Condensation de Knoevenagel
La condensation de Knoevenagel est une réaction de chimie organique dans laquelle un composé carbonylé réagit avec un équivalent de carbanion en présence d'une base faible pour former un composé carbonylé α,β-insaturé ou un composé apparenté après élimination d'une molécule d'eau.
Avec Z un groupe électroattracteur, de type carbonyle, acide carboxylique, nitrile, ester, amide, phosphate, etc.
Historique
modifierEn 1894, Emil Knoevenagel découvre que la réaction entre le formaldéhyde et le malonate de diéthyle en présence de diéthylamine mène à la formation de l'adduit bis[1]. En 1896, il réussit à produire de l'acétoacétate d'éthylbenzylidène en faisant réagir du benzaldéhyde avec de l'acétoacétate d'éthyle[1].
Mécanisme
modifierLe mécanisme est différent selon que la base ajoutée est une amine tertiaire d'une part, une amine primaire ou secondaire d'autre part[1].
Mécanisme de Hann-Lapworth
modifierLe mécanisme est similaire à celui d'une condensation aldolique, l'amine tertiaire jouant le rôle de base en captant le proton en alpha des groupes électroattracteurs[1].
Mécanisme avec une amine secondaire ou primaire
modifierDans ce cas, l'amine réalise une addition nucléophile sur le composé carbonylé, conduisant après élimination d'un ion hydroxyde à un intermédiaire iminium qui est lui-même la cible d'une addition nucléophile menant aux produits[1].
Utilisation
modifierLa condensation de Knoevenagel est une étape importante de la synthèse de la luméfantrine, un principe actif anti-malaria qui entre dans la composition du coartem[2].
La synthèse du gaz CS comporte également une étape de condensation de Knoevenagel suivie de la réaction de la base avec l'adduit[3].
Variantes
modifierModification de Doebner
modifierDans la modification de Doebner[4] de la condensation de Knoevenagel, l'équivalent de carbanion est l'acide malonique. Le produit initial peut alors subir une décarboxylation. La base employée est généralement la pyridine.
Réaction de Weiss-Cook
modifierLa réaction de Weiss-Cook est la synthèse d'une cis-bicyclo[3.3.0]octane-3,7-dione à partir d'un diester dérivé de l'acétone et d'une 1,2-dicétone. Le mécanisme de cette réaction est semblable à celui de la condensation de Knoevenagel[5].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Knoevenagel condensation » (voir la liste des auteurs).
- (en) L. Kürti et B. Czakó, Strategic applications of organic named reactions in organic synthesis, Academic Press, , 810 p. (ISBN 978-0-12-429785-2, présentation en ligne), p. 242-243.
- (en) U. Beutler, P. C. Fuenfschilling et al., « An Improved Manufacturing Process for the Antimalaria Drug Coartem. Part II », Org. Process Res. Dev., vol. 11, no 3, , p. 341-345 (ISSN 1083-6160, DOI 10.1021/op060244p).
- (en) A. Dandia, P. Sarawgia et al., « Mild and ecofriendly tandem synthesis of 1,2,4-triazolo[4,3-a]pyrimidines in aqueous medium », ARKIVOC, no 16, , p. 83-92 (ISSN 1551-7004, lire en ligne).
- (de) O. Doebner, « Ueber die der Sorbinsäure homologen, ungesättigten Säuren mit zwei Doppelbindungen », Ber. Dtsch. Chem. Ges., vol. 35, no 1, , p. 1136-1147 (ISSN 0365-9496, DOI 10.1002/cber.190203501187).
- (en) U. Weiss et J. M. Edwards, « A one-step synthesis of ketonic compounds of the pentalane, [3,3,3]- and [4,3,3]-propellane series », Tetrahedron Lett., vol. 9, no 47, , p. 4885-4887 (ISSN 0040-4039, DOI 10.1016/S0040-4039(00)72784-5).