Projet:Les Mille Pages/Hattie Alexander
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Université Johns-Hopkins (docteur en médecine) () Collège Goucher (en) Johns Hopkins School of Medicine (en) |
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Hattie Elizabeth Alexander ( - ) est une pédiatre et microbiologiste américaine. Elle obtient son doctorat en médecine à l'université Johns Hopkins en 1930 et poursuit ses recherches et sa carrière médicale à l'hôpital Columbia-Presbyterian de New York. Alexander devient la microbiologiste principale et la directrice du programme des infections bactériennes à Columbia-Presbyterian. Elle a occupé de nombreux postes prestigieux à l'université Columbia et est très honorée même après sa mort d'un cancer du foie en 1968. Alexander est connue pour avoir mis au point les premiers remèdes efficaces contre l'infection à Haemophilus influenzae[1], ainsi que pour avoir été l'une des premières scientifiques à identifier et étudier la résistance aux antibiotiques[2]. Elle reçoit de nombreux prix et distinctions, dont le prix E. Mead Johnson en 1942, pour ses avancées dans la recherche pédiatrique et la résistance aux antibiotiques. Les recherches et les études d'Alexander ont contribué à jeter les bases de la recherche sur le développement des antibiotiques et des vaccins.
Enfance et éducation
modifierHattie Alexander est née à Baltimore, Maryland, le 5 avril 1901, deuxième de sept enfants. Sa naissance n'a pas été enregistrée correctement, si bien que plus tard dans sa vie, elle a dû fournir une preuve de son baptême pour recevoir un passeport[3]. Alexander s'est distinguée tout au long de sa scolarité, à tel point que son professeure d'anglais au lycée obtient pour elle une bourse complète au Goucher College[3]. Alexander obtient son diplôme du Goucher College en 1923, avec une licence en bactériologie et physiologie[4]. L'un des premiers emplois qu'Alexander a après avoir obtenu son diplôme était au Laboratoire national de Washington, D.C., en tant que bactériologiste[3]. C'est là qu'elle rencontre et impressionné la directrice du laboratoire, Septima Smith, qui a contribué à soutenir financièrement Alexander dans son école de médecine[3]. Elle travaille pour le Service de santé publique des États-Unis et le Service de santé publique du Maryland, et était initialement inscrite à l'université du Maryland avant d'être transférée à l'école de médecine de l'université Johns Hopkins, où elle obtient son M. D. en 1930 avec une spécialisation en pédiatrie.[5],[3] Le mentor d'Alexander pendant ses études de médecine était le Dr Edwards Park[3]. Un autre professeure à Johns Hopkins, Rustin McIntosh, a contribué à développer son intérêt pour la pédiatrie[3]. Elle effectue son internat au Harriet Lane Home de Baltimore situé à l'hôpital Johns-Hopkins. Alexander a ensuite été résidente au Babies Hospital du Columbia-Presbyterian Medical Center à New York, grâce à une invitation du Dr McIntosh, où elle reste pour le reste de sa carrière[3],[4].
Carrière
modifierEn 1932, Hattie Alexander devient instructrice et chercheuse au département de pédiatrie de l'université Columbia, où elle passe toute sa carrière professionnelle[4]. Alexander y a lentement gravi les échelons de la hiérarchie professionnelle, commençant comme boursière Holt en maladies infantiles en 1932, assistante en maladies infantiles en 1934, et instructrice en maladies infantiles en 1935. De 1936 à 1943, Alexander est l'associée en pédiatrie avant de continuer à gravir les échelons de la chaîne professionnelle en devenant professeure adjointe en 1943, professeure associée en 1948, et enfin professeure à partir de 1958. Elle prend sa retraite en 1966[3]. Pendant son séjour au Columbia-Presbyterian Babies Hospital, Alexander devient la principale autorité en matière d'infections bactériennes et la principale microbiologiste du laboratoire[6]. De 1941 à 1945, elle est consultante auprès du secrétaire à la Guerre Henry L. Stimson au sein de la Commission sur la grippe[7]. Alexander est la première femme à occuper le poste de présidente de l'American Pediatric Society[8]. Alexander décède d'un cancer du foie[9] à New York le 24 juin 1968. Sa nécrologie est publiée dans le New York Times et le Baltimore Sun, qui lui ont rendu hommage pour avoir produit le premier traitement contre la méningite grippale[9].
Recherche
modifierLes travaux de Hattie Alexander visaient à faire progresser la recherche sur les maladies infectieuses et la biologie des micro-organismes qui causent la méningite à une époque précédant les antibiotiques ou les vaccins. Ses recherches se sont principalement concentrées sur les mécanismes et les effets de la méningite chez les enfants qui, à l'époque, avaient un taux de mortalité élevé.[3],[9]. Alexander commence ses études en essayant d'identifier les stratégies de pronostic et de diagnostic de la méningite[3]. Elle a pu identifier avec succès dans l'une de ses premières études la capacité pronostique du liquide céphalorachidien dans les tests de précipitine. Hattie a noté que les personnes ayant un résultat positif au test de précipitine avaient un taux de mortalité plus élevé que celles ayant un résultat négatif[3].
