Prix de physique fondamentale
Le prix de physique fondamentale (en anglais « Breakthrough Prize in Fundamental Physics » est attribué par la Fondation du Prix de physique fondamentale (Fundamental Physics Prize Foundation), une organisation à but non lucratif fondée en par le multimilliardaire russe Yuri Milner[1].
Prix de physique fondamentale | |
Nom original | Fundamental Physics Prize |
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Description | Prix récompensant une contribution majeure en physique fondamentale |
Organisateur | Fundamental Physics Prize Foundation |
Pays | International |
Date de création | Juillet 2012 |
Site officiel | fundamentalphysicsprize.org |
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Chaque prix est doté de trois millions de dollars américains[2]. En , c’est la plus forte somme monétaire attribuée pour récompenser un prix académique[3].
Un prix pour des jeunes chercheurs, le prix des nouveaux horizons en physique, a aussi été lancé en 2013[2].
Lauréats du prix de physique fondamentale
modifierListe des lauréats du prix de physique fondamentale[4],[5] :
2012
modifier- Nima Arkani-Hamed : pour des approches originales pour résoudre les problèmes en suspens de la physique des particules.
- Alan Guth : pour l'invention de l'inflation cosmique et sa contribution à la théorie de la génération des fluctuations primordiales de densité résultant des fluctuations quantiques.
- Alexei Kitaev : pour des mémoires quantiques robustes et un calculateur quantique tolérant aux pannes utilisant des phases quantiques topologiques avec des anyons et des particules de Majorana non appariés.
- Maxim Kontsevich : pour ses nombreuses contributions, dont le développement de la symétrie miroir homologique et l'étude des phénomènes de traversée des murs.
- Andrei Linde[6] : pour le développement de l'inflation cosmique, y compris la théorie de la nouvelle inflation, l'inflation éternelle chaotique éternelle et la théorie des multivers inflationnistes, et pour avoir contribué au développement des mécanismes de stabilisation du vide dans la théorie des cordes.
- Juan Maldacena : pour ses contributions à la dualité jauge-gravité , reliant la physique gravitationnelle dans l'espace-temps et la théorie quantique des champs sur les bords de l'espace-temps.
- Nathan Seiberg : pour ses contributions à notre compréhension de la théorie quantique des champs et de la théorie des cordes.
- Ashoke Sen : pour avoir ouvert le chemin à la réalisation que toutes les théories des cordes sont des limites différentes de la même théorie sous-jacente.
- Edward Witten: pour les applications de la topologie à la physique, les symétries de dualité non-perturbative, les modèles de physique des particules dérivés de la théorie des cordes, la détection de la matière noire, et la théorie des twisteurs (approche des cordes tordues) des amplitudes de diffusion des particules, ainsi que de nombreuses applications de la théorie quantique des champs aux mathématiques.
- Stephen Hawking : pour sa découverte de l'évaporation des trous noirs et ses contributions profondes à la gravité quantique et aux aspects quantiques de l'univers primitif[7].
- Prix spécial à Peter Jenni, Fabiola Gianotti (ATLAS), Michel Della Negra, Tejinder Singh Virdee, Guido Tonelli, Joe Incandela : pour leur rôle dans la découverte du boson de Higgs, par la collaboration d'ATLAS et CMS au grand collisionneur de hadrons[7].
2013
modifier- Alexander Markovich Polyakov : pour ses nombreuses découvertes en théorie des champs et en théorie des cordes, notamment le bootstrap conforme, les monopoles magnétiques, les instantons, le confinement/déconfinement, la quantification des cordes dans les dimensions non critiques, la dualité jauge/corde.
2014
modifier- Michael Green et John Henry Schwarz : pour avoir ouvert de nouvelles perspectives sur la gravité quantique et l'unification des forces.
2015
modifier- Saul Perlmutter et les membres du Supernova Cosmology Project; Brian P. Schmidt, Adam Riess et les membres du High-Z Supernova Team : pour la découverte tout à fait inattendue que l'expansion de l'univers s'accélère, au lieu de ralentir comme on l'a longtemps supposé.
2016
modifier- Kam-Biu Luk, Yifang Wang et le Daya-Bay-Team, Kōichirō Nishikawa et les équipes K2K et T2K, Atsuto Suzuki et l'équipe KamLAND, Arthur B. McDonald et l'équipe du SNO, Takaaki Kajita, Yōichirō Suzuki et l'équipe du Super-Kamiokande
2017
modifier2018
modifier- (spécial) Jocelyn Bell Burnell
- Charles L. Bennett, Gary Hinshaw, Norman Jarosik, Lyman Page Jr., David N. Spergel et l'équipe du Wilkinson Microwave Anisotropy Probe
2019
modifier- Charles L. Kane et Eugene J. Mele
- Sergio Ferrara, Daniel Freedman et Peter van Nieuwenhuizen
2020
modifier- Event Horizon Telescope Collaboration[8],[9]
2021
modifier- Eric G. Adelberger, Jens H. Gundlach et Blayne Heckel[10]
- (spécial) Steven Weinberg
2022
modifier2023
modifierCharles H. Bennett, Gilles Brassard, David Deutsch, Peter Shor[12].
