Oblitération par losange gros chiffres

marque postale française

L'oblitération par losange gros chiffres est une marque postale française utilisée entre 1862 et 1876.

Détail d'une lettre montrant le cachet Gros Chiffre sur le timbre.

Le cachet Gros Chiffres

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Ce cachet a pour fonction d'oblitérer le timbre-poste pour qu'il ne soit plus réutilisable. Des années 1850 à 1876 en France, ce cachet donne une oblitération en forme de losange composé d'un grand nombre de points noirs.

À partir de 1852, l'administration met en service des cachets oblitérants ou chaque bureau de poste est repéré par un code numérique constitué de petits chiffres. Sur lettre, ce cachet est toujours accompagné d'un cachet dateur qui est supposé faire apparaitre la date d'envoi de façon lisible.

Quelques années plus tard, en 1862, constatant le peu de lisibilité de ce type de cachet, elle décide de changer de typographie et de passer à un autre type : l'oblitération par losange gros chiffre.

Elle établit une nomenclature qui est mise en service en [1]. La première partie démarre à 1 pour Abbeville jusqu'à 4361 pour Zévaco - (orthographié ZIVACO). Elle sera donc utilisée dès , bien que la date officielle prévue était le . La 1re date connue de l'oblitération GROS chiffres sur lettre est pour la France métropolitaine le . Mais cette oblitèration a aussi été utilisée dans les colonies depuis avant cette date.

En 1876, le timbre à date finit par faire office de cachet d'oblitération à partir de mars, mettant fin à l'usage courant de ce type d'oblitération.

Les petits chiffres des gros chiffres

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L'administration postale disposait de cachets petits chiffres qu'elle a également distribués à certains bureaux. Au départ, il s'agissait de résoudre des problèmes de surcharge. Mais certains bureaux les ont régulièrement utilisés.

Ces cachets sont en conformité avec la numérotation gros chiffre (il ne s'agit pas d'utilisation tardive des petits chiffres. Sur lettre l'identification ne pose aucun problème grâce à l'utilisation du cachet à date. Sur timbre isolé, la distinction prend en compte la date d'édition du timbre (un petit chiffre sur un Cérès dentelé est obligatoirement un « petit chiffre des gros chiffres »).

Utilisation historique et géographique des cachets gros chiffres

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L'emploi de ces cachets a été systématique de 1862 à 1876. Il est donc le reflet de la progression de l'administration française en France et dans le monde.

Créations et modifications de bureaux

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La nomenclature initiale de 1862 contenait 4361 numéros de bureaux. Entre 1862 et 1876, la nomenclature a évolué de 4362 à 4999 dans une première phase. Ensuite la nomenclature a repris au-delà de 6000, jusqu'à 6448 ensuite (les numéros commençant par 5000 étant affectés à l'Algérie et aux bureaux à l'étranger). Il faut également intégrer des reprises des numéros inutilisés en raison du rattachement de l'Alsace Lorraine à la France.

Environ 1200 bureaux ont donc été créés entre 1862 et 1876.

Quelques bureaux ont vu leur nom évoluer (ou ont été déplacés vers une commune voisine. On les repère dans la table à travers les répétitions de numéros. Par exemple :

Les remplaçants d'Alsace-Lorraine

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Les bureaux d'Algérie

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De 1848 à 1924 la politique de l'administration a été de considérer que l'Algérie faisait partie intégrante de la France. L'administration postale y a donc établi les mêmes règles que sur le territoire métropolitain.

Elle était divisée en trois départements (Alger, Constantine, Oran) dont les numéros étaient compris entre 5000 et 5172. Voir :

Les bureaux du Levant

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Les autres bureaux à l'Étranger

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Nomenclature (extrait)

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N° Bur. Bureau Département N° Dep. Liens
1 Abbeville Somme 76
2 Ablis Seine-et-Oise 72
3 Ablon Seine-et-Oise 72
4 Abondance Haute-Savoie 89
5 Abrechwiller Meurthe 52
6 Les Abrets Isère 37

Usages particuliers de la nomenclature gros chiffres

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Lettre envoyée de Grande-Bretagne vers Pleaux dans le Cantal avec un cachet de retour émis par ce bureau avec la marque de retour 2876.

La nomenclature des bureaux gros chiffres a dépassé le cadre de l'oblitération simple. Elle a notamment servi dans les cachets de retour et dans ceux des bureaux de passe.

