Piagnoni (mouvement de Savonarole)

mouvement des partisans de Jérôme Savonarole

Les Piagnoni sont un groupe de chrétiens qui suivent, à Florence, à la fin du XVe siècle, les enseignements de Jérôme Savonarole[1],[2]. Le nom « Piagnoni » (qui signifie pleureurs) leur est donné parce qu'ils pleurent leurs péchés et les péchés du monde[3].

Prédication de Savonarole

Croyances

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Les Piagnoni sont des disciples de Savonarole et suivent ses enseignements : le clergé doit s'en tenir à ses fonctions sacramentelles et laisser le travail caritatif aux laïcs.

Savonarole prêche également contre un « clergé laxiste et corrompu », appelle à une république théocratique et à une réforme religieuse[4].

Les Piagnoni s'opposent aussi aux objets profanes, considérés comme « pécheurs » par Savonarole, tels que les cosmétiques, l'art profane et les instruments de musique, qu'ils brûlent en 1497[5].

Histoire

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Alors que Savonarole est encore en vie, les Piagnoni soutiennent les campagnes de Savonarole contre les relations sexuelles illicites, le jeu et le blasphème. Savonarole organise également des groupes de fidèles qui persuadent les fidèles de jeter au bûcher les objets profanes[6].

Les Piagnoni survivent dans la clandestinité après l'installation des Médicis à Florence, mais ils abandonnent progressivement leurs objectifs[7].

Les Piagnoni sont aussi liés à la présence des idées de la Réforme à Florence et rallient, dès 1520, les vues de Martin Luther[8] contre le pape et le clergé, mais se trouvent plus tard en désaccord avec sa théologie[9].

Si certains Piagnoni se convertissent au protestantisme, d'autres Piagnoni écrivent contre les vues de Luther[10]. Philippe Neri est un adepte fervent des enseignements de Jérôme Savonarole et devient plus tard une figure influente de la Contre-Réforme[11],[12].

La Piagnona

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La « piagnona », avant 1464

Le Musée national San Marco expose une cloche, attribuée à Verrocchio, appelée, par les Florentins, « La Piagnona », dont le nom vient des Piagnoni qui se plaignaient constamment des usages considérés comme peu orthodoxes des Florentins.

La Piagnona était la cloche de l'église d'où Savonarole appelait à ses prêches. Elle sonna dans la nuit du 8 avril 1498 pour appeler à l’aide les Florentins contre l'attaque des partisans des Médicis. Savonarole est capturé et brûlé vif, place de la Signoria, le 23 mai 1498. À partir de cette date, la "Piagnona" est démontée[13].

Notes et références

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  1. (en) Manfredo Tafuri, Interpreting the Renaissance: Princes, Cities, Architects, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-11158-3, lire en ligne)
  2. (en) Paul Strathern, Death in Florence: the Medici, Savonarola and the Battle for the Soul of the Renaissance City, Random House, (ISBN 978-1-4464-7761-8, lire en ligne)
  3. (en) Margaret L. King, The Renaissance in Europe, Laurence King Publishing, (ISBN 978-1-85669-374-5, lire en ligne)
  4. (en) Nicholas Terpstra, Abandoned Children of the Italian Renaissance: Orphan Care in Florence and Bologna, JHU Press, (ISBN 978-0-8018-8184-8, lire en ligne)
  5. (en) Kenneth Bartlett, Florence in the Age of the Medici and Savonarola, 1464–1498: A Short History with Documents, Hackett Publishing, (ISBN 978-1-62466-683-4, lire en ligne)
  6. (en) « Italy - Savonarola | Britannica », www.britannica.com (consulté le )
  7. (en) Patrick Paul Macey et Associate Professor of Musicology Eastman School of Music Patrick Macey, Bonfire Songs: Savonarola's Musical Legacy, Clarendon Press, (ISBN 978-0-19-816669-6, lire en ligne)
  8. (en) Alberto Melloni, Martin Luther: A Christian between Reforms and Modernity (1517-2017), Walter de Gruyter GmbH & Co KG, (ISBN 978-3-11-049823-3, lire en ligne)
  9. (en) Tamar Herzig, Savonarola's Women: Visions and Reform in Renaissance Italy, University of Chicago Press, (ISBN 978-0-226-32915-4, lire en ligne)
  10. (en) Moreana, Association Amici Thomae Mori., (lire en ligne)
  11. « Imitations of Christ: Ignatius of Loyola, Philip Neri and the influence of the Devotio Moderna - University of Wales », repository.uwtsd.ac.uk/ : « Neri’s ideas evolved in response to his environment and influential individuals. In Florence, his family had revered Savonarola with his fiery condemnation of ecclesiastical abuses, and Neri kept a portrait of the outspoken Dominican on which he had drawn a halo. »
  12. « St. Philip Neri », stlucycommunity.com/
  13. TuscanyAll.com, « Musée Saint-Marc - Florence: Nos Offres », sur www.italy-museum.com (consulté le )