Réacteur à haut flux

réacteur de recherche localisé à l'Institut Laue-Langevin à Grenoble

Le réacteur à Haut Flux (RHF, acronyme de l'anglais high flux reactor) est un réacteur de recherche situé à l'Institut Laue-Langevin à Grenoble, qui a divergé pour la première fois en 1971. Le RHF forme, avec le European Synchrotron Radiation Facility (ESRF) voisin, un complexe unique au monde pour l'exploration de la matière[1].

Réacteur à Haut Flux
Présentation
Type
Réacteur à haut flux (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Utilisation
Opérateur
Caractéristiques
Modérateur
Neutrons
thermiques
Puissance thermique
58 MW
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

D'une puissance de 58 mégawatts, il est constitué d'un cœur de 10 kg d’uranium très enrichi, modéré et refroidi à l'eau lourde[2]. Il est utilisé pour produire des faisceaux de neutrons ; c'est l'une des sources de neutrons les plus intenses du monde[3]. Chaque faisceau a un spectre en énergie particulier, qui va des neutrons chauds aux neutrons froids et ultra-froids. Les installations annexes sont les ateliers de détritiation et de gestion de l'eau lourde. Il s'agit de l'installation nucléaire de base no 67[4].

Les faisceaux de neutrons sont utilisés pour élucider la structure de la matière inerte et vivante (protéines, membranes biologiques), pour la physique fondamentale, ou pour fabriquer des radioéléments à usage médical.

En , de l'antimoine 124 radioactif se répand dans les 600 m3 d'eau de la piscine. En raison de déversements trop importants d'effluents radioactifs dans des égouts insuffisamment étanches, cela conduit à une pollution radioactive significative de la nappe phréatique de l'Isère. Le Service central de protection contre les rayonnements ionisants ne prévient pas la population grenobloise[5].

Le RHF a exploité pendant des années un procédé de détritiation de l'eau lourde[6] et de séparation isotopique hydrogène/deutérium/tritium par distillation cryogénique. C'est la seule installation civile a posséder ce retour d'expérience dans le contexte réglementaire français : seuls les projets prévus pour ITER dépasseront les installations de l'Institut Laue-Langevin.

La cuve a été entièrement remplacée au début des années 1990. En 1991, le réacteur a été arrêté pendant deux ans[7]. Entre 2004 et 2007, le bâtiment réacteur a été renforcé pour résister aux séismes, pour un coût de 30 millions d’euros. Entre 2012 et 2016, 21 millions d'euros supplémentaires ont été investis dans la sûreté du réacteur, à la suite des évaluations post-Fukushima : un nouveau PC de crise, des systèmes d'arrêt automatique, de confinement et d'apport d'eau de refroidissement en cas de séisme ou d'inondation extrême. Le réacteur devrait continuer à fonctionner jusqu'en 2035[8].

Notes et références

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  1. Le réacteur à Haut Flux (RHF) L'Institut Laue-Langevin (ILL), International Group on Research Reactors, CEA, 2013.
  2. ILL :: Neutrons for science : Questions-réponses, Institut Laue-Langevin.
  3. (en) Ken Andersen, « Neutron sources » [PDF], sur Oxford Neutron School, (consulté le ).
  4. A.-C. Lacoste, M.-P. Comets, J.-R. Gouze, M. Bourguignon et M. Sanson, « Décision n° 2009-DC-0127 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 6 janvier 2009 établissant la liste des installations nucléaires de base au 31 décembre 2008 » [archive du ] [PDF], sur Autorité de sûreté nucléaire, (consulté le ).
  5. Laurent Broomhead, Radioactivité, première fuite en ville, Sciences et Avenir, no 360, février 1977.
  6. « Livre Blanc du Tritium »
  7. Grenoble: deux ans d'arrêt pour le réacteur à haut flux de neutrons , Les Échos, 18 juillet 1991.
  8. « https://www.ill.eu/reactor-environment-safety/safety/post-fukushima-safety-assessments-works-undertaken-at-ill/ », sur www.ill.eu (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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