Paul Gégauff
Paul Gégauff est un scénariste, écrivain et dialoguiste français, né le à Blotzheim et mort, assassiné par sa maîtresse, le [1] à Gjøvik, en Norvège. Il est principalement connu pour avoir signé le scénario de nombreux films de Claude Chabrol.
Nom de naissance | Paul Théo Marie Gégauff |
---|---|
Naissance |
Blotzheim, Haut-Rhin |
Nationalité | française |
Décès |
(à 61 ans) Gjøvik, Norvège |
Profession | scénariste, adaptateur, dialoguiste, écrivain, réalisateur, acteur |
Films notables |
Plein Soleil Les Cousins Les Bonnes Femmes More |
Biographie
modifierJeunesse
modifierEn , Paul Gégauff publie à l'âge de 18 ans un roman intitulé Burlesque[2].
Carrière
modifierGégauff rencontre Éric Rohmer en 1948 et fréquente le ciné-club du quartier latin à Paris, où il rencontre Jean-Luc Godard, Jean Douchet, François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Rivette et Jean Gruault.
Dandy et séducteur, il fascine les futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague et inspire ainsi plusieurs personnages de leurs films. Chez Rohmer par exemple, il inspire le dandy dans le Journal d'un scélérat, Pierre dans Le Signe du Lion, Guillaume dans La Carrière de Suzanne, Adrien dans La Collectionneuse, Jérôme dans Le Genou de Claire et Henri dans Pauline à la plage ; chez Godard, le personnage de Michel Poiccard dans À bout de souffle[2].
Les Mauvais Plaisants et Le Toit des autres, édités chez Minuit en 1951 et 1952, reçoivent un bon accueil, notamment de la part de Roger Nimier et de Georges Bataille[3].
Paul Gégauff a réalisé un long métrage, Le Reflux (1962) et fait plusieurs apparitions en tant qu'acteur, notamment dans Une partie de plaisir (1975), de Claude Chabrol dont il tient la vedette aux côtés de son épouse, Danièle Gégauff.
Mort
modifierIl meurt en Norvège en 1983 dans la nuit de Noël, poignardé de trois coups par sa dernière compagne, alors âgée de vingt-cinq ans[4], avec qui il entretenait une relation agitée[5], après lui avoir déclaré :
« Tue-moi si tu veux mais arrête de m’emmerder[6]. »
Vie privée
modifierPaul Gégauff a d'abord été marié à une jeune femme prénommée Simone, infirmière, avec qui il aura un premier fils, Pierre, puis il épouse la comédienne et productrice Danièle Gégauff (née Rosencranz). Ils ont deux enfants, Frédéric (né en 1963) qui est écrivain[7], puis Clémence, actrice et chanteuse[8],[9].
Dans les dernières années de sa vie, il partage la vie de l'actrice norvégienne Patricia Ducados (qui lui a été présentée par Arielle Dombasle[10]), surnommée « Coco », avec qui il a une fille, Élise[11],[12].
