Philippe Christophe de Lamotte-Guéry

Philippe, baron Christophe de Lamotte-Guéry - Nancy - † - Versailles) était un militaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

Philippe Christophe
de Lamotte-Guéry
Philippe Christophe de Lamotte-Guéry

Naissance
Nancy
Décès (à 79 ans)
Versailles
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Gendarmerie
Grade Maréchal-de-camp
Années de service 17921830
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Distinctions Baron de l'Empire
Commandant de la Légion d'honneur
Famille Frère aîné de :
- Nicolas-François Christophe (1770-1839),
- Jean-François Christophe (1772-1827)

Biographie

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Depuis le jusqu'au , Philippe Christophe servit comme aide de camp à l'armée du Rhin. Lieutenant au 9e régiment de hussards (plus tard 8e) le 9 janvier suivant, il devint capitaine et chef d'escadron le 8 juillet de la même année et le 18 floréal an II. Il lit à la même armée les campagnes de l'an II à l'an V.

Le 2 floréal an V, au second passage du Rhin, il exécuta, à la tête de 200 hussards, une brillante charge contre les cuirassiers autrichiens d'Anspach, s'empara d'une colonne d'équipages, de plusieurs chevaux de main, et des bagages du général Klinglin [1].

Passé au 12e régiment de cavalerie le 12 fructidor an VII, il suivit son corps aux armées du Danube et du Rhin, de l'an VII à l'an IX. Il se fit remarquer dans les journées des 10 et 11 frimaire an IX et, le 12 frimaire, à la bataille de Hohenlinden : il parvint, pendant le fort de l'action, à dégager un régiment de chasseurs poursuivi par la cavalerie ennemie, et enveloppa un régiment de dragons autrichiens, dont 150 furent tués ou pris.

Après la paix de Lunéville, le 12e régiment de cavalerie, devenu 12e de cuirassiers, tint garnison à Metz. C'est dans cette ville que le commandant Christophe reçut, sous la date du 6 frimaire an XII, le brevet de major, et celui de membre de la Légion d'honneur le 4 germinal suivant.

Il fit avec ce grade les guerres d'Autriche (an XIV), de Prusse (1806) et de Pologne (1807) à la Grande Armée.

Appelé à l'armée d'Espagne, et nommé colonel en second le , il commandait la cavalerie d'avant-garde de l'armée lorsqu'il fut fait prisonnier de guerre à Bailén par les insurgés espagnols, et conduit sur le ponton la Vieille-Castille, stationné dans la rade de Cadix.

C'est à lui que les prisonniers français durent leur évasion de cette prison flottante, entreprise qu'il dirigea avec autant de courage que d'habileté. La prise de Matagorda vint lui en fournir l'occasion. Par suite de l'occupation de ce fort, les avant-postes et les batteries françaises se rapprochèrent de Cadix, et purent au besoin porter secours aux pontons qui parviendraient à s'échapper. Un vent sud-ouest, qui s'éleva dans la journée du , était le signal qu'attendaient les captifs. Aussitôt la nuit venue, ils surprirent leurs gardiens, les désarmèrent, et les mirent à fond de cale ; coupant ensuite les câbles qui retenaient le bâtiment, ils se laissèrent aller à la dérive, après avoir fait des voiles avec leurs hamacs. Dès que les vaisseaux anglais et espagnols se furent aperçus du mouvement du ponton la Vieille-Castille, ils firent pleuvoir sur lui une grêle de bombes et de boulets ; plusieurs Français reçurent la mort au moment de recouvrer la liberté. En butte pendant toute la nuit du 15 au 16 au feu de l'ennemi et au caprice des flots, le ponton vint enfin s'échouer, dans la matinée du 16, sous les batteries françaises. L'opération du sauvetage dura sept heures, sous un feu d'artillerie des plus meurtriers; généraux, officiers et soldats, tous rivalisèrent de zèle, d'ardeur et de courage pour sauver ces nobles débris échappés à la plus dure captivité.

C'est à la suite de cette affaire qu'il passa colonel du 5e régiment de cuirassiers. Il fit à la tête de ce corps les campagnes de Russie (1812), de Saxe (1813) et de France (1814).

