Noël Pinot
Noël Pinot (Angers, - Angers, ), parfois en latin Natalis Pinot, est un prêtre réfractaire catholique, guillotiné pendant la guerre de Vendée. Il a été béatifié par l'Église catholique qui le considère comme martyr. Il est commémoré le 21 février selon le Martyrologe romain[1].
Noël Pinot | |
Vitrail de l'église du Louroux-Béconnais montrant le second procès de Noël Pinot, devant la commission militaire d'Angers, le 21 février 1794. | |
Bienheureux, prêtre, martyr | |
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Naissance | Angers, royaume de France |
Décès | Angers, République française |
Béatification | par Pie XI |
Vénéré par | l'Église catholique romaine |
Fête | 21 février |
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Biographie
modifierDernier des seize enfants d'un tisserand, il perd son père à huit ans et entra au séminaire de sa ville. Ordonné prêtre, a priori, le , il est d'abord nommé vicaire à Bousse puis procuré en 1772, et ensuite vicaire de Coutures puis de Corzé. Il devient aumônier des Incurables à Angers en . En , il devint curé du Louroux-Béconnais[2],[3].
Survient la Révolution française, il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé[1], au contraire de son vicaire, Mathurin Garanger qui, lui, prête le serment le dimanche . Ce dernier se rétracte plus tard et fut exilé en Espagne. La municipalité se plaignant peu après de ce qu'il intriguait « pour engager les ecclésiastiques des environs à s'opposer à la loi »[2], le jour du dimanche , il monte en chaire pour justifier sa position[3].
Dénoncé, il est arrêté le 5 mars et condamné à une interdiction de séjour par le tribunal du district. Il se retire alors aux Incurables. Le département cherchant à éloigner les réfractaires, il se cache à Beaupréau. Rentré au Louroux en , lors de la guerre de Vendée, il retourne dans la clandestinité après l'échec des insurgés royalistes contre Nantes[2],[4].
Noël Pinot est arrêté dans la nuit du au , chez la veuve Pelletier-Taillandier, dans la commune de la Milandrie où il s'est réfugié. Alors qu’il se cache dans un coffre en bois (une maie), avec « tous les ornements nécessaires pour dire la messe »[5]. Une version erronée de cette arrestation, diffusée en 1863, rapporte qu'il est arrêté alors qu'il donne une messe clandestine[6]; il s'y apprêtait simplement. Il est conduit à Angers, et il comparait devant la commission militaire révolutionnaire. Il est guillotiné le 3 ventôse an II ()[2], sur la Place du Ralliement, dans les vêtements liturgiques qu'il portait au moment de son arrestation[7],[1],[4]. Il serait monté à l'échafaud en récitant les premières prières de la messe : « Introibo ad altare Dei »[6],[3].
Béatification et culte
modifierLe , Guillaume Angebault, évêque d'Angers, nomma l'abbé Brouillet, curé du Louroux, commissaire pour procéder à l'« enquête canonique sur la vie et les vertus de son prédécesseur ». Un de ses successeurs, Joseph Rumeau, ayant décidé le qu'il y avait lieu de promouvoir sa béatification, une commission fut nommée pour recueillir les documents ; l'abbé François Uzureau rédigea une notice de ce prêtre à cette occasion[2]. Il est béatifié par Pie XI le . Quatre-vingt dix-neuf autres catholiques d'Angers ont également été béatifiés par Jean-Paul II le [8].
La mémoire liturgique de Noël Pinot est célébrée le 21 février[9],[1].
Une statue de la cathédrale d'Angers le représente gravissant la première marche de « l'autel de Dieu ».
Notes et références
modifier- « Bienheureux Noël Pinot », sur nominis.cef.fr (consulté le )
- E. Laurain, « Noël Pinot, curé du Louroux-Béconnais, guillotiné à angers le 21 février 1794, par l'abbé F. Uzureau, Angers, G. Grassin, 1912, in-8, 91 pages », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, Laval, Imprimerie de L. Moreau, t. 28, , p. 114-115 (lire en ligne).
- (it) Dom Antoine Marie osb, « Beato Natale Pinot Sacerdote e martire », sur Santi e Beati, (consulté le ).
- « Le martyrologe romain fait mémoire du bienheureux Noël Pinot », Magnificat, no 243, , p. 310.
- Dominique Lambert de La Douasnerie, « Le Mot du président - Les guerres de Vendée pour les Nuls : des erreurs, des imprécisions, des oublis... », Savoir, no 121, , p. 1-6 (lire en ligne)
- François Chamard, Les Vies des saints personnages de l'Anjou, J. Lecoffre, (lire en ligne), p. 574-586.
- « Un admirable martyre sous la Terreur », Revue thomiste : questions du temps présent, , p. 828 (lire en ligne)#1Lib1Ref
- Discours du pape Jean-Paul II aux pèlerins d'Angers à l'occasion de la béatification de Guillaume Repin et ses compagnons, sur vatican.va
- « Martirologio », sur Vatican (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Francis Trochu, La vie du bienheureux Noël Pinot, Association Noel Pinot, , 170 p.
- Marquis de Ségur, Une victime de la constitution civile du clergé : Noël Pinot, curé du Louroux-Béconnais, 1747-1794, Paris, Bray et Retaux, (lire en ligne)
- Alexis Crosnier, Le Bienheureux Noël Pinot, curé du Louroux-Béconnais, martyr sous la Terreur (19 décembre 1747-21 février 1794, Beauchesne, (lire en ligne)
- Job de Roincé, Figures de Chouans, Paris, Fernand Lanore, , 181 p. (ISBN 978-7630003625, ASIN B003WYVLIQ).
- Antoine Meunier et Kevin Labbé, Prier 15 jours avec Noël Pinot, Nouvelle Cité, , 120 p.
- Marquis de Ségur et Charles Sauvé, Un admirable martyre sous la Terreur, Delaître, , 174 p.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la religion :
- Noël Pinot, premier pauvre de sa paroisse et martyr de la Révolution, Aleteia