Prieuré de Haute-Bruyère

monastère situé dans les Yvelines, en France

Le prieuré de Haute-Bruyère, aussi connu comme prieuré Notre-Dame-des-Hautes-Bruyères, était un monastère de l'ordre de Fontevraud près de Saint-Rémy-l'Honoré en Yvelines, Île-de-France recevant des femmes ainsi que des hommes.

Prieuré de Haute-Bruyère
Image de l'Prieuré de Haute-Bruyère

Ordre Ordre de Fontevraud
Fondation 1112
Fermeture 1790
Diocèse Diocèse de Chartres
Fondateur Amaury III de Montfort et Bertrade de Montfort
Personnes liées Simon IV de Montfort
Amaury VI de Montfort
Béatrice de Montfort
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Commune Saint-Rémy-l'Honoré
Coordonnées 48° 44′ 19″ nord, 1° 53′ 33″ est
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
(Voir situation sur carte : Yvelines)
Prieuré de Haute-Bruyère
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Prieuré de Haute-Bruyère

Historique

modifier

Le prieuré a été fondé en 1114 par Amaury III de Montfort et Bertrade de Montfort, sa sœur, qui est devenue une moniale de l'ordre de Fontevraud après la fin de son mariage avec le roi Philippe Ier. Tous les monastères filiales de l'abbaye de Fontevraud avaient le titre de prieurés parce qu'ils restaient sous l’entière dépendance de Fontevraud, et l'abbesse de cette abbaye était le seul chef de toute la congrégation.

En 1192, le comte de Meulan, Robert II de Meulan multiplie ses largesses vers l'abbaye[1].

Au XVe siècle, des bandes armées ravageant la région, les cultures furent détruites et le prieuré fut un temps abandonné.

Dès 1515 pourtant la réforme du prieuré de Haute-Bruyère est faite par Étienne Gentil, prieur du prieuré de Saint-Martin des Champs, qui dépend de Marmoutier »[2].

En 1537, on y compte 128 personnes. Le roi François Ier meurt le au château de Rambouillet, près de Haute-Bruyère. Son corps est transporté au prieuré, où son cœur et ses entrailles ont été conservés dans une sorte d’urne[3] supportée par un piédestal carré jusqu'en 1852, date de son transfert à la basilique de Saint-Denis [4].

De 1590, à 1591, les religieuses sont en procès au bailliage d'Épernon contre Étienne Fleur pour cens et rentes non acquittés[5].

La Révolution française marque la fin de l'ordre de Fontevraud et du prieuré de Haute-Bruyère. Celui-ci est fermé en 1790, les terres sont vendues et le prieuré démoli en 1794.

La nécropole des Montfort

modifier

Depuis sa fondation, le prieuré est la nécropole familiale des seigneurs et comtes de Montfort-l'Amaury [6] . Ils étaient précédemment inhumés au Prieuré Saint-Thomas d'Épernon.

Parmi d'autres, les membres suivants de la famille y sont enterrés :

Liste des prieures

modifier
  • 1114-1128 : Bertrade de Montfort (1070-1128), rentrée en retraite en 1108, après la mort de son mari, à l' abbaye Notre-Dame de Fontevraud. Elle est de 1114 à sa mort en 1128 prieure de Haute-Bruyère.
  • . Mathurine, prieure de Haute-Bruyère, abandonne au roi un cens sur la maison du bourgeois Jehan Chanberi (de Chambly)[7].
  • Jehanne, abbesse de Fontevrault, confirme les lettres d'amortissement de la prieure de Haute-Bruyère[8].
  • En 1495, Madeleine d’Orléans est prieure de Pont-l’Abbé en Saintonge, puis de Hautes-Bruyères[9].
  • 1530 : Agnès de Marfin qui réforma le prieuré.
  • 1567 : Michelle de Hérangue, qui délivre un reçu pour 100 livres perçues sur le domaine de Caen cette année-là[10].

Personnalités ayant séjourné au prieuré

modifier

Possessions

modifier

Granges et fermes

modifier
  • Haute-Bruyère ; Beauvais ; Châtillon ; Montmort ; de la Justice (ferme aux bœufs) ; ferme de la Tasse (1662-1789) aux Essarts-le-Roi.
  • Épernon : bâtiment pour l'exploitation des droits de mesurage des grains et du vin ; donation de ses biens à Épernon par Guillaume de Puiseux.
  • Courbevoie ; Nanterre ; Puteaux ; Rueil ; Suresnes. Le prieuré possédait aussi un pressoir du XIIIe siècle vendu comme bien national à la Révolution, pressoir bâti en grès et divisé en trois nefs dont les voutes étaient supportées par deux rangées de piliers disposés six par six[12].

