Pierre à glissade
Une pierre à glissade, appelée aussi roche à glissade ou glissoire, est une pierre d'origine naturelle ou mégalithique faisant l'objet d'une croyance de fécondité, et d'une pratique litholatrique consistant pour les jeunes femmes à glisser afin de prévenir la stérilité ou de faciliter les accouchements.
Caractéristiques
modifierPour être propre à son usage, une pierre à glissade est une roche, parfois mais non toujours ornée de cupules, ayant une inclinaison et une taille suffisantes : menhir, pilier de dolmen, bloc rocheux, etc. Traditionnellement, une telle pierre est utilisée pour un rituel de fécondité censé guérir de la stérilité ou faciliter les accouchements. Pour réaliser ce rite en relation avec l'amour, une femme doit glisser tout du long — souvent les fesses nues, la peau étant en contact avec la pierre[1]. La fréquence de cette pratique a pu donner à certaines pierres un poli[2].
Dans un but voisin, d'autres pierres sont dotées du pouvoir de favoriser le mariage dans l'année[2].
Ces roches peuvent être désignées de plusieurs façons, comme en français : pierre glissoire, pierre à glisser, pierre écriante (en Ille-et-Vilaine, le patois écrier signifie glisser), pierre à érusser, etc[2].
Exemples
modifierFrance
modifierParmi les exemples de pierres à glissade en France :
- Bretagne :
- Limousin :
- Picardie :
- Provence-Alpes-Côte-d'Azur :
- Alpes-de-Haute-Provence :
- Meule de Saint-Ours, Saint-Ours, Val-d'Oronaye
- Pierre des épouses, Fours-Saint-Laurent, Uvernet-Fours
- Hautes-Alpes :
- Var :
- Pèiro de l'Escourencho, Bauduen
- Pierre Glissante, Hyères
- Alpes-de-Haute-Provence :
Italie
modifierVallée d'Aoste
modifierDes pierres à glissade remontant à l'Âge du bronze sont présentes à différents endroits en Vallée d'Aoste, à savoir :
- à Machaby, Arnad
- à Ussel, Châtillon
- au géosite archéologique de Bard
- à Châtillonet, Challand-Saint-Anselme, près de la chapelle Sainte-Anne
- à Pontey
Mélanésie
modifierEn horticulture mélanésienne, chaque lignage utilise (déterre/enterre, lors de rituels avec formules/paroles secrètes) des pierres sacrées, qui marquent et sont la présence matérielle de la divinité de la forêt, comme source de vie et de multiplication de la vie. Ces objets sont supposés dotés d'une efficacité réelle, et/ou d'un pouvoir symbolique et imaginaire.
Références
modifier- B. Reber, « Les Gravures pédiformes sur les monuments préhistoriques et les Pierres à glissades », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 9, no 7, , p. 470-478
- Paul Sébillot, Le Folklore de France. La Terre, éditions des Régionalisme, , p. 133-136
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Glissade », Mégalithes du monde