Par les villages
Par les villages (Über die Dörfer, dans la version originale en allemand) est une pièce de théâtre du dramaturge et écrivain autrichien Peter Handke, créée en 1981[1].
Titre original |
(de) Über die Dörfer |
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Partie de |
Slow homecoming (d) |
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Auteur | |
Date de parution |
Présentation
modifierArgument
modifierLe prologue de la pièce s'ouvre avec Nova, qui guide Gregor, le fils aîné devenu écrivain, dans son retour au village. La maison familiale est l'objet d'un conflit avec sa fratrie. Son frère Hans, ouvrier, lui demande d'y renoncer pour que leur sœur Sophie, vendeuse, puisse y rester et ouvrir son propre commerce.
Ce sont les derniers jours sur un important chantier de construction dans un village de montagne. Hans et ses collègues de travail, Anton, Ignaz et Albin, et l'intendante du chantier racontent leur histoire : ils font surgir, par leurs paroles, cet autre monde auquel n'est pas prêté attention.
Sophie retrouve Gregor et lui fait part de ses aspirations et de ses rêves. Son frère aîné, qu'elle a autrefois chéri, ne la comprend plus et essaie de la faire renoncer à ce projet qu'il n'envisage que sous un jour funeste.
La vieille femme se désole de la disparition de ce vieux monde et de tous ses repères.
Nova, dans un long monologue, fait l'éloge de la vie réelle, à laquelle on ne prête aucune attention et qui se révèle dans toute sa puissance. Les mots reprennent leur force et débouchent sur un large champ poétique.
Personnages
modifier- Nova
- Gregor
- L'intendante du chantier
- Hans, le frère de Gregor
- Les collègues de travail de Hans
- Anton
- Ignaz
- Albin
- Sophie, la sœur de Gregor
- La vieille femme
- L'enfant
Réception
modifierPour Georges-Arthur Goldschmidt, traducteur de la pièce en français,
« c'est un théâtre du langage le plus simple et le plus ample qui soit. Dix personnages, des gens ordinaires pour peu qu'on les entende, sont porteurs de mondes inépuisables et toujours inattendus. La parole ici fait voir l'intime des choses, des faits et des gestes. Il y est parlé de ce qu'on néglige, de cet essentiel que l'on élude et qui fonde tout ce qui a lieu ; les mots deviennent des images et le théâtre se fait récit. Le quotidien devient monumental, l'insignifiant se fait grand. Une épopée du quotidien où chacun des personnages parle par et pour les autres. Nova réinvente le monde tel qu'il est et chacun est toujours autre : c'est peut-être ce que veut montrer ce "poème dramatique"[2]. »
Mises en scène
modifierLe cinéaste Wim Wenders a eu l'occasion, en 1982, dans le cadre du festival de Salzbourg, de réaliser l'unique mise en scène théâtrale de sa carrière, celle d'Über die Dörfer, avec Rüdiger Vogler dans l'un des rôles principaux.
Plusieurs mises en scène de cette pièce, dans sa traduction française due à Georges-Arthur Goldschmidt[3], ont été créées depuis 1983 :
- Par Claude Régy, en 1983[4]-1984, au Théâtre national de Chaillot[5], puis au TNPO Villeurbanne. Avec : Claude Degliame (Nova), Andrzej Seweryn (Gregor), Suzel Goffre (L'intendante), Miloud Khétib (Hans), Yavuzer Cetinkaya (Anton), Axel Bogousslavsky (Ignaz), Wojciech Pszoniak (Albin), Christine Boisson (Sophie), Muni (La vieille femme)[6].
- Par Jean-Claude Fall, en 1988, au théâtre de la Bastille[7].
- Par Olivier Werner, en 2008, à La Fabrique (division de la Comédie de Valence)[8].
- Par Stanislas Nordey, en 2013, au festival d'Avignon. Artiste associé de l'édition 2013 du festival, Nordey signe la mise en scène[9] pour une création dans la cour d'honneur du palais des papes d'Avignon, du 6 au , dans une coproduction entre le festival d'Avignon et la MC2 de Grenoble, avec la participation de plusieurs scènes nationales et centres dramatiques.
