Odanak (réserve indienne)

réserve indienne au Québec (Canada)

Odanak est une communauté abénaquise au Québec (Canada) située sur la rive est de la rivière Saint-François, à 32 km à l'est de Sorel, dans la municipalité régionale de comté de Nicolet-Yamaska dans la région administrative du Centre-du-Québec. Elle est habitée par les membres de la Première Nation d'Odanak[1],[2]

Odanak
Odanak (réserve indienne)
Église Saint-François-de-Sales.
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Centre-du-Québec
Statut municipal Réserve indienne
Grand chef
Mandat
Richard O'Bomsawin
2013 - ...
Code postal J0G 1H0
Démographie
Population 481 hab. ()
Densité 85 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 04′ 38″ nord, 72° 49′ 31″ ouest
Superficie 564 ha = 5,64 km2
Divers
Langue(s) Français, anglais, abénaqui
Code géographique 2450802
Localisation
Carte
Dans la MRC : Nicolet-Yamaska et Québec.
Liens
Site web caodanak.com

Toponymie

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Nommé Arsikantegouk en abénaqui (rivière à la cabane vide) au moment de la colonisation, le nom Odanak, signifiant « au village », n'apparut qu'au début du XXe siècle [3].

Histoire

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Village des Abénaquis, Pierreville, vers 1910.
 
Centre communautaire d'Odanak.

Au début de l'an 1000 ap. J.-C., un peuple parlant la langue iroquoise s'est installé le long du fleuve Saint-Laurent, où il pratiquait l'agriculture avec la chasse et la pêche. Des recherches archéologiques ont révélé que vers 1300, ils ont construit des villages fortifiés identifiables comme similaires à ceux observés et décrits par l'explorateur français Jacques Cartier dans le milieu du XVIe siècle, quand il visita Hochelaga et Stadaconé.

En 1600, cependant, les villages et les populations quittent la région. Depuis les années 1950, les historiens et les anthropologues trouvent des preuves archéologiques et linguistiques pour développer un consensus selon lequel les gens formaient un groupe distinct, qu'ils ont appelé Iroquoiens du Saint-Laurent. Ils parlaient le laurentien et ils étaient séparés de la puissante confédération des nations iroquoises qui s'est développée dans l'actuel État de New York. Ils ont été chassés de leurs demeures dans l'État du Maine en 1690, durant la guerre du Roi Philip et sont relocalisés à Saint-François-du-Lac.

Le village, qui a été fondé vers 1670 par les Abénaquis vivant dans la vallée du Connecticut, était appelé à l'origine Arsikantegouk, qui signifie « rivière à la cabane vide », qui est le nom de la rivière Saint-François dans cette langue. Quand la mission abénaquise située sur la rivière Chaudière se déplace à Odanak, le village et la rivière prennent le nom de cette dernière, « Saint-François ». L’habitude d’appeler le village « Odanak », qui signifie « au village », s'est implantée au début du XXe siècle. En 1916, le bureau de poste prend ce nom[3].

Après l'abandon par les Indiens de la mission Jésuites de Sillery, une nouvelle mission est créée en 1683 à la confluence de la rivière Chaudière et du fleuve Saint-Laurent, nommée la mission Saint-François-de-Sales ou mission du Sault de la Chaudière à cause de la proximité des Chutes de la Chaudière et étant le point le plus au nord de la route Chaudière-Kennebec.

