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Comme d'autres pays, pour des causes géographiques, climatiques, environnementales mais surtout historiques, la Roumanie a affronté diverses difficultés, connu et combattu des tyrannies, participé à des guerres, persécuté des populations et subi des persécutions, et une partie de ses citoyens vit encore sous le seuil de pauvreté, manquant de formation et d'éducation. En conséquence, son image est, comme celles d'autres pays, contrastée.
Comme d'autres pays qui ont connu ou connaissent des difficultés et des tragédies, la Roumanie aussi est l'objet, d'une part d'un capital de sympathie, mais d'autre part d'une « légende noire » faite de d'amalgames, de clichés, de phobies et de préjugés où s'entremêlent Dracula (mythe qui n'est d'ailleurs pas roumain), Antonescu (le « Pétain roumain », comme il se définissait lui-même : voir Mihai Pelin, Antonescu, le Pétain roumain et ses guerres, Ed. Iosif Constantin Drăgan, Venise 1988), la Shoah (qui occulte l'histoire des Juifs en Roumanie, si ancienne et si riche), Ceaușescu (souvent présenté comme un dictateur nationaliste, alors qu'il était communiste et que la dictature avait commencé bien avant son accession au pouvoir), ses orphelinats et la misère d'une partie de la population (dont certains Roms, alors que la majeure partie de ceux-ci est intégrée, fait partie des travailleurs et n'émigre donc pas).
La Roumanie ne se résume pourtant pas à cette « légende noire » et il est caricatural, sinon raciste, de n'en retenir, comme le font trop de média et même quelques responsables politiques, que les « voleurs de poules », les mendiants ou les antisémites. À ce compte, on pourrait nourrir la « bête immonde » (Bertolt Brecht) de n'importe quelle nation[1].
Ce portail et les articles auxquels il envoie, sont aussi là pour dépasser les préjugés misérabilistes et, sans rien cacher, montrer l'ensemble des aspects, variés et contrastés, de ce pays en re-développement et de ses divers habitants, pays certes menacé par la guerre toute proche et par la radicalisation nationaliste sévissant dans toute l'Europe du Sud-Est[2], mais qui, pendant trente ans après l'ouverture du rideau de fer, a réussi à maintenir, en dépit de la corruption endémique, une société pluraliste et ouverte, assurant les libertés civiques. Vous trouverez en déroulant cet onglet des images pouvant illustrer cette diversité.
Exemples
modifier- Deux exemples parmi bien d'autres :
- les déclarations à caractère raciste, contraires à la réalité (selon Nicolae Păun, député et porte-parole du parti des Roms Partida le Romenge sur Nicolae Păun's page at the Romanian Chamber of Deputies) et violant la Convention européenne des droits de l'homme (selon Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté sur « Roms : Bruxelles va déclencher deux procédures d'infraction contre la France » dans Le Monde du ) concernant les Roms de Roumanie et leur situation, de certains dirigeants français comme Nicolas Sarkozy alors président de la République (« Expulsions des Roms : que dit le droit ? »), Manuel Valls alors ministre (sur [1] et dans Le Point sur [2]) ou Éric Ciotti (dans Var-Matin du , page 3, rubrique « Le fait du jour »);
- le titre « L'Horreur est roumaine » de Marc Semo dans Libération du 26 février 2009 pour commenter la sortie de la traduction française du récit de Matatias Carp sur la Shoah en Roumanie (voir [3]). Ce récit en lui-même, par un témoin contemporain des faits, rédigé en roumain et hébreu et publié en Roumanie et en Israël, est sobre et se garde de tout amalgame globalisant. Mais les commentaires de l'édition française visent à démontrer que la Shoah de Roumanie résulterait moins du contexte historique que d'un antisémitisme profond du peuple roumain lui-même, accusant ainsi l'ensemble de ce peuple d'adhérer aux thèses de son extrême-droite, historiquement incarnée par la « Garde de fer » et plus récemment par le parti « AUR » (3% aux élections européennes de 2024). L'ouvrage de Leon Volovici, Nationalist Ideology and Antisemitism: the case of Romanian Intellectuals in the 1930s, éd. Pergamon Press, Oxford 1991, (ISBN 0-08-041024-3) où, dans le titre, il manque le mot some intellectuals développe cette même thèse en rapprochant des textes antisémites en langue roumaine avec les crimes commis par ce pays dans les années de la Shoah.
Lors d'une conférence de l'institut Erudio le 11 novembre 2009 à Paris, l'historien Neagu Djuvara a estimé que la « nazification systématique » de l'identité roumaine « empêche la catharsis qui susciterait l’horreur chez les jeunes générations et les inciterait à prendre des moyens pour que cela ne recommence pas, et génère de nouvelles formes de xénophobie, car le jeune lecteur se trouve accusé et culpabilisé d’être antisémite par le seul fait d’être né roumain, ce qui ne l’incite pas à ressentir de l’empathie pour les victimes, et pourrait le pousser à adhérer aux fantasmes des bourreaux » ; il ajoute que « si l’on appliquait cette position à la France, il faudrait considérer Gobineau, Maurras, Darnand, Doriot et le régime de Vichy comme indissociables de l’identité française ».
Depuis que les Roumains peuvent voter librement, cette image roumanophobe est réfutée dans les urnes. Les plus hauts scores atteints par l'extrême-droite roumaine ont été les 33,17 % en l'an 2000 obtenues par le parti de la Grande Roumanie de Corneliu Vadim Tudor, ancien communiste devenu nationaliste europhobe (pic dû à la crise économique des années 1991 à 1996 avec des prix multipliés par 2400 et des billets de banque d'un million de lei pour environ 27 euros) et les 23% à l'élection présidentielle roumaine de 2024 du candidat pro-russe anti-européen Călin Georgescu (pic dû à l'influence des média russes et à la peur d'une extension de la guerre en Roumanie : voir « Présidentielle en Roumanie : Călin Georgescu, un fasciste qui a provoqué un tremblement de terre », sur RTBF (consulté le )). Entre ces pics, l'extrême-droite rassemble autour de 10 % des voix aux différentes élections (voir les élections parlementaires roumaines de 2020 où l'extrême droite roumaine a 9,08 % des sièges selon Alina Novăceanu, Simona Iacob, Georgiana Tănăsescu et Răzvan-Adrian Pandea, « Parliamentary Election 2020 / BEC-final results » in Agerpres du 16 décembre 2020 - [4], [5] et (en) Roxana Mihăilă, « Internal party struggles will form the backdrop to Romania’s presidential election in November », London School of Economics and Political Science, ou encore l'analyse d'un ancien ambassadeur de France à Bucarest sur [6]).
En décembre 2006, soit 16 ans après la fin du régime communiste, la Fondation pour une Société ouverte avait publié un sondage (« Roumanie : le fantôme du communisme lutte jusqu’à la dernière minute », sur http://www.roumanie.com, ) indiquant que les Roumains considèrent le communisme réel, tel que le pays l'a connu, comme : - 12 % - une bonne idée aux conséquences globalement positives ;
- 41 % - une bonne idée mal appliquée aux conséquences globalement négatives (53 % considèrent donc le communisme comme une bonne idée) ;
- 34 % - une mauvaise idée aux mauvaises conséquences ;
- 13 % - autre chose ou ne sait pas.
- Dimitri Kitsikis, La Montée du national-bolchevisme dans les Balkans, ed. Avatar, Paris 2008.
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