Le Parti authenticité et modernité (en berbère : ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ et en arabe : حزب الأصالة والمعاصرة, abrégé en PAM) est un parti politique marocain de centre gauche[2],[3],[4], créé le par Fouad Ali El Himma. Composé à l'origine de certains proches du roi[6],[7], le but du PAM était de dynamiser la vie politique marocaine et d’être une alternative à la montée en puissance des Islamistes du PJD[6].
Parti authenticité et modernité (ar)حزب الأصالة والمعاصرة (ber) ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ
Ce positionnement politique a été révisé après l'arrivée au secrétariat général d'Abdellatif Ouahbi, ex-militant de gauche, qui a affiché sa prise de distance avec l'Administration et initié un rapprochement avec le PJD[8].
Le PAM était considéré comme le « parti du roi » face aux islamistes du PJD, plus réformistes. Fondé par Fouad Ali El-Himma, le conseiller le plus proche de Mohammed VI, le parti regroupe essentiellement des notables aisés capables de financer une campagne électorale, dont notamment le milliardaire Faouzi Chaabi (deuxième plus grosse fortune du Maroc après le roi)[13].
La création de ce parti intervient aussi dans le cadre d'une initiative politique baptisée « Mouvement pour tous les démocrates » lancée par plusieurs personnalités politiques, parmi lesquels Khadija Rouissi, Ilyas Elomari et Fouad Ali El Himma, qui était notamment ancien ministre marocain délégué à l'Intérieur.
Le PAM réunit également quelques anciens prisonniers politiques et opposants du roi Hassan II[6].
En , le PAM élit un nouveau secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, figure de proue d'un courant réformiste au sein du parti, dénommé le « courant de l’avenir », qui défend une prise de distance avec l’État, l'ouverture à toutes les alliances possibles (notamment avec le PJD) et davantage de démocratie en interne[14].
Les élections législatives de 2011 au Maroc ont lieu le , à la suite d'un référendum constitutionnel le 1er juillet de la même année qui a débouché sur une réforme de la Constitution.
Le Parti de la justice et du développement les a remportées avec 27,08 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet d'avoir 107 sièges sur 395 au parlement.
Le Parti Authenticité et Modernité arrive quatrième, il obtient 11,90 % des suffrages exprimés ce qui lui permet d'avoir 47 sièges au parlement.
Le PAM arrive premier en nombre de sièges aux élections communales de 2015 avec 21 % des sièges, suivi de l'Istiqlal (16,2 %) puis du PJD (15,9 %). Cependant le PAM obtient de faibles scores en ville et obtient la plupart de ses voix dans les campagnes grâce aux notables ruraux. Le PJD remporte ainsi les grandes métropoles du pays comme Rabat, Salé, Tanger, Kénitra, Meknès, Marrakech, Agadir et Fès. La plupart des commentateurs marocains et internationaux estiment que le vrai grand gagnant de ces élections est le PJD[16],[17],[18],[19], surtout si l'on se réfère au nombre de voix obtenues[20] et sa progression urbaine[17],[19].
Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) adopte une vision démocratique globale qui renforce la diversité culturelle et place les questions de libertés et de droits des femmes au cœur de ses orientations. Le PAM soutient l'autonomisation des femmes et leur participation à la vie publique, considérant que la promotion de l'égalité contribue au développement social global[25].
En ce qui concerne la question amazighe, le parti exprime son engagement à renforcer l'identité amazighe au Maroc. Le mouvement "Agraw pour l'amazighité", supervisé par Rachid Bouhaddouz, a été fondé dans le cadre d'une initiative visant à mettre en œuvre la reconnaissance constitutionnelle de la langue amazighe et à promouvoir son rôle dans les domaines gouvernementaux, éducatifs et médiatiques. Le comité amazigh a également établi un programme de travail ambitieux pour soutenir l'amazighité dans la politique nationale, y compris la demande d'utilisation de la langue amazighe dans les institutions officielles et l'espace public[26],[27],[28].
Par ces initiatives, le PAM cherche à réaliser l'égalité culturelle et la reconnaissance de l'identité amazighe comme un élément essentiel de l'identité nationale, dans le cadre de sa vision de bâtir une société démocratique et multiculturelle.
En 2019 le parti traverse une crise[29]. En effet le secretaire général Hakim Benchamach expulse plusieurs cadres. Il a ainsi expulsé neuf des douze coordinateurs et secrétaires généraux régionaux dont Aziz Benazzouz, et prend plusieurs décisions contestées au sein du parti.
En mai 2019, Abdellatif Ouahbi, membre du Bureau politique, crée le groupe « l’appel pour l’avenir » qui veut réunir les « jeunes » de la formation politique[30],[31]. En juin 2019, ce groupe saisit la justice pour faire appel aux décisions prises par le secretaire général du parti, et, le 3 juin, a déposé une plainte auprès du tribunal de première instance de Rabat[32]. Le groupe souhaite également soumettre une demande d’organisation d’une session extraordinaire du conseil à Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du PAM. Une session voulue alors par 33 des 64 membres du Bureau fédéral[33].
En décembre 2023, deux membres du parti sont impliqués dans une affaire de trafic international de drogue. Il s'agit du président du Wydad de Casablanca, Saïd Naciri, et le président du Conseil de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui. Ils sont inculpés et placés en détention sur ordre du juge d’instruction auprès de la cour d’appel de Casablanca[34].
↑« Arrêté du ministre de l'Intérieur no 2914-11 du 30 kaada 1432 (28 octobre 2011) fixant les symboles attribués aux listes de candidatures ou aux candidats appartenant aux partis politiques », Bulletin officiel du royaume du Maroc, no 5992, 3 novembre 2011, p. 2386-2387 (lire en ligne [PDF]).