Les cachets de retour à l'envoyeur servent à indiquer que le destinataire n'a pu être joint et que le courrier doit être retourné à l'envoyeur. Ils sont utilisés par les bureaux du lieu de destination.

Plusieurs types de griffe ont été utilisés et notamment celles qui contiennent le numéro du bureau avec sa nomenclature gros chiffres.

Bureau de passe

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Lettre de Altkirch vers Villersexel avec une griffe bureau de passe de Vesoul (4169)

Les bureaux de passe sont liés à la poste ferroviaire. Leur rôle était d'acheminer les dépêches et correspondances qu'ils recevaient d'autres bureaux et notamment les ambulants ou les courriers convoyeurs[2].

La nomenclature gros chiffre a été également utilisée pour les identifier.

 
Lettre de Paimpol avec un cachet bureau de passe 3533 au verso
N° Bur. Bureau Département N° Dep. Liens
99 Angers Maine-et-Loire 47
305 Bar-le-Duc Meuse 53
506 Blois Loir-et-Cher 40
691 Caen Calvados 13
897 Charité (La) Nièvre 56
947 Châteauroux Indre 35
978 Chaumont (Haute-Marne) — Chaumont-en-Bassigny Haute-Marne 50
1307 Dijon Côte-d'Or 20
1987 Laval Mayenne 51
2056 Lisieux Calvados 13
2188 Mans (Le) Sarthe 71
2351 Mézières → Charleville-Mézières Ardennes 7
2565 Moulins-sur-Allier Allier 3
2598 Nancy Meurthe 52
2654 Nevers Nièvre 56
2660 Niort Deux-Sèvres 75
2915 Poitiers Vienne 80
3112 Rennes Ille-et-Vilaine 34  
3219 Rouen Seine-Maritime — Seine-Inférieure 74
3325 Saumur Maine-et-Loire 47
3533 Saint-Brieuc Côtes-d'Armor — Cotes-du-Nord 21
4169 Vesoul Haute-Saône 69  
4201 Vierzon Corrèze 18

Collectionner les Gros Chiffres

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La collection de gros chiffres offre de multiples combinaisons qui permettent d'engager des recherches intéressantes avec des prix abordables. Par exemple, on peut commencer à trouver de tels cachets sur des timbres détachés dans des caisses « à un euro les dix timbres » et, sur lettre, dans des boites à un euro la lettre. Les ouvrages spécialisés donnent des cotes comprises entre 2€ et 10 000  pour les timbres sur lettres.

Plusieurs facteurs doivent être pris en compte dans l'évaluation d'une lettre de cette époque :

  • Les timbres qui ont servi à l'affranchissement et leur conformité au tarif postal[3],
  • Le numéro de cachet gros chiffres[4],
  • La nature du cachet à date,
  • La lisibilité des cachets à date (la date est importante),
  • La nature des autres cachets figurant au recto et au verso,
  • La date est à considérer surtout dans les extrêmes (premier jour ou usage tardif),
  • La destination (notamment pour l'étranger où les plus-values peuvent être importantes).
  • Le contenu de la lettre est également à prendre en compte (récit informatif ou facture illustrée par exemple)...

Ces différents critères peuvent donner des pistes de collection :

  • Une enveloppe par département (peu couteux et déjà intéressant),
  • Quelques enveloppes pour illustrer une collection classique,
  • Un département,
  • Un type de commune (crus viticoles...),
  • Les bureaux à l'étranger...

Voir aussi

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. Voir Vincent Pothion page 3
  2. E.H. de Beaufond Catalogue des oblitérations des timbres de France 1876-1900 émission au type Sage Paris 1960
  3. Voir par exemple le catalogue Dallay pour la France
  4. Pour la France, voir le catalogue de Vincent Pothion ; concernant l'Algérie, le catalogue Dallay pour l'Afrique ; concernant les autres bureaux à l'étranger voir le Dallay Europe et Asie

Bibliographie

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  • Dallay, Catalogue de cotations des timbres de France, annuel (ISBN 2-9516-6898-8).
  • Vincent Pothion, Nomenclature des Bureaux de Postes français 1852 - 1876, Petits et gros chiffres cotés, Paris, La Poste aux Lettres, .
  • Nicolas de Pellinec, « Les gros chiffres, prenez le temps de les analyser », Timbres Magazine, no 89,‎
    bon article d'introduction