Anne Pierre Coustard de Massi
Anne Pierre Coustard de Massi[1], né le à Léogane (colonie française de Saint-Domingue)[2] et mort le à Paris, est un homme politique français, député de Loire-Inférieure à la Législative et à la Convention, guillotiné comme girondin.
Anne Pierre Coustard de Massi | |
Coustard de Massi en aérostat en 1784, à Nantes. | |
Fonctions | |
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Député de la Loire-Inférieure | |
– (1 an et 20 jours) |
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Gouvernement | Assemblée législative |
Député à la Convention nationale | |
– (1 an, 2 mois et 2 jours) |
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Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Léogane (Saint-Domingue) |
Date de décès | (à 52 ans) |
Lieu de décès | Paris (République française) |
Nature du décès | Guillotiné |
Nationalité | Française |
Parti politique | Gauche Girondins |
Fratrie | Guy-Pierre de Coustard |
Conjoint | Ursule Marchand |
Enfants | 7 |
Entourage | Guy Coustard de Saint-Lo |
Profession | Militaire |
Distinctions | Chevalier de Saint-Louis |
députés de la Loire-Inférieure | |
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Biographie
modifierOrigines coloniales et débuts en France
modifierAnne Pierre Coustard de Massi est un créole de Saint-Domingue, issu d'une famille d'origine flibustière[3]. Ondoyé peu après sa naissance le et nommé le [4] à Sainte-Rose de Léogane, il est le fils de Pierre Coustard, officier des milices[5] (1698-1749), et d'Agathe Duvivier (1707-1742). Il est aussi le frère de Guy-Pierre de Coustard, maréchal de camp et gouverneur par intérim de la colonie de Saint-Domingue, et le parent[6] du général de division Guy Coustard, dit de Saint-Lo, également originaire de Saint-Domingue.
Il entreprend une carrière militaire et vient en France où il est d'abord gendarme de la garde du roi puis officier des mousquetaires du roi[7].
À Nantes, avant la Révolution
modifierEn 1764, il est affecté à Nantes[8] comme mousquetaire[9].
Le , il épouse à la chapelle du Sanitat (paroisse Saint-Nicolas)[10], Ursule Marchand[11], dont il aura au moins 7 enfants[12].
Il devient "lieutenant des maréchaux de France" entre et [13]. Il est fait "chevalier de l'ordre royal militaire de St Louis" entre et [14]
Il se consacre un peu à l'écriture et on conserve de lui un poème, L'Éventail (1768), et une pièce satirique, La Foire Saint-Ovide (1778)[15].
- Un des premiers aérostiers
Le , il participe avec un professeur du collège des Oratoriens, le père Mouchet, à une ascension en montgolfière, moins d'un an après la première effectuée le par Pilâtre de Rozier. L'appareil appelé Suffren part de l'hospice des Enfants trouvés à Nantes et atterrit au bout d'une heure à Gesté (à une quarantaine de kilomètres au sud-est, vers Beaupréau)[16].
La Révolution
modifierLe , il est à la tête d'une centaine de patriotes qui demandent la reddition du château royal, que le gouverneur accorde sans combat. La Commune s'organise alors en corps de volontaires sous les ordres de Coustard[17].
Pierre Coustard est ensuite nommé colonel de la garde nationale et est un des membres influents de la section nantaise de la société des Amis de la Constitution, dite "club des Capucins".[réf. souhaitée]
En 1790, il fait partie du directoire du département et préside la première séance de cette assemblée.
Député à l'Assemblée législative
modifierLa France devient une monarchie constitutionnelle en application de la constitution du 3 septembre 1791. Le même mois, Anne Pierre Coustard est élu député du département de la Loire-Inférieure, le premier sur huit, à l'Assemblée nationale législative[18].
En février 1792, il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[19].
Député à la Convention
modifierEn septembre 1792, Anne Pierre Coustard est réélu député de la Loire-Inférieure, le huitième et dernier, à la Convention nationale[20].
Il siège sur les bancs de la Gironde. Lors du procès de Louis XVI, il vote la réclusion et le bannissement à la paix et se prononce en faveur de l'appel au peuple et du sursis à l'exécution de la peine[21]. En avril 1793, il vote en faveur de la mise en accusation de Jean-Paul Marat[22]. À la fin du même mois, il est envoyé en mission dans le département de la Loire-Inférieure[23]. Il est donc absent lors du scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze, et lors des journées du 31 mai et du 2 juin[24].
Rappelé au sein de la Convention le jour de l'insurrection[25], il choisit de rester à Nantes devant le danger que représentent les rebelles vendéens[26]. En juillet, ainsi que les administrateurs du département et que le général Beysser, Coustard est décrété hors-la-loi[27]. Il est arrêté en brumaire an II (fin octobre 1793) à Nantes par les représentants en mission Jean-Baptiste Carrier, Pierre Francastel et Albert Ruelle[28], transféré à Paris devant le tribunal révolutionnaire et exécuté le 16 brumaire (le 6 novembre).
Hommages
modifier- À Nantes : rue Coustard, en contrebas du pont de la Rotonde[29]
Sources
modifier- « Anne Pierre Coustard de Massi », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Liens externes
modifier- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative au spectacle :
- Site Cosmovisions
Notes et références
modifier- L'orthographe "Massy" apparaît dans certaines sources, notamment dans certains actes d'enregistrement, mais elle est erronée.