Guerre de la Conquête

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Le village sera détruit le par les troupes Rangers du major Robert Rogers. La population est en partie décimée. Les Rangers sont partis de la baie Missisquoi. Le , Bourlamaque, basé sur l'île aux Noix et surveillant la frontière du lac Champlain, y envoie des Amérindiens, suivis de réguliers et de miliciens. Jean-Daniel Dumas, accompagné par un groupe de miliciens et d'Amérindiens était parti de Trois-Rivières le lendemain de l'attaque à la poursuite des ennemis qui avaient détruit Odanak[4]. Huit jours après avoir attaqué le village, poursuivis de près par les Franco-Indiens, les Rangers atteignent le lac Memphrémagog, se séparent en petits groupes et repartent vers le sud, en direction des colonies britanniques où ils seront en sécurité. Beaucoup de Rangers sont capturés et tués, car ils avaient détruit le village en massacrant une trentaine d'Abénaquis, dont beaucoup de femmes et d'enfants. Ils avaient de plus capturé deux garçons et trois filles. « Deux des prisonniers, un petit garçon et une jeune femme, connaîtront une expérience vraiment horrible. Les deux Abénaquis sont conduits par un groupe de cinq hommes vers la baie Missisquoi, où Rogers a caché plusieurs baleinières en se rendant à Odanak. Pendant le trajet, les Rangers sont à court de vivres ; ils tuent le petit garçon et commencent à le manger, puis deux d'entre eux se divisent le reste pour le manger plus tard. »[5] Robert Rogers, épuisé et affamé, réussit à se rendre en radeau au Fort no 4 (aujourd'hui Charlestown, New Hampshire) sur la rive du fleuve Connecticut. L'attaque des Anglais a été perpétrée pour se venger des raids que les Abénaquis avaient effectué avec leurs alliés français en Nouvelle-Angleterre. Cependant, c'est surtout parce que les Abénaquis d'Odanak avaient refusé les offres de Johnson, le , de rester neutre dans cette guerre que les Anglo-Américains décident de détruire le village.

Révolution américaine

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Durant la Révolution américaine, les résidents d'Odanak essaient de rester neutres mais sont surveillés par une quarantaine de soldats britanniques qui occupent Odanak sur ordre des dirigeants Guy Carleton et son successeur Frederick Haldimand. Il est interdit aux Abénaquis de traverser la frontière vers le sud pour aller vers leurs lieux de chasse ancestraux mais plusieurs familles quittent le village : environ 45 familles s'installent temporairement près du lac Memphrémagog et sont autorisées par le colonel américain Timothy Bedel et son supérieur Philip Schuyler à aller vers le sud et s'installer à Coös (Place des pins blancs), aujourd'hui Newbury (Vermont) et Haverhill (New Hampshire) sur les rives de la Vallée du haut fleuve Connecticut . La voie entre Coös et Odanak devient un passage ou de nombreux Abénaquis circulent presque librement, au grand désappointement des Britanniques[6].

Réserves satellites

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En 1805, pour ne pas avoir pris les armes contre le Canada britannique, une réserve de 8 000 acres (32,3 km2) est concédée pour des réfugiés indiens dans le canton de Durham, près de l'actuel village de L'Avenir. Plus tard, une autre réserve de 2 722 acres (11 km2) est concédée en 1853 aux abords du Petit lac Saint-François dans le canton de Coleraine.

Géographie

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Le territoire est morcelé en plusieurs parties dont la principale est situé sur la rive droite de la rivière Saint-François.

Municipalités limitrophes

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Lieu-dit

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  • Adalômkamek[7]

Démographie

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La population de la Première Nation d'Odanak est de 2 466 personnes en 2017[8], bien que le nombre de personnes résidant sur la réserve d'Odanak est nettement inférieur. Le tableau ci-dessous détaille l'évolution de la population sur la réserve.

Évolution démographique
1991 1996 2001 2006 2011 2016 2021
333392425469457449481
Langue maternelle (2006)[11]
Langue Population Pct (%)
Français seulement 410 88,17 %
Anglais seulement 55 11,83 %
Français et anglais 0 0,00 %
Autres langues 0 0,00 %

Gouvernance

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Drapeau de la Première nation d'Odanak.

La réserve d'Odanak possède son propre conseil de bande, comme toutes les communautés des Premières Nations du Québec, mais partage aussi quelques-unes de ses responsabilités avec le Grand Conseil de la Nation Waban-Aki qu'elle a en commun avec la communauté sœur de Wôlinak.

