Petit Luxembourg
Le Petit Luxembourg ou hôtel de la Présidence est la résidence du président du Sénat français depuis 1825. Il est contigu au palais du Luxembourg dans le 6e arrondissement de Paris, à l'ouest de ce dernier, rue de Vaugirard.
Destination initiale |
Hôtel particulier de François de Luxembourg, pair de France |
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Destination actuelle | |
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L'actuel hôte du Petit Luxembourg est Gérard Larcher, président du Sénat depuis le .
Histoire
modifierDe l'Ancien régime à l'Empire
modifierCet hôtel particulier fut construit au milieu du XVIe siècle. Il est acquis quelques années plus tard, en 1570, par François de Luxembourg, pair de France qui lui donnera son nom.
En 1612, l'hôtel et les terrains qui l'entourent sont achetés par la régente Marie de Médicis.
Elle fait construire sur la propriété un nouveau palais. Le nom de palais du Luxembourg est resté aux deux bâtiments mais l'ancien hôtel est appelé Petit Luxembourg pour le distinguer du grand palais voisin, alors nommé le Grand Luxembourg et actuel palais du Luxembourg.
En 1627, Marie de Médicis donna l'hôtel au cardinal de Richelieu, alors son protégé. Lors de la journée des Dupes, le , ce dernier parviendra à accéder au roi Louis XIII, malade, par un accès dérobé entre le Petit et le Grand Luxembourg dont Marie de Médicis avait fait verrouiller les portes.
Le Cardinal le légua à son tour en 1639, à sa nièce, Marie de Combalet, duchesse d'Aiguillon. Louis II de Bourbon-Condé en héritera en 1674, puis son fils Henri Jules de Bourbon-Condé.
La veuve de ce dernier, la princesse Palatine Anne de Bavière, fait agrandir et redécorer l'hôtel par Germain Boffrand, entre 1709 et 1716.
L'architecte double alors la superficie de l'hôtel en édifiant une nouvelle aile à l'ouest. On y trouve, entre autres, un vestibule à colonnes qui ouvre sur un escalier monumental (l'actuel escalier Boffrand), orné de miroirs, ce qui est une nouveauté pour l'époque, et à l'étage, l'appartement de parade, richement décoré et constitué d'une succession de salons (les actuels salons Boffrand). En 1729, Louis de Bourbon-Condé y créa l'académie du Petit Luxembourg qui réunissait des savants et des artistes.
Le comte de Provence, frère du roi Louis XVI, et futur Louis XVIII s'installe au Petit Luxembourg avant de fuir en exil. En 1795, il est affecté au Directoire, et quatre des cinq directeurs s'y installent, dont Sieyès, qui y prépare le coup d'État du 18 brumaire, et Lazare Carnot, dont le fils Sadi y naît en 1796. Le surlendemain du coup d'État, le nouveau Premier consul Bonaparte et sa femme Joséphine s'y installent.
C'est au Petit Luxembourg que fut rédigée la Constitution de l'an VIII et que le , les trois consuls se constituèrent en gouvernement. Le Sénat conservateur y siégea de 1800 à 1804 avant de s'installer au Grand Luxembourg voisin.
Résidence du président de la haute assemblée
modifierL'État l'acquiert en 1825 pour en faire la résidence du président de la Chambre des pairs et hors épisodes révolutionnaires ou de guerre, il est resté depuis la résidence du président de la Haute assemblée. Aujourd'hui, l'aile droite – aussi nommée l'hôtel de la Présidence – est la résidence officielle du président du Sénat : s'y trouvent son bureau, ceux de ses collaborateurs, des salons officiels et les appartements privés du président.
On y trouve une chapelle consacrée, dite de Marie de Médicis, richement décorée.
L'aile gauche, dit salons de Boffrand, abrite des salles de restaurant et des salons, qui servent pour les réceptions et les colloques organisés par le président mais aussi par d'autres sénateurs. Les personnalités étrangères invitées par le président du Sénat sont généralement accueillies au Petit Luxembourg. Les appartements privés sont situés à l'étage.
En 1940, le palais est occupé par l’État-Major de la Luftwaffe-ouest, ses généraux Erhard Milch puis Hugo Sperrle logeant au Petit Luxembourg. Le palais est réaménagé, de même que l'hôtel de la Présidence. Dans ce dernier, il s'agit de travaux de conforts (eau chaude, agrandissement des cuisines, salles de bain au rez-de-chaussée, comptoir de bar, monte-plats électrique, four à pain et terrasse privée en rez-de-jardin). Par ailleurs, l'abri de défense passive construit avant-guerre (1937) dans les jardins de la Présidence est amélioré[1],[2].
En 2006, pour la première fois sous la Ve République, les portes du Petit Luxembourg sont ouvertes à une caméra de télévision. Le président du Sénat, à l'époque Christian Poncelet, avait accordé à une émission de télévision une visite guidée dans les appartements privés.
Il se visite depuis lors des Journées du patrimoine.
Chapelle de la reine
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La statue de Saint-Louis.
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Le plafond de la chapelle.
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L'autel de la chapelle.
La chapelle était auparavant le lieu de la messe, en présence du président du Sénat et de sa famille. Désormais, la chapelle est un lieu vivant d'histoire. C'est l'un des plus beaux lieux du palais. La chapelle de la reine est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [3].
Notes et références
modifier- « Le Sénat de 1940 à 1944 : la Luftwaffe au Palais du Luxembourg », sur senat.fr (consulté le )
- Olivier Faye, « Le Sénat dissimule dans ses caves un buste d’Hitler et un drapeau nazi depuis soixante-quinze ans », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Notice no PA00088653, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
Sources
modifierSur le site du Sénat :
Liens externes
modifierSur le site du Sénat