2024
modifierPrix des nouveaux horizons en physique
modifierCe prix, en anglais « New Horizons in Physics Prize » est doté de 100 000 $ et est attribué à des chercheurs prometteurs en début de carrière qui ont déjà produit des travaux importants[14].
Lauréats
modifier- 2013
- Niklas Beisert (de), École polytechnique fédérale de Zurich
- Davide Gaiotto (en), Institut Périmètre de physique théorique
- Zohar Komargodski (en), Institut Weizmann
- 2014
- Freddy Cachazo (en), Institut Périmètre de physique théorique
- Shiraz Minwalla (en), Tata Institute of Fundamental Research
- Slava Rychkov (en), Université Pierre-et-Marie-Curie
- 2015
- Sean Hartnoll (de), Université Stanford
- Philip C. Schuster (de) et Natalia Toro (de), Institut Périmètre de physique théorique
- Horacio Casini, Conseil national de la recherche scientifique et technique
- Marina Huerta (en), Université nationale de Cuyo
- Shinsei Ryū, Université de l'Illinois à Urbana-Champaign
- Tadashi Takayanagi, Université de Kyoto
- 2016
- B. Andrei Bernevig (en), Université de Princeton
- Qi Xiaoliang (en), Université Stanford
- Raphael Flauger (de), Université du Texas à Austin
- Leonardo Senatore (en), Université Stanford
- Liang Fu (de), Massachusetts Institute of Technology
- Yuji Tachikawa (de), Université de Tokyo
- 2017
- Frans Pretorius, Université de Princeton
- Simone Giombi, Université de Princeton
- Xi Yin, Université Harvard
- Asimina Arvanitaki Institut Périmètre de physique théorique
- Peter W. Graham, Université Stanford
- Surjeet Rajendran, Université de Californie à Berkeley
- 2018
- Christopher Hirata, Université d'État de l'Ohio
- Douglas Stanford, Institute for Advanced Study et Université Stanford
- Andrea Young, Université de Californie à Santa Barbara
- 2019
- Rana Adhikari, California Institute of Technology
- Lisa Barsotti et Matthew Evans, Massachusetts Institute of Technology
- Daniel Harlow, Massachusetts Institute of Technology
- Daniel L. Jafferis, Université Harvard
- Aron Wall, Université Stanford
- Brian Metzger, Université Columbia
- 2020
- Lukasz Fidkowski, Université de Washington
- Michael Levin, Université de Chicago
- Max A. Metlitski, Massachusetts Institute of Technology
- Jo Dunkley, Université de Princeton
- Samaya Nissanke, Université d'Amsterdam
- Kendrick Smith, Institut Périmètre de physique théorique
- Simon Caron-Huot, Université McGill
- Pedro Vieira, Institut Périmètre de physique théorique et Centre international de physique théorique
- 2021
- Tracy Slatyer, Massachusetts Institute of Technology
- Rouven Essig, Université d'État de New York à Stony Brook
- Javier Tiffenberg, Fermilab
- Tomer Volansky, Université de Tel Aviv
- Tien-Tien Yu, Université de l'Oregon
- Ahmed Almheiri, Institute for Advanced Study
- Netta Engelhardt, Massachusetts Institute of Technology
- Henry Maxfield, Université de Californie à Santa Barbara
- Geoff Penington, Université de Californie à Berkeley
- 2022
- Suchitra Sebastian, Université de Cambridge
- Alessandra Corsi, Université Texas Tech
- Gregg Hallinan, California Institute of Technology
- Mansi Manoj Kasliwal, California Institute of Technology
- Raffaella Margutti, Université de Californie à Berkeley
- Dominic Else, Université Harvard
- Vedika Khemani, Université Stanford
- Haruki Watanabe, Université de Tokyo
- Norman Y. Yao, Université de Californie à Berkeley
- 2023
- David Simmons-Duffin, California Institute of Technology
- Anna Grassellino, Fermilab
- Hannes Bernien, Université de Chicago
- Manuel Endres, California Institute of Technology
- Adam M. Kaufman, JILA (en)
- Kang-Kuen Ni, Université Harvard
- Hannes Pichler, Université d'Innsbruck et Académie autrichienne des sciences
- Jeff Thompson, Université de Princeton
- 2024
- Michael Johnson, Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics
- Alexandru Lupsasca, Université Vanderbilt
- Mikhail Ivanov, Massachusetts Institute of Technology
- Oliver Philcox, Université Columbia et Fondation Simons
- Marko Simonović, Université de Florence
- Laura M. Pérez, Université du Chili
- Paola Pinilla, University College de Londres
- Nienke van der Marel, Observatoire de Leyde
- Til Birnstiel, Université Louis-et-Maximilien de Munich
Critiques
modifierCertains scientifiques ont émis des critiques concernant ces « méga-prix »[15]. Un commentaire plus détaillé est paru dans le journal Nature :
« What's not to like? Quite a lot, according to a handful of scientists... You cannot buy class, as the old saying goes, and these upstart entrepreneurs cannot buy their prizes the prestige of the Nobels. The new awards are an exercise in self-promotion for those behind them, say scientists. They could distort the meritocracy of peer-review-led research. They could cement the status quo of peer-reviewed research. They do not fund peer-reviewed research. They perpetuate the myth of the lone genius....