Les responsabilités du Grand Conseil Waban-Aki, situé à Wolinak sont les infrastructures, les immobilisations, l'urbanisme, l'inspection des bâtiments, les revendications territoriales, les consultations territoriales et les services sociaux.

Politique

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Odanak est incluse dans les circonscriptions électorales suivantes :

Culture et tourisme

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L'Institution Kiuna, un centre d'études collégiales.
  • On retrouve à Odanak le musée des Abénakis. Fondé en 1965, il est le plus vieux musée consacré à la culture autochtone au Québec[12].
  • L'église catholique actuelle qui a été construite en 1826
  • Boutiques d'artisanat local

Organismes

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Le l'Institution Kiuna, le premier cégep consacré à l'éducation des autochtones du Québec depuis la fermeture du collège Manitou ouvre ses portes à Odanak. Il offre des cours pour une soixantaine d'étudiants[13] tant dans le programme Sciences humaines - Premières nations, Social Sciences - First Nations[14] que dans des attestations d'études collégiales. Dès 2017, Kiuna offrira également un programme de journalisme en collaboration avec le cégep de Jonquière[15].

Personnalités

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Culturelles

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Politiques

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Notes et références

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  1. Première Nation d'Odanak
  2. Gouvernement du Québec, « Répertoire des municipalités : Odanak », sur Ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire (consulté le )
  3. a et b « Odanak », Banque des noms de lieux du Québec, sur Commission de Toponymie (consulté le )
  4. Charland, Thomas-M., « C’est arrivé le 4 octobre 1759 – Revue d’histoire de l’Amérique française », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 13, no 3,‎ , p. 328–334 (ISSN 1492-1383, DOI https://doi.org/10.7202/301985ar, lire en ligne, consulté le ).
  5. Les Iroquois et la guerre de Sept Ans, p. 177
  6. The American Revolution in Indian Country Crisis and Diversity in Native American Communities. Author: Colin G. Calloway: p-72-73
  7. Commission de toponymie du Québec : Adalômkamek
  8. « Odanak : population inscrite », sur Affaires autochtones et du Nord Canada (consulté le ).
  9. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Odanak, IRI » (consulté le )
  10. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Odanak, IRI » (consulté le )
  11. Recensement 2006
  12. « Page d'accueil du site internet du Musée des Abénakis. », sur Musée des Abénakis (consulté le )
  13. Jean-Philippe Brière, « Premiers cours conçus pour les Premières Nations », sur TVA Nouvelles (consulté le )
  14. (en-US) « KIUNA », sur kiuna-college.com (consulté le )
  15. Zone Société - ICI.Radio-Canada.ca, « Un programme collégial en journalisme destiné aux Autochtones », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  16. « Alanis Obomsawin | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  17. « [http://www.collectionscanada.gc.ca/femmes/030001-1259-f.html ARCHIV�E - Alanis Obomsawin - Thèmes - Cinéma - Femmes à l‘honneur: Leurs réalisations - Bibliothèque et Archives Canada] », sur www.collectionscanada.gc.ca (consulté le )
  18. (en-US) « Alanis Obomsawin », sur Indspire, (consulté le )
  19. « Alanis Obomsawin: What drives me - Macleans.ca », sur www.macleans.ca (consulté le )
  20. « Native Leaders of Canada - Alanis Obomsawin », sur www.newfederation.org (consulté le )

Étienne Dubois, Le Nouvelliste, Cahier Arts et Spectacles, le

Annexes

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Bibliographie

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  • Charland, Thomas, Les Abénakis d'Odanak, Les Éditions du Lévrier, Montréal, 1964
  • D. Peter MacLeod, Les Iroquois et la guerre de Sept Ans, vlb éditeur, 2000, (ISBN 2-89005-713-5)
  • Historic Highways of America (Vol. 7) Portage Paths - The Keys of the Continent ; Archer Butler Hulbert (Author)

Articles connexes

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Liens externes

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