Philibert de Savoie-Gênes

général et prince italien

Philibert de Savoie-Gênes (en italien : Filiberto Lodovico Massimiliano Emanuele Maria di Savoia-Genova), né à Turin, le et mort à Lausanne, le , est un membre de la maison de Savoie, appartenant à la branche de Savoie-Gênes, et un général italien.

Philibert de Savoie-Gênes
Titre de noblesse
Duc de Gênes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 95 ans)
LausanneVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalités
italienne ( - )
suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Lydia d'Arenberg (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Blason

Dans l'entre-deux-guerres il est souvent cité comme duc de Pistoia, titre qu'il a reçu ad personam le [1].

Biographie

modifier

Famille

modifier

Philibert de Savoie-Gênes, né à Turin en 1895, est le second fils de Thomas de Savoie-Gênes et d'Élisabeth de Bavière. Son père est le petit-fils de Charles-Albert de Sardaigne et du roi Jean Ier de Saxe. Sa mère est une petite-fille de Louis Ier de Bavière et arrière-petite-fille de Charles IV d'Espagne et de François Ier des Deux-Siciles[2].

Le couple a cinq autres enfants : Ferdinand (1884-1963), Marie Bonne de Savoie-Gênes (1896-1971), Adalbert de Savoie-Gênes (1898-1982), Marie-Adélaïde (1904-1979) et Eugène de Savoie-Gênes (1906-1996). Le , le roi Victor-Emmanuel III lui confère le titre de duc de Pistoia[3].

Carrière militaire

modifier

Il participe à la Première Guerre mondiale dans le 1er régiment "Nizza Cavalleria" et participe à quelques combats à Monfalcone et sur l'Isonzo. Le , avec un escadron de son régiment, il est parmi les premiers à entrer dans la ville de Trente[4].

Après la guerre, il s'installe à Bolzano dans le but d'augmenter le sentiment d'unité nationale au sein de la population[5]. Le il épouse à Turin Lydia d'Arenberg (it) (1905-1977), la fille d'Engelbert-Marie d'Arenberg et d'Hedwige de Ligne[6]. Le couple n'a pas d'enfants. Par la suite, sa carrière militaire a lieu entre l'Italie et l'Éthiopie[7]:

Sa division est la première à hisser le drapeau italien sur la Amba Aradam[8], opération qui lui vaut une médaille d'argent de la valeur militaire et le titre de chevalier de l'ordre militaire de Savoie.

Durant la période du fascisme, l'OVRA constitue un dossier, plus ou moins fondé, concernant sa prétendue homosexualité.

Des couronnes potentielles

modifier

En 1941, lorsque Ante Pavelić offre à la maison de Savoie la couronne du nouvel État indépendant de Croatie, le roi Victor-Emmanuel III regarde qui dans les branches de Savoie-Aoste et Savoie-Gênes pourrait devenir le nouveau roi de Croatie.

Après que Victor-Emmanuel III a écarté Amédée de Savoie-Aoste (prisonnier des britanniques en Afrique), Victor-Emmanuel de Savoie-Aoste (personne âgée, célibataire et sans enfants) et Ferdinand de Savoie-Gênes (âgé et sans enfants), Galeazzo Ciano note dans son journal : "Dans les conditions actuelles, tout ce qui reste est de choisir entre le duc de Spolète et le duc de Pistoia. Le roi est en faveur du premier candidat pour des raisons de prouesses physiques et même, jusqu'à un certain point, de capacité intellectuelle"[9]. Finalement, la couronne est confiée au duc de Spolète.

Après l'invasion de la France en 1940 et l'occupation de Nice en 1942, le gouvernement italien pense à la reconstitution de l'ancien comté de Nice, sur lequel aurait dû régner Philibert. Le projet, cependant, n'a aucun résultat[10].

Dernières années et mort

modifier

À la suite de la naissance de la République italienne en 1946, Philibert et Lydia d'Arenberg s'installent à Lausanne, en Suisse, dans une propriété de Lydia. Après quelques années, cependant, ils se séparent. De retour en Italie, Philibert vit trente ans à l'Hôtel Ligure, place Carlo-Felice à Turin avec son jeune frère Adalbert, duc de Bergame[11]. En 1963, après la mort de son frère aîné Ferdinand, mort sans héritiers, Philibert prend le titre de 4e duc de Gênes[12].