- ANOM. État civil en ligne, Saint-Domingue, Léogane, Année 1742, vue 14/17
- Descendant de Guy Couttard, flibustier, capitaine des milices au Petit Goâve, conseiller au Conseil souverain de Saint-Domingue. Le présent Pierre Costard de Massi a été anobli à titre personnel comme Maréchal des camps et armées du Roi, mais sa famille était sans noblesse quoique certains de ses membres aient pu prétendre, qui furent déboutés par Chérin en 1777 [ANOM. IREL. Personnel colonial ancien. Lettre C. "Coustard, Guy Pierre, né en 1724, lieutenant de roi au Port au Prince, commandant de la partie du Sud, puis de la partie de l'Ouest de Saint-Domingue, maréchal de camp 1778". Vue 596 et suivantes].
- Parrain ; Guy Pierre Coustard, frère ; marraine : Marianne Godefroy, épouse Bourgogne.
- L'acte de mariage d'Anne Pierre indique que son père était "capitaine de cavalerie", soit de cavalerie milice.
- Il est le cousin germain de Pierre Guy Coustard, père du général de division Guy Coustard (1752-1825), dit de Saint Lo.
- Dans la compagnie des mousquetaires dits noirs, une des deux compagnies de mousquetaires du roi.
- Son acte de mariage indique qu'il est "domicilié ordinairement en la paroisse Sainte-Marguerite de Paris et demeurant actuellement depuis quatre ans dans cette ville".
- Cf. acte de baptême 1775
- Acte de mariage de Pierre Coustard : Registres paroissiaux de Nantes, Saint-Nicolas, vue 310. Il est enregistré comme "Pierre Coutard", conformément à l'orthographe du nom de ses ascendants à Saint-Domingue. Il est désigné comme "mousquetaire du Roy". Témoins du mariage : pour l'époux, "Augustin de Luynes, seigneur de la Bouffetière" et "Jean-Baptiste Breton de la Coupe, ancien lieutenant d'infanterie" ; pour l'épouse : "noble homme Pierre Marchand oncle et Américain Philippe Marchand de la Plaine gendarme du Roy". Parmi les autres signataires, on relève : "Agathe Coustard", "Catherine Coustard", "Thérèse O'Shiell".
- Âgée de 20 ans (ou un peu plus : lecture difficile), fille de Louis Antoine Marchand et de Marie Germain, famille de Léogane aussi.
- Registres paroissiaux de Nantes :
- Pierre François Bonaventure, né le 4 février 1770, décédé le 12 (Saint-Clément, vues 5 et 7).
- Ursule Agathe Claire, née le 10 mars 1771, décédée le 17 janvier 1773 (Saint-Clément, vues 10 et 3-4). Parrain : chevalier Antoine Rousseau des Fontenelles ; marraine : Agathe Coustard, tante.
- Victoire Marie, née le 21 avril 1773 (St-Clément, vue 18).
- Anne Pierre Louis, né le 6 octobre 1775 (St-Clément, vue 57). Parrain : Pierre Jacques Coustard, capitaine de cavalerie, régiment Royal Lorraine, cousin ; marraine : Louise Sophie Coustard, cousine. Pierre Coustard est qualifié comme "écuyer... ancien mousquetaire du roi, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France".
- Ursule Zénobie, née le 10 août 1778 (St-Clément, vue 42). Parrain : "écuyer François Joseph de Robineau, ancien mousquetaire de la garde du roi" ; marraine : Françoise Marchand, tante.
- Claire, née le 16 mars 1780 (St-Clément, vue 16). Parrain : "Jacques Porthays, écuyer, conseiller rapporteur du point d'honneur" ; marraine : Victoire Coustard, sœur.
- Anne Louise "Clémentine", née le 17 juillet 1782 (Nantes paroisse St-Clément, vue 36). parrain : Ecuyer Louis Drouin, juge en chef du consulat de cette ville et négociant; marraine : Dame Anne Laurence Duvivier, épouse de Messire Guy Pierre Coustard, colonel d'infanterie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, et commandant en second de l' Ile de Saint-Domingue, tante au paternel par alliance de l'enfant
- Cf. actes de baptême et de décès d'Ursule
- Cf. actes de baptême 1775 et 1778.
- Assemblée nationale.
- Jean-Charles Cozic et Daniel Garnier, Histoire de la presse à Nantes, tome 1 : 1757-1876, Editions L'Atalante, Nantes, 2008, p. 43-44.
- Les Débuts de la Révolution à Nantes - 1788-1790, Nantes, Archives municipales de Nantes, (ISBN 978-2-901598-08-4)
- Laurent, Émile (1819-1897) et Mavidal, Jérôme (1825-1896), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1890-1897 (consulté le )
- Laurent, Émile (1819-1897) et Mavidal, Jérôme (1825-1896), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1890-1897 (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923) et Lataste, Lodoïs (1842-1923), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
- Froullé, Jacques-François (≈1734-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » , sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923) et Lataste, Lodoïs (1842-1923), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
- Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 3 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1889-1951 (consulté le )
- Ducom, André Jean (1861-1923) et Lataste, Lodoïs (1842-1923), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1897-1913 (consulté le )
- Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 4 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1889-1951 (consulté le )
- Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 4 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1889-1951 (consulté le )
- Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 5 » , sur www.gallica.bnf.fr, 1889-1951 (consulté le )
- Jean-Baptiste Carrier, Albert Ruelle et Marie Pierre Adrien Francastel, « Lettre des représentants Carrier, Ruelle et Francastel, en mission près l’armée de l’Ouest relative à l’arrestation de l’ex-député Constant, lors de la séance du 11 brumaire an II (1er novembre 1793) », Archives Parlementaires de la Révolution Française, vol. 78, no 1, , p. 118–119 (lire en ligne, consulté le )
- Plan : Rue Coustard. La plaque de rue indique : "Rue Coustard 1734-1793" ; s'il s'agit de lui, il y a une incorrection sur la date de naissance !