ORP Błyskawica
L'ORP Błyskawica (Éclair en polonais) est un destroyer (ou contre-torpilleur en français) polonais de classe Grom construit au chantier naval J. Samuel White de Cowes, ayant participé à la Seconde Guerre mondiale.
ORP Błyskawica | |
ORP Błyskawica en 2012 | |
Type | Destroyer |
---|---|
Classe | classe Grom |
Histoire | |
A servi dans | Marine polonaise |
Chantier naval | J. Samuel White à Cowes |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | |
Statut | navire-musée |
Équipage | |
Équipage | 192 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 114 m |
Maître-bau | 11,3 m |
Tirant d'eau | 3,3 m |
Déplacement | 2 144 t |
Puissance | 54 000 ch |
Vitesse | 39,6 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 4 tourelles doubles de 102 mm 4 pièces simples AA de 40 mm 4 pièces simples AA de 20 mm 4 mitrailleuses AA 4 tubes lance-torpilles de 533 mm 2 rampes de mouillage de mines sous-marines. |
Rayon d'action | 2 000 nautiques |
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Historique
modifierEntrée en service
modifierLe la Marine polonaise signe un contrat avec le chantier naval J. Samuel White de Cowes pour la construction de deux contre-torpilleurs de classe Grom[1]. Les plans des navires sont conçus fin mai[2] et la quille de l'ORP Błyskawica est posée le [1]. Son lancement a lieu exactement un an plus tard. Les essais à la mer se déroulent en septembre et octobre 1937. Le de la même année le navire atteint une vitesse de 40,4 nœuds[1]. Le pavillon polonais est hissé le [3] et le 1er décembre l'ORP Błyskawica, sous le commandement du komandor porucznik (capitaine de frégate) Tadeusz Morgenstern-Podjazd, entre dans le port de Gdynia. Le le komandor podporucznik (capitaine de corvette) Włodzimierz Kodrębski devient le nouveau commandant du navire[4].
Seconde Guerre mondiale
modifierLe dans le cadre du plan Pékin[5] l'ORP Błyskawical accompagné de l'ORP Burza et de l'ORP Grom, quitte Gdynia pour gagner le Royaume-Uni. Le à 09 h 25 les destroyers polonais reçoivent le message radio annonçant le déclenchement de la guerre[5]. Dans l'après-midi de la même journée, les navires arrivent à Leith[6], puis ils sont transférés à Rosyth où ils sont "amicalement internés" (officiellement considérés comme des navires en visite de courtoisie et non pas des unités belligérantes)[7]. Leur situation change le lorsque le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne[1]. Le , le komandor (capitaine de vaisseau) Stankiewicz annonce à l'Amirauté britannique la capacité de combat de destroyers polonais aux côtés de la Royal Navy[7]. L'ORP Błyskawica reçoit le numéro tactique H34[1], le il escorte avec l'ORP Burza et le HMS Codrington (en) trois sous-marins français et leur navire-dépôt Jules Verne, de Brest à Harwich. Le , pendant la campagne de Norvège, le Błyskawica est endommagé[8] et envoyé en réparation à Skjelfiord. Le , les artilleurs du Błyskawica abattent un avion ennemi à Rombakkenfiord[9] pour répéter le même succès quatre jours plus tard[9].
Le , le Błyskawica prend la mer pour protéger l'évacuation de Dunkerque[10], trois jours plus tard, il escorte à Douvres un destroyer britannique endommagé, le HMS Greyhound. Au cours de la nuit du 30 au , le Błyskawica protège le torpilleur français Cyclone[11] et sauve 15 naufragés du torpilleur Siroco coulé par les schnellboots allemands[12]. Le , le Błyskawica rentre à Harwich, et le ses artilleurs abattent leur troisième avion[7].
À partir de la fin de l'été 1940 le Błyskawica prend part à la bataille de l'Atlantique. Le 1er septembre il sauve un naufragé du Star Sion[7]. Deux jours plus tard, il détecte et attaque l'U 101. Celui-ci, sérieusement endommagé, est obligé de rentrer à Lorient. Le , lors d'une réparation au chantier naval de Glasgow, l'équipage du Błyskawica participe à la défense anti-aérienne de la ville et abat un avion ennemi[1].