Chapelles, églises et oratoires

modifier

Un oratoire au lieu-dit Abbecourt à Orgeval a fait l'objet d'une convention avec l'abbaye Notre-Dame de Coulombs[13].

Description des bâtiments

modifier

L'entrée, toujours existante est celle de la ferme actuelle, le linteau porte les armoiries du couvent [14], tout de suite à droite se trouvent les écuries, en face la grange qui servait d'hôpital, dans son prolongement le bâtiment des Pères avec cloître, dortoir, réfectoire et chapelle privée, venait après l'église prieurale construite en 1778 et détruite en 1794, le cimetière en contrebas. En face de l'église la salle capitulaire qui a été détruite à la Révolution sera remplacée par une maison construite en 1798 avec des pierres du prieuré, les deux cloîtres sont dans le prolongement de celle-ci. Il existait également un abreuvoir.

Notes et références

modifier
  1. Anne-Marie Flambard Héricher (préf. Vincent Juhel), Le château de Vatteville et son environnement, de la résidence comtale au manoir de chasse royal, XIe – XVIe siècle, vol. Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie, t. XLVIII, Caen, Société des antiquaires de Normandie, , 393 p. (ISBN 978-2-919026-27-2), p. 59.
  2. Jean de Viguerie, La réforme de Fontevraud. De la fin du XVe siècle à la fin des guerres de religion p. 115..
  3. Dont les quatre faces sont ornées d’un cartouche qui encadre un bas-relief (allégories à la gloire des arts et des sciences représentent l’Architecture, la Géométrie, la Sculpture et la Peinture..) François Ier, artiste jusque dans la mort.
  4. Extrait d'un dictionnaire consacré à l'Ordre Monastique de Fontevrauud.
  5. Archives départementales d’Eure-et-Loir, cote B.125.
  6. M.-J. L'Hermitte, Précis sur la ville de Montfort-l'Amaury, et histoire chronologique des seigneurs de cette ville depuis la construction de son château-fort jusqu'à la révolution de France (996-1792), Paris, Dupont et Roret, 1825.
  7. Une marque de déférence l'égard du roi.
  8. « Jehanne, abbesse de Fontevrault, confirme les lettres d'amortissement de la prieure de Haute Bruyère. Cartulaire de l’Hôtel-Dieu de Pontoise, publié avec des notes, d’après les originaux par Joseph Depoin : Société historique du Vexin, 1886, in-4°, VII-131 p. », sur elec.enc.sorbonne.fr (consulté le )
  9. Une carrière de Prieure
  10. Archives départementales des Yvelines, cote J.2664.
  11. Étienne Pattou, « Les seigneurs de Chevreuse », sur racineshistoire.fr.
  12. De la vigne aux barriques.
  13. Archives départementales d’Eure-et-Loir, cote H 1261.
  14. Au-delà des ans, les armoiries témoignent.

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Adolphe de Dion, Faits divers du vieux Montfort au XVIIe siècle, Mémoires et documents publiés par la Société archéologique de Rambouillet, t.VII, 1882-1886, p. 326.
  • Émile Ledru, « Les pressoirs d'Épernon », Société archéologique de Rambouillet, t.VIII, 1887-1888, p. 72-89.
  • Louis Morizé, Le canton de Chevreuse. Notes topographiques, historiques et archéologiques, Tours, Deslis frères, 1892, p. 116-121.
  • Félix Lorin, « Les trois états du bailliage royal de Montfort - l'Amaury aux États généraux en 1789. I Convocation et opérations préliminaires »,  Mémoires de la Société archéologique de Rambouillet, t. XVII, 1903, p. 36-37 (liste des religieuses en 1789) Numérisé sur gallica.
  • Félix Lorin, « La dernière prieure des Hautes-Bruyères » [Catherine Marguerite Crozat de Thorigné], Mémoires de la Société archéologique de Rambouillet, t. XXII, 1913, p. 251-254. Numérisé sur gallica.
  • Auguste Molinier, Orbituaires de la province de Sens, t. II, diocèse de Chartres, Paris, Imprimerie nationale, 1906, p. 24-225.
    Transcription du ms.fr.20158.
  • T. de Morembert, « Abbaye des Hautes-Bruyères », in Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, Paris, 1986, col.581-582.
  • André-Nicolas Rabourdin, Le Prieuré royal de Haute-Bruyère de l'ordre de Fontevrault, Société archéologique de Rambouillet, 1948, réédition 2003, 121 p.
  • (en) Bruce L. Venarde, Robert of Arbrissel: A Medieval Religious Life, CUA Press, 2003, 155 p.

Articles connexes

modifier