Filmographie
modifierCinéma
modifier- 1950 : Journal d'un scélérat d'Éric Rohmer, scénario, acteur
- 1959 : Le Signe du lion d'Éric Rohmer, dialogues
- 1959 : Les Cousins de Claude Chabrol, scénario
- 1959 : À double tour de Claude Chabrol, scénario
- 1960 : Plein Soleil de René Clément, adaptation et dialogues
- 1960 : Les Bonnes Femmes de Claude Chabrol, histoire et adaptation
- 1961 : Les Godelureaux de Claude Chabrol, scénario
- 1962 : L'Œil du Malin de Claude Chabrol, scénario
- 1963 : Ophélia de Claude Chabrol, scénario
- 1963 : Les Grands Chemins de Christian Marquand, dialogues
- 1964 : Le Gros Coup de Jean Valère, dialogues
- 1964 : L'Homme qui vendit la tour Eiffel de Claude Chabrol (segment dans Les Plus Belles Escroqueries du monde), scénario
- 1964 : L'Autre femme de François Villiers, scénario
- 1965 : Le Reflux, scénario et réalisation
- 1966 : La Ligne de démarcation de Claude Chabrol, acteur
- 1967 : Le Scandale de Claude Chabrol, scénario
- 1967 : Diaboliquement vôtre de Julien Duvivier, scénario
- 1967 : Le Vice et la Vertu de Roger Vadim, acteur
- 1967 : Week-end de Jean-Luc Godard, acteur
- 1968 : La Femme écarlate de Jean Valère, scénario
- 1968 : Les Biches de Claude Chabrol, scénario
- 1969 : Delphine de Éric Le Hung, dialogues
- 1969 : Que la bête meure de Claude Chabrol, scénario et dialogues
- 1969 : More de Barbet Schroeder, scénario et dialogues
- 1970 : Qui ? de Léonard Keigel, dialogues
- 1970 : Les Novices de Guy Casaril, scénario
- 1971 : La Décade prodigieuse de Claude Chabrol, adaptation
- 1972 : La Vallée de Barbet Schroeder, dialogues
- 1972 : Docteur Popaul de Claude Chabrol, scénario
- 1974 : La Rivale de Sergio Gobbi, scénario
- 1975 : Une partie de plaisir de Claude Chabrol, scénariste et acteur
- 1976 : Les Magiciens de Claude Chabrol, scénariste
- 1979 : Brigade mondaine : La Secte de Marrakech de Eddy Matalon, dialogues
- 1979 : Historien om en moder (da) de Claus Weeke, scénario
- 1980 : Pigen fra havet (da) de Claus Weeke, scénario
- 1981 : Les Folies d'Élodie de André Génovès, scénario
- 1984 : Frankenstein 90 de Alain Jessua, scénario
- 1984 : Ave Maria de Jacques Richard, scénario
Télévision
modifier- 1967 : Salle n° 8 de Jean Dewever et Robert Guez, scénario
- 1974 : Une invitation à la chasse de Claude Chabrol (épisode d'Histoires insolites), scénario
- 1981 : Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume de Claude Chabrol, scénario
Publications
modifier- 1940 : Burlesque, éditions J. Barbe, roman, Mulhouse
- 1951 : Les Mauvais Plaisants, Les Éditions de minuit, roman, Paris
- 1952 : Le Toit des autres, Les Éditions de minuit, roman, Paris
- 1957 : Rébus, Les Éditions de minuit, roman, Paris, réédité en 1998 par Le Passeur-Cecofop (ISBN 2-907913-59-X) puis en 2023 par L'Arbre vengeur[13]
- 1958 : Une partie de plaisir, Les Éditions de minuit, 1958
- 1969 : Tous mes amis, nouvelles, rééditées aux éditions Alphée, Monaco, 2009
Notes et références
modifier- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
- Antoine de Baecque, « Gégauff, le premier des Paul », Cahiers du cinéma « Hors Série - 21 - Claude Chabrol : cinquantième, moteur ! », , p. 88-91
Réédité dans Antoine de Baecque, Feu sur le quartier général ! : Le cinéma traversé : textes, entretiens, récits, Cahiers du cinéma, coll. « Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma », , 1re éd.. - Jean-Baptiste Morain, « Rébus », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
- Le Monde, Paris, 28 décembre 1983.
- France Culture, un portrait de Paul Gegauff.
- Jérôme Leroy, « Paul Gégauff, bientôt de retour », Causeur, (lire en ligne, consulté le ).
- Voir sur babelio.com.
- « Clémence Gégauff », sur IMDb (consulté le ).
- « Portrait de Paul Gégauff, le "mauvais garçon" de la nouvelle vague », sur Franceculture.fr, (consulté le ).
- « Pauline à la plage. Dialogue avec Arielle Dombasle, Amanda Langlet et Rosette », (consulté le ).
- « Âme damnée, dandy sans limite : Paul Gégauff », sur Actualitte.com (consulté le ).
- Michel Pascal, Claude Chabrol, La Martinière, , 240 p..
- Éric Neuhoff, « Classe tout risques », Le Figaro Magazine, , p. 106.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean Eustache et André Labarthe, « Conversation avec Paul Gégauff », Limelight, .
- Arnaud Le Guern, Une âme damnée : Paul Gégauff, Pierre-Guillaume de Roux, , 185 p..
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :