Programme nucléaire de la Turquie

Le programme nucléaire de la Turquie a été avorté plusieurs fois, mais la Turquie prévoit aujourd'hui de se doter de trois centrales nucléaires, pour une capacité cumulée de 5 000 mégawatts[1]. Dès 1956, la Turquie, membre de l'OTAN, était dotée d'un secrétariat général à la Commission à l'énergie atomique de Turquie.

C'est la cinquième tentative de la Turquie de se doter de l'énergie nucléaire[1]. Le TAEK (autorité turque pour l’énergie atomique) a lancé en 2007 un Programme national de développement de la technologie nucléaire, qui couvre la période 2007-2012[2]. Ankara prévoit de faire passer la part de l'énergie nucléaire dans la production nationale d'électricité à un minimum de 8 % en 2020 et de 20 % en 2030[3].

Premières tentatives

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Un secrétariat général à la Commission à l'énergie atomique de Turquie a été fondé en 1956[2]. Il fut remplacé par l'actuel TAEK (Institut turc à l'énergie atomique) par la loi n°2690 de 1982[2].

Les études pour développer un réacteur nucléaire ont commencé en 1967[2]. Deux ans plus tard, la Turquie signe le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ratifié par le Parlement le [2].

Une centrale devait être créée en 1977, mais le projet a été abandonné, entre autres pour des raisons environnementales[2]. En 1976 la Commission énergique atomique a donné une licence pour la construction d'une centrale à Akkuyu[2]. Un appel d'offres a été lancé, et les firmes suédoises ASEA-ATOM (filiale d'ASEA) et STAL-LAVAL ont été retenues. Les négociations ont continué jusqu'à 1980[2]. Mais en , alors que le général Kenan Evren prenait le pouvoir par le coup d'État du 12 septembre, la Suède retira son prêt financier, faisant capoter le projet[2].

Un réacteur de recherche, Triga Mark II, a été installé en 1979 à l'Université technique d’Istanbul. Les TRIGA sont conçus par la compagnie américaine General Atomics.

Un troisième essai a été effectué en 1980 par la junte. Trois compagnies ont passé un contrat afin de construire quatre centrales nucléaires : la firme canadienne AECL devait construire un réacteur CANDU (à eau lourde), la firme allemande Kraftwerk Union un réacteur à eau pressurisée (PWR) à Akkuyu, et GE deux réacteurs à eau bouillante (BWR) à Sinop[2]. Le , Ankara signe un accord de sauvegarde avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)[2].

En 1983, le premier ministre Turgut Özal démarre le projet de construction d'une centrale à Akkuyu, mais celui-ci tombe à l'eau, les compagnies devant construire la centrale refusant le modèle build-operate-transfer (BOT)[3], qui consiste pour l'État à passer un contrat avec une firme privée, lui accorder une concession pendant quelques années, au bout desquelles l'État devient propriétaire.

Le Haut Conseil à la Science et à la Technologie a décrété le nucléaire troisième priorité nationale en 1993[2]. En 1995, la compagnie d'électricité TEAS choisit la coréenne KAERI comme consultant pour la construction d'une centrale[2]. Un appel d'offres fut lancé en 1996, le canadien AECL, NPI (un consortium européen unissant Framatome et Siemens) et l'américain Westinghouse se déclarant intéressés[2].

Mais en , le premier ministre Bülent Ecevit abandonne le programme, en affirmant : « Le monde abandonne l'énergie atomique »[4],[2]. Celui-ci avait soulevé des protestations des milieux écologiques, d'autant plus que la Turquie est située dans une zone sismique[5]. Chypre et la Grèce s'étaient aussi opposés au lancement du programme nucléaire[5].

Lancement du programme nucléaire civil

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Projet d'Akkuyu

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Maquette de la centrale d'Akkuyu en 2012.

Le projet compte 4 réacteurs nucléaires à eau pressurisée de type VVER d'une puissance totale de 4,8 GW, pour un coût initial de 20 milliards de dollars. Il est situé à Mersin Akkuyu, sur les bords de la Méditerranée. L'Agence fédérale russe de l'énergie atomique (Rosatom) a lancé le chantier en pour une mise en service prévue en 2020[6].

Projet de Sinop

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Le projet compte 4 réacteurs nucléaires à eau pressurisée de type ATMEA d'une puissance unitaire de 1100 MW pour un coût initial de 17 milliards d'euros. Il est situé à Sinop sur les bords de la mer Noire. La construction est envisagée pour 2017.

Coopération internationale

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Le TAEK participe à l'International Project on Innovative Nuclear Reactor Technologies and Fuel Cycles de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)[2], qui vise à développer de nouveaux réacteurs nucléaires, ainsi qu'au programme SESAME[2]. Ankara a de plus un statut d'observateur au sein du CERN (l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire)[2].

Un accord de coopération dans le développement d'un programme nucléaire pacifique a été signé avec les États-Unis en , prévoyant des transferts de technologie, de matériel, de réacteurs, et de l'aide dans le développement des applications du nucléaire dans le domaine de la médecine et de l'agriculture[7].

Direction générale à la Recherche et à la Prospection minière

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La Direction générale à la Recherche et à la Prospection minière (MTA) est chargée de l'exploration de toutes les ressources minérales en Turquie, dont le thorium et l'uranium[2].

Traitement des déchets radioactifs

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Depuis 1989, la Turquie traite les déchets radioactifs dans le Centre d'entraînement et de recherche nucléaire de Çekmece, à Istanbul[2].

Références

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Voir aussi

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Articles connexes

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