Nioro-du-Sahel

commune malienne
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Nioro du Sahel ou Nioros est une ville et une commune urbaine malienne, chef-lieu du cercle de Nioro et chef-lieu de la région de Nioro du Sahel.

Nioro du Sahel
Nioro-du-Sahel
Vue de la ville en 2014.
Administration
Pays Drapeau du Mali Mali
Région Nioros
(chef-lieu)
Cercle Nioros
(chef-lieu)
Maire Mouctar Dicko (ADP-Maiba) élu en 2016
Code 11010103
Démographie
Gentilé Nioroise, Nioroisese.(1) Nioroens, Nioroennes.(2)
Population 110 000 hab. (estim. 2024)
Densité 1 209 hab./km2
Population précédent recensement 22 266 hab.
Géographie
Coordonnées 15° 13′ 55″ nord, 9° 35′ 37″ ouest
Altitude 236 m
Superficie 9 100 ha = 91 km2
Localisation
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Nioro du Sahel
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Nioro du Sahel
Liens
Site web Nioros.Mab

Fondée, selon la légende, au XIIIe siècle, Nioro est intégrée au royaume de Kaarta de la dynastie des Massassi au milieu XVIIe siècle et en devient la capitale au tournant du XIXe siècle, avant d'être intégrée dans l'Empire toucouleur par Oumar Tall en 1855. Conquise par les troupes coloniales françaises à la fin du XIXe siècle, elle devient un des premiers chefs-lieux de cercle du Soudan Français.

Nioro du Sahel est actuellement un important centre de pèlerinage musulman du Mali, accueillant chaque année le grand Ziyāra (visite commémorative), lié à la confrérie soufie tidjane oumarienne, ainsi que le Ismu (le nom) de la voie tidjane Hamawiyya, célébrant la naissance du prophète Muhammad.

Géographie

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Elle se situe à proximité de la frontière mauritanienne sur la route nationale RN 25 à 442 km au nord-ouest de la capitale Bamako, et à 241 km au nord-est de Kayes, sur l'axe routier (RR5) à 85 km au nord-ouest de Diangounté-Kita[1].

Histoire

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Selon la légende, la ville a été fondée vers 1200 par les Peul et des Diawando et leurs compagnons Venu du djolof actuel Sénégal Beydari Tamboura. Elle prend de l’ampleur avec l’arrivée des Bambara qui se substituent aux songhaï et dont le dirigeant Massa fonde vers 1650, le long du fleuve Niger, le royaume de Kaarta[2] qu'il dirige jusque 1710[3]. Les Massassi se sédentarisent à partir de 1760 et établissent une première capitale à Guemou[2].

À l'apogée de la dynastie des Massassi, Nioro est établie en capitale par le roi Bodian Moriba (1818-1832)[2], avant d’être conquise par les troupes d’El-Hadj Oumar Tall en 1855, qui élimine la dynastie des Massassi[2], instaure un califat musulman de l'empire Toutcouleur[4] et y fait construire une grande mosquée en 1856[5]. Une importante communauté musulmane vient s’y installer.

La ville est conquise par l’armée coloniale française dirigée par le lieutenant-colonel Archinard, le et devient un des premiers chefs-lieux de cercle du Soudan Français[6],[7].

Nioro devient à partir de 1910 le fief du hamallisme, mouvement soufi issu de la Tijaniyya, initié par cheikh Hamallah. Les adeptes du hamallisme sont activement hostiles à la présence coloniale et subissent une violente répression des autorités dont le paroxysme est atteint en 1940-1941[8].

Lors des luttes pour l’indépendance qui aboutit à la création de la République soudanaise en 1960, Nioro est un bastion politique de l’Union Soudanaise-Rassemblement Démocratique Africain[5].


Éducation

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La première école a été ouverte à Nioro dès le début de la colonisation[6]. L'académie de Nioro a été créée en [9][source insuffisante].

La mosquée de Nioro, construite dans le style traditionnel en briques de banco vers 1864 à la demande d'El Hadj Omar Tall, souverain et érudit musulman dirigeant de la congrégation soufie de la Tijaniyya, constitue un lieu de culte en activité et un édifice remarquable par son architecture et son histoire[10].

Culture

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Le Ismu, ou plus exactement Ismuan-Nabi, probablement organisé depuis au moins les années 1960 par la Hamawiyya de Nioro, célèbre le cheikh Mohamed Ould Hamahoullah, dit « Bouyé Haïdara », fils aîné de Hamahoullah Haïdara, le fondateur du mouvement[5]. Cette manifestation est devenue massivement populaire au tournant des années 1970[5].

Depuis 1985, la ville accueille également chaque année un autre événement lié à la Tijaniyya, à savoir le grand Ziyara, de son nom complet Zyar Shayk Umar al-Futiyu (littéralement visite commémorative pour le Cheick Oumar du Fouta), qui honore la mémoire d’El-Hadj Oumarou[5]. La fête dure sept jours, de lundi à dimanche, précédant ou suivant les célébrations du Maouloud[5].

