Jugement dernier

événement à venir dans les religions abrahamiques
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Le Jugement dernier (ou Jour du Seigneur, ou encore Jugement universel) est, dans les religions abrahamiques, le jour où se manifestera aux hommes le jugement de Dieu sur leurs actes, leurs paroles et leurs intentions.

Le Jugement dernier, par Michel-Ange, chapelle Sixtine.

Le devenir des damnés et des justes n'est pas le même selon tous les textes. Selon la Bible et le Coran, la résurrection des morts est un préalable au jugement divin qui sera prononcé le même jour pour tous.

L'idée d'un jugement divin après la mort apparaît, avant le judaïsme, en Égypte et dans la religion zoroastrienne[1], mais il ne s'agit pas d'un « jugement dernier », intervenant pour tous en même temps, à la fin des temps.

Le Jugement dernier dans les textes sacrés

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Selon le judaïsme

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Dans la Torah, l’eschatologie juive est pauvre. Elle est plus riche dans les Neviim et les Ketouvim Dans le judaïsme rabbinique il est plus développé. Il existe deux choses : le jugement dernier dont parle le Livre de Daniel (7.26 Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais.) et Yom Hadin, le jour de la fête annuelle de Roch Hachana.

Dans la Torah il est écrit à propos du Jour du Seigneur (de YHWH : יוֹם-יְהוָה, Ésaïe 13.6, 13.9, Joël 1.15, 2.1, 2.11, 3.4, 4.14, Amos 5.18, 5.20, Abdias 1.15, Sophonie 1.7, 1.14, Malachie 3.23) , par exemple en Ésaïe 13.9 : « Oui, il arrive implacable, le jour du Seigneur, jour d'emportement et de violente colère, qui réduira la terre en solitude et en exterminera les criminels. »

Certains midrachim (récits allégoriques) parlent de Yom HaDin, décrivant Dieu siégeant sur Son trône, tandis que les livres contenant les actes de toute l'humanité sont ouverts pour « révision », et que chacun passe devant Lui pour évaluation de ses actes.[réf. souhaitée]

Selon le christianisme

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Icône russe du XVIIIe siècle, région de la Volga.

Le Jugement dernier pour les chrétiens est le jour où les humains seront jugés selon leurs actes et paroles[2]. Il est à distinguer du jugement particulier de l'âme après la mort. En effet, les actions d'une âme ne s'arrêtent pas nécessairement au moment de la mort physique[3].

Jésus de Nazareth a mentionné un jour de jugement, à propos des Judéens qui refuseraient d'entendre la nouvelle relative au Royaume de Dieu : « Le sort de la ville de Sodome sera plus supportable au « jour de jugement » que celui de cette ville. » (Matthieu 10:15).

Dans le Nouveau Testament, il est écrit aussi du jour du Seigneur, (1 Co 5:5, 2 Co 1:14, 1 Th 5:2, 2 P 3:10, Ap 1:10,1 Ti 3). Ainsi dans la deuxième épître de Pierre on peut lire : « Or, le jour du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit ; en ce temps-là les cieux passeront avec fracas, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre, avec les œuvres qui sont en elle, sera entièrement brûlée. »

 
Mosaïque de la cathédrale Saint-Guy de Prague, XIVe siècle.

Ce jour du Jugement correspond au chapitre 20 de l'Apocalypse, jour où Satan sera jeté dans l'étang de feu avec l'Antéchrist. Ce jour-là, la terre disparaît et les hommes sont jugés : « Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui y était assis. La terre et le ciel s'enfuirent de devant sa face, et leur place ne se retrouva plus. Je vis aussi les morts, grands et petits, qui se tenaient devant Dieu ; et les livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d'après ce qui était écrit dans les livres. »

Le théologien médiéval Pierre Abélard a distingué la séparation entre le Jugement individuel et le Jugement dernier : le premier a lieu après la mort, et concerne l'âme, tandis que le second se passe lors du retour du Christ, avec le corps.

La tradition chrétienne occidentale fixe symboliquement le jour du jugement au 25 mars, qui correspond à la fête de l'Annonciation[4].

Selon l'islam

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Pour l'eschatologie coranique, trois évènements caractérisent la fin des temps : "l'anéantissement (fanâ') de toutes les créatures, la résurrection des morts[5],[6](qiyâma) et le rassemblement (hashr) en vue du jugement final. Des signes précédent ces événements et annoncent sa venue. Parmi ceux-ci se trouvent le décrochement du soleil, le scindement de la lune[7]… Plusieurs descriptions différentes du jugement sont faites par les commentateurs, mais rien n’est dit dans le Coran sur la réalisation de cette opération. On trouve seulement des versets qui parlent de « ceux dont les œuvres seront lourdes » comme de « ceux dont les œuvres seront légères » (sourate 7, versets 8-9)"[8].

« D’après le Coran[9],[10],[11] :

Quand le ciel se rompra et que les étoiles se disperseront.

et que les mers confondront leurs eaux, et que les tombeaux seront bouleversés.

toute âme saura alors ce qu'elle a accompli et ce qu'elle a remis de faire à plus tard.

Ô homme ! Qu'est-ce qui t'a trompé au sujet de ton Seigneur, le Noble qui t'a créé, puis modelé et constitué harmonieusement ?

Il t'a façonné dans la forme qu'Il a voulue Non... ! Malgré tout vous traitez la Rétribution de mensonge alors que veillent sur vous des gardiens de nobles scribes.

