Port-Gentil
Port-Gentil est une ville du Gabon, la deuxième du pays en nombre d’habitants (un peu moins de 137 000), mais sa capitale économique (et le chef-lieu de sa province de l'Ogooué-Maritime).
Port-Gentil | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | Gabon |
Province | Ogooué-Maritime |
Département | Bendjé |
Maire | Gabriel Tchango |
Démographie | |
Gentilé | Port-Gentillais |
Population | 136 462 hab. (2013) |
Géographie | |
Coordonnées | 0° 43′ 00″ sud, 8° 46′ 30″ est |
Localisation | |
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Située sur l'île Mandji, à 144 km au sud-ouest de la capitale nationale plus peuplée Libreville, elle tire son nom de celui d'Émile Gentil.
La devise latine de Port-Gentil est : « Olim arena, hodie urbs » ; soit : « Autrefois (plage de) sable , aujourd'hui ville ».
Géographie
modifierPort-Gentil est à environ 80 km au sud de l'équateur dans le golfe de Guinée. Au nord-ouest de Port-Gentil, Cap Lopez est à environ 250 km de l'État insulaire de São Tomé et Príncipe.
Port Gentil bénéficie d'un climat tropical, principalement ponctué à ce titre par une saison « sèche » et par une autre « de pluies ».
La ville est bordée de plages (cap Lopez et secteur de SoGaRa).
Administrativement elle comprend quatre arrondissements (1er arrondissement, 2e arrondissement, 3e arrondissement et 4e arrondissement).
Histoire
modifierEn 1473, le navigateur portugais Lopo Gonçalves navigue près du cap Lopez. Avec son équipage et ses passagers, ils sont les premiers Européens connus de « l'ère moderne » à découvrir la ville[1],[2].
En 1722, des pirates dirigés par Bartholomew Roberts ont mené une bataille dans la baie du cap Lopez contre la Royal Navy. La bataille s'est terminée par la mort de Roberts.
Le 1er juin 1862, le roi Denis Rapontchombo signe le traité du Cap Lopez et de la rivière Nazaré avec la France, donnant à la France le contrôle du territoire.
Une colonie a été établie sur l'île de Mandji dans le delta de la rivière Ogooué par les Français, qui ont signé un traité avec le chef Nyanguényonandu du peuple Orungu en 1873. Nyanguényonandu négocia la cession complète de l'île Mandji qui est le site de Port-Gentil[1]. À cette époque, il n'y avait que quelques petits villages dans la région.
L'île de Mandji a servi de base aux expéditions de Pierre Savorgnan de Brazza dans l'intérieur, puis en 1894 une douane poste a été créée, devenant le noyau d'un centre commercial qui comprenait Hatton & Cookson, John Holt, Woermann, la Société du Haut-Ogooué et la Compagnie d'Exploitations Forestières Africaines. Les principaux produits étaient initialement le caoutchouc et l'ivoire, progressivement complétés par les bois, notamment l'okoumé pour le contreplaqué
À partir de 1880, les Français s'installent et établissent une base au Cap Lopez. La ville de Port-Gentil se développera à partir de cette base. Dès 1886, la colonie comptait 18 entrepôts, un poste de douane et deux magasins de produits courants[1].
En 1915, la colonie est officiellement nommée Port-Gentil en l'honneur d'Émile Gentil. Néanmoins, la colonie ne devindra une véritable ville qu'à partir des années 1930[1].
Transports
modifierLa ville est reliée par le transport aérien avec l’aéroport international Ali Bongo Ondimba.
Il n'existe pas de route reliant Libreville à Port-Gentil. Les déplacements entre les deux plus grandes villes du pays s'effectuent soit par avion, soit par voie maritime. Les denrées alimentaires et matérielles sont donc acheminées le plus souvent par bateau depuis Libreville.
Longtemps enclavée de façon terrestre à l'Est et au Sud-Est, et reliée au reste du Gabon uniquement par navigation et par les airs, l'île Mandji où se situe Port-Gentil s'est finalement désenclavée à la toute fin des années 2010, lorsqu'a été terminé un nouveau pont bâti par la China Road and Bridge Corporation.
Économie
modifierPort-Gentil est la capitale économique du Gabon et produit environ les trois-quarts de la richesse du pays à travers l'activité pétrolière, mais aussi grâce à l'industrie du bois.
Après la Première Guerre mondiale, Port Gentil est devenu un port pour le bois, il a connu une croissance rapide quand la "Société des Pétrole d'Afrique Équatoriale Française" (SPAEF) a commencé l'exploration pétrolière dans la région, où fut notamment trouvé le premier champ de pétrole gabonais près de la localité d'Ozouri. La SPAEF, renommée Elf Gabon puis Total Gabon, a ensuite été rejointe par de nouveaux acteurs pétroliers comme par exemple Perenco. Port Gentil a reçu sa première succursale bancaire lorsque Banque de l'Afrique de l'Ouest (BAO) y a ouvert une succursale en 1928.
