Régiment de La Marine

Le régiment de La Marine est un régiment d'infanterie du royaume de France, créé en 1635 sous le nom de régiment Cardinal-Duc , devenu sous la Révolution le 11e régiment d'infanterie de ligne.

Régiment de La Marine
Image illustrative de l’article Régiment de La Marine
Drapeau d’Ordonnance du régiment de La Marine

Création 1635
Dissolution 1791
Pays Drapeau du royaume de France Royaume de France
Branche Infanterie
Fait partie de 11e régiment d'infanterie
Ancienne dénomination Régiment Cardinal-Duc

Création et différentes dénominations

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Colonels et mestres de camp

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Historique des garnisons, combats et batailles

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Le Cardinal de Richelieu, cédant a la mode de son temps, voulut avoir un régiment d'infanterie. II faisait subir en 1635 à l'armée un remaniement complet qui avait surtout pour but le succès de sa politique. Il enrégimentait la cavalerie pour amoindrir la haute noblesse, et il supprimait des régiments d'infanterie d'une médiocre valeur, ou dont les chefs lui déplaisaient. Son dessein, quant à l'infanterie, était d'avoir moins de régiments et de les avoir meilleurs et plus complets. Avec des compagnies des corps licencies, il forma pour lui-même un corps, dont il se d6clara colonel, auquel il donna le titre « régiment de Cardinal-Duc » et qu'il pourvut immédiatement du drapeau blanc, c'est-à-dire du privilège de la permanence, sans prendre l'attache du colonel général de l'infanterie dont le « régiment de La Marine » resta toujours indépendant.

Régiment de Cardinal-Duc (1635-1636)

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Le « régiment de Cardinal-Duc » est créé par ordonnance du 26 septembre 1635, et formé de dix-huit compagnies provenant des corps licenciés[Note 2] et dont l'octroi du drapeau blanc fut un privilège énorme pour le « régiment Cardinal-Duc » car au lieu d'occuper le 106e rang que lui donnait son ancienneté au moment de sa lev6e, il se trouva placé d'emblée et sans contestation au 16e rang[Note 3]

Guerre de Trente Ans

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Le « régiment de Cardinal-Duc » débuta dès le mois de janvier 1636 à l'armée que Louis comte de Soissons commandait sur la Meuse, dans le cadre de la guerre de Trente Ans. Le 31 mai, cette armée défait complètement près d'Ivoy une troupe de 4 000 Cosaques polonais qui commettaient depuis une année toutes sortes de cruautés sur cette frontière. Les enfants perdus du régiment leur portèrent les plus rudes coups. Quatre cents furent tués sur place, et on leur prit tout leur bagage, 600 chevaux, trois étendards et sept paires de timbales.
Apres ce beau fait d'armes, 400 hommes du corps furent envoyés à l'armée du cardinal de La Valette pour porter secours à Colmar. Le reste servit à la reprise de Corbie, qui se rendit le 10 novembre, et se fait remarquer en défendant énergiquement un moulin silu6 sur la Somme.

Régiment de Cardinal-Duc (1636-1791)

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Guerre de Trente Ans

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A la fin de cette année,le cardinal de Richelieu, qui avait un régiment de cavalerie portant aussi le nom de Cardinal-Duc, voulut changer le litre de son régiment d'infanterie, et, comme il était grand-maitre et surintendant général de la navigation, il lui donna le nom de « régiment de La Marine » qu'il a toujours porté depuis. II le destinait, sans doute, au service de mer, ainsi que les régiments des Vaisseaux et des Galères créés vers la même époque, mais les circonstances ne se prêtèrent pas a cette combinaison, et par le fait le régiment ne servit jamais d'une manière spéciale dans les ports ou sur les flottes. La tradition rapporte cependant que c'est a cette destination de principe que le régiment de La Marine a dû les couleurs de ses drapeaux d'ordonnance, qui avaient deux quartiers bleus, couleur du ciel, et deux quartiers verts, couleur de la mer.

Au mois de juillet 1636, on trouve le régiment de La Marine à la prise des villes et château de Bohain.

En 1637, il est au siège de Landrecies, puis au siège de La Capelle ou il ouvre la tranch6e, et à la défense de Maubeuge.

