Olga, baronne de Meyer ( – 1930/1931), née Olga Caracciolo, est une personnalité du grand monde de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle qui posa pour plusieurs artistes mondains. Née au Royaume-Uni, elle devient une femme de lettres et une figure du monde de la mode du début du XXe siècle[1]. Après 1916, elle préférait se faire appeler par le nom de Mahrah de Meyer.

Olga de Meyer
Portrait d'Olga de Meyer par John Singer Sargent, 1907
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 58 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Olga CaraccioloVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Portrait d´Olga Caracciolo à 18 ans, par Jacques-Émile Blanche, 1889

Origines

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D'ascendance portugaise, française et américaine, elle naît sous le titre de Donna Maria Beatrice Olga Alberta Caracciolo à Londres. Son père officiel est un aristocrate napolitain, Gennaro Caracciolo-Pinelli, duc de Caracciolo (1849-?), le plus âgé des fils du 4e duc de Castelluccio. Sa mère est née Marie-Blanche Sampayo (1849-1890), fille du diplomate français Antoine François Oscar Sampayo qui avait administré au Portugal, et de sa femme, l'américaine Virginia Timberlake[2],[3],[4]. Son arrière-grand-mère, Margaret O'Neill Eaton, avait été au cœur du scandale de l'Affaire Petticoat, qui avait entaché la carrière du président Andrew Jackson[5]. Un autre de ses arrière-grands-parents était le Maréchal de France le comte Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély[6],[7].

Il convient cependant de noter la relation qui liait Olga Caracciolo au prince de Galles Albert, devenu plus tard Édouard VII. Bien qu'il ait été officiellement son parrain, il était de notoriété publique qu'il avait été l'un des amants de Blanche Caracciolo, et on soupçonnait donc qu'il fût en réalité le père biologique d'Olga Caracciolo. D'autres pères biologiques potentiels ont cependant été identifiés. Parmi eux, le prince Stanislas Poniatowski (1754–1833), avec qui la duchesse Caracciolo aurait eu une courte liaison, et à qui Olga Caracciolo ressemblerait[8],[9],[10],[11],[12].

Le duc et la duchesse se séparèrent après la naissance d'Olga Caracciolo, et elle passa son enfance à Dieppe en France, dans une demeure appelée "Villa Olga", où elle habitait avec sa grand-mère. Elle étudie ensuite au fameux collège Les Ruches de Mademoiselle Souvestre, avec d'autres jeunes filles de la bonne société européenne. Ses manières et sa distinction sont parfaites.

 
Study of a Girl’s Head and Shoulders (Tête et épaules)
Whistler, 1896-1897
Art Institute of Chicago

Le peintre impressionniste Whistler, alors à la fin de sa vie, fait son portrait lors d'un séjour à Dieppe[13].

En 1916, Olga de Meyer se fit surnommer Mahrah sur les conseils d'un astrologue.

Mariages et vie privée

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White Lilies, Portrait d'Olga de Meyer par James Jebusa Shannon
 
Portrait d'Olga de Meyer, par son mari Adolf de Meyer, 1902

Olga Caracciolo fut mariée :

  • au Nobile Marino Brancaccio (1852-1920), aristocrate napolitain, fils de Carlo Brancaccio, prince de Triggiano et duc de Lustra. Ils se marièrent à Naples, le (mariage civil) et le (mariage religieux). Ils divorcèrent cependant le , à Hambourg, en Allemagne.

Par exemple, Violet Trefusis qui aurait eu une liaison avec Olga de Meyer, surnomma le couple formé par Adolf et Olga "Pédéraste et Médisante"[17].

D´autre part, Olga de Meyer eut une aventure avec Winnaretta Singer, la princesse de Polignac, durant les années 1909-14.

Muse et écrivaine

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Connue pour sa beauté[18], Olga de Meyer fut le modèle et la muse de nombreux artistes, dont Jacques-Émile Blanche, James Jebusa Shannon, James McNeill Whistler, Giovanni Boldini, Walter Sickert, William Ranken, John Singer Sargent et Paul César Helleu. Un autre de ses admirateurs n'était autre que Charles Conder, qui s'amouracha d'Olga Caracciolo et peignit son portrait. On comptait également dans son cercle de fréquentation Aubrey Beardsley[18]. Olga de Meyer a également inspiré des personnages des romans d'Elinor Glyn et d'Ada Leverson.

Elle travailla pendant une courte période pour le journal parisien La Gauloise, dans les années 1890. Elle écrivit un roman sous le nom de Mahrah de Meyer, nom qu'elle choisit d'utiliser à partir de 1916 : Nadine Narska (Wilmarth Publishing, 1916). Le New York Times critiqua durement ce roman[19].