La seule raffinerie de pétrole du Gabon, la SOGARA (SOciété GAbonaise de RAffinage), est située à Port-Gentil. Elle est destinée en grande partie à la consommation locale.
La principale base navale de la marine nationale gabonaise, regroupant toutes ses unités navigantes, se situe à Port-Gentil.
Politique
modifierPort-Gentil est considéré au Gabon comme l'un des bastions historiques de l’opposition[3].
Ainsi, en 1990, la mort suspecte de l’opposant Joseph Rendjambé, leader du Parti gabonais du progrès et originaire de Port-Gentil[3], y déclenche de violentes émeutes tandis que le reste du pays demeure relativement calme[3].
En 2009, la cité pétrolière s’embrase de nouveau après l'élection d'Ali Bongo à la présidence[3]. Les échauffourées entre les opposants et l'armée font officiellement 3 morts[4].
Lieux de cultes
modifierOn dénombre principalement parmi eux des églises et des temples chrétiens relevant d'un diocèse de Port-Gentil (Église catholique), d'une Église de l'Alliance chrétienne et missionnaire du Gabon (Union mondiale de l'Alliance), d'Assemblées de Dieu, d'une Église évangélique du Gabon[5] ; mais aussi des mosquées musulmanes.
Personnalités nées à Port-Gentil
modifier- Georges Dukson (1923-1944), combattant et résistant ;
- Honorine Dossou Naki (née en 1946), diplomate et femme politique ;
- Marc-Louis Ropivia (natif de 1951), géographe, universitaire et homme politique ;
- Angèle Rawiri (1954-2010), romancière ;
- Fanny Cottençon (1957), actrice et productrice française ;
- Jean-Pierre Wiedmer (1959), homme d'affaires ;
- Jean-Fidèle Otandault (1965), homme politique ;
- Guy Roger Nzamba (1970), footballeur ;
- Lord Ekomy Ndong (1977), musicien hip-hop ;
- Géraldine Robert (1980), basketteuse ;
- Stéphane Lasme (1982), basketteur ;
- Didier Ovono Ebang (1983), footballeur ;
- Éric Mouloungui (1984), footballeur ;
- Merlin Tandjigora (1990), footballeur.
- Jann Halexander (1982), dont le père est natif de Port-Gentil. Le chanteur consacre une chanson à la ville en 2018[6].
- Tiss Warren Jazz (1992) , musicien Gabonais
Jumelages
modifierVille | Pays | Période | ||
---|---|---|---|---|
Wenzhou[7],[8] | Chine | depuis |
Galerie
modifierNotes et références
modifier- « Port-Gentil: Mandji y'Orungu », sur mandji.net (consulté le )
- Britannica, Port-Gentil, britannica.com, USA, consulté le 20 juillet 2019.
- Mathilde Debain, « Chronique d'une victoire assurée. Retour sur la campagne présidentielle de 2009 au Gabon », Politique africaine, vol. 3, no 115, , p. 27-46 (lire en ligne, consulté le ).
- « Gabon: l'opposition accuse le pouvoir de cacher le bilan réel des violences », sur ladepeche.fr,
- Britannica, Gabon, britannica.com, USA, consulté le 4 août 2019.
- Nago Seck, « C'était à Port-Gentil », sur Afrisson, (consulté le )
- « http://www.ezhejiang.gov.cn/wenzhou/2021-08/25/c_655866.htm »
- « http://www.ezhejiang.gov.cn/wenzhou/sistercities_2.html »
Bibliographie
modifier- Estelle Bernier-Gonzalez, Le paludisme à Port-Gentil, Gabon, Université d'Aix-Marseille 2, , thèse d'exercice de médecine générale.
- Jules Djeki, L'évolution récente de Port-Gentil (Gabon), Université de Montpellier 3, , thèse de 3e cycle de géographie de l'aménagement.
- Siméon Djembi-Koumba, Gestion de l'environnement, des risques et problèmes d'aménagement urbain de Port-Gentil au Gabon, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, , 336 p., thèse de doctorat de géographie tropicale.
- Sylvie Le Bomin et Florence Bikoma, Musiques myéné : de Port-Gentil à Lambaréné, Gabon, Saint-Maur-des Fossés, Sépia, , 127 p., + 1 CD-ROM (ISBN 2842801008).
- Michel Mbadinga, État, entreprises et développement au Gabon : contribution à une étude géographique, Université de Montpellier III, (lire en ligne) — Thèse de 3e cycle en téléchargement PDF.
- Michel Mbadinga, « Elf et Port-Gentil », Netcom - Networks and Communication studies, vol. 14, nos 3-4, , p. 267-282 (lire en ligne).