Propaganda Films

Ancienne société de production audiovisuelle

Propaganda Films (stylisé PЯOPAGAИDA FILMS) était une société de production américaine spécialisée dans la production audiovisuelle principalement active dans la publicité télévisée et les clips musicaux. Ell est fondée en 1986 par Steve Golin, Sigurjón Sighvatsson, David Fincher, Nigel Dick (en), Dominic Sena[1] et Greg Gold[2].

Propaganda Films
Création 1986
Dates clés 1991 : acquisition par PolyGram Filmed Entertainment
Disparition 2002
Fondateurs Steve Golin
Sigurjón Sighvatsson
David Fincher
Nigel Dick
Dominic Sena
Greg Gold
Siège social Los AngelesVoir et modifier les données sur Wikidata
Actionnaires PolyGram MusicVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Production audiovisuelle
Produits films, clips, publicités télévisées
Société mère PolyGram Filmed Entertainment (1991–1998)
Universal Pictures (1998–1999)

Peu connue du grand public, la société a produits dans les années 1980 et 1990 des clips musicaux cultes pour des artistes comme Guns N' Roses, Madonna et Janet Jackson, tout en modernisant l’esthétique et l'industrie de la publicité télévisée. En 1990, la société produisait près d'un tiers de tous les vidéoclips réalisés aux États-Unis[3], plus d'une centaine au total[4]. La société participe également au développement de séries télévisées à succès comme Twin Peaks et Beverly Hills 90210. Plusieurs réalisateurs ont émergé avec avoir collaboré avec Propaganda : David Fincher, Michael Bay, Spike Jonze, Mark Romanek ou encore Antoine Fuqua[5].

Historique

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Fondation et premiers travaux (1986–1990)

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Comme son nom l'indique, la société de production est fondée avec l'intention de se concentrer sur le cinéma, car à l'époque les producteurs Steve Golin et Sigurjón Sighvatsson peinaient à développer des projets avec des budgets suffisants sur lesquels ils auraient le contrôle créatif. Afin de créer une stabilité financière, l’entreprise se concentre tout d'abord sur la production de clips musicaux, alors en plein boum avec la chaine américaine MTV[3],[6]. Propaganda se lance en parallèle dans la publicité télévisée. Greg Gold commentera plus tard le fonctionnement de la société :

« Nous avons été la première entreprise à vouloir appliquer les principes de l'industrie commerciale aux vidéoclips... Nous voulions reprendre l'esthétique des vidéoclips et l'appliquer aux publicités[7]. »

En plus des revenus provenant des clips et des publicités, Propaganda conclut en 1988 un accord avec PolyGram (filiale de Philips, alors active dans le cinéma avec PolyGram Filmed Entertainment), pour payer les coûts des films de Propaganda en échange d'une partie des revenus au box-office[3]. Propaganda crée alors des liens avec le cinéaste David Lynch au début des années 1990 et produit son film Sailor et Lula ainsi que sa série Twin Peaks[3].

Rachats et déclin (1991–2002)

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L'accord initial avec PolyGram, qui prévoyait la vente de 49% de Propaganda[7], visait à apporter une solidité financière et des opportunités élargies. Cependant, Steve Golin et les autres fondateurs ont réalisé qu’ils avaient besoin d’encore plus de ressources pour continuer à faire des films. Propaganda Films est entièrement acquise par PolyGram Filmed Entertainment en 1991[8]. Cela provoque une diminution du contrôle créatif et des budgets alloués, désormais étroitement surveillés par PolyGram. Nigel Dick déclarera plus tard à ce propos :

« Nous voulions faire du bon travail et consacrer une petite partie du budget, de la majoration, à un meilleur directeur de la photographie ou au tournage de cinq pellicules supplémentaires. Lorsque les « compteurs de haricots » PolyGram sont arrivés, nous n'avons pas obtenu cela[7]. »

Durant les années 1990, Propaganda produit quelques films au succès varié comme Canadian Bacon (1995) de Michael Moore, The Game (1997) de David Fincher ou encore Dans la peau de John Malkovich (1999) de Spike Jonze. La société continue ses productions publicitaires dont certaines sont très célèbres aux États-Unis : notamment une pour Got Milk? (1993), réalisée par Michael Bay et mettant en scène Sean Whalen[9],[10]. Propaganda produit et développe également des clips musicaux pour de grands artistes comme Madonna et Michael Jackson[11].

En 1998, PolyGram est rachetée par Seagram, qui a transformé une partie de PolyGram en Universal et a vendu les divisions commerciales, clips musicaux et la gestion de Propaganda à SCP Equity Partners[7]. La version originale de la division cinéma est vendue à USA Films de Barry Diller, qui a rapidement fermé ses portes[12].

