Paul Koudoussaragne

tirailleur, Compagnon de la Libération

Paul Koudoussaragne, né vers 1920 dans le district de Bimbo en Centrafrique, mort le , est un tirailleur français d'origine centrafricaine.

Paul Koudoussaragne
Photo de la tête d'un homme noir âgé
Paul Koudoussaragne
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Distinctions

Combattant pour la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale, il se distingue pendant la campagne de Syrie et surtout à la bataille de Bir-Hakeim. Il est un des rares Africains à devenir Compagnon de la Libération, et reçoit cette distinction du général de Gaulle lui-même.

Biographie

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Né vers 1920, Paul Koudoussaragne est originaire de Bombadia, dans le district de Bimbo, dans la colonie française de l'Oubangui-Chari, actuelle République centrafricaine[1].

Seconde Guerre mondiale, avec la France libre

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Insigne de son unité, le BM 2.

Six mois après le début de la Seconde Guerre mondiale, Paul Koudoussaragne est incorporé dans l'armée française le à Bangui, comme appelé, dans le Bataillon de tirailleurs de l'Oubangui[1]. Il rallie la France libre le , quelques mois après son engagement[2], en même temps que le reste du territoire et la plupart de ses militaires. Lors de la formation du Bataillon de marche no 2 (« BM2 »), fin 1940, il est nommé dans la 6e compagnie de ce bataillon, en tant que tirailleur de 2e classe[1].

Campagnes de Syrie, d'Égypte, de Cirénaïque, Bir-Hakeim

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Avec son unité le BM 2, il est destiné à lutter au Proche Orient[1]. Le parcours dure plusieurs mois : partie fin 1940 pour Pointe-Noire, sa compagnie prend la voie maritime, coutourne l'Afrique du Sud, et ne parvient en Erythrée qu'en [2]. Il arrive ensuite à Suez puis s'établit en Palestine au camp de Qastina, près de Gaza[1],[2].

Arrivé à pied d’œuvre, Paul Koudoussaragne prend part à la campagne de Syrie contre les forces du régime de Vichy, du au suivant[1], et se fait remarquer une première fois au cours de cette campagne[3]. Il participe ensuite à des opérations de maintien de l'ordre dans la région de l'Euphrate, au mois d'août[1].

Koudoussaragne et son unité arrivent en en Égypte, où l'unité opère la jonction avec la 1re brigade française libre du général Kœnig[2]. Paul Koussoudaragne est alors engagé de à juillet 1942 dans la campagne d'Égypte puis dans celle de Cyrénaïque[1].

Il se distingue tout particulièrement lors de la bataille de Bir-Hakeim : son groupe de combat étant chargé de protéger l'observatoire d'artillerie du capitaine Albert Chavanac, il reçoit le la mission de rapporter des munitions pour éviter la perte de la position tenue[1]. Bien que blessé par balle, il continue son action malgré les tirs ennemis et réussit à rapporter les munitions suffisantes pour conserver cette position[1].

Compagnon de la Libération

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Décoré par de Gaulle, 29 août 1942.

Paul Koudoussaragne est nommé compagnon de la Libération[1],. Selon Marcot, cette importante distinction lui est décernée à la fois pour sa participation à la campagne de Syrie et pour Bir-Hakeim[3]. Pour d'autres auteurs, c'est uniquement son acte de bravoure à Bir-Hakeim qui lui a valu cette distinction[2],[4].

C'est le général de Gaulle en personne qui lui remet la croix de la Libération, le à Beyrouth[1],[5]. Il est un des très rares Africains à en bénéficier[5], et un des trois seuls Centrafricains membres de l'ordre, à l'encontre du souhait du général de Gaulle qui avait demandé une large représentation de l'Afrique noire, « environ deux cents [dossiers] pour l'Afrique française libre »[6].

Stationné au Liban jusqu'en , Paul Koussoudaragne est ensuite en poste à Madagascar jusqu'en , puis de nouveau à Bangui jusqu'en . Il est ensuite envoyé avec son bataillon de marche no 2 vers le front français, en passant par Pointe-Noire et l'Afrique du Nord[1].

Poche de Royan, fin de la guerre

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Toujours avec le BM 2, il débarque en à Sète pour participer à la campagne de France et à la libération du territoire français[1],[2]. Koudoussaragne est engagé avec son unité à partir du sur le front de l'Atlantique, contre la poche de Royan[1],[7].

Il est blessé le par l'explosion d'une mine lors d'une patrouille de nuit devant Royan[1],[7],[8]. Il continue cependant à combattre devant La Rochelle jusqu'à la fin de la guerre, le [1],[8].

Après-guerre

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Le Bataillon de marche n° 2 est dissous le , et ses effectifs retournent en Oubangui-Chari[9]. Ainsi rapatrié à Bangui à la fin de 1945, Paul Koudoussaragne est libéré du service, et devient cultivateur et éleveur dans le quartier Yourama, à Bimbo[1].

Il meurt à Bimbo le et y est enterré[1].

Décorations

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« P. Koudoussaragne » à la lettre K sur la plaque en hommage aux Compagnons, musée de l'Armée, Paris.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, 2010.
  2. a b c d e et f « Les tirailleurs africains, Compagnons de la Libération - Paul Koudoussaragne », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
  3. a et b Marcot 2006, p. 915.
  4. Charles Onana, 1940-1945 : Noirs, Blancs, Beurs : libérateurs de la France, Duboiris, , p. 75.
  5. a et b Marcot 2006, p. 914-915.
  6. Eric T. Jennings, La France libre fut africaine, Paris, Perrin, , 364 p. (ISBN 978-2-262-04739-9, lire en ligne), p. 259-260.
  7. a et b « Libération de la poche de Royan - Des hommes : Paul Koudoussaragne », sur pays-royannais-patrimoine, Musée de Royan (consulté le ).
  8. a et b Farid Abdelouahab et Pascal Blanchard, Grand-Ouest : mémoire des outre-mers, vol. 7, Rennes/Paris, Presses universitaires de Rennes, , 239 p. (ISBN 978-2-7535-0719-7 et 2-7535-0719-8), p. 136.
  9. (en) « Bataillon de marche n° 2 de l'Oubangui-Chari (BM2) / Ubangui-Chari Task Battalion No. 2 », dans Richard Bradshaw, Juan Fandos-Rius, Historical Dictionary of the Central African Republic, Rowman & Littlefield, (ISBN 0810879921 et 9780810879928), p. 109.
  10. « Paul KOUDOUSSARAGNE », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )

Bibliographie et sources

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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  • Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération.
  • article RFI Les Tirailleurs africains Compagnons de la Libération ()