L'une des nouvelles d'Olga de Meyer, Clothes and Treachery (Habits et Traîtrise), fut adaptée en film muet, The Devil's Pass Key, réalisé par Erich von Stroheim[20].

La femme sportive

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La baronne de Meyer participa au début des années 1900 à des tournois d'escrime amateurs en Europe et aux États-Unis. En Europe, elle était l'une des championnes de ce sport en amateur. Le , elle participa à un match amical en Californie, face à la championne d'escrime Sibyl Marston[21].


Les dernières années de la vie d'Olga de Meyer furent difficiles. Des contemporains écrivirent qu'elle était nerveuse et droguée, entourée d'amis douteux, d'un mari qui se faisait trop remarquer, et que cela l'avait rendue méchante. Ses derniers amis respectables l'avaient fuie à cause d'un scandale lié au jeu auquel elle avait été mêlée, et les personnes qui venaient lui rendre visite le faisaient parce qu'ils étaient sûrs de trouver une pipe d'opium ou de la cocaïne chez elle[22].

Olga de Meyer mourut en 1930 ou 1931 d'une crise cardiaque, dans un centre de désintoxication en Autriche[23].


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Références

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  1. Sa date de mort est contestée. Certaines sources avancent l'année 1930, d'autres 1930 ou 1931, tandis que d'autres affirment qu'elle mourut à l'âge de 59 ans, ce qui correspond à l'année courant entre août 1930 et août 1931.
  2. Annuario della nobiltà italiana (1899), page 263
  3. Simona Pakenham, Sixty Miles from England: The English at Dieppe, 1814-1914 (Macmillan, 1967), page 123
  4. Samuel Gordon Heiskell and John Sevier, Andrew Jackson and Early Tennessee History (Ambrose Printing Company, 1921), pages 325-326
  5. Samuel Gordon Heiskell et John Sevier, Andrew Jackson and Early Tennessee History (Ambrose Printing Company, 1921), pages 325-326
  6. John Rothenstein et Campbell Dodgson, The Life and Death of Conder (Dent, 1938), page 115
  7. (en) Denys Sutton, Walter Sickert: A Biography, (Joseph, 1976), page 41
  8. (en) Simona Pakenham, Sixty Miles from England: The English at Dieppe, 1814-1914 (Macmillan, 1967), page 123
  9. (en) John Rothenstein and Campbell Dodgson, The Life and Death of Conder (Dent, 1938), page 115
  10. (en) Catherine Van Casselaer, Lot's Wife: Lesbian Paris, 1890-1914 (Janus Press, 1986), page 137
  11. (en) Micheal de Cossart, The Food of Love: Princess Edmond de Polignac (1865-1943) and Her Salon (Hamish Hamilton, 1978), page 95
  12. Jacques-Émile Blanche, La pêche aux souvenirs (Flammarion, 1949), page 209
  13. Etude de femme, Art Institute of Chicago
  14. Acte de mariage disponible sur le site: Freebmd.rootsweb.com aux noms Maria Beatrice Olga Brancaccio, princesse de Moavero, et baron Adolphus Edward Sigismond von Meyer.
  15. (en) Philip Hoare, Noel Coward: A Biography, (University of Chicago Press, 1998), page 32 : "[...]the fashion photographer Baron de Meyer lived at 58. Both [De Meyer and Glyn Philpot] were homosexual".
  16. (en) Philip Hoare, Noel Coward: A Biography, (University of Chicago Press, 1998), page 32 : "Olga was the illegitimate daughter of Edward VII, and a lesbian".
  17. La liaison entre Olga de Meyer et Violet Trefusius est évoquée dans l´ouvrage d´Henriette Sharpe, A Solitary Woman: A Life of Violet Trefusis (Constable, 1981).
  18. a et b (en) Ann Galbally, Charles Conder: The Last Bohemian (Melbourne University Press, 2003), pages 187-188
  19. (en) "Latest Works of Fiction", The New York Times, 20 May 1917
  20. (en) Richard Koszarski, The Man You Love To Hate (Oxford University Press, 1983).
  21. (en) Article sur Sibyl Marston en anglais
  22. (en) Philippe Juillian and Robert Brandau, De Meyer, (Knopf, 1976).
  23. La mort par crise cardiaque et le lieu de la mort sont évoqués par Ann Galbally dans son ouvrage sur Charles Conder, Charles Conder: The Last Bohemian, Melbourne University Publishing, 2003, p. 247

Liens externes

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