En 1981, à la suite de la fermeture de l'hôtel dans lequel il réside, il s'installe à l'Hôtel Concorde, via Lagrange, et retourne ensuite à Lausanne où il s'installe dans la maison que lui a léguée sa femme, Lydia, morte en 1977. Il est mort en 1990 et est enterré dans la crypte royale de la basilique de Superga, sur les collines de Turin[13]. N'ayant pas eu d'enfant, c'est son frère cadet Eugène qui lui succède comme duc de Gênes.

Publications

modifier

Philibert de Savoie-Gênes est l'auteur de deux livres :

  • La première division des Chemises Noires "" - "Implacable", Milano, Bompiani, 1938[14].
  • Notre guerre. Discours prononcé par son altesse royale la Filiberto de Savoie-Gênes, duc de Pistoia, Turin, Montrucchio, 1940[15].

Honneurs

modifier

Philibert de Savoie-Gênes a reçu les ordres suivants[1] :

Ascendance

modifier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Charles-Albert (roi de Sardaigne)
 
 
 
 
 
 
 
4. Ferdinand de Savoie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9. Marie-Thérèse de Habsbourg-Toscane (1801-1855)
 
 
 
 
 
 
 
2. Thomas de Savoie-Gênes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Jean Ier (roi de Saxe)
 
 
 
 
 
 
 
5. Élisabeth de Saxe (1830-1912)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Amélie de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
1. Philibert de Savoie-Gênes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
12. Louis Ier (roi de Bavière)
 
 
 
 
 
 
 
6. Adalbert de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13. Thérèse de Saxe-Hildburghausen
 
 
 
 
 
 
 
3. Élisabeth de Bavière (1863-1924)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. François de Paule de Bourbon (1794-1865)
 
 
 
 
 
 
 
7. Amélie d'Espagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15. Louise-Charlotte de Bourbon-Siciles
 
 
 
 
 
 

Références

modifier
  1. a et b Énache 1999, p. 208.
  2. « Person Page », sur thepeerage.com (consulté le ).
  3. « SAVOIA », sur sardimpex.com (consulté le ).
  4. (en) « SITO IN MANUTENZIONE », sur vivailre.it via Internet Archive (consulté le ).
  5. (it) « Regio Esercito - MVSN - I Comandanti della Campagna d'Etiopia », sur regioesercito.it (consulté le ).
  6. « Person Page », sur thepeerage.com (consulté le ).
  7. (en) « Biography of General Emanuele Filiberto Pistoia (1895 – 1990), Italy », sur generals.dk (consulté le ).
  8. https://archive.wikiwix.com/cache/20180205075647/http://www.italica-virtus.it/iv06/esercito_battaglieAOI04.htm.
  9. Vignoli p. 46.
  10. Vignoli p. 170.
  11. (it) « Pagina Torino - News e approfondimenti da Torino e provincia - Pagina Torino », sur Pagina Torino (consulté le ).
  12. (it) Filiberto Ludovico : di <duca di Pistoia> Savoia, « La nostra guerra : discorso tenuto dall'a. r. Filiberto di Savoia-Genova duca di Pistoia », sur opac.sbn.it, (consulté le )
  13. (en) « Superga », sur royaltyguide.nl (consulté le ).
  14. (it) La prima divisione Camicie Nere "23 marzo" "Implacabile" / Filiberto di Savoia-Genova (présentation en ligne).
  15. (it) La nostra guerra : discorso tenuto dall'a. r. Filiberto di Savoia-Genova duca di Pistoia (présentation en ligne).
  16. (it) Federico Bona, « I Cavalieri dell'Ordine Supremo del Collare o della Santissima Annunziata », sur Blasonario delle Famiglie subalpine, (consulté le ).

Bibliographie

modifier
  • Giulio Vignoli, Il sovrano sconosciuto. Tomislavo II re di Croazia (ISBN 88-425-3583-4)
  • Gigi Speroni, Umberto II. Il dramma segreto dell'ultimo re (ISBN 88-452-1360-9)
  • Lorenzo Benadusi, Il nemico dell'uomo nuovo: l'omosessualità nell'esperimento totalitario fascista (ISBN 88-07-10386-9)
  • Giulio Vignoli, L'Irrédentisme italien de Nice et de Nice, Rome, le Septième Sceau, 2015, p. 47–50.
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).  

Liens externes

modifier