Le , le Błyskawica, accompagné de HMS Bramham (en) et de HMS Cowdray (en) prend la route vers Gibraltar en vue de préparer l'opération Torch[7]. Le , il appuie de son feu les troupes du débarquement près d'Alger[7] et le lendemain il escorte un convoi à Bougie. Le , il est sérieusement endommagé par l'aviation allemande, trois marins sont tués sur place, deux autres meurent à l'hôpital de Béjaïa[13] et 46 hommes sont blessés[14]. Le navire compte plus de 200 impacts de balles[10], il est envoyé en réparation à Gibraltar. Les travaux durent jusqu'au [1], le Błyskawica reste à Gibraltar où il rejoint la Force H. Le le Błyskawica bombarde la côte près de Tunis pour faire croire aux Allemands à un débarquement[1].
Après les patrouilles en mer Méditerranée, l'ORP Błyskawica revient en Angleterre pour participer à la bataille de l'Atlantique[15].
Le , le premier jour du débarquement de Normandie, le Błyskawica attaque un U-boot[1]. La nuit de 8 au , il prend part à la bataille d'Ouessant au cours de laquelle les destroyers alliés envoient par le fond deux navires allemands, le Z-32 et le ZH1 et endommagent le Z-24[16]. Le , l'ORP Błyskawica avec le HMS Tartar et le NCSM Haida attaquent un convoi allemand près de l'île de Groix et y coulent deux chalutiers armés, les UJ1420 et UJ1421, ainsi qu'un bateau escorté[17]. Une des missions du Błyskawica est le ravitaillement de la Résistance française en armes, munitions et autres équipements[7].
L'après guerre
modifierAprès la fin des hostilités, l'ORP Błyskawica participe à l'opération Deadlight[18]. En , il est décidé de démobiliser l'Armée polonaise de l'Ouest. Les navires polonais, dont le Błyskawica, passent sous protection britannique[1]. Le pavillon du Błyskawica est baissé le mais le pavillon de Saint Georges n'y est jamais hissé, conformément à la décision de l'Amirauté.
Retour en Pologne
modifierLe [19], une mission polonaise arrive à Londres pour négocier le retour des navires polonais qui combattaient au sein de la Royal Navy pendant la Seconde Guerre mondiale. Lors des négociations il a été décidé que le premier bâtiment à revenir serait l'ORP Błyskawica, qui présentait le meilleur état technique[19]. Le , le pavillon polonais est à nouveau hissé sur le Błyskawica et le jour même, commandé par le komandor podporucznik Bolesław Romanowski il prend le chemin du retour[1]. Il arrive à Gdynia le . Dans les années 1948 et 1949, le Błyskawica sert de navire-école[1]. Entre et , il subit des travaux après lesquels il reprend ses missions opérationnelles[20]. Le l'ORP Błyskawica reçoit le numéro tactique N-51[21].
Le , lors d'un exercice en mer, le Błyskawica est victime d'un grave accident, une conduite de vapeur explose. Sept hommes perdent la vie[22]. Remorqué à la base, il est utilisé pour la formation des cadets. Le il est reclassé en navire de défense anti-aérienne et le il est radié des listes de la Flotte[23]. Le il devient navire musée[1].
Description technique
modifierL'ORP Błyskawica est un destroyer d'une longueur totale de 114 m (108,8 m longueur entre perpendiculaires[1], longueur de flottaison 111 m[7]) et d'une largeur maximale de 11,3 m[10]. Son déplacement est de 2 144 t pour un tirant d'eau moyen de 3,3 m[24]. Propulsé par deux turbines Parsons il développe une puissance de 54 000 chevaux et utilise de la vapeur à 26,2 kg/cm2 et à 331 °C en sortie des surchauffeurs. Les deux hélices tripales lui permettent d'atteindre une vitesse de 39,6 nœuds[25]. Son rayon d'action est de 2 000 miles à 15 nœuds[26] (3 573 à 15 nœuds selon d'autres sources[15]). Il emporte 350 tonnes de fioul.
