La piété populaire est l'expression visible de la ferveur des fidèles d'une religion. Elle repose à la fois sur la liturgie habituelle et sur des traditions et des rites parfois locaux, voire folkloriques.

Sur le plan théologique, en particulier dans le catholicisme, ce type de piété se définit comme une manifestation de la religiosité plutôt que de la religion proprement dite, dans la mesure où elle n'est pas directement inspirée par la Bible ni par le dépôt de la foi. Tolérée par l'Église catholique, souvent encouragée, elle est distincte de la superstition et de l'hérésie. Que son image soit celle, ambiguë, de « la foi des simples », ou celle, plus positive, d'« une chance pour l'évangélisation », elle revêt diverses formes telles que la récitation du rosaire, la participation à des pèlerinages ou à des processions, le culte des reliques, la croyance en des révélations privées, la confiance envers des médailles miraculeuses, les prières à un saint protecteur ou à un ange gardien.

Présentation

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Histoire

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Vatican II

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Le concile Vatican II, dans la section 13 de la constitution Sacrosanctum Concilium sur la liturgie (décembre 1963)[1] et la section 67 de la constitution dogmatique Lumen gentium sur l'Église (novembre 1964)[2], définit les Exercices de piété du peuple chrétien (en latin : Pia populi christiani exercitia) comme des formes de culte : pèlerinages, processions, dévotions et autres témoignages. Contrairement à la messe et à la liturgie des Heures, ils n'appartiennent pas à la liturgie catholique, mais l'Église recommande aux fidèles d'y participer, car ces exercices servent à l'approfondissement et à la consolidation de la foi, et aident à mener une vie chrétienne.

Le Directoire sur la piété populaire et la liturgie

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Le Directoire sur la piété populaire et la liturgie a été publié par le Vatican le 9 avril 2002.

Notes et références

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  1. « 13. Les « pieux exercices » du peuple chrétien, du moment qu’ils sont conformes aux lois et aux normes de l’Église, sont fort recommandés, surtout lorsqu’ils se font sur l’ordre du Siège apostolique. Les « exercices sacrés » des Églises particulières jouissent aussi d’une dignité spéciale lorsqu’ils sont célébrés sur recommandation des évêques, selon les coutumes ou les livres légitimement approuvés. Mais les exercices en question doivent être réglés en tenant compte des temps liturgiques et de façon à s’harmoniser avec la liturgie, à en découler d’une certaine manière, et à y introduire le peuple parce que, de sa nature, elle leur est de loin supérieure. »
  2. « 67. L’esprit de la prédication et du culte de la Sainte Vierge. Cette doctrine catholique, le saint Concile l’enseigne formellement. Il invite en même temps les fils de l’Église à apporter un concours généreux au culte, surtout liturgique, envers la bienheureuse Vierge, à faire grand cas des pratiques et exercices de piété envers elle, que le magistère a recommandés au cours des siècles et à conserver religieusement toutes les règles portées dans le passé au sujet du culte des images du Christ, de la bienheureuse Vierge et des saints [192]. Il exhorte vivement les théologiens et ceux qui portent la Parole de Dieu à s’abstenir avec le plus grand soin, quand la dignité unique de la Mère de Dieu est en cause, à la fois de tout excès contraire à la vérité et non moins d’une étroitesse injustifiée [193]. L’application à la Sainte Écriture, aux écrits des Pères et des docteurs, à l’étude des liturgies de l’Église, sous la conduite du magistère, doit leur faire mettre dans une juste lumière le rôle et les privilèges de la bienheureuse Vierge, lesquels sont toujours orientés vers le Christ, source de toute vérité, sainteté et piété. Qu’ils se gardent avec le plus grand soin de toute parole ou de tout geste susceptibles d’induire en erreur (sur la véritable doctrine de l’Église) soit nos frères séparés, soit toute autre personne. Que les fidèles se souviennent en outre qu’une véritable dévotion ne consiste nullement dans un mouvement stérile et éphémère de la sensibilité, pas plus que dans une vaine crédulité ; la vraie dévotion procède de la vraie foi, qui nous conduit à reconnaître la dignité éminente de la Mère de Dieu, et nous pousse à aimer cette Mère d’un amour filial, et à poursuivre l’imitation de ses vertus. »

Bibliographie

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Ouvrages

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  • Nicolas Balzamo, Les Êtres artificiels, Paris, éditions du Cerf, 2021, 236 p.
  • Jakob Baumgartner (éd.), Wiederentdeckung der Volksreligiosität, Pustet Verlag, Regensburg, 1979 ISBN (ISBN 978-3-7917-0581-1)
  • Albrecht Brukardt (dir.), L'Économie des dévotions. Commerce, croyances et objets de piété à l'époque moderne, Presses universitaires de Rennes, 2018
  • Gilles Drouin (dir.), Liturgie de pèlerinage et piété populaire, Salvator, 2018
  • Maximilien de La Martinière, La Piété populaire, une chance pour l’évangélisation, Médiaspaul, 2019
  • Jean-Michel Leniaud, La Révolution des signes : l'art à l'église, 1830-1930, Éditions du Cerf, , 428 p. (ISBN 978-2-204-08184-9)
  • Juan Carlos Scannone, sj, La Théologie du peuple. Racines théologiques du pape François, Namur /Paris, Lessius, 2017, 272 p.
  • Ralph Weimann (éd.), Volksfrömmigkeit : alter Zopf oder verkannte Chance? Fe-Medienverlag, Kißlegg, 2023 (ISBN 978-3-86357-391-1)

Articles et documents en ligne

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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