Pyrogène (médecine)
En médecine, pyrogène désigne une molécule ou une circonstance (infection...) qui « élève la température », « donne de la fièvre », fièvre qui est généralement le signe d'un processus inflammatoire en cours, lequel peut avoir diverses origines.
Exemples de pyrogènes
modifierCytokines
modifierLes cytokines font partie des pyrogènes permettant naturellement certaines réactions immunitaires, ainsi que la « régulation du thermostat hypothalamique ».
Par exemple de l'interleukine-1 (IL-1), cytokine augmente la valeur du « thermostat hypothalamique », qui est sécrétée par les cellules phagocytaires présentes sur un site infectieux.
Cette sécrétion est assurée par la prostaglandine E2 (PGE2), qui est elle-même synthétisée à partir de l'acide arachidonique via la cyclo-oxygénase 2 (COX2).
Ce qui explique l'effet anti-pyrétiques de l'aspirine lors d'un état fébrile ; il inhibe la COX2 et, diminue indéniablement la production de PGE2 et donc d'Il-1. Ce qui a pour effet de diminuer la chaleur corporelle[1].
Toxines
modifierCertains venins animaux susceptibles d'être injectés par un dard, des crochets, etc. sont pyrogènes.
certains composants (endotoxines) relâchés dans l'eau et l'environnement par des micro-organismes vivants ou morts (bactéries à Gram négatif, cyanophycées...) dans l'eau sont pyrogènes ; une bonne potabilisation de l'eau devrait les éliminer[2]. Ils doivent aussi être éliminés des eaux qui servent à produire des composés injectables[2], dialysats d'hémodialyse notamment[3],[4]. Ce sont des molécules organiques qui peuvent être détruits par ultrafiltration[5], par ozonation[2] ou par un autre Processus d'oxydation avancé.
Maladies infectieuses
modifierCertaines maladies infectieuses produisent des fièvres accompagnées de pétéchies produits par thrombocytopénie.
La fièvre est généralement une réponse à un micro-organisme ou parasite, et parfois à une substance pyrogène produite par ce micro-organisme et restant présente après sa mort (substance résistant à la cuisson)
C'est par exemple le cas d'une fièvre récurrente (borréliose endémique de l'Est de l'Afrique, due à la bactérie spirochète Borrelia recurrentis, transmise par des poux ou tiques lors de leurs morsures)[6].
Butler & al.(1979), ont confirmé que ces spirochètes concentrés à partir du sang de trois patients produisent une fièvre chez le lapin. Ce matériau reste cependant pyrogène (produit de la fièvre) après chauffage à 100 °C pendant 15 minutes, ce qui laisse penser que des endotoxines thermorésistantes produites par la bactérie puissent être impliquées, d'autant qu'une endotoxémie a été détectée chez certains patients (7sur 28 patients dans ce cas), mais « associée à d'autres infections bactériennes et à une dysfonction hépatique marquée ».
Des pétéchies ont été observées dans 37 cas (41 %) des 90 patients. Les biopsies des pétéchies y révèlent des cellules rouges et effectivement la présence de spirochètes dans le derme, sans vascularite ni thrombose. La numération plaquettaire de 37 patients porteurs de pétéchies (moy:34x10⁹/L) était significativement plus faible que celle des 53 autres patients (48x10⁹/L) sans pétéchies (P <0,05). D'autres études laissent penser que des toxines émises dans le sang par cette bactérie contribuent à d'autres symptômes dont la « réaction de Jarisch-Herxheimer »[7].
Notes et références
modifier- Physiologie humaine : Une approche intégrée, Dee Unglaub Silverthorn (Auteur), Andrew C Silverthorn (Auteur), Bruce R Johnson (Auteur), William C. Ober (Illustrations), Claire Garrison (Illustrations)
- Levi Y & Joret J.C (1990) Devenir des pyrogènes bactériens dans des unités de production d'eau potable. Journal français d’hydrologie, 21(1), 159-167 (résumé).
- Mion, C., Canaud, B., Stec, F., & Nguyen, Q. V. (1989) Dialysat au bicarbonat stérile et sans pyrogène: un progrès en hémodialyse applicable dès aujourd'hui. Acta Nephrol, 289-326.
- Charonnat, R., & Lechat, P. (1951). Recherches sur la nature des pyrogènes des solutés injectables. I. Substances définies d’origine biologique ayant une action pyrogène. Ann Pharm Fr, 9(1), 17-22.
- Armand A (1984) Élimination des bactéries et des pyrogènes par ultrafiltration. Le Lait, 64(638-639), 298-304.
- (en) Thomas Butler, Paul Hazen, Craig K. Wallace, Sissay Awoke and Aklog Habte-Michael « Infection with Borrelia recurrentis: Pathogenesis of Fever and Petechiae » The Journal of Infectious Diseases Vol. 140, No 5 (Nov., 1979), pp. 665-675 (résumé et 1re page)
- (en) Bryceson AD, Cooper KE, Warrell DA, Perine PL, Parry EH. « Studies of the mechanism of the Jarisch-Herxheimer reaction in louse-borne relapsing fever: evidence for the presence of circulating Borrelia endotoxin » Clin Sci. 1972 Sep; 43(3):343-54.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- (fr)
Bibliographie
modifier- Maurice, P. A. (1959). Étude de deux variétés de fibrinolyse produites respectivement par injection d’un pyrogène et par électrochoc. Acta Haematologica, 21(2), 92-101.