L'armement est composé de sept canons Bofors 34/36 de 120 mm, deux canons doubles Bofors 40 mm et trois mitrailleuses Hotchkiss de 13,2 mm modèle 1929, en outre, le destroyer est équipé de deux affûts triples de tubes lance-torpilles de 550 mm, de deux rampes de mouillage de mines marines et de deux rampes de mouillage de mines sous-marines de type Thornycroft[26].
L'équipage est constitué de 192 hommes[1].
Commandants
modifier- – : komandor porucznik Tadeusz Morgenstern-Podjazd
- – 1939: komandor porucznik Włodzimierz Kodrębski
- – : kapitan (lieutenant de vaisseau) Tadeusz Gorazdowski
- – : komandor podporucznik Jerzy Umecki
- – : komandor porucznik Stanisław Nahorski
- – : komandor podporucznik Wojciech Francki
- – : komandor porucznik Stanisław Hryniewiecki
- – : kapitan Tadeusz Gorazdowski
- – : komandor porucznik Wojciech Francki
- – : komandor podporucznik Tadeusz Gorazdowski
- – : komandor podporucznik Ludwik Lichodziejewski
- : – : komandor porucznik Konrad Namieśniowski
- : – : komandor porucznik Ludwik Lichodziejewski
- – : komandor porucznik Wojciech Francki[4].
- – : komandor podporucznik Bolesław Romanowski
- – : komandor podporucznik Wacław Krzywiec
- – : komandor podporucznik Zbigniew Węglarz
- – : komandor podporucznik Zdzisław Studziński
- – : kapitan Stanisław Mielczarek
- – : kapitan Hieronim Kubera
- – : kapitan Kryspin Lech
- – : kapitan Tadeusz Morzycki
- – : kapitan Józef Żywczak
- – 1968: komandor podporucznik Bolesław Kilians
- 1969 – 1974: kapitan Zenon Sawa
Dans la culture populaire
modifierLittérature
modifierPlusieurs ouvrages consacrés à l'ORP Błyskawica ont été publiés :
- Atlantyckie patrole de Wieńczysław Kon, 1958[27]
- Granatowa załoga de Wincenty Cygan, 1955[28]
- Niszczyciele „Grom” i „Błyskawica" de Jerzy Pertek, de 1969[29]
- ORP „Błyskawica” de Władysław Szczerkowski, 1970[30]
- Na pokładzie „Błyskawicy” d'Andrzej Kuczera, 1981[31]
Numismatique
modifierEn commémoration de l'ORP Błyskawica une pièce de monnaie a été frappée en 2012[32].
Philatélie
modifierLa poste polonaise a émis à deux reprises en 1963 et 1968 des timbres avec le Błyskawica[33],[34].
Jeu vidéo
modifierL'ORP Błyskawica est présent dans le jeu World of Warships[35].
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- Marek Twardowski, « ORP „Błyskawica” – nowe spojrzenie na weterana », Morza, Statki i Okręty, , p. 33–44 (ISSN 1426-529X)
- Marek Twardowski, « Poszukując nowych niszczycieli : Przedwojenne przetargi na polskie niszczyciele », Morza, Statki i Okręty, , p. 46–53 (ISSN 1426-529X)
- Dziennik Rozkazów M. S. Wojsk. z 22 grudnia 1937, Nr 17, poz. 209.
