Pascual Harriague
Pascual Harriague, né le à Hasparren, dans l'ancien département français des Basses Pyrénées et décédé le à Paris, est un vigneron français. Il a introduit la vigne en Uruguay[1], à l'origine de la production du célèbre cépage Tannat dont l'appellation Harriague y est souvent associée[2],[3].
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Paschal Harriague |
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Biographie
modifierPascual Harriague, un Basque d'origine française, a émigré assez jeune en Uruguay. Dès l'âge de 19 ans, il s'est installé à Montevideo[2]. Il travaille dès lors dans une importante fabrique de salaison appelée localement "saladero" comme il en existait déjà en Amérique du Sud, principalement en Argentine[4].
En 1840, il quitte la capitale uruguayenne pour Salto, à la suite de l'appel d'un associé qui le fait entrer dans un autre « saladero » où s'y produisent des salaisons de viande de bœuf. Par la suite, Pascual Harriague développe un esprit entrepreneurial après avoir créé, en 1860, le Saladero de la Caballada, en bordure du río Uruguay, dans la ville de Salto[5],[4]. Pendant cette période, il acquiert patiemment des terres et essaie de tirer profit du raisin local qui pousse naturellement dans la région de Salto. Mais après une tentative infructueuse, il fit venir des boutures de la région de Madiran, le tannat, un cépage du Béarn, près de son Pays Basque natal, qui connut rapidement le succès[2].
Après avoir réussi à faire adapter ce cépage français sur le sol uruguayen malgré le climat subtropical de la région de Salto, il y fit planter 35 hectares de vignes. Les premières vendanges s'avèrent abondantes et la production donne dès lors un vin prometteur[1]. Le succès de ce vin rouge, différent par son goût de celui des vins tannat du Sud-Ouest de la France, tient sa douceur et sa suavité des tanins fins qui s'y trouvent. Pascual Harriague fut véritablement l'initiateur de la vitivinicuture en Uruguay[6]. Ainsi, grâce à la fortune de cette nouvelle production, il étendit son domaine viticole aux portes de Salto en y plantant 200 hectares de vignes[7]. Dans cet élan, il fit construire en 1874 un important établissement vinicole avec de nombreuses caves (des bodegas) entraînant dans son sillage l'émergence de 90 viticulteurs et cavistes ou bodegas. La prospérité de son entreprise le fait considérer comme l'acteur majeur de la viticulture en Uruguay[8]. Le cépage tannat a d'abord été implanté dans le département de Salto, puis a essaimé autour de Montevideo et dans le département de Canelones représentant 45 % du vignoble de l'Uruguay[9]. Il est aujourd'hui reconnu comme le plus important cépage de l'Uruguay[10].
Le coup de grâce est apparu dans le courant des années 1890 où les vignes du pays furent frappées par le phylloxéra à partir de 1893[6]. À la suite de ce désastre viticole, Pascual Harriague retourna dans son pays natal où il mourut à Paris le , à l'âge de 74 ans[2]. Cependant, ce vignoble a pu être reconstitué et il s'est principalement établi le long du fleuve Uruguay comme sur les rives du Río de la Plata. Aujourd'hui, ce vignoble a acquis un prestige de portée internationale. Le vin obtenu à partir du cépage tannat est l'unique variété reconnue internationalement pour l'Uruguay[9].
Hommages
modifierLe nom de Pascual Harriague, quasiment inconnu en France et notamment dans sa terre natale comme dans sa ville d'origine, dans l'actuel département des Pyrénées-Atlantiques, est au contraire très connu en Uruguay et, principalement, à Salto. À cet égard, la ville de Salto a tenu à entretenir sa mémoire en plusieurs occasions. Ainsi, depuis 1951, un parc municipal affiche son nom où se trouve l'actuel zoo de la ville, le Parc Harriague. L'École No 69 de Colonia Harriague, dans le département de Salto, porte le nom « Pascual Harriague », depuis le [10].
En 2011, la ville de Salto a entrepris la rénovation des anciennes caves Harriague, qui avaient été accidentellement incendiées en 1910. Cette propriété industrielle a été aménagée en promenade publique et porte également son nom - El Paseo Pascual Harriague[11],[12].
Dans la ville de Salto, entre le et le , des célébrations ont eu lieu en souvenir des 200 ans de sa naissance[13]. Le 14 avril est une date importante en Uruguay car, chaque année, le pays rend hommage à Pascual Harriague, autant à l'homme qu'à son travail[9]. De plus, dans le réseau des rues de Salto, une des plus longues artères urbaines porte son nom. L'avenida Pascual Harriague part du fleuve Uruguay jusqu'à la jonction avec la Route 3 servant de limite méridionale à la ville. Enfin, la ville de Salto a recueilli ses cendres après sa mort qui eut lieu en janvier 1894, ses filles respectant le souhait de leur père[2].
Notes et références
modifier- (es) « Pascual Harriague, el emprendedor », sur Bodegas del Uruguay (consulté le ).
- (en) « Tannat Hero », sur The Bubbly Professor, (consulté le ).
- (es) « Desde Harriague hasta el Siglo XXI / El duende del Tannat juega por los viñedos de Salto y del litoral », sur laprensa.com.uy (consulté le ).
- « L'histoire des Saladeros (les saloirs) », sur augrsdesjours.blogspot.com (consulté le ).
- (es) « El Salto y sus saladeros - Don Pascual Harriague », sur El Bajo Río Uruguay (consulté le ).
- (es) Baptista, Belén, « La temprana vitivinicultura en Uruguay : surgimiento y consolidación (1870-1930) », sur scielo.org.mx, América Latina en la historia económica, (ISSN 1405-2253, consulté le ), p. 99–129.
- « Uruguay » , sur wein.plus, Wein‑Plus, (consulté le ).
- (es) « Pascual Harriague : impulsor de la vitivinicultura en el Uruguay », sur Bodega Garzón, (consulté le ).
- (es) « Tannat : Emblema uruguayo que conquista el mundo », sur INAVI (consulté le ).
- (es) « Escuela Pascual Harriague - 1 - Comisión de Educación y Cultura - IN F O R M E Señores Representantes: Vuestra Comisión de Educación y Cultura aconseja al plenario designar "Pascual Harriague" la Escuela No 69 de Colonia Harriague del departamento de Salto » [PDF], sur parlamento.gub.uy (consulté le ).
- (es) « Homenaje al patrimonio histórico / El paseo Pascual Harriague es una realidad », sur laprensa.com.uy (consulté le ).
- (es) « Pascual Harriague, el Tannat, y lo que queda de su bodega en Salto », sur Daniel Arraspide, (consulté le ).
- (es) « Salto homenajeó durante una semana a Pascual Harriague a 200 años de su nacimiento », sur Bodegas del Uruguay (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- (es) Alcides Beretta Curi (dir.), Historia de la viña y el vino de Uruguay : El viñedo y su gente (1870-1930), t. 1, Montevideo, Universidad de la República, , 423 p. (ISBN 978-9974-0-1306-3, OCLC 1018396465, lire en ligne [PDF]).
- (es) Alcides Beretta Curi (dir.), Historia de la viña y el vino de Uruguay : El viñedo y la Filoxera (1870-1930), t. 2, Montevideo, Universidad de la República, , 277 p. (ISBN 978-9974-0-1569-2, OCLC 1099484411, lire en ligne [PDF]).
- (es) Alcides Beretta Curi (dir.), Historia de la viña y el vino de Uruguay : El vino uruguayo y sus espacios, imagen y consumo (1870-1930), t. 3, Montevideo, Universidad de la República, , 323 p. (ISBN 978-9974-0-1367-4, OCLC 1182596512, lire en ligne [PDF]).
Liens externes
modifier- (es) « Pascual Harriague », sur saltopatrimonio.com (page d'archive)