Pépé le Moko

film de Julien Duvivier, sorti en 1937

Pépé le Moko est un film français de Julien Duvivier sorti en 1937, avec Jean Gabin et Mireille Balin, d'après le roman éponyme d'Henri La Barthe.

Pépé le Moko

Réalisation Julien Duvivier
Scénario Henri La Barthe
Julien Duvivier
d'après le roman de
Henri La Barthe
Acteurs principaux
Sociétés de production Paris Film
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Film policier
Durée 94 minutes
Sortie 1937

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Synopsis

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La police cherche à coincer le caïd du milieu parisien, Pépé le Moko, réfugié avec sa bande dans la Casbah d'Alger. Il y est intouchable, mais ne peut en sortir sans se faire arrêter. Sa vie bascule le jour où il tombe amoureux de Gaby, une jeune demi-mondaine, entretenue par un homme riche, passée là en touriste, représentant tout ce que la Casbah n'est pas : parisienne et sophistiquée. Cette relation est jalousée par Inès, maîtresse de Pépé. L'inspecteur Slimane, lui, suit tout cela très attentivement : il compte sur les développements de ce triangle amoureux pour faire sortir le caïd de sa planque. Il pourra ainsi le mettre en état d'arrestation.

Fiche technique

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Distribution

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Étymologie du titre

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Moco est un nom propre servant à désigner les Méridionaux en général, mais les Toulonnais en particulier. Le mot a été inventé par les marins bretons qui, confrontés à ceux de Provence, reprochaient fréquemment à ces derniers d'émailler leurs phrases de : em'acò (et avec ça), prononcé approximativement « 'm'oco » à Toulon. Le chef-d'œuvre de Julien Duvivier a une orthographe très parisienne.

Production

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L'essentiel du film est tourné dans la reconstitution de la Casbah, due à Jacques Krauss, aux studios de Joinville-le-Pont, le matériel lourd nécessité par le cinéma d'alors pouvant difficilement être utilisé dans les rues étroites de la Casbah, où seuls quelques plans d'extérieur seront réalisés. Ainsi, à son grand regret, Mireille Balin n'a-t-elle pas mis les pieds à Alger à cette occasion : elle est d'ailleurs doublée dans les plans larges de la scène finale sur le paquebot[2].

Autour du film

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  • La grande chanteuse Fréhel joue le rôle d'une chanteuse oubliée du public — ce qu'elle avait été au début des années 1920 —. Dans une scène mémorable et poignante, vieillie et marquée par une dure vie, elle interprète sous la photo de ses vingt ans Où est-il donc ?, une chanson nostalgique qui évoque Paris, comme une allégorie cruelle du temps qui passe[3].
  • Jean Gabin interprète lui-même dans ce film une chanson d'amour de ses débuts dans le music-hall à la Maurice Chevalier.
  • Faux raccord remarqué : vers le milieu de l'histoire, quand Pépé le Moko porte une chemise sombre et que sa veste s'écarte, on a le temps de voir les initiales « J.G. » (Jean Gabin).
  • C'est pour préparer le tournage de Pépé le Moko que Jean Gabin et Mireille Balin se rencontrent, et tombent sous le charme l'un de l'autre. Leur relation sentimentale, assez discrète, et leur relation professionnelle auront la même durée : jusqu'à la fin de Gueule d'amour, la même année[2].
  • Pépé le Moko a par ailleurs eu une influence déterminante sur Casablanca.
  • Remakes : Pépé le Moko fut ensuite adapté à deux reprises aux États-Unis : en 1938, sous le titre Algiers (en français Casbah) par John Cromwell, puis en 1948, sous le titre Casbah par John Berry.
  • En 1949, le célèbre acteur comique italien Totò prit la place de Jean Gabin dans un film parodique : Totò le Moko, de Carlo Ludovico Bragaglia.
  • Le film a bénéficié de plusieurs reprises en salles en France en , en et en [4].

Réception critique

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L'accueil de Pépé le Moko est triomphal en France et le film est également très bien accueilli à l'étranger, y compris aux États-Unis, malgré le moralisme du Code Hays et la censure, qui retarderont sa sortie dans plusieurs villes, comme New York, jusqu'en 1941[2].

Le film obtient au moins deux récompenses internationales[2] :

« Pépé le Moko, c'est l'installation officielle, dans le cinéma français d'avant-guerre, du romantisme des êtres en marge, de la mythologie de l'échec. C'est de la poésie populiste à fleur de peau : mauvais garçons, filles de joie, alcool, cafard et fleur bleue », selon Jacques Siclier[5].

Dans une interview donnée en 1999 sur sa cinémathèque imaginaire, le cinéaste Jean-Pierre Mocky cite Pépé le Moko : « Dans les films français, Pépé le Moko de Julien Duvivier est pour moi un film phare. Il appartient aux films interprétés par des acteurs qui aujourd’hui n’existent plus, c’est-à-dire les seconds rôles qui pourraient être des premiers rôles[6]. »

Lors de sa ressortie en salles en 1958, le film totalise 425 258 entrées, pour un cumul de 1 416 226 entrées depuis 1945[7].

Notes et références

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  1. a b et c Pépé le Moko (1937) - IMDb (lire en ligne)
  2. a b c et d Loïc Gautelier, Mireille Bazin, Les passagers du rêve, Paris, 2019
  3. Martin Peullier, Fréhel, le flamme sombre, Paris, Librinova, , 400 p. (ISBN 9791040532712)
  4. « Pépé le Moko - Julien Duvivier », sur encyclocine.com via Internet Archive (consulté le ).
  5. (fr) Les Films-clefs du cinéma de Claude Beylie - Bordas - 1987 - (ISBN 2-04-016356-5)
  6. Véronique Rossignol, « Jean-Pierre Mocky », La Bibliothèque du film,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. http://boxoffice-archives.eklablog.com/entrees-annuelles-1958-c29511270/5

Liens externes

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