La division consacrée à la gestion est ensuite vendue à un groupe dirigé par Gary Beer, cadre du Sundance Group (en), à peu près à la même époque[13]. La division de gestion rouvre ensuite une nouvelle version de sa division cinéma sous la direction d'anciens cadres de Phoenix Pictures, Rick Hess et Trevor Macy, fin 1999[14]. En 2000, Sigurjón Sighvatsson quitte la société pour aller chez Lakeshore Entertainment, alors que Steve Golin fonde Anonymous Content[15],[16].

Le producteur Paul Schiff (en) rejoint la division cinéma[17]. En 2000, la société conclut un accord avec Mandolin Entertainment[18]. Avec Constantin Film, Propaganda fonde la coentreprise ProCon Films, rapidement fermée en octobre 2001[19],[20].

Propaganda Films ferme définitivement ses portes en 2002, notamment dans un contexte de déclin de l'activité publicitaire[21]. Plusieurs membres rejoignent alors RAW Entertainment[22], Catch 23 Entertainment[23] ou encore Creative Artists Agency[24].

Benoit Marchisio, auteur du livre Génération Propaganda : L’histoire oubliée de ceux qui ont conquis Hollywood (2017) explique le déclin et la disparition de Propaganda par plusieurs facteurs. Tout d'abord, le propriétaire Philips avait connu de mauvaises expériences cinématographiques dans les années 1980. L'échec commercial du film The Game (1997) a également été un frein au développement de l'entreprise. Par ailleurs, les réalisateurs « étiquetés » Propaganda — comme David Fincher et Michael Bay — ont voulu s'émanciper et réaliser des films aux budgets plus ambitieux. De plus, Philips se sent alors menacée par l'arrivée du MP3 dans l'industrie musicale et a alors vendu de nombreuses filiales, notamment Polygram. Propaganda Films est alors passée entre divers propriétaires, qui ne savaient pas toujours gérer la société et son catalogue[6].

Principaux réalisateurs ayant travaillé pour Propaganda Films

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Productions

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Télévision

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Publicités TV

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Clips musicaux

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Notes et références

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  1. James Mottram, The Sundance Kids : how the mavericks took back Hollywood, NY, Faber & Faber, Inc, , 151 p. (ISBN 978-0-86547-967-8, OCLC 148677482, lire en ligne)
  2. (en) Mike Barnes, « Greg Gold, Director of '(I've Had) The Time of My Life' Music Video, Dies at 64 », sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  3. a b c et d (en) Larry Rohter, « For 2 Producers, Their Way Is the Right Way », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Clips musicaux produits par Propaganda - Internet Movie Database
  5. « Génération Propaganda », sur Playlist Society, (consulté le )
  6. a et b Chloé Friedmann, « Comment Propaganda Films a révolutionné Hollywood ? », sur Vanity Fair, (consulté le )
  7. a b c et d (en) Richard Linnett, « Creative Focus: Future Shock », sur AdWeek, (consulté le )
  8. (en-US) Geraldine Fabrikant, « Polygram to Buy 51% Stake in Interscope's Film Division », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) [vidéo] Retro Rabbit Ears, « Michael Bay Original Got Milk Commercial 1993 Who Shot Alexander Hamilton? Aaron Burr », sur YouTube
  10. « Got Milk: Aaron Burr (1993) », sur IMDb (consulté le )
  11. « With Propaganda Films (Sorted by Year Ascending) », sur IMDb (consulté le )
  12. (en) Martin Peers,Benedict Carver, « Barry bags a bundle », sur Variety, (consulté le )
  13. (en-US) Benedict Carver, « Beer takes over Propaganda talent », sur Variety, (consulté le )
  14. (en-US) Marc Graser, « Propaganda picks Hess as new prexy », sur Variety, (consulté le )
  15. James Mottram, The Sundance Kids : how the mavericks took back Hollywood, NY, Faber & Faber, Inc, , 156 p. (ISBN 978-0-86547-967-8, OCLC 148677482, lire en ligne)
  16. (en-US) Charles Lyons, « USA goes to Golin for pix », sur Variety, (consulté le )
  17. (en-US) Dade Hayes, « Propaganda names Schiff », sur Variety, (consulté le )
  18. (en-US) Dana Harris, « Propaganda, Mandolin pact », sur Variety, (consulté le )
  19. (en-US) Variety Staff, « Constantin, Propaganda pact for pics », sur Variety, (consulté le )
  20. (en-US) Ed Meza, « ProCon venture expires », sur Variety, (consulté le )
  21. (en) Cathy Dunkley et Dana Harris, « Propaganda closes », sur Variety, (consulté le )
  22. (en) Dana Harris, « Ex-Propaganda exec gets cooking at RAW », sur Variety, (consulté le )
  23. (en) Dana Harris, « Catch 23 hooks up Dollard », sur Variety, (consulté le )
  24. (en) Claude Brodesser, « CAA bolsters indie action », sur Variety, (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • Benoit Marchisio, Génération Propaganda : L’histoire oubliée de ceux qui ont conquis Hollywood, France, Playlist Society, , 160 p. (ISBN 1096098040, lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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