Partenariat pour la paix
Le Partenariat pour la paix (PPP) est une structure d'association libre bilatérale entre un État et l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN)[1], servant à impliquer dans une démarche commune de coopération militaire pacifique des pays ne souhaitant pas pour autant faire partie de l'OTAN.
Document cadre
modifierLe document cadre contient notamment les buts suivants :
- « développer des relations militaires de coopération avec l'OTAN » ;
- « se doter, à plus long terme, de forces plus en mesure d'opérer avec celles des membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord » ;
- « mettre au point avec les autres États qui souscrivent au présent document un processus de planification et d'examen qui servira à déterminer et à évaluer les forces et les moyens que ces autres États pourraient mettre à disposition pour des activités de formation, des exercices et des opérations à caractère multinational menés de concert avec des forces de l'Alliance »[2].
Signataires du document cadre pour le Partenariat pour la paix
modifierIl est signé par 34 États entre le et le [3].
Membres actuels
modifier- Arménie ()
- Autriche ()
- Azerbaïdjan ()
- Biélorussie () (suspendue depuis novembre 2021)
- Bosnie-Herzégovine ()
- Géorgie ()
- Irlande ()
- Kazakhstan ()
- Kirghizistan ()
- Malte ()
- Moldavie ()
- Russie () (actuellement suspendue)
- Serbie ()
- Suisse ()
- Tadjikistan ()
- Turkménistan ()
- Ukraine ()
- Ouzbékistan ()
Aspirants
modifierChypre
modifierChypre est le seul État membre de l'Union européenne qui n'est ni un membre de l'OTAN ni un membre du programme PPP[4]. Le parlement chypriote a adopté une résolution en février 2011 en faveur de l'adhésion au PPP, mais le président Dimítris Khristófias a déclaré que cela entraverait ses tentatives de négocier la fin du différend chypriote et de démilitariser l'île[5],[6]. La Turquie, membre à part entière de l'OTAN, opposera probablement son veto à toute tentative de Chypre de s'engager avec l'OTAN jusqu'à ce que le différend soit résolu[7]. Le président Níkos Anastasiádis a publiquement soutenu l'adhésion de Chypre au PPP[8], bien que son ministre des Affaires étrangères et successeur Níkos Christodoulídis ait rejeté l'idée, préférant conserver les affaires étrangères et de défense dans le cadre de l'Union européenne[9].
Kosovo
modifierLe Kosovo a décrit l'adhésion au PPP comme un objectif tactique et stratégique du gouvernement[10]. Le Kosovo a soumis une demande d'adhésion au programme PPP en juillet 2012. Cependant, quatre États membres de l'OTAN — la Grèce, la Roumanie, l'Espagne et la Slovaquie — ne reconnaissent pas l'indépendance du Kosovo et ont menacé de bloquer leur participation au programme[11],[12]. Pour être éligible à l'adhésion, les Forces armées kosovares doivent être établies[13].
Anciens pays membres
modifier- Membres de plein droit de l'OTAN depuis le :
- Membre de plein droit de l'OTAN depuis le :
- Monténégro ()
- Membre de plein droit de l'OTAN depuis le :
- Membre de plein droit de l'OTAN depuis le :
- Finlande ()
- Membre de plein droit de l'OTAN depuis le :
- Suède ()
Critiques et oppositions
modifierPour Jonathan Eyal, directeur du cercle de réflexion et d'influence Royal United Services Institute for Defence Studies de Londres, « le Partenariat pour la paix est l’écran de fumée derrière lequel l’on a pu occulter les divergences politiques internes d’une alliance (…) qui risquait de tomber dans l’insignifiance ; tôt ou tard le Congrès américain allait questionner le but d’une alliance militaire conçue contre un ennemi qui n’existe plus.»[14]
En Suisse
modifierLe journal d'opinions Horizons et débats s'est opposé à l'intégration de la Suisse dans le PPP, qu'il qualifie de « terme forgé pour tromper l'opinion publique »[2] et milite pour son retrait, qu'il juge indispensable en particulier depuis la guerre contre la Yougoslavie (Voir aussi : guerre du Kosovo) en 1999. L'Action pour une Suisse indépendante et neutre s'est prononcée contre le PPP lors de l'adhésion de la Suisse. Pour le Groupe pour une Suisse sans armée, le PPP n'est qu'un pas en direction d'une adhésion à l'OTAN[15].
Notes et références
modifier- NATO Issues: The Partnership for Peace.
- Horizons et débats, no 26, p.3, juin 2008, « Ce qui est écrit dans le Document pour l'adhésion au PPP ».
- Signatures of Partnership for Peace Framework Document.
- Damon Wilson, « NATO membership for Cyprus. Yes, Cyprus », Atlantic Council, (consulté le )
- « Cypriot parliament votes to join NATO's Partnership for Peace », SETimes, (consulté le )
- « Cyprus – Vouli Antiprosopon (House of Representatives) », Inter-Parliamentary Union (consulté le )
- Judy Dempsey, « Between the European Union and NATO, Many Walls », sur New York Times, (consulté le )
- Michele Kambas et Deepa Babington, « Cypriot conservative romps to presidential victory », Reuters, (consulté le )
- « Cyprus dismisses reports on NATO scenarios », sur KNEWS - Kathimerini Cyprus, (consulté le )
- « Hoxhaj në Lituani, merr përkrahje për MSA-në dhe vizat (Video) », Ministry of Foreign Affairs of Kosovo, (consulté le )
- « Kosovo seeks to join international organisations » [archive du ], Turkish Weekly, (consulté le )
- « Kosovo looking to join the Adriatic Charter », (consulté le )
- Hashim Thaçi, « Prioritetet e reja të Politikës së Jashtme të Kosovës », Ministry of Foreign Affairs of Kosovo
- Jonathan Eyal, directeur du « Royal United Services Institute for Defence Studies » de Londres, dans « NATO’s enlargement:anatomy of a decision », International Affairs, vol. 73, no 4, oct. 1997, p. 695-719.
- L’OTAN garantit-elle la paix ?
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jonathan Eyal, directeur du « Royal United Services Institute for Defence Studies » de Londres, dans « NATO’s enlargement:anatomy of a decision », International Affairs, vol. 73, no 4, oct. 1997, p. 695-719.
- Horizons et débats, no 26, p. 3, 230 , « Ce qui est écrit dans le Document pour l'adhésion au PPP ».