Programme grande école
Le programme grande école (PGE), ou Master in Management (MiM), est un cursus de formation de l'enseignement supérieur d’une durée de trois ans, proposée par une quarantaine d'écoles supérieures de commerce spécialement habilitées et évaluées par la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG)[1]. Il délivre un diplôme valant grade de master, associé au niveau 7 du répertoire national des certifications professionnelles[2].
Programme grande école | |
Certification du Ministère de l'Enseignement Supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme. | |
Lieu | Europe |
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Établissement | École supérieure de commerce |
Sélection | |
Diplômes ou concours requis | Bac + 2 (Niveau 5) |
Niveau ou grade requis |
CPGE |
Diplôme | |
Durée de la formation | 3 ans |
Diplôme délivré | Diplôme « Programme Grande École » (PGE) |
Niveau délivré | Bac + 5 (Niveau 7) |
Grade délivré | Master |
Débouchés | |
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Il ne doit pas être confondu avec son homologue anglo-saxon, le Master in Management, un diplôme comprenant un à deux ans de cours de niveau universitaire en administration des affaires, alors qu'un PGE se déroule généralement en trois ans[3].
En 2022, la Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion recense 83 programmes grande école habilités et évalués parmi 184 formations diplômantes (PGE et autres cursus)[4],[5]. Ils figurent généralement parmi les Master in Management dans des classements français et internationaux, dont celui édité annuellement par le Financial Times[6],[7].
Selon le sociologue Pierre-Michel Menger, il s'agit du diplôme « le plus prestigieux » de la formation initiale en management et gestion en France, délivré par des grandes écoles qui forment un oligopole « fermé et fortement hiérarchisé » de trente à quarante écoles[8].
Historique
modifierEn 1991, l'École supérieure de commerce de Lille, aujourd'hui Skema Business School, est la première à ouvrir son programme grande école en formation continue[9].
En 2002, la réforme licence-master-doctorat permet aux grandes écoles, dont les écoles supérieures de commerce, de délivrer un grade de master au nom de l'État, en même temps qu'un PGE y ouvrant droit. Selon la sociologue Marianne Blanchard, cette réforme aurait participé « à la privatisation de l’enseignement supérieur et à l’affaiblissement de l’université », supprimant leur monopole sur la collation des grades universitaires en France. Une commission chargée d'évaluer les écoles de commerce qui souhaitent obtenir le grade est créée : la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion[2]. Un cahier des charges définissant les critères pris en compte lors de l'examen d'une demande visant à ce qu'un diplôme confère le grade universitaire de master est publié en 2014[10] et actualisé en 2020[11].
Au cours des années 2010, les écoles supérieures de commerce (ESC) connaissent une croissance particulièrement rapide, s'étant insérées dans une logique de croissance dès les années 1980. Elles augmentent les effectifs de leur programme de formation historique, alors appelé « programme Grande École » ou PGE, et développent de nouveaux programmes. Le PGE constitue le premier levier de croissance de ces écoles selon la sociologue Marianne Blanchard[12].
Contenu de la formation
modifierAdmission
modifierPour leur PGE, les écoles supérieures de commerce recrutent leurs étudiants au sein des classes préparatoires économique et commerciale d'une durée de deux ans, anciennement « prépas HEC » ou EC et dont les premières ont été créées en 1920[2],[13],[14]. Les élèves ont été préalablement sélectionnés après le baccalauréat selon leur « valeur scolaire » par les lycées proposant ces classes préparatoires[8],[15]. Durant l'année universitaire 2015-2016, plus de 20 000 étudiants étaient inscrits au sein de celles-ci[16].
Les étudiants sont ensuite distribués hiérarchiquement entre les différentes écoles, alors recrutés sur concours commun, ou banques communes[8]:
- le concours BCE, ou « Banque commune d'épreuves », donnant accès aux PGE de 18 écoles supérieures de commerce telles que HEC Paris, l'ESSEC, l'ESCP, l'EDHEC, l'EM Lyon ou encore Grenoble École de management ;
- le concours Ecricome, donnant accès aux PGE de cinq écoles supérieures de commerce, dont Neoma Business School, Kedge, Rennes School of Business, Montpellier Business School et l'EM Strasbourg.
En 2020, 10 232 élèves de classes préparatoires économique et commerciale étaient inscrits aux concours BCE et Ecricome permettant d'accéder à un programme grande école (hors admissions parallèles et post-bac)[17]. Quant au concours BCE, celui-ci comptait 8 842 candidats, dont 2 214 boursiers, pour 5 591 places ouvertes en 2023[18].
