Nougat de Montélimar
Le nougat de Montélimar est une spécialité de nougat élaborée dans la région de Montélimar en Drôme provençale, dans le département de la Drôme.
Nougat de Montélimar | |
Le plus gros nougat du monde | |
Lieu d’origine | Montélimar |
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Ingrédients | Miel, amandes mondées, pistaches mondées, œuf, pain azyme[1] |
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Cette confiserie doit une partie de son existence à la culture de l'amandier et à l'élevage des abeilles dans cette région.
Description
modifierLe nougat de Montélimar[2] est composé d’amandes, de miel, de sucre et de blancs d’œufs battus en neige. Ces derniers vont aérer la pâte et lui donner la couleur blanchâtre traditionnelle du nougat. Il existe depuis de nombreux nougats aromatisés : nougat aux fruits confits (citron, orange, cédrat, figue, noix, châtaigne, fraises, myrtilles…), aux plantes (nougat à la lavande…), nougat au chocolat…
Cahier des charges
modifierSelon le décret du [3], le nougat de Montélimar doit contenir au moins 30 % de fruits secs (amandes douces entières émondées, noisettes, pistaches vertes, noix, etc.) et 25 % de miels, auxquels s'ajoutent des matières sucrantes (sucre, sucre inverti et sirop de glucose), un agent d'aération (blanc d’œuf de poule, albumine d’œuf, albumine de lait, gélatine alimentaire), du pain azyme et de l'arôme naturel de vanille[4].
Les miels doivent avoir été récoltés en France, Espagne, Italie ou Grèce (les pays bordant la Méditerranée et appartenant à la CEE), avec au moins 7% de miel de Lavande récolté exclusivement en France[4]. Rien n'oblige les nougatiers à l'utilisation des productions agricoles de la région de Montélimar.
La part minimale de miel est donc approximativement de 20 à 21 % par rapport à la matière totale[4].
Histoire
modifierOrigines
modifierLes premières recettes de nougat blanc sont attestées au Moyen-Orient dans des livres arabes du Xe siècle. Le nougat de Provence, a fortiori celui de Montélimar, pourraient être les héritiers des nougats arabes. Certains historiens prétendent que les premières mentions du Nougat de Montélimar pourraient dater de 1097. Il existe également une quantité de documents publiés tout au long des siècles[5].
Le mot nogat (« amande » en langue occitane) apparaît en 1595 dans un livre de pharmacie et en 1607 dans un livre de diététique, Le Thresor de santé, tous deux publiés à Lyon. Il y est précisé que nogats et torrons sont confectionnés exclusivement en Provence et Languedoc, des terres agricoles favorables à la culture de l'amandier. Le nougat s'appellera nogat jusqu'au début du XIXe siècle.
Le nougat est attesté à Montélimar depuis 1701. La tradition des treize desserts de Noël en Provence est attestée depuis le XVIIe siècle et le nougat y est présent avant la fin du XVIIe siècle. Il existe également du nougat noir de Provence. Il s'agit de l'un des treize desserts traditionnels de Noël en Provence composé de miel, de sucre, d'amandes, et éventuellement de vanille[6].
1701 : le commencement de la renommée du nougat de Montélimar
modifierLouis, duc de Bourgogne, et Charles, duc de Berry, revenant d’un trajet en Espagne à cheval, s’arrêtent à Montélimar[7], et se font offrir un quintal de nougat (équivalant à 42 kg).
Au XXe siècle
modifierLe nougat de Montélimar doit sa notoriété internationale à Émile Loubet, né à Marsanne, près de Montélimar, devenu maire de Montélimar puis sénateur de la Drôme et enfin président de la République (de 1899 à 1906)[8],[9],[10],[11].
Il entreprit une grande campagne de promotion du nougat : il offrit des nougats à toutes les principales têtes couronnées qu'il rencontrait, ainsi qu’aux nombreux présidents étrangers se rendant à l’Élysée, ce pour quoi il a été caricaturé[12]. La notoriété du nougat de Montélimar devint ainsi internationale.
L'expansion de sa notoriété est encore et surtout due à sa situation géographique, sur la nationale 7.
En 1968, l’autoroute A7 est créée et les nougatiers réagissent en s’installant tous sur l’aire d’autoroute de Montélimar, la plus grande en Europe[13]. En 2015, un article du journal Le Parisien indique qu'il s'agit du plus important lieu de vente de nougat de France, concurrençant ainsi les autres commerçants de la ville de Montélimar[14].
Commerce
modifierEn 2003, le syndicat des nougatiers avait déposé un dossier afin d'obtenir une certification de la dénomination géographique « nougat de Montélimar » pour protéger commercialement son utilisation[15]. La demande est approuvée par l’Union européenne le , reconnaissant l’appellation « Nougat de Montélimar » comme une Indication géographique protégée (IGP)[16].
Une douzaine de nougatiers sont encore en activité à Montélimar (2 industriels et 10 artisans). La fabrication annuelle est d'environ 4 500 tonnes, et cette activité emploie environ 300 personnes[17].
Notes et références
modifier- Site lacuisinedebernard.com, fiche de recette du nougat de Montélimar
- « La recette du succès du nougat de Montélimar », sur francetvinfo.fr
- https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000601628?tab_selection=all&searchField=ALL&query=Nougat+de+Mont%C3%A9limar&page=1&init=true
- « décret du 12 mars 1996 », sur economie.gouv.fr (consulté le ).
- Site montelimar-tourisme.com, page "Histoire du nougat", consulté le 8 avril 2020.
- Site francebleu.fr, article "Montélimar, le nougat, l’un des 13 desserts de Noël en Provence", consulté le 8 avril 2020.
- La France en héritage : dictionnaire encyclopédique : métiers, coutumes, vie quotidienne, 1850-1960, Gérard Boutet, 2007 (ISBN 9782262026226).
- Site nougatsoubeyran.com, page "Croquer le nougat de Montélimar", consulté le 8 avril 2020
- Site leprogres.fr, article "Montélimar mitonne sa première fête du nougat", consulté le 8 avril 2020
- Site futura-sciences.com, page "Quelle est l'origine du nougat de Montélimar ?", consulté le 8 avril 2020
- Durand 1993.
- Les Trésors gourmands de la France, Gilles Pudlowski, Maurice Rougemont, 2000 (ISBN 2804603628).
- « Montélimar Est : inauguration de la plus grande aire d'Europe », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne).
- « Reportage : 24 heures sur l'aire d'autoroute de Montélimar », Le Parisien, (lire en ligne).
- Avis de mise en consultation d'un cahier des charges de certification de conformité
- « Le nougat de Montélimar, nouvelle indication géographique protégée dans l'UE », sur www.corsematin.com, (consulté le )
- montelimar-tourisme.com.
Bibliographie
modifier- Jean Durand, Le Nougat de Montélimar : Légende, Histoire, Portraits, La Mirandole - Pascal Dondez éditeur, , 1re éd., 243 p. (lire en ligne)
- Marie Josèphe Moncorgé, Le Nougat dans tous ses états, une histoire méditerranéenne de confiserie, Tambao, 2013. (ISBN 9782369320104)