Pro Helvetia

Fondation suisse pour la culture

La fondation Pro Helvetia est une fondation de droit public suisse, financée exclusivement par la Confédération suisse. Elle est chargée de la promotion de l'art et de la culture suisses contemporains à l'étranger ainsi que de représentations de la Suisse lors d'événements culturels internationaux. Elle a aussi pour vocation d'encourager en outre le dialogue culturel entre les régions du pays.

Pro Helvetia
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Fondation de loi public
Fondation de droit suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Président
Michael Brändle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Organisation mère
Site web

Le siège de Pro Helvetia est à Berne et Zurich abrite l'administration de la fondation. Pro Helvetia dispose de bureaux dans plusieurs villes du monde, qui mettent en contact les milieux artistiques et culturels de Suisse avec la scène et les institutions culturelles locales ainsi que le public intéressé.

Histoire et base légale

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Pro Helvetia a été fondée par l'arrêté du Conseil fédéral du 20 octobre 1939 comme organisation pour la promotion de la défense spirituelle[1],[2]. En 1949, elle a été transformée en fondation de droit public[3].

La loi Pro Helvetia du 17 décembre 1965 a confié les tâches suivantes à la fondation :

  • Préservation et protection de la spécificité culturelle du pays
  • Promotion de la création culturelle, basée sur les conditions dans les cantons ainsi que dans les régions linguistiques et les milieux culturels
  • Promotion de l'échange culturel entre les régions linguistiques et les milieux culturels en Suisse
  • Entretien des relations culturelles avec l'étranger

La loi Pro Helvetia a été partiellement révisée en 1970 et 1980 et remplacée à partir du 1er janvier 2012 par la loi sur l'encouragement de la culture, qui définit le mandat de Pro Helvetia comme suit : «La fondation promeut la diversité de la création artistique et culturelle suisse, fait connaître celle-ci, promeut la culture populaire et entretient les échanges culturels.»[4] Ce mandat est concrétisé par le message culture, qui détermine les priorités de l'encouragement de la culture au niveau fédéral pour une période de quatre ans[5].

Les contributions fédérales à la fondation étaient initialement réglées dans la loi Pro Helvetia et s'élevaient à 3,0 millions de francs par an à partir de 1966, puis à 5,0 millions par an à partir de 1971. Depuis la révision partielle de la loi de 1980, la Confédération finance Pro Helvetia par des arrêtés ouvrant le crédit qui s'étendent sur quatre ans et se basent sur un programme adopté par le conseil de fondation[6].


Présidents

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Le président de la fondation est nommé par le Conseil fédéral pour un mandat de 4 ans, renouvelable une seule fois.

Période Président Notes
1939 - 1943 Heinrich Häberlin Ancien conseiller fédéral radical
1944 - 1952 Paul Lachenal Ancien conseiller d'État
1952 - 1964 Jean-Rodolphe de Salis
1965 - 1970 Michael Stettler Ancien directeur du musée historique de Berne
1971 - 1977 Willy Spühler Ancien conseiller fédéral
1978 - 1985 Roland Ruffieux Historien
1986 - 1989 Sigmund Widmer Ancien maire de Zurich
1990 - 1997 Rosemarie Simmen Députée soleuroise au Conseil des États
1998 - 2005 Yvette Jaggi Socialiste vaudoise
2006 - 2013 Mario Annoni Ancien conseiller d'Etat radical bernois
2014 - 2023 Charles Beer Ancien conseiller d'État socialiste genevois
Dès 2024 Michael Brändle Ancien fonctionnaire fédéral

Activité

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Centre culturel suisse de Paris (détail)

L’activité de la fondation englobe les tâches suivantes selon le message culture 2025-2028[5] :

  • Encouragement de la création artistique par des contributions à la création dans les domaines des arts de la scène, du design, de la littérature, de la musique et des arts visuels.
  • Promotion des échanges culturels entre les communautés linguistiques et culturelles de Suisse par des contributions à des spectacles invités, des lectures, des séries de concerts, des expositions, des festivals, des traductions ou des manifestations de culture populaire contemporaine.
  • Présentation de la culture suisse à l'étranger par le soutien de tournées de lecture, d'expositions et de traductions, ainsi que par le financement de représentations nationales lors de grands événements culturels.
  • Création de nouvelles impulsions culturelles par le biais de programmes propres ou par la promotion de projets de tiers.
  • Soutien à la relève (programmes de résidence et de coaching, possibilités de se présenter sur scène, offres de mise en réseau).

A l'exception du cinéma, Pro Helvetia est active dans toutes les disciplines artistiques : Arts scéniques (théâtre, danse), design, littérature[7], musique et arts visuels. Par mandat confié à la La Communauté d’intérêts pour la culture populaire Suisse et Principauté du Liechtenstein (CICP), elle soutient des projets novateurs dans le domaine de la culture populaire. La promotion de la cinématographie suisse a été transférée à la fondation Swiss Films le 1er janvier 2004[8] à la fondation[9].