- Jan Kazimierz Sawicki, Kadry morskie Rzeczypospolitej. VOL. V : Polska Marynarka Wojenna. Dokumentacja organizacyjna i kadrowa oficerów, podoficerów i marynarzy (1918–1947), Gdynia, Akademia Marynarki Wojennej, , 308–312 p. (ISBN 978-83-932722-0-4)
- Józef Wiesław Dyskant, Polska Marynarka Wojenna w 1939 roku. Część 1 : W przededniu wojny, Gdańsk, AJ-Press, , 167–170 p. (ISBN 83-7237-044-3)
- Jan Piwowoński, Flota spod biało-czerwonej, Warszawa, Nasza Księgarnia, , 241–249 p. (ISBN 978-83-10-08902-1)
- Sławomir Kudela, « Szczęśliwy okręt: 70 lat służby ORP „Błyskawica” », Przegląd Morski, , p. 48–60 (ISSN 1897-8436)
- Lech Trawicki, « 70. rocznica zatopienia ORP „Grom” », Morze, Statki i Okręty, , p. 31–38 (ISSN 1426-529X)
- Tadeusz Kasperski, « ORP „Błyskawica” kontra U-60 pod Dunkierką », Okręty, , p. 60–65 (ISSN 1898-1518)
- Jan Piwowoński, Flota spod biało-czerwonej, Varsovie, Nasza Księgarnia, , 241–249 p. (ISBN 978-83-10-08902-1)
- Andrzej Perepeczko, Burza nad Atlantykiem. vol.1, Lampart, , 363–365 p. (ISBN 83-86776-45-5)
- (en) W. J. R. Gardner, The Evacuation from Dunkirk : 'Operation Dynamo', 26 May – 4 June 1940, Londres, Frank Cass, , 210 p. (ISBN 0-7146-5120-6, lire en ligne), p. 69
- Jerzy Pertek, Mała flota wielka duchem, Poznań, Wydawnictwo Poznańskie, , 512–573 p. (ISBN 83-210-0697-3), « Lista strat osobowych Polskiej Marynarki Wojennej 1939–1945 »
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- Robert Rochowicz, « Niszczyciele PMW po 1945 roku : Klasyczne niszczyciele PMW. Część pierwsza », Morza, Statki i Okręty, , p. 35–43 (ISSN 1426-529X)
- Przemysław Budzbon, « »Błyskawica« », Morze, , p. 29 (ISSN 0137-2823)
- Grzegorz Nowak, « Niszczyciele ORP „Grom” i ORP „Błyskawica”. Część I » (numéro spécial), Modelarstwo Okrętowe, , p. 26–29 (ISSN 1895-2216)
- Stanisław M. Piaskowski, Okręty Rzeczypospolitej Polskiej 1920–1946 : Album planów, Varsovie, Lampart, , 47–49 p. (OCLC 38876016)
- Wieńczysław Kon, Atlantyckie patrole, (réimpr. Wydawnictwo MON) (lire en ligne)
- Andrzej Ryba, « Na tropie Cygana », Nasze Morze, , p. 52–54 (ISSN 1895-4812)
- Jerzy Pertek, Niszczyciele „Grom” i „Błyskawica”, Gdańsk, Wydawnictwo Morskie,
- Władysław Szczerkowski, ORP „Błyskawica”, Gdańsk, Wydawnictwo Morskie,
- Andrzej Kuczera, Na pokładzie „Błyskawicy”, Varsovie, Wydawnictwo MON,
- (pl) « Monety okolicznościowe: Niszczyciel „Błyskawica” » [PDF], Narodowy Bank Polski, (consulté le )
- POLSKA – ZNACZKI POCZTOWE – 1963 [accès 30-12-2012]
- POLSKA – ZNACZKI POCZTOWE – 1968 [accès 30-12-2012].
- ORP Błyskawica wkrótce w World of Warships!
Bibliographie
modifier- Eugène Kolesnik, « Thunder and Lightning : The Polish Destroyers Blyskawica and Grom », Warship, vol. Vol. 1 (1977), no 4, (ISSN 0142-6222)
- Sławomir Kudela, « Szczęśliwy okręt : 70 lat służby ORP „Błyskawica” », Przegląd Morski, (ISSN 1897-8436)
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- Marek Twardowski, Niszczyciele typu Grom. Cz. 1 : Grom, Błyskawica, Gdańsk, AJ-Press, (ISBN 83-7237-115-6)
- Marek Twardowski, Niszczyciele typu Grom. Cz. 2 : Grom, Błyskawica, Gdańsk, AJ-Press, (ISBN 978-83-7237-126-3 et 83-7237-126-1)
- Marek Twardowski, « Operacja »Deadlight« », Morza, Statki i Okręty, (ISSN 1426-529X)
- Marek Twardowski, « ORP „Błyskawica” – nowe spojrzenie na weterana », Morza, Statki i Okręty, (ISSN 1426-529X)
- Paweł Wieczorkiewicz, « PMW w latach II w.ś. – stan, perspektywy badań i próba oceny », Morza, Statki i Okręty, (ISSN 1426-529X)
- (en) Norman Friedman, British Destroyers : From Earliest Days to the Second World War, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, , 320 p. (ISBN 978-1-84832-049-9)