Nihil est in intellectu quod non sit prius in sensu
Nihil est in intellectu quod non sit prius in sensu est une thèse philosophique latine, qui signifie « Rien n'est dans l'intellect qui ne soit d'abord dans le sens ». Il existe une variante, Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu, qui utilise le passé : « Rien n'est dans l'intellect qui n'ait d'abord été dans les sens »[1]. Elle est particulièrement utilisée par les scolastiques aristotéliciens et péripatéticiens, ainsi que par les empiristes, en un sens différent toutefois.
L'adage se trouve sous cette forme dans l'ouvrage Quaestiones disputatae De veritate de Thomas d'Aquin[2] et tire son nom de l'école péripatétique fondée par Aristote à laquelle on a attribué la paternité de ce principe. Plusieurs auteurs empiristes[3],[4],[5] et matérialistes[6],[7],[8] s'en sont par la suite revendiqués ou ont fondé sur lui leur réflexion philosophique.
L'adage est qualifié d'« axiome de la philosophie péripatétique » par le médecin Anthelme Richerand[9].
Bibliographie
modifier- Paul F. Cranefield, « On the Origins of the Phrase Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu », Journal of the History of Medicine and Allied Sciences, vol. XXV, iss. 1 (1970), pp. 77-80.
Notes et références
modifier- Cranefield 1970.
- Q. 2, a. 3, arg. 19
- John Locke, Essai sur l'entendement humain, livre II, chap. I, § 2.
- George Berkeley, Les principes de la connaissance humaine.
- David Hume, Traité de la nature humaine, livre I.
- Julien Offray de la Mettrie, Histoire naturelle de l'âme, chap. I.
- Claude-Adrien Helvétius, De l'esprit, livre I, chap. I.
- Paul Henri Thiry d'Holbach, Système de la nature, livre I, chap. 10.
- Anthelme Richerand, Des erreurs populaires relatives à la médecine, Caille et Ravier, 1812, p. 342.