As much as some scientists may grumble about the new awards, the financial doping that they bring to research and the wisdom of the goals behind them, two things seem clear. First, most researchers would accept such a prize if they were offered one. Second, it is surely a good thing that the money and attention come to science rather than go elsewhere. It is fair to criticize and question the mechanism—that is the culture of research, after all—but it is the prize-givers' money to do with as they please. It is wise to accept such gifts with gratitude and grace[16],[17]. »
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Fundamental Physics Prize » (voir la liste des auteurs).
- (en) À propos du prix de physique fondamentale (page consultée le ).
- Olivier Dessibourg, « Le magnat russe qui veut héroïser la science », Le Temps, numéro 4562, samedi , page 10.
- (en) Kenneth Chang, « 9 Scientists Receive a New Physics Prize », www.nytimes.com, (page consultée le ).
- (en) Lauréats du prix de physique fondamentale « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) (page consultée le ).
- « Fundamental Physics Prize - About » [archive du ], Fundamental Physics Prize (consulté le ).
- sur Youtube.
- « Fundamental Physics Prize - News » [archive du ], Fundamental Physics Prize (consulté le )
- « Breakthrough Prize – Winners Of The 2020 Breakthrough Prize In Life Sciences, Fundamental Physics And Mathematics Announced », sur breakthroughprize.org,
- « Event Horizon Kollaboration mit Breakthrough-Preis ausgezeichnet », Max-Planck-Institut für Radioastronomie, .
- (en) « Breakthrough Prize – Winners Of The 2021 Breakthrough Prizes In Life Sciences, Fundamental Physics And Mathematics Announced » (consulté le )
- (en) « Breakthrough Prize – Winners Of The 2022 Breakthrough Prizes In Life Sciences, Fundamental Physics And Mathematics Announced » (consulté le )
- (en) « Winners Of The 2023 Breakthrough Prizes In Life Sciences, Mathematics And Fundamental Physics Announced », sur Breakthrough Prize, (consulté le )
- (en) « Breakthrough Prize Announces 2024 Laureates In Life Sciences, Fundamental Physics, And Mathematics », sur Breakthrough Prize, (consulté le )
- Lauréats sur le site du prix.
- Zeeya Merali, « Science prizes: The new Nobels », Nature, vol. 498, no 7453, , p. 152–154 (DOI 10.1038/498152a)
- Éditorial, « Young upstarts », Nature, vol. 498, no 7453, , p. 138 (DOI 10.1038/498138a)
- Traduction : Qu'est-ce qu'on ne peut pas aimer ? Beaucoup de choses, selon une poignée de scientifiques... La classe ne s'achète pas, comme le dit le vieil adage, et ces entrepreneurs débutants ne peuvent acheter à leurs prix le prestige des Nobels. Selon les scientifiques, ces nouveaux prix sont un exercice d'autopromotion pour ceux qui en sont à l'origine. Ils pourraient dénaturer la méritocratie de la recherche fondée sur l'évaluation par les pairs. Ils pourraient cimenter le statu quo de la recherche évaluée par les pairs. Ils ne financent pas la recherche évaluée par les pairs. Ils perpétuent le mythe du génie solitaire..... Même si certains scientifiques se plaignent de ces nouveaux prix, du dopage financier qu'ils apportent à la recherche et de la sagesse des objectifs qui les sous-tendent, deux choses semblent claires. Premièrement, la plupart des chercheurs accepteraient un tel prix si on le leur proposait. Deuxièmement, c'est sûrement une bonne chose que l'argent et l'attention viennent à la science plutôt que d'aller ailleurs. Il est juste de critiquer et de remettre en question le mécanisme - c'est la culture de la recherche, après tout - mais il s'agit de l'argent des donateurs, qui peuvent en faire ce qu'ils veulent. Il est sage d'accepter ces cadeaux avec gratitude et grâce.