Qui savent ce que vous faites Les bons seront, certes, dans un jardin de délice et les libertins seront, certes, dans une fournaise où ils brûleront, le jour de la Rétribution incapables de s'en échapper.

Et qui te dira ce qu'est le jour de la Rétribution ?

Encore une fois, qui te dira ce qu'est le jour de la Rétribution ?

Le jour où aucune âme ne pourra rien en faveur d'une autre âme. Et ce jour-là, le commandement sera à Allah.

— Sourate 82 »

« Et lorsqu'on soufflera dans la Trompe, alors il n’y aura plus de parenté entre eux ce jour-là, et ils ne se poseront pas de questions.

Ceux dont la balance sera lourde seront les bienheureux.

et ceux dont la balance sera légère seront ceux qui auront ruiné leurs propres âmes et ils demeureront éternellement dans l’Enfer.

— Sourate 23 » »

Représentation dans la sculpture

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Les tympans représentant le Jugement dernier se développent dès la fin du XIe siècle.

L'Abbaye Notre-Dame de Fontevraud donne à voir dans la salle actuellement nommée "Trésor" les restes reconstitués d'une sculpture figurant un jugement dernier, antérieur à la fin du XIIe siècle, et situés jadis dans le quartier Saint-Benoît , restes retrouvés lors de fouilles conduites fin 1984[12].

De nombreux tympans gothiques sont ornés de sculptures du Jugement dernier, comme le tympan central de la façade ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris, où le Christ assis est flanqué d'anges portant les Instruments de la Passion.

Représentation dans la peinture

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Fresques

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Le thème du Jugement dernier n'apparaît guère avant le XIe siècle. Le premier exemplaire connu à ce jour fait partie du cycle de fresques carolingiennes (début du IXe siècle) au monastère Saint-Jean de Müstair, en Suisse, et n'occupe la première place qu'à partir du XIIIe siècle. En Occident, on le trouve d'abord au revers des façades, comme un avertissement aux fidèles, comme dans la mosaïque du XIIe siècle dans l'église de Santa Maria Assunta, à Torcello. Puis il occupe les rosaces occidentales, c'est-à-dire celles dominant les portails d'entrée de la façade principale des églises orientées (comme à la cathédrale de Chartres ou à la cathédrale de Laon, etc.). Il arrive ensuite sur les tympans (le prototype est le tympan de Beaulieu sur Dordogne en Corrèze), d'abord des portes latérales, puis du portail occidental. Il a une fonction pédagogique.

Dans le monde orthodoxe, il est représenté sur les fresques extérieures des monastères, comme au monastère de Bucovine en Roumanie.

À la Renaissance

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Plusieurs peintres se sont emparés de ce thème dans des tableaux rassemblant plusieurs centaines de personnages :

Musique

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Notes et références

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  1. Le jugement des morts : Égypte ancienne, Asour, Babylone, Iran, Islam, Inde, Chine, Japon, Israël, Seuil, 1961.
  2. Leon J. Wood, The Bible and Future Events: An Introductory Survey of Last-Day Events, Zondervan Academic, USA, 2010, p. 49
  3. « Bien que la mort fixe la vérité définitive de tel homme, il y aura quelque chose de nouveau quand le monde cessera de souffrir de toute faute, quand donc, pour ainsi dire, toutes les conséquences des actes de cet homme seront tirées, quand sa place dans l’ensemble sera enfin définitivement fixée. Ainsi, pour l’individu, la fin de tout n’a rien d’extérieur à lui, c’est au contraire une réalité qui le touche au plus intime de lui-même », La mort et l'au-delà : Court traité d'espérance chrétienne, Joseph Ratzinger, p.214.
  4. Philippe Rouillard, Les Fêtes chrétiennes en Occident, Éditions du Cerf, , p. 48
  5. Bibliothèque nationale de France, « Les croyances de l'islam », sur BnF Essentiels (consulté le ).
  6. (en) « The Day of Judgement in Islam », sur awazthevoice.in (consulté le ).
  7. Kh. A., "Eschatologie", Dictionnaire du Coran, 2007, Paris, p. 266 et suiv.
  8. Ataa Denkha, « L’eschatologie musulmane », Revue des sciences religieuses, nos 87/2,‎ , p. 201–217 (ISSN 0035-2217, DOI 10.4000/rsr.1207, lire en ligne, consulté le )
  9. « Al-Mu'minun », sur quran.com, (consulté le ).
  10. « Al-Infitar » (consulté le ).
  11. « Al-Waqi'a », sur quran.com, (consulté le ).
  12. Léon Pressouyre et Daniel Prigent; Revue 303; La revue des Pays de Loire N° 67-2000 P. 147. Un jugement dernier à Fontevraud

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Le jugement des morts. Égypte ancienne, Asour, Babylone, Iran, islam, Inde, Chine, Japon, Israël, Seuil, 1961.
  • Xavier Kawa-Topor, Conques : le tympan, Toulouse, Le Pérégrinateur éditeur, 1997.
  • Y. Christe, Le Jugement dernier, La Pierre qui Vire, 2000.
  • Martin Zlatohlavek, Le Jugement dernier, La bibliothèque des arts, 2003
  • Joseph Ratzinger, La mort et l'au-delà : Court traité d'espérance chrétienne, Fayard, 2005.

Articles connexes

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Liens externes

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