L'Empereur, qui l'avait nommé officier de la Légion d'honneur le , lui conféra, le , le titre de baron de l'Empire, et l'autorisa à ajouter à son nom celui de la Motte-Guéry[2]. (il se fit confirmer dans ce titre, par lettres patentes de Louis XVIII, du ).

Désigné sous la première Restauration (), pour prendre le commandement du régiment des cuirassiers du roi (1er), il reçut la croix de Saint-Louis le 27 juin, et fut promu, le 29 juillet, commandant de la Légion d'honneur.

Le , le gouvernement lui confia le commandement de la 23e légion de gendarmerie (Metz), d'où il passa, le , à celui de la 11e (Limoges), et enfin au commandement de la gendarmerie de la ville de Paris. Il était à la tête de la 3e légion (Rouen) depuis le , lorsque, le , il cessa de faire partie du cadre d'activité de l'armée, et fut admis à la retraite avec le grade honorifique de maréchal-de-camp.

Il résida dès lors à Versailles (Seine-et-Oise) où il mourut le .

Décorations

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Vie familiale

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Fils aîné de Nicolas-Denis Christophe ( ✝ vers le - Nancy), avocat à la Cour, conseiller et échevin de Nancy, lieutenant général de police en survivance des ville et faubourgs de Nancy et de Thérèse Marie Biot de Lambinet ( - Bulgnéville (Vosges) ✝ - Nancy), Philippe épousa, le 10 pluviôse an III, Louise Félicité Anne de Monfrabeuf[3] ( - Thénorgues (Ardennes) ✝ - Rouen), fille de Louis de Monfrabeuf, dont il eut:

Veuf, Philippe épousa, le à Versailles, Marie Geneviève Delahaye (née le à Nanterre) : mariage sans postérité.

Il se trouvait donc être le beau-frère du général Antoine Giraud, époux de Louise-Charlotte-Alexis de Monfrabeuf, la sœur de sa femme.

Il est également cousin de Louis-Emmanuel Regnault de Montgon, commandant dans les armées impériales, gouverneur de Cologne, conseiller général des Ardennes, né à Montgon et ayant vécu à Harricourt (Ardennes). En effet, la mère de Louis Emmanuel est Marie Suzanne Thiboust de Berry des Aulnois, et celle de l'épouse d'Antoine Giraud, est Marie-Francoise Thiboust de Berry des Aulnois. Elles étaient toutes deux sœurs.

Figure Blasonnement
Armes du baron de Lamotte-Guéry et de l'Empire

Coupé, au I, parti d'or au lion contourné de sable et du quartier des Barons militaires de l'Empire ; au II d'azur à la redoute d'or mouvant du canton dextre de la pointe, sommée d'une batterie du même tirant de sable et de gueules sur un cuirassier à cheval aussi d'or venant de senestre et chargeant le sable à la main.[4]

Annexes

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Bibliographie

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  • « Nécrologie : M. le général Christophe », dans les Annales de la littérature et des arts, 7e année, tome 26, Paris : au bureau des Annales de la littérature et des arts, 1827, p. 407-408 [2]
  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 4, Bureau de l'administration, (lire en ligne) ;
  • « Christophe (P.) : Baron de Lamotte-Guéry », dans , Armorial historique et généalogique des familles de Lorraine titrées ou confirmées dans leurs titres…, de Joseph Alcide Georgel, chez l'auteur, 1882, p. 182-183

Notes et références

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  1. Jean Jacques Joseph Klinglin, baron de Hattstatt. Il fut général français, puis à partir de 1795, général autrichien (Strasbourg : 4 juin 1733 / Wiener-Neustadt en Basse-Autriche : 11 janvier 1818). C'est la découverte dans un de ses fourgons de sa correspondance qui dévoila les trahisons du général Pichegru. -- Source ==> Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'alsace : Notice KLINGLIN Jean Jacques Joseph, baron de Hattstatt, par Louis Kammerer, 1993
  2. Son beau-père Louis de Monfrabeuf avait le titre de sieur de La Motte-Guéry.
  3. Ernest Henry, dans sa liste des prisonniers du Mont-Dieu, pendant la Révolution, insérée dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, édition de la Société d'études ardennaises à Sedan, 14e année, 1906-1907, p. 119 [1]
  4. Source : www.labanquedublason2.com

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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