Normandie, de Nerestang, de Rambures, de Maugiron, de Sault, de Vaubecourt, de Bellenave, d'Hepburn-Écossais, de Chamblay-Lorrain, de Plessis-Praslin, et d'Alincourt.
Références
modifier- Louis Désiré Benoist : LA TROUSSE (Notice historique et statistique sur le marquisat de) et ses possessions et sur la commune d'Ocquerre
- Cinquième abrégé général du militaire de France, sur terre et sur mer, Pierre Lemau de La Jaisse, Paris, 1739
- Ordonnance du roi, concernant l'infanterie françoise : du 10 décembre 1762