Dans le sillage du développement d'un sérum anti-pneumonie à l'Institut Rockefeller de New York, Hattie Alexander a rapporté un taux de guérison de 75 % pour les nourrissons atteints de méningite grippale en 1939[10]. Au début des années 1940, Alexander commence à faire des recherches sur la méningite à Haemophilus influenzae (Hib), à l'époque une maladie presque invariablement mortelle chez les nourrissons et les jeunes enfants.[4]. Elle commence à faire des expériences avec du sérum de lapin et en 1939, elle a mentionné dans l'un de ses documents de recherche que les résultats semblaient prometteurs pour les enfants.[3]. Alexander a ensuite fait des expériences avec les sulfamides et leurs effets sur la méningite pyogène.[3]. Elle a conclu que les sulfamides sont insuffisants pour traiter la méningite seule, et que ceux qui ont été traités avec des sulfamides et ont guéri l'ont fait uniquement grâce aux anticorps qu'ils ont produits. Ces expériences l'amènent à développer un antisérum amélioré pour la maladie ; en combinant la thérapie au sérum de lapin avec l'utilisation de sulfamides[3] Cette combinaison devient le principal traitement de la méningite jusqu'aux antibiotiques[3].
En développant des techniques standardisées de diagnostic et de traitement, elle et son associée Grace Leidy ont contribué à réduire le taux de mortalité dû au Hib de près de 100 % à moins de 25 %. Plus tard, Hattie Alexander et Leidy ont étudié l'effet des antibiotiques sur le Hib et ont découvert que la streptomycine était très efficace[11],[12]. L'utilisation combinée de l'antisérum, des sulfamides et des antibiotiques a permis de réduire considérablement le taux de mortalité dû au Hib[4].
Au cours de ses recherches sur les antibiotiques, Hattie Alexander a noté et signalé l'apparition de souches de Hib résistantes aux antibiotiques. Elle a conclu, à juste titre, que cela était dû à des mutations génétiques aléatoires de l'ADN qui étaient sélectionnées positivement par l'évolution ; elle et Leidy ont démontré l'apparition d'une transformation dans le bacille Hib, conduisant à la résistance[4].
Prix et distinctions
modifierHattie Alexander reçoit de nombreux honneurs et récompenses pour ses travaux, notamment le prix E. Mead Johnson (1942), le prix Elizabeth Blackwell (1956) et le prix Oscar B. Hunter Memorial (1962). En 1963, elle reçoit la Babies Hospital Distinguished Service Medal, et en 1964, elle est élue présidente de l'American Pediatric Society. Elle fut la première femme à être élue à ce poste[13]. Même après sa mort, Hattie Alexander est honorée pour ses services et ses réalisations. Alexander reçoit deux diplômes honorifiques : un du Goucher College et un du Wheaton College[13].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hattie Alexander » (voir la liste des auteurs).
- « {{{1}}} »
- (en) « Hattie Elizabeth Alexander | American physician and microbiologist », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en) Michael Katz, « Hattie E. Alexander (1901-1968) », The Journal of Pediatrics, vol. 128, , p. 717-718
- (en) « Hattie Elizabeth Alexander | American physician and microbiologist », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en) « Changing the Face of Medicine | Hattie Elizabeth Alexander », sur cfmedicine.nlm.nih.gov (consulté le )
- (en) « Hattie Alexander, a Medical Woman Pioneer at CUMC », sur HSL Library Archives, (consulté le )
- (en) « Hattie Alexander papers | Archives and Special Collections », sur www.library-archives.cumc.columbia.edu (consulté le )
- (en) B. Lee Ligon, « Biography: Hattie Alexander, MD: Pioneer researcher », Seminars in Pediatric Infectious Diseases, vol. 11, no 2, , p. 155–158 (ISSN 1045-1870, DOI 10.1053/pi.2000.7104, lire en ligne)
- (en) Dan Rodricks, « Overlooked medical history: Women from Baltimore who saved children from a 'death sentence' | COMMENTARY », sur baltimoresun.com (consulté le )
- (en) « Notable People | Goucher College », sur www.goucher.edu (consulté le )
- (en) Hattie E. Alexander, « Streptomycin in pediatrics », The Journal of Pediatrics, vol. 29, no 2, , p. 192–198 (ISSN 0022-3476, PMID 20994710, DOI 10.1016/S0022-3476(46)80107-0, lire en ligne)
- (en) « Symposium on Tuberculosis in Infancy and Childhood », sur library.ucsd.edu, (consulté le )
- (en) Michael Katz, « Hattie E. Alexander (1901-1968) », The Journal of Pediatrics, vol. 128, , p. 717-718
Voir aussi
modifierLiens externes
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