Le mode de recrutement par admissions parallèles – destinés à des étudiants déjà diplômés de l'enseignement supérieur et n'ayant pas suivi de classe préparatoire – reste particulièrement marginal jusqu'aux années 1980. Les candidats recrutés par cette voie ne représentaient que 8 % des admis dans les écoles supérieures de commerce hors Paris en 1980. Ce mode de recrutement connaîtra une croissance rapide dès les années 1990 et davantage en 2000[2].
Débouchés
modifierEn 2018, 77,7 % des diplômés 2018 d'un PGE d'une école supérieure de commerce sont en activité professionnelle, taux cinq points plus élevé que le taux d'activité des écoles d'ingénieurs la même année, selon une enquête d'insertion publiée par la Conférence des grandes écoles (CGE)[19]. Ces conditions d'insertion professionnelle (rapidité à décrocher un premier emploi, salaire, part de CDI...) sont généralement jugées particulièrement favorables[20],[21],[22].
Notes et références
modifier- Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Bulletin officiel spécial no 4 du 20 juin 2013, 2. Liste des diplômes des établissements d'enseignement supérieur technique privés et consulaires vises par le ministre charge de l'enseignement supérieur et conférant a leurs titulaires le grade de master.
- Marianne Blanchard, « L'essor des écoles supérieures de commerce: Cas d'école de la privatisation de l'enseignement supérieur en France ? », Savoir/Agir, vol. n° 29, no 3, , p. 59–65 (ISSN 1958-7856, DOI 10.3917/sava.029.0058, lire en ligne, consulté le )
- « Andreas Kaplan: A school is "a building that has four walls…with tomorrow inside": Toward the reinvention of the business school », Business Horizons, (DOI 10.1016/j.bushor.2018.03.010)
- CEFDG, « Écoles et formations évaluées », sur CEFDG - Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion (consulté le )
- Écoles et formations visées, Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion, 2022
- « Business school rankings from the Financial Times - », sur rankings.ft.com, Financial Times (consulté le ).
- « Business school rankings from the Financial Times - FT.com », sur rankings.ft.com (consulté le )
- Pierre-Michel Menger, Colin Marchika et Danièle Hanet, « La concurrence positionnelle dans l'enseignement supérieur: Les grandes écoles de commerce françaises et leur académisation », Revue économique, vol. Vol. 66, no 1, , p. 237–288 (ISSN 0035-2764, DOI 10.3917/reco.661.0237, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Naszályi, « L'actualité de la gestion :Universités – Grandes Écoles – Entreprises – Institutions... », La Revue des Sciences de Gestion, vol. 218, no 2, , p. 139–145 (ISSN 1160-7742, DOI 10.3917/rsg.218.0139, lire en ligne, consulté le )
- Arrêté du 22 janvier 2014 relatif au cahier des charges des grades universitaires de licence et de master.
- Arrêté du 27 janvier 2020 relatif au cahier des charges des grades universitaires de licence et de master.
- Marianne Blanchard, « Le rôle de la concurrence dans l’essor des écoles supérieures de commerce », Formation emploi, no 125, , p. 7–28 (ISSN 0759-6340 et 2107-0946, DOI 10.4000/formationemploi.4124, lire en ligne, consulté le )
- « Histoire des écoles de commerce : le saviez-vous ? - Ecoles commerce », Ecoles commerce, (lire en ligne, consulté le ).
- « CPGE Carnot - Présentation », sur cpge-carnot.fr (consulté le ).
- « Les étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles - Croissance soutenue des effectifs - Année 2005-2006 », sur éducation nationale, (consulté le ).
- Marine Miller, « Classes prépa : le nombre d’élèves continue d’augmenter », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- Julie Ruiz Perez, « Les écoles de commerce tiennent-elles leurs promesses ?: », Pour l'Éco, vol. N° Hors-série, no HS10, , p. 14–17 (ISSN 2682-0889, DOI 10.3917/poec.hs10.0014, lire en ligne, consulté le )
- « Programme Grande École », sur L'Etudiant (consulté le )
- Conférence des Grandes Écoles, « L'insertion des diplômés des Grandes Écoles (Juin 2019) »,
- Par Le Parisien Etudiant Le 14 mai 2019 à 00h42, « Ecoles de commerce : une insertion professionnelle toujours au top », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « 8 (bonnes) choses à savoir sur l’insertion professionnelle des jeunes diplômés des Grandes Ecoles de ... », sur L'Etudiant (consulté le )
- « Insertion pro : le match grande école / université », sur Les Echos Start, (consulté le )