Avec : Jeanne Balibar et Claire Ingrid Cottanceau, en alternance (Nova), Emmanuelle Béart (Sophie), Raoul Fernandez (Albin), Moanda Daddy Kamono (Ignaz), Olivier Mellano ; Annie Mercier (L'intendante), Stanislas Nordey (Hans), Véronique Nordey (La vieille femme), Richard Sammut (Anton), Laurent Sauvage (Gregor), Zaccharie Dor et Cosmo Giros, en alternance. - Par Sébastien Kheroufi, en 2024, au Théâtre des Quartiers d'Ivry et au Centre Pompidou[10]. En relation avec Peter Handke et avec son accord, Sébastien Kheroufi transpose le village de l'auteur autrichien dans une cité de banlieue française des années 1990[11],[12].
Avec : Amine Adjina, Anne Alvaro (la vieille femme), Casey (Nova), Hayet Darwich, Ulysse Dutilloy-Liégeois, Benjamin Grangier, Gwenaëlle Martin, Lyes Salem (Gregor) et, en alternance, Dounia Boukersi et Bilaly Dicko, Sofia Medjoubi et Henriette Samaké.
Une adaptation a été montée, en 1984, dans le cadre du Théâtre populaire romand (metteur en scène et traducteur non identifiés)[13].
Notes et références
modifier- Notice bibliographique (de) Peter Handke, Über die Dörfer : dramatisches Gedicht, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp Verlag, , 105 p. (ISBN 3-518-03034-5, DNB 810950189).
- « Une épopée du quotidien », in Par les villages, brochure de présentation de la pièce, La Colline, .
- Peter Handke (trad. de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt), Par les villages : poème dramatique [« über die Dörfer »], Paris, Gallimard, coll. « Le Manteau d'Arlequin », , 100 p. (ISBN 2-07-028784-X, BNF 34724462).
- Création le .
- Notice de spectacle Par les villages, mis en scène par Claude Régy, dans le catalogue général de la BnF, consulté le 12 juillet 2013.
- Collaboration artistique :
- Décors et costumes : Roberto Plate
- Musique : Tristan Murail
- Lumière : Geneviève Soubirou
- Notice de spectacle Par les villages, mis en scène par Jean-Claude Fall, dans le catalogue général de la BnF, consulté le 12 juillet 2013.
- Notice de spectacle Par les villages, mis en scène par Olivier Werner, dans le catalogue général de la BnF, consulté le 12 juillet 2013.
- Aide à la mise en scène :
- Collaboration artistique : Claire Ingrid Cottanceau
- Scénographie : Emmanuel Clolus
- Lumières : Stéphanie Daniel
- Musique : Olivier Mellano
- Son : Michel Zürcher
- Conception des masques : Anne Leray
- Voir sur theatre-quartiers-ivry.com.
« Vingt-cinq minutes d'une performance ahurissante : c'est sur un coup de génie mémorable que s'achève […] le spectacle Par les villages. […] En deux spectacles seulement, ce trentenaire […] a fait effraction sur les planches en y imposant l'épure de son style, l'humilité de ses décors, la rigueur de sa direction d'acteur et la finesse de ses visions. »
« Pour la première fois, on a le sentiment de la vie même des protagonistes, comme si Sébastien Kheroufi allait au cœur de l’écriture même, sans chercher aucune posture, aucune complication formelle. La distribution est forte, la manière de mettre en scène puissante, les rythmes excellents. […] on assiste sans doute à l’avènement le plus pur d’une des très grandes œuvres dramatiques du XXe siècle. »
- Notice bibliographique « Par les villages », metteur en scène et traducteur non identifiés (Théâtre populaire romand), dans le catalogue général de la Bibliothèque nationale de France, consulté le 12 juillet 2013.
Voir aussi
modifierÉdition en français
modifier- Par les villages (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), Paris, Gallimard NRF, coll. « Le Manteau d'Arlequin », , 100 p.