Niellage

technique d'orfèvrerie qui consiste à appliquer le nielle comme remplissage dans la marqueterie de métaux

Le niellage est la technique d'orfèvrerie qui consiste à appliquer le nielle (ou niello, du latin nigellus, « noirci »), un sulfure métallique de couleur noire qui inclut du cuivre, de l'argent et souvent même du plomb ou du borax, employé comme matière de remplissage dans la marqueterie de métaux. Le métal gravé est rempli avec cet alliage fondu le long des traits produits par la gravure au burin, ensuite la surface niellée est polie pour éliminer le dépassement de métal ajouté.

Diptyque en argento niellato du XVIe siècle de la Natività et de l'Adorazione.
Niellage sur Christ en Croix de Minden (Allemagne).
Dans de petits médaillons, des personnages gravés en noir se détachent sur un fond d'argent poli.
Calice de Gilles de Walcourt (détail du pied), par Hugo d’Oignies, 1228, Namur (Belgique).

Cette technique d'orfèvrerie est à distinguer des émaux ou du damasquinage et l'expression « émail de niellure » est impropre.

Le graveur de nielles est un « nielleur[1] » et le résultat une « niellure ».

Histoire

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L'invention de cette technique est attribuée aux Égyptiens[2]. Elle est ensuite reprise en Europe par les Romains[3] puis au Moyen Âge[4], ensuite par les orfèvres de la Renaissance en Italie (niellatura) et en Allemagne, comme technique luxueuse et délicate pour les objets précieux comme les objets de culte et la vaisselle d'apparat[5].

Maso Finiguerra, nielleur de Florence, qui voulait contrôler son Triomphe et le Couronnement de la Vierge, enlevée au ciel et entourée d'anges, avant de recouvrir les traits de nielle, voulut essayer ce que produiraient sur une feuille de papier humide, les figures gravées couvertes de la fumée grasse d'une chandelle. Le papier ayant rendu fidèlement le sujet tracé sur le métal, cette technique (creux destiné à être rempli) donna naissance à la taille-douce (en remplaçant le niello par de l'encre).

Au XVIIe siècle, cette technique n'est plus utilisée que par les pays orientaux (pour les arabesques) ou russes (Veliki Oustioug) ; elle reprend quelque vigueur au XIXe siècle avec le damasquineur André Colomb (1786-1838).

Dans une utilisation plus commune et à large échelle, ce sont notamment des boîtiers de montres de poche de (période à vérifier) fin 1800, début 1900 que l'on trouve fréquemment ainsi décorés.

Œuvres comportant des nielles

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Notes et références

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  1. Duchesne, Essai sur les nielles, 1826, p. 41.
  2. Naturalis Historia de Caius Plinius Secundus (23-79 ap. J.-C.) livre XXXIII, 131.
  3. Livre III, Les couleurs et les arts chez les Romains d'Eraclio, attribué à Garzya Romano, XIe siècle.
  4. Mappae Clavicula, formule chimique 195 de nigelli et aurum datant des IXe et Xe siècles.
  5. Benvenuto Cellini, I Trattati dell'oreficeria e della scultura.

Annexes

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Bibliographie

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  • Benvenuto Cellini, I Trattati dell'oreficeria e della scultura, Paoletti, Florence, 1994.
  • Vgl. Duchesne, Essai sur les nielles, gravures des orfèvres florentins du XVe siècle, Paris, 1826.
  • Eraclio, De coloribus et de artibus romanorum, Istituto Italiano per gli Studi Storici, Naples, 1996.
  • Alessandro Pacini, « Le niello » in Studi ed esperimenti su preziosi policromi antichi, Madonna della Quercia, Montepulciano, 2004.
  • François Schweizer, « Nielle byzantin », in Outils et ateliers d'orfevres des temps anciens, Société des amis du musée national de Saint-Germain-en-Laye, 1993.

Articles connexes

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Lien externe

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