Parastrachiinae

sous-famille d'insectes hétéroptères (punaises) Cydnidae

Les Parastrachiinae sont une sous-famille d'insectes du sous-ordre des hétéroptères (punaises), de la famille des Cydnidae. Pour certains auteurs, elle doit être considérée comme une famille à part entière, les Parastrachiidae. Son statut n'est pas encore tranché par la communauté scientifique.

Description

modifier

Il s'agit de punaises à antennes de 5 articles, de couleur rouge et noir. Le scutellum est long et aminci à l'apex. Les fémurs sont sans épines, et les tarses comptent trois segments. Les coxae (ou hanches) présentent des peignes de soies comme chez les autres Cydnidae.

Les mâles de deux espèces de Dismegistus présentent des uradenia, glandes exocrines abdominales, qui n'ont été trouvées que chez des espèces appartenant aux super-familles des Coreoidea, Lygaeoidea et Pyrrhocoroidea, mais jamais jusqu'ici chez les Pentatomoidea[1].

Répartition et habitat

modifier

Le genre Parastrachia est présent dans la région indomalaise (Inde, Sud de la Chine Laos et Vietnam pour P. nagaensis, et Chine et Japon pour P. japonensis), et le genre Dismegistus en Afrique.

Parastrachia japonensis habite les forêts secondaires, où se trouve sa plante hôte Schoepfia jasminodora, P. nagaensis les zones montagneuses (entre 500 et 3500 m).

Biologie

modifier
Soins maternels chez Parastrachia japonensis. La femelle protège les oeufs et les juvéniles fraîchement éclos.

Comme chez les Sehirinae, les femelles pondent leurs œufs dans des petites dépressions du sol, et prodiguent des soins parentaux aux œufs et aux juvéniles. La femelle reste au-dessus des œufs, puis des juvéniles fraîchement éclos. Elle peut produire des vibrations. Chez Parastrachia japonensis, la femelle excrète un mucus, contenant des symbiotes, qu'elle étale sur les oeufs, et qui est immédiatement consommé par les jeunes larves[2]. Les femelles approvisionnent également les jeunes de drupes de leur unique plante hôte Schoepfia jasminodora (Santalales, Schoepfiaceae), augmentant ainsi leurs chances de survie[3].

P. nagaensis semble se nourrir de diverses espèces de Schoepfia.

Il s'agit d'insectes subsociaux, qui forment des agrégations sous les feuilles pour passer l'été, et hibernent en grands regroupement dans des fissures du sol sous la litière feuillue[4].

Systématique

modifier

Ce regroupement a d'abord été décrit comme une tribu au sein des Pentatomidae par Oshanin en 1922, pour inclure le genre Parastrachia. Il a été ensuite élevée au rang de sous-famille, transférée au sein des Cydnidae, par Schaefer, Dolling et Tachikawa, en 1988[5]. En 2002, Sweet et Schaefer l'ont ensuite séparée des Cydnidae et élevée au rang de famille à part entière, pensant qu'elle ne présentait pas les critères distinctifs des Cydnidae, notamment les peignes coxaux, qui sont aujourd'hui bien reconnus. Schuh et Weirauch (2020) continuent donc à les considérer au sein des Cydnidae au sens large. Grazia et al. estiment qu'il faudrait constituer une nouvelle famille réunissant les Thyreocorinae avec les Corimaelenini et les Parastrachiinae, mais la position définitive de ce groupe n'est pas encore tranchée[6],[2].

 
Dismegistus fimbriatus, sur Thesium strictum (Santalaceae)

En 2008, à la suite de l'étude de la spermathèque de Parastrachia, on y a également associé le genre africain Dismegistus Amyot et Serville 1843[7], auparavant placé successivement dans les Sehirinae (Cydnidae) et les Pentatominae de la tribu des Strachiini, puis des Asopinae, avant d'être replacé chez les Sehirinae[1],[2].

Cette sous-famille contient donc deux genres et huit espèces.

Au niveau supérieur, elle fait partie de la super-famille des Pentatomoidea, dans l'infra-ordre des Pentatomomorpha.

Liste des genres

modifier

Selon BioLib (15 juin 2022)[8] :

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

modifier
  1. a et b Dominique Pluot-Sigwalt et Jerzy A. Lis, « Presence of uradenia in male adults of the genus Dismegistus (Hemiptera: Heteroptera: Parastrachiidae) », Acta Entomologica Musei Nationalis Pragae, vol. 58, no 1,‎ , p. 187–193 (DOI 10.2478/aemnp-2018-0016, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 468 ss
  3. (en) Lisa Filippi, Mantaro Hironaka, Shintaro Nomakuchi et Sumio Tojo, « Provisioned Parastrachia japonensis (Hemiptera: Cydnidae) nymphs gain access to food and protection from predators », Animal Behaviour, vol. 60, no 6,‎ , p. 757–763 (DOI 10.1006/anbe.2000.1526, résumé)
  4. (en) Gengping Zhu, Guoqing Liu, Wenjun Bu et Jerzy A. Lis, « Geographic Distribution and Niche Divergence of Two Stinkbugs, Parastrachia japonensis and Parastrachia nagaensis », Journal of Insect Science, vol. 13, no 102,‎ , p. 1–16 (ISSN 1536-2442 et 0970-3837, PMID 24738857, PMCID PMC4012745, DOI 10.1673/031.013.10201, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) C. W. Schaefer, W. R. Dolling et S. Tachikawa, « The shieldbug genus Parastrachia and its position within the Pentatomoidea (Insecta: Hemiptera) », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 93, no 4,‎ , p. 283–311 (DOI 10.1111/j.1096-3642.1988.tb01365.x, lire en ligne, consulté le )
  6. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 519, tome 2 p. 255
  7. Dominique Pluot-Sigwalt et Jerzy A. Lis, « Morphology of the spermatheca in the Cydnidae (Hemiptera: Heteroptera): Bearing of its diversity on classification and phylogeny », European Journal of Entomology, vol. 105, no 2,‎ , p. 279–312 (DOI 10.14411/eje.2008.038, lire en ligne, consulté le )
  8. BioLib, consulté le 15 juin 2022