Présence à l'étranger

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Pro Helvetia finance le Centre Culturel Suisse à Paris[10] et participe aux programmes culturels de deux institutions suisses à l'étranger (Istituto Svizzero à Rome, Milan et Palerme[11]; Swiss Institute à New York[12]).

En plus, Pro Helvetia a des bureaux de liaison au Caire (depuis 1988), à Johannesburg (depuis 1998), à New Delhi (depuis 2007), à Shanghai (depuis 2010) et un bureau de liaison décentralisé en Amérique du Sud (depuis 2021)[13]. Le bureau de liaison à Moscou, ouvert en 2017, sera fermé à la fin de 2024[14].

Polémique

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En 2004, une exposition à Paris de l'artiste bernois Thomas Hirschhorn financée par Pro Helvetia, à hauteur de 180 000 francs suisses (la somme la plus importante investie jusqu'alors) suscite la polémique. L'exposition représente notamment une actrice qui vomit dans une urne et un acteur qui urine comme un chien devant une photo de Christoph Blocher. Ueli Maurer se dit alors choqué par l'exposition jugeant que Pro Helvetia est chargée de promouvoir la Suisse et non pas l'inverse. Christiane Langenberger qualifié le travail de Hirschhorn « douteux » et « insipide »[15]. Pro Helvetia se défend dans un communiqué en affirmant que Hirschhorn est connu « pour son engagement sans compromis contre tout ce qu'il considère comme injuste et antidémocratique »[16]. Comme conséquence directe du « scandale Hirschhorn », le Parlement fédéral a décidé le 16 décembre 2004 de diminuer le budget 2005 de Pro Helvetia par 1 million de francs[17].

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Franz Kessler, Die Schweizerische Stiftung Pro Helvetia, Schulthess Polygraphischer Verlag, Zurich : 1993 (thèse de doctorat de droit)
  • Thomas Kadelbach, Swiss made. Pro Helvetia et l'image de la Suisse à l'étranger (1945-1990), Éditions Alphil, Neuchâtel : 2013 (thèse de doctorat en histoire contemporaine)
  • Ursula Amrein, «Los von Berlin!» Die Literatur- und Theaterpolitik der Schweiz und das Dritte Reich, Chronos, Zurich : 2004
  • Claude Hauser, Bruno Seger, Jakob Tanner (ed.), Zwischen Kultur und Politik. Pro Helvetia 1939 bis 2009, Pro Helvetia/NZZ Libro, Zurich : 2010
  • Georg Kreis, Vorgeschichten zur Gegenwart, essais choisis, volume 2, Schwabe, Bâle : 2004
  • Pauline Milani, Le diplomate et l’artiste. Construction d’une politique culturelle Suisse à l’étranger (1938–1985), Editions Alphil, Neuchâtel : 2013

Liens externes

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Notes et références

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  1. (de) Franz Kessler. Die Schweizerische Kulturstiftung «Pro Helvetia». Zurich 1993, p. 39 et suivantes.
  2. (de) Marcello Odermatt. Pro Helvetia – Kind des Zeitgeists. Tagblatt, 15 mai 2010.
  3. (de) Franz Kessler. Die Schweizerische Kulturstiftung «Pro Helvetia». Zurich 1993, p. 57 et suivantes.
  4. Loi fédérale sur l’encouragement de la culture (Loi sur l’encouragement de la culture, LEC) du 11 décembre 2009, art. 32, al. 1.
  5. a et b «Le message culture 2025-2028», site de l'office fédéral de la culture
  6. (de) Wolfgang Böhler. Ein Buch reflektiert 70 Jahre Pro Helvetia. Codex Flores.
  7. En 1950, Pro Helevetia a ainsi organisé un concours littéraire, en partenariat avec la Tribune de Genève, que remporta l'écrivain Jacques Aeschlimann avec sa pièce Tabazan.
  8. (de) Gemeinsame Promotion für den Schweizer Film. Communiqué de presse de Pro Helvetia, 12 septembre 2003.
  9. (de) Bettina Spoerri. Pro Helvetia. Vorwärts zur Gemütlichkeit? Wochenzeitung, 20 mai 2010.
  10. https://www.ccsparis.com/
  11. https://www.istitutosvizzero.it/
  12. https://www.swissinstitute.net/
  13. Pro Helvetia rapport annuel 2017, p. 16.
  14. Site Internet de Pro Helvetia : Pro Helvetia Moscou
  15. (de) Urin über Blochers Haupt, blick.ch, 6 décembre 2004
  16. Mathilde LA BARDONNIE, HIRSCHHORN FAIT SCANDALE AU CENTRE CULTUREL SUISSE, liberation.fr, 8 décembre 2004
  17. Une exposition qui coûte cher à Pro Helvetia. swissinfo.ch, 16 décembre 2004.