Porte de l'Enfer (Turkménistan)
La Porte de l'Enfer est un champ de gaz naturel situé à Derweze (également orthographié Darvaza, ce qui signifie « porte »), dans la province d'Ahal au Turkménistan. La Porte de l'Enfer est appelée ainsi à cause de son foyer de gaz naturel brûlant en permanence depuis qu'il a été allumé par des scientifiques soviétiques de la pétrochimie en 1971. Le feu est alimenté par les dépôts de gaz naturel riches de la région. L'odeur âcre de la combustion de soufre imprègne la zone.
Porte de l'Enfer | ||
Le dépôt de nuit en 2011 | ||
Présentation | ||
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Coordonnées | 40° 15′ 09″ nord, 58° 26′ 22″ est | |
Pays | Turkménistan | |
Région | Ahal | |
Géolocalisation sur la carte : Turkménistan
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Géographie
modifierLe domaine est situé près du village de Derweze, au milieu du désert du Karakoum, environ 260 kilomètres au nord d'Achgabat. La réserve de gaz qui s'y trouve est l'une des plus grandes du monde[1]. Le nom « Porte de l'enfer » a été trouvé par les gens du pays. Il a été inspiré par l'incendie, la boue bouillante ainsi que par les flammes orange du grand cratère de Derweze, large de 70 mètres de diamètre[2],[3],[4]. Les points chauds s'étendent sur une zone large d'environ 60 mètres et profonde de 20 mètres[5],[6].
Histoire
modifierDécouverte
modifierLe site est découvert par des géologues soviétiques en 1971[7]. Il devait à la base être un important champ pétrolifère[8]. Les scientifiques installent une plate-forme de forage ainsi que le camp à proximité. Ils forent pour évaluer la quantité de réserve de gaz disponible sur le site. Satisfaits de la découverte de cette nouvelle source de gaz, les Soviétiques commencent le stockage, mais le sol se dérobe en un large cratère et fait disparaitre l'appareil de forage et le camp. Aucune victime n'est déclarée. Cet incident libère de grandes quantités de méthane, créant un problème environnemental mais aussi un danger pour les habitants des villages voisins[9].
Craignant la libération de gaz toxiques de la caverne, les scientifiques décident de le brûler[4], l'extraction du gaz est impossible. À l'époque, on s'attend à ce que la totalité du gaz brûle en quelques semaines[4] .
Exploration
modifierEn , après plus d'une année de préparatifs, l'aventurier canadien George Kourounis (en) est la première personne à explorer les profondeurs du cratère. Descendu au fond de la dépression à l'aide d'un baudrier en kevlar et vêtu d'une combinaison ignifugée, il collecte des échantillons de terre ; il découvre dans la matière minérale de cet environnement à haute température des bactéries vivantes[10],[11].
Effets sur le développement futur du gaz
modifierEn , le président du Turkménistan, Gurbanguly Berdimuhamedow, ordonne que le trou soit fermé, ou que des mesures soient prises pour limiter son influence sur le développement d'autres gisements de gaz naturel dans la région[7]. En 2010, le Turkménistan prévoit de tripler à un horizon de 20 ans sa production de gaz naturel qui est alors de 75 milliards de mètres cubes par an, dans le but de stimuler ses exportations vers le Pakistan, la Chine, l'Inde, l'Iran, la Russie et l'Europe occidentale[5].
En 2019, les flammes sont toujours vivaces dans le cratère de Derweze[12].
En 2022, Gurbanguly Berdimuhamedow réitère sa demande de faire éteindre le puits[13]. « Nous gâchons des ressources naturelles de grande valeur pour lesquelles nous pourrions recevoir des gains qui seraient utilisés pour accroître le bien-être de notre peuple », aurait-il expliqué, selon la télévision d'État[14]. L'année suivante, les Etats-Unis proposent leur aide pour éteindre pour colmater la fuite, évoquant « la lutte contre le changement climatique »[15].
En , le ministère du gaz annonce commencer à forer des puits afin de réduire les émissions de méthane[16].
Tourisme
modifierLe site est un passage obligé des touristes qui viennent visiter le Turkménistan. Il est d'ailleurs sécurisé (barrière de protection autour du cratère) et des camps de yourtes se sont développés pour que les visiteurs puissent passer la nuit près du cratère. Celui-ci pourrait, selon les responsables du développement touristique du Turkménistan, constituer une attraction touristique dans un pays qui, au début des années 2010, accueillait sur son territoire entre 70 000 et 100 000 touristes venus de 50 pays[17]. En 2018, une estimation donne le nombre de 500 000 visiteurs en dix ans[18] , c’est la principale attraction touristique du pays.
Références
modifier- « Réserves de gaz dans le monde », sur Connaissance des Énergies, (consulté le )
- Émeline Ferard, « La Porte de l'Enfer brûle depuis plus de 40 ans au Turkménistan », sur Gentside Découverte, Prisma Media, (consulté le )
- « Turkménistan: Les portes de l'enfer, erreur scientifique devenue atout touristique », sur 20minutes.fr, (consulté le )
- (en) « What a ‘hell hole’! », Pakistan Daily Times, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Marat Gurt, « Turkmen president wants to close "Hell's Gate" », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Andrea Mills, Strange But True! : our strange, wild, wonderful world, Londres, Dorling Kindersley, , 192 p. (ISBN 978-0-241-20337-8 et 0241203376, OCLC 966087249), p. 6-7.
- (en) « The Door to Hell : Take a look inside a giant hole in the desert which has been on fire for more than 40 years », Daily Mail, (consulté le ).
- American Geological Institute, Earth, American Geological Institute, (lire en ligne), p. 22
- (en) Joshua Foer, Dylan Thuras et Ella Morton, Atlas Obscura : an explorer's guide to the world's hidden wonders [« Atlas Obscura : guide de l'explorateur des merveilles cacheés du monde »], New York, Workman Publishing, , 470 p. (ISBN 978-0-7611-6908-6 et 0761169083), p. 143.
- (en) Christina Nunez et George Kourounis, « Q&A: The First-Ever Expedition to Turkmenistan's "Door to Hell" », National Geographic News, (consulté le ).
- (en) Maeve Shearlaw, « Dropping in on Turkmenistan's 'door to hell' », sur The Guardian, (consulté le ).
- (en) « 24 of the world's most incredible natural phenomena », The Telegraph, (consulté le ).
- « Le Turkménistan veut fermer ses «portes de l'Enfer», un cratère gazier enflammé depuis 1971 », Le Figaro (consulté le ).
- « Le Turkménistan veut fermer ses "portes de l'Enfer", un cratère gazier enflammé depuis 50 ans », sur Geo.fr, .
- Christelle Guibert, « Washington se penche sur l'enfer turkmène », Ouest-France, no 24041, , p. 2 (ISSN 0999-2138, lire en ligne).
- « Le Turkménistan veut fermer ses "portes de l'Enfer" », La Libre, (consulté le ).
- (en) AFP, « Turkmenistan hopes 'Door to Hell' will boost tourism », CTV News, (consulté le ).
- (en) Duncan Madden, « Take A Vacation To The Doorway To Hell -- Because You Can », sur Forbes, (consulté le ).