Ota Šik
Ota Šik, né le à Plzeň en Bohême et mort le à Saint-Gall, a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Prague, puis devint membre du Parti communiste tchécoslovaque clandestin en 1940, ce qui lui valut d'être arrêté par la Gestapo et déporté au camp de concentration de Mauthausen. Il étudia l'économie après 1945 à l'Université Charles de Prague. En 1961, Ota Šik a pris la direction de l'institut économique influent de l'Académie des sciences et fut considéré comme un expert. En 1967, il intervint auprès d'Antonin Novotny, Secrétaire Général du PC Tchécoslovaque pour entreprendre des réformes de structure importantes afin de redonner de l'efficacité à l'économie du pays. Son projet reprenait l'essentiel de la réforme proposée par l'économiste soviétique Evseï Liberman : autonomie de gestion des entreprises, liberté des prix, etc. Un début timide fut engagé par l'apparition de taxis privés dans Prague, ce qui suscita un grand intérêt dans l'opinion.
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Cimetière de Vinohrady (en) |
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Artisan du Printemps de Prague
modifierPartisan d'un "socialisme à visage humain", il est naturellement appelé à seconder Alexander Dubček, quand ce dernier remplaça Novotny en janvier 1968 et fut l'un des acteurs du Printemps de Prague (1968/69) en devenant vice-Président du Conseil et membre du Comité Central du Parti. Il est resté célèbre comme l'un des concepteurs de la notion de « troisième voie », entre socialisme et capitalisme. Avec Radovan Richta, il a contribué à un renouveau de la pensée marxiste sur le constat du mauvais fonctionnement des économies tchèque et soviétique[1].
Exil
modifierAprès l'intervention des Soviétiques en Tchécoslovaquie, il séjourne plusieurs mois en Yougoslavie puis, violemment critiqué par l'agence TASS, il est destitué de ses fonctions et contraint à l'exil. Il devint professeur d'économie à l'Université de Saint-Gall en Suisse, dont il prit la nationalité. Après l'effondrement du régime communiste, en 1989, il revint à Prague quelque temps comme conseiller économique du président Vaclav Havel. Cependant, ses positions étaient très décalées par rapport à l'opinion occidentale et tchèque en faveur d'un libéralisme total et il eut peu d'influence.
Références
modifier- Jacques Ellul, Les successeurs de Marx, Paris, La Table Ronde, , 218 p. (ISBN 978-2-7103-2879-7), p. 193-214