Protéine de fusion RUNX1-RUNX1T1
RUNX1-RUNX1T1 est un gène de fusion (en) résultant de la translocation t(8;21)(q22;q22), une anomalie génétique où les bras longs des chromosomes 8 et 21) sont fusionnés. Lors de la transcription de ce gène, il est produit une protéine de fusion qui a été identifiée comme facteur favorisant dans le développement de cancers hématologiques comme les leucémies aigües ou les syndromes myélodysplasiques.
RUNX1-CBFA2T1 | ||
Caractéristiques générales | ||
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Synonymes | AML1-ETO | |
Locus | 8' | |
Distribution | leucocytes | |
Homo sapiens | ||
Poids moléculaire | kDa | |
Nomenclature
modifierObjet | Nom HGNC | Alias |
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Gène (chromosome 21) | RUNX1 | AML1, CBFa2, PEBP2aB |
Gène (chromosome 8) | RUNX1T1 | ETO, MTG8 |
Gène de fusion | RUNX1-RUNX1T1 | AML1-ETO |
Protéine de fusion | RUNX1-CBFA2T1 | AML1-ETO |
Les gènes RUNX1 et RUNX1T1 ont été désignés sous différents noms depuis leur découverte au cours des années 90 et 2000[1]. En 2004, une revue reprend les différents alias des gènes de la famille RUNX et propose une nomenclature harmonisée reprenant celle du comité de nomenclature génétique (HGNC) de l'Human Genome Organisation.
Biochimie
modifierStructure
modifierLa protéine chimérique comprend la partie N-terminale de la protéine RUNX1 (dont son domaine de liaison à l'ADN, RUNT) et la quasi-totalité de la protéine RUNX1T1 (contenant des domaines d'interaction avec des répresseurs ou inhibiteurs de la transcription)[1].
Effets cellulaires
modifierD'autres mutations sont retrouvées de façon concomitante à la translocation, suggérant que l'effet de RUNX1-RUNX1T1 sur le développement des leucémies ne s'exerce pas seul[2].
Impact clinique
modifierLe gène RUNX1-RUNX1T1 est fortement associé aux leucémies aiguës myéloïdes notamment sous-types sans maturation (ex LAM1) et avec maturation (ex LAM2). Il est également retrouvé dans les leucémies aiguës, lymphoïdes et les syndromes myélodysplasiques.
Les recommandations européennes de prise en charge des LAM de l'adulte publiées en , rapportent que RUNX1-RUNX1T1 est présent dans 7% des LAM, et préconisent sa recherche systématique au diagnostic par des techniques de biologies moléculaires (RT-PCR, FISH, etc.). En cas de détection de la translocation, la LAM possède alors un pronostic favorable[3].
Dans un contexte pédiatrique, RUNX1-RUNX1T1 est retrouvé dans 13 à 14 % des LAM, surtout après l'âge de 5 ans. La médiane de survie à 5 ans est supérieure est d'environ 80%[4].
Notes et références
modifier- Sood R, Kamikubo Y, Liu P, « Role of RUNX1 in hematological malignancies », Blood, vol. 129, no 15, , p. 2070–2082 (PMID 28179279, PMCID 5391618, DOI 10.1182/blood-2016-10-687830)
- Friederike Christen, Kaja Hoyer, Kenichi Yoshida, Hsin-An Hou, Nils Waldhueter, Michael Heuser, Robert K. Hills, Willy Chan, Raphael Hablesreiter, Olga Blau, Yotaro Ochi, Piroska Klement, Wen-Chien Chou, Igor-Wolfgang Blau, Jih-Luh Tang, Tomasz Zemojtel, Yuichi Shiraishi, Yusuke Shiozawa, Felicitas Thol, Arnold Ganser, Bob Löwenberg, David C. Linch, Lars Bullinger, Peter J. M. Valk, Hwei-Fang Tien, Rosemary E. Gale, Seishi Ogawa et Frederik Damm, « Genomic landscape and clonal evolution of acute myeloid leukemia with t(8;21): an international study on 331 patients », Blood, vol. 133, no 10, , p. 1140–1151 (ISSN 0006-4971, DOI 10.1182/blood-2018-05-852822)
- Hartmut Döhner, Elihu Estey, David Grimwade, Sergio Amadori, Frederick R. Appelbaum, Thomas Büchner, Hervé Dombret, Benjamin L. Ebert, Pierre Fenaux, Richard A. Larson, Ross L. Levine, Francesco Lo-Coco, Tomoki Naoe, Dietger Niederwieser, Gert J. Ossenkoppele, Miguel Sanz, Jorge Sierra, Martin S. Tallman, Hwei-Fang Tien, Andrew H. Wei, Bob Löwenberg et Clara D. Bloomfield, « Diagnosis and management of AML in adults: 2017 ELN recommendations from an international expert panel », Blood, vol. 129, no 4, , p. 424–447 (ISSN 0006-4971, DOI 10.1182/blood-2016-08-733196)
- (en) National Cancer Institute, « Childhood Acute Myeloid Leukemia/Other Myeloid Malignancies Treatment (PDQ®) - PDQ Cancer Information Summaries - NCBI Bookshelf », (consulté le )
Bibliographie
modifier- (en) Manfred Schwab, Encyclopedia of Cancer, vol. 1, Allemagne, Springer, , 3e éd., 3984 p. (ISBN 978-3-642-16482-8, lire en ligne), « Chromosomal Translocation t(8;21) », p. 843