En 1638, il est devant Saint-Omer. Piccolomini fait une tentative pour secourir la place, mais le régiment contribue avec le régiment de Piémont a le repousser et il se fait remarquer le 8 juillet en faisant échouer une nouvelle manœuvre de ce général du côte de Polincove. Le maréchal de Navailles y était alors enseigne de la compagnie colonelle et s'y distingue.

Le 9 juin 1639, durant le siège d'Hesdin, des soldats du régiment de La Marine emporte une demi-lune après avoir arraché les fraises, renversent les palissades, tuent a coups de hallebardes et de piques les premiers qui se présentent, et forcent les autres à se jeter dans la rivière. Le 4 aout Lorsque les retranchements de l'armée espagnole sont assaillit, le « régiment de La Marine » chasse l'ennemi du village de Saint-Nicolas et il s'empara des canons. Le régiment s'illustra ensuite au combat de Ruminghem, et au mois de septembre il participe à la prise d'assaut du fort de Manicourt. Sur la fin de la campagne, le régiment est envoyé à Caudebec pour réprimer une révolte de paysans insurgés contre les tailles, ou ils sont complètement dispersés aux environs d'Avranches.

En 1640, le régiment est au siège d'Arras, et se distingue à la défense du fort Rantzaw. « Le régiment de Roncherolles qui était dans le fort Rantzaw en est chassé. Le « régiment de La Marine » alla immédiatement attaquer le fort avant que les défenseurs aient eu le temps de s'y fortifier. Le régiment attaqua si courageusement qu'il les mit dehors ». Les Espagnols perdirent la 4 000 hommes, mais la victoire couta aussi cher au « régiment de La Marine » qui eut vingt-huit officiers tués ou blessés. L'enseigne Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne, qui devait plus tard commander le régiment (le ), y reçoit deux coups d'épée et deux coups de pique. Après la capitulation d'Arras, le régiment fest l'un des six qui y sont mis en garnison.

L'année suivante, au siège d'Aire, il prend d'assaut la demi-lune et le chemin couvert. Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne devenu lieutenant y reçoit un coup de feu à l'épaule et un coup de pique à la cuisse. Le régiment fait ensuite les sièges de La Bassée et de Bapaume et prend ses quartiers d'hiver à La Bassée. Cette place est assiégée en 1642, et 250 hommes du « régiment de La Marine », qui y étaient restés, ont une grande part à la défense que fait la garnison pendant les mois d'avril et de mai.

Après la mort du cardinal de Bichelieu, le 4 d6cembre 1642, le régiment devint la propriété du cardinal Mazarin qui lui fait donner, en en prenant possession, par brevet du 13 février 1643, le rang et le privilège de 6e des vieux corps.

Cette même année 1643, le « régiment de La Marine » se trouve à la bataille de Rocroi à la gauche du régiment de Picardie, puis aux prises de Landrecies, de Barlemont, d'Émery, de Maubeuge et de Binche. Le 25 juin, le régiment de La Marine arrive avec le régiment de Picardie devant Thionville. Le 13 juillet ces deux régiments emportent de vive force un moulin retranché et s'y maintiennent malgré les furieuses attaques des assiégés. Dans la nuit du 28 au 29, ils emportent la demi-lune du front de Metz et Thionville capitula le 9 août.

En 1644, pour tirer le régiment de la fausse position où il se trouvait vis-à-vis des petits vieux et de quelques drapeaux blancs plus anciens que lui, on renvoya à l'armée de Catalogne qu'il joignit le 16 juin, et partagea les travaux et la gloire du régiment de Champagne au siège de Tarragone. A l'attaque du Môle, 500 hommes s'élancent sur la barrière du côte de la mer et l'emportent de vive force. Après la levée de ce siège, le régiment se rendit maitre le 20 octobre de la ville de Gramont.

En 1645, le régiment arrive sur la fin du siège de Roses, et prend une grande part à l'assaut du 27 mai qui amène la capitulation. A la bataille de Llorens, le « régiment de La Marine » occupe la gauche de l'infanterie en première ligne. Il est ensuite au siège de Balaguer, et disperse le 12 août un convoi qui cherchait a pénétrer dans la ville. Le régiment fut employé très activement aux deux sièges de Lérida en 1646 et 1647, et après la levée du dernier il forme l'arrière-garde de l'armée du prince de Condé et eut à soutenir plusieurs combats acharnés.

