P600 (neuroscience)
L'onde positive à 600 ms, ou P600 est en neuroscience un composant de potentiel évoqué, ou un pic d'activité cérébrale électrique mesuré par électroencéphalographie (EEG). P signifie que c'est une onde d'amplitude positive, et 600, qu'elle apparait 600 ms après le début d'une stimulation. Il s'agit d'un composant lié au langage et on pense qu'il est provoqué par l'audition ou la lecture d'erreurs grammaticales et d'autres anomalies syntaxiques. Par conséquent, c'est un sujet d'étude courant dans les expériences neurolinguistiques portant sur le traitement de la phrase dans le cerveau humain.
Le P600 peut être déclenché à la fois dans des expériences visuelles (lecture) et auditives (écoute)[1], et se caractérise par une « déviation positive » avec un début environ 500 millisecondes après le stimulus qui le provoque. Elle atteint souvent son apogée vers 600 millisecondes après la présentation du stimulus (d'où son nom), et dure plusieurs centaines de millisecondes[2],[3],[N 1]. En d'autres termes, dans la forme d'onde EEG, il s'agit d'un grand pic dans le sens positif, qui commence environ 500 millisecondes après que le sujet a vu ou entendu un stimulus. On pense généralement qu'il apparaît principalement sur la zone centro-pariétales (c'est-à-dire sur la partie postérieure du centre du cuir chevelu). En EEG, cependant, cette distribution au niveau du cuir chevelu ne signifie pas que le P600 provient de cette partie du cerveau ; une étude de 2007 utilisant la magnétoencéphalographie suppose que la source du P600 se trouve dans le lobe temporal postérieur, derrière l'aire de Wernicke.
Le P600 a été signalé pour la première fois par Lee Osterhout et Phillip Holcomb en 1992[4].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « M600 » (voir la liste des auteurs).
Notes
modifier- Par exemple, Kaan & Swaab (2003, p. 98) affirment qu'elle peut commencer dès 400 millisecondes, et Friederici (2002, p. 81) la décrit comme se produisant "entre 600 et 1000 ms".
Références
modifier- Hagoort 2007, p. 251
- Hagoort, Brown et Osterhout 1999, p. 286
- Gouvea et al. 2009, p. 7
- Coulson, King et Kutas 1998, p. 26
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Peter beim Graben, Sabrina Gerth et Shravan Vasishth, « Towards dynamical system models of language-related brain potentials », Cognitive Neurodynamics, vol. 2, no 3, , p. 229–55 (PMID 19003488, PMCID 2518748, DOI 10.1007/s11571-008-9041-5)
- Seanna Coulson, Jonathan King et Marta Kutas, « Expect the unexpected: event-related brain response to morphosyntactic violations », Language and Cognitive Processes, vol. 13, no 1, , p. 21–58 (DOI 10.1080/016909698386582, CiteSeerx 10.1.1.359.7707)
- Hartmut Fitz et Franklin Chang, « Language ERPs reflect learning through prediction error propagation », Cognitive Psychology, vol. 111, , p. 15–52 (PMID 30921626, DOI 10.1016/j.cogpsych.2019.03.002, hdl 21.11116/0000-0003-474F-6 , S2CID 85501792)
- Angela D Friederici, « Towards a neural basis of auditory sentence processing », Trends in Cognitive Sciences, vol. 6, no 2, , p. 78–84 (PMID 15866191, DOI 10.1016/S1364-6613(00)01839-8 , lire en ligne)
- Angela D Friederici et Jurgen Weissenborn, « Mapping sentence form onto meaning: the syntax-semantic interface », Brain Research, vol. 1146, , p. 50–8 (PMID 16956590, DOI 10.1016/j.brainres.2006.08.038, S2CID 14664214)
- Ana Gouvea, Colin Phillips, Nina Kazanina et David Poeppel, « The linguistic processes underlying the P600 », (manuscript),
- Peter Hagoort, « How the brain solves the binding problem for language: a neurocomputational model of syntactic processing », NeuroImage, vol. 20, , S18–29 (PMID 14597293, DOI 10.1016/j.neuroimage.2003.09.013, hdl 11858/00-001M-0000-0013-1E0C-2 , S2CID 18845725)
- Peter Hagoort et Linda R. Wheeldon, Automaticity and Control in Language Processing, coll. « Advances in Behavioural Brain Science », (ISBN 978-1-84169-650-8), « The memory, unification, and control (MUC) model of language »
- Peter Hagoort, Colin Brown et Lee Osterhout, The Neurocognition of Language, New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-852448-9), « The neurocognition of syntactic processing »
- Edith Kaan et Swaab, Tamara, « Repair, revision, and complexity in syntactic analysis: an electrophysiological differentiation », Journal of Cognitive Neuroscience, vol. 15, no 1, , p. 98–110 (PMID 12590846, DOI 10.1162/089892903321107855, S2CID 14934107, lire en ligne)
- Albert Kim et Lee Osterhout, « The independence of combinatory semantic processing: evidence from event-related potentials », Journal of Memory and Language, vol. 52, no 2, , p. 205–225 (DOI 10.1016/j.jml.2004.10.002, CiteSeerx 10.1.1.115.4927)
- Lee Osterhout et Phillip Holcomb, « Event-related brain potentials elicited by syntactic anomaly », Language and Cognitive Processes, vol. 8, (lire en ligne)
- Elisabet Service, Paivi Helenius, Sini Maury et Riitta Salmelin, « Localization of syntactic and semantic brain responses using magnetoencephalography », Journal of Cognitive Neuroscience, vol. 19, no 7, , p. 1193–205 (PMID 17583994, DOI 10.1162/jocn.2007.19.7.1193, S2CID 24251261)