Économie

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Une des caractéristiques essentielles de la ville de Nioro est la succession tour à tour, sans interruption de deux vies : une vie agricole en saison des pluies et une vie commerciale en saison sèche. Le commerce occupe une place très importante dans la vie de Nioro. La ville est devenue un carrefour où s’effectuent d’importants échanges à cause de la rencontre de routes internationales et nationales (1 et 3) et de la route régionale 5 et aussi sa position géographique (frontière avec la Mauritanie). Avant la colonisation, le commerce avec les Maures concernait le sel, la gomme, les plumes et œufs d’autruche et les animaux vivants. Nioro alimentait en grande partie le marché de Tombouctou en tissus. Jusqu'à une époque récente, Nioro portait le nom de grenier à mil ; elle est aussi une ville d'élevage, une bergerie a été créée à Nioro depuis 1925. Le maraîchage est aussi une tradition à Nioro. Chaque famille y a son jardin. Les jardins maraîchers occupaient les bords, parfois même le lit du marigot. Nioro est aussi une zone de collecte et de cueillette de la gomme arabique et du kapok[6].

Personnalités

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  • Cheikh Mohamed Ould Hamahoullah, dit « Bouyé Haïdara », chef et guide du courant soufi Tijaniyya ;
  • Modibo Diarra, homme politique et astrophysicien, né à Nioro en 1952 ;
  • Bouillé Siby, homme politique, membre du BEC-UDPM jusqu'en 1991 ;
  • Détéba Kamissoko, ancienne ministre ;
  • Sy Kadiatou Sow (1955-), femme politique ;
  • Tiéblé Drame, ancien député et ministre ;
  • Hamet Diane Semega, ancien ministre ;
  • Rokia Maguiraga, ministre ;
  • Thierno H. Diallo, ministre ;
  • Abdoulaye Daffé, banquier, est né à Nioro en 1954 ;
  • Mamou Daffé, entrepreneur culturel ;
  • Sadio Bathily, ingénieur et député, est né à Nioro en 1937 ;
  • Bouh Diakite, ancien député ;
  • Bakary Dembo Diagouraga, ancien député ;
  • Demba Diallo, ancien député ;
  • Ousmane Bathly, ancien député ;
  • Cheickné Dibassy, ancien maire ;
  • Youba Bathily, historien et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages historiques ;
  • Amadou Diaga, ancien maire ;
  • Drissa Tiémoko Coulibaly, ancien maire ;
  • Abbas Sylla, maire de 2004 à 2009 ;
  • Kalilou Diakite, maire de 2009 à 2016.

Bibliographie

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  • Amadou Bâ, Histoire du Sahel occidental malien : des origines à nos jours, éditions Jamana, 1989.
  • Jean-Luc Manaud, Éric Milet, Mali, Olizane, 2007.
  • Vincent Joly, Le Soudan français de 1939 à 1945, Karthala, 2006, p. 204.
  • Youba Bathily, Nioro du Sahel, La ville promise, Editions Sawa, Bamako, 2021, 161 pages

Notes et références

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  1. Distances, coordonnées sont mesurées à l'aide de OpenStreetMap.
  2. a b c et d (en) « Kaarta », dans Willie F. Page (éd.), Encyclopedia of African History and Culture, vol. III : From conquest to colonialization (1500-1850), facts on File, (ISBN 0-8160-5271-9), p. 124.
  3. (en) Andrea L. Stanton, Edward Ramsamy, Peter J. Seybolt et Carolyn M. Elliott, Cultural Sociology of the Middle East, Asia, and Africa : An Encyclopedia, SAGE Publications, (ISBN 978-1-4522-6662-6), p. 109.
  4. (en) « Massa », dans Willie F. Page (éd.), Encyclopedia of African History and Culture, vol. III : From conquest to colonialization (1500-1850), facts on File, (ISBN 0-8160-5271-9), p. 172.
  5. a b c d e et f Moussa Sow, « Une ville, deux pèlerinages : islam et mémoire à Nioro du Sahel, à travers Ismu et Ziyara », dans Le Mali contemporain, IRD Éditions, coll. « Hors collection », (ISBN 978-2-7099-2617-1, lire en ligne), p. 243–261.
  6. a b et c Youba Bathily, « Ville religieuse, artistique et d'enseignement », dans Nioro du Sahel, La ville promise, Kati, Sawa, (ISBN 978-99952-924-5-4), p. 101–106.
  7. Archives nationales d'Outre-mer, Nioro (Mali), consulté en 2024.
  8. Le Monde Afrique, Nioro du Sahel, berceau d’une influente branche de l’islam soufi en Afrique de l’Ouest, 28 septembre 2020.
  9. Le Conseil des ministres a adopté le 17 mars 2010 le projet de décret portant création des académies de Nioro et Bougouni. Communiqué du conseil des ministres du 17 mars 2010.
  10. Plateforme Fuga, Région de Nioro, consulté en 2024.