En 1648, le « régiment de La Marine » ouvre le 5 juillet la tranchée devant Tortose à la deuxième attaque et se couvre de gloire à l'assaut du 12. A la fin de cette année, les troubles de la Fronde prenant un caractère alarmant dans le midi de la France, le « régiment de La Marine » passe en Guyenne et est employé en 1649 a réprimer les révoltés de Bordeaux.

L'année suivante il alla renforcer l'armée de Flandre commandée par le maréchal du Plessis-Praslin, mais il en est bientôt détaché pour tenir garnison à Saint-Quentin. II avait trouvé là, à l'armée de Flandre, un de ces corps plus anciens que lui et qui lui gardait une profonde rancune a cause de la faveur arbitraire dont il avait été l'objet. C'était précisément le régiment de famille du maréchal du Plessis-Praslin. C'est sans doute cette circonstance qui fit reléguer le régiment de La Marine dans une place. Toutefois il ne resta pas longtemps dans Saint-Quentin. II en sortit à la fin du mois de septembre pour aller avec le régiment de Sault se jeter dans Mouzon assiégé par les Espagnols.

Équipement

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Soldat du régiment de La Marine en 1757.

Drapeaux

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12 drapeaux dont un blanc Colonel, et 11 d’Ordonnance, « bleux & verts par opposition, & croix blanches »[2].

Habillement

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Historique

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Campagnes et batailles

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Le régiment français est créé par le cardinal Richelieu, en 1635.
Il est parmi de nombreux régiments de la Monarchie qui avaient pour mission de servir sur les bateaux et dans les colonies. Tous ces régiments ont été dotés en 1791 d'un numéro dans l'ordre de bataille de l'infanterie de ligne… alors qu'ils peuvent historiquement être considérés comme les "ancêtres" des régiments d'infanterie de marine.
Ce sont:

Louis XIV

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Durant la guerre de Trente Ans le régiment participe au siège de Thionville et s'y fait remarquer, le , avec les régiments de Picardie et de Gramont-liégeois, lors de la prise de la contrescarpe.

Le , le bataillon de Belzunce du régiment de La Marine forme, à Messine, le noyau du régiment de Vivonne

 
Insigne régimentaire du 11e régiment d'infanterie

Plusieurs compagnies du régiment de La Marine sont transférées dans le régiment de Foix, le , lors de sa création.

Guerre de Succession d'Autriche

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Régiment d’infanterie de la Marine

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment conserve ses quatre bataillons.
L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[3] :
Habit, veste et reverts de drap blanc piqué de bleu, culotte de tricot gris-blanc; parements et collets de pannes noires, pattes ordinaires en travers garnies de trois boutons, trois sur le parement et un en dedans, cinq au revers et quatre en dessous : boutons jaunes, forme plate, avec le no 6. Chapeau bordé d'or.

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français du 26 avril 1775 La Marine conserve ses 4 bataillons.

Personnalités ayant servi au régiment

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. En 1640, alors qu'il est enseigne au régiment de La Marine, Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne y reçoit deux coups d'épée et deux coups de pique lors du siège d'Arras
    En 1641, devenu lieutenant, il reçoit un coup de feu à l'épaule et un coup de pique à la cuisse durant le siège d'Aire
  2. Voici ces compagnies : compagnie du chevalier de Montecler, compagnie Serignan-Valras, compagnie Bariète, compagnie La Chapelle, compagnie Montecler, compagnie Monligny, compagnie Dessaut, compagnie Villeron, compagnie Saint-Mégrin, compagnie La Fayette, compagnie Sentoirs, compagnie Piome, Saint-Aignan, compagnie Tallefie, compagnie La Baulme, compagnie Rispe, compagnie Beautru et compagnie Montafilan.
  3. II n'y avait alors, en laissant de côté le régiment des Gardes françaises et le régiment des Gardes suisses, que quinze régiments destines à être entretenus en tout temps, et ces corps étaient les régiments de Picardie, de Piémont, de Navarre, de Champagne, de Normandie, de Nerestang, de Rambures, de Maugiron, de Sault, de Vaubecourt, de Bellenave, d'Hepburn-Écossais, de Chamblay-Lorrain, de Plessis-Praslin, et d'Alincourt.

Références

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Liens externes

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