Wassin
Wassin (ou Oussin, Ouacine, Touzin) est une tribu berbère zénète qui a donné de multiples ramifications et dynasties. Ils descendent d'Izliten[1].
À l'époque de la conquête musulmane du Maghreb, puis médiévale, ils font partie d'une nébuleuse de tribus berbères nomades et semi-nomades et leur présence est attestée en Tripolitaine occidentale, par les sources ibadites et arabes[2]. Les Beni Merin, branche des Wassin, semblent être les fondateurs de Ghadamès en Libye[3],[4], ville renfermant de nombreuses bourgades appartenant aux clans mérinides des Banu Ouartajin et Banu Wattas[3].
Les Wassin ont donné leur nom à un ksour du djebel Demmer, au sud-est de l'Ifriqiya, trace de leur présence dans la région[5]. Grigori Lazarev les identifie dans la Qastiliya, région de Tozeur, dans le Jérid tunisien[6], où ils sont signalés en 640[7]. Les Wassin sont présents jusqu'au milieu du XIe siècle en Ifrikiya[8],[9] et dans les Aurès[10], mais aussi entre l'Oued Rir et le Sahara[8],[11]. Ils sont cités parmi les groupes habitant le Maghreb moyen[12] de manière ancestrale, mais ils sont également localisés en dehors de cette région[13]. En effet, les Wassin avec toutes leurs tribus étaient établis de manière dispersée dans l'Ifriqiya, dans le désert de Barca, les Zibans, les ksour de Ghadamès et un autre partie les ksour du Mzab[13].
À la suite des invasions hilaliennes au XIe siècle, la tribu se déplace vers l'ouest[11],[14]. Lorsque Abd al-Mumin conquit son empire, Charles-André Julien les situe dans les hautes plaines de l'Oranie[15] tandis qu'Ibn Khaldoun les situe sur les plaines de la haute Moulouya[16][réf. à confirmer].
De la tribu des Wassin sont issus les Mérinides[16] et les Zianides, dynasties qui s'émanciperont de l'Empire almohades entrainant son démembrement au XIIIe siècle.
Références
modifier- Grigori Lazarev, Généalogies et géographies tribales (lire en ligne), p. 14
- Lamia Ben Abid Saadallah, Maya Gharbi et Thouraya Belkahia Karoui, Identités et territoires dans le Maghreb antique : actes du colloque international organisé à Tunis, 29-30 novembre 2013, Université de Tunis, Faculté des Sciences Humaines et Sociales, Laboratoire de recherche Histoire des économies et des sociétés méditerranéennes, (lire en ligne), p. 81-88
- Adolphe de Calassanti-Motylinski, Le dialecte berbère de R'edamès, (lire en ligne), p. X
- Yaḥyá ibn Šaraf al-Nawawī, Chronique d'Abou Zakaria (lire en ligne), p. 119
- Mohamed Hassen, « Les fortifications du sud-est de l’Ifrīqiya au bas Moyen Âge », Université de Tunis, , p. 273
- Grigori Lazarev, Généalogies et géographies tribales (lire en ligne), p. 15
- comte Antione Du Paty de Clam, Fastes chronologiques de Tôzeur, A. Challamel, (lire en ligne)
- Les civilisations de l'Afrique du nord: Berbères-Arabes Turcs. Par Victor Piquet. Publié par A. Colin, 1909, p.370 [1] (screenshot)
- Miguel Baraona Cockerell & Enrique Mata Rivera, La convivencia: fuentes arábigo-islámicas del humanismo renacentista, LOM Ediciones (2017) (ISBN 9789560009548) - p. 82, note 105 [2]
- Les civilisations de l'Afrique du nord: Berbères-Arabes Turcs. Par Victor Piquet. Publié par A. Colin, 1909, p.364 [3] (screenshot)
- Histoire de l'Afrique septentrionales depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française 1830, p 188, Enest Mercier, tome 1
- Charles Peyreigne, Les Influences européennes au Maroc avant la Conférence d'Algésiras, Collection XIX, (ISBN 978-2-346-05537-1, lire en ligne)
- Muḥammad ibn ʿAbd Allâh al-(14-1494) Auteur du texte Tanasī, Histoire des Beni-Zeiyan, rois de Tlemcen, par l'iman Cidi Abou-Abd'-Allad-Mohammed Jbn-Abd'el Djelyl el-Tenessy / ouvrage traduit de l'arabe par l'abbé J.-J.-L. Bargès,..., (lire en ligne), p. XLIII à XLVII :
« Nous citerons d'abord les principales tribus de race jénête, établies de temps immémorial dans le Maghreb-Moyen.[...]Dans le principe, les Béni Wâcin avec toutes leurs tribus étaient établis, les uns dans l'Ifrikiah, les autres dans le désert de Barcah, les autres dans le Zab ; quelques/tribus résidaient dans les coçour de Ghredâmes, de compagnie avec les Béni Ourtâjen et les Béni Wattas, fraction des Béni Meryn ; une autre portion des Béni Wâcin habitait les coçour de Mossab, à cinq journées de distance des montagnes de Titery et à trois journées des coçour des Béni Rîghrah, à l'ouest ; mais vers la fin du VIe siècle de l'hégire, à l'époque où Aly ben-Ichak ben-Ghranîah el-Majourky souleva l'Afrique contre les Almôhades, une grande partie de leurs tribus, tels que les Béni Abd' el-Wâdy, les Béni Toujjyn et les Béni Râched, franchirent le Djebed-Ràched et envahirent le Tell du Maghreb-Moyen, où elles fixèrent leur demeure au milieu des autres Zénêtah, leurs frères, car il descendaient du patriarche Jêna par Zahyg, fils d'Wâcyn, fils d'Ourchîg, fils de Jêna (Histoire des Berbers, tome u, p. 83). »
- Les musulmans français du nord de l'Afrique, par Ismail Hamid, éd. A. Colin (1906) [4]
- Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord. De la conquête arabe à 1830, éd. Payot, Paris, 1966, p. 163
- Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, tome IV de la traduction du baron de Slane, Imprimerie du gouvernement - Alger 1856 - Beni Merin pp. 25-488