Nicolas Chappuis
Nicolas Chappuis, parfois orthographié Chapuis ou encore Chapuys, est un artisan serrurier Franc-Comtois, actif lors de la première moitié du XVIIIe siècle.
Biographie
modifierLa date de naissance de Nicolas Chappuis est inconnue. D'après Auguste Castan, il serait né à Rans[1], - dans l'actuel département français du Jura- emplacement de son premier atelier connu[1],[2],[3]. Pour Paul Brune il serait natif de Poligny[1].
Le 14 juillet 1703, il est fait citoyen de la cité royale de Besançon, pour la confection de la grille de l’hôpital Saint-Jacques, qu'il réalisa dans son atelier du Jura[1],[2],[3].
Le 25 novembre 1705, avec l'aval des vicomtes mayeurs[2], il lui est octroyé le titre de maitre, au sein de la corporation des serruriers[1],[2],[3], avec une dispense de chef-d’œuvre[1],[3].
Les autres maitres de la profession refuseront de l'inscrire dans le registre[2],[3]. Réaction que l'archiviste et historien Maurice Pigallet attribut à de la jalousie[2]. L'un des maitres jurés finira en prison[3]
Toutefois, Nicolas Chappuis quitte Besançon et s'installe dans un nouvel atelier à Recologne[1],[2],[3], en 1714[1],[2]. À la suite de sa demande[1],[3], en 1729, il retourne à Besançon avec ses quatre fils, contre 100 livres et une exemption de logement militaire[1],[2],[3].
D'après Paul Brune, Nicolas Chappuis serait décédé à Besançon[1].
Ouvrages
modifierEn Franche-Comté
modifierEn 1696, Chappuis réalise un pupitre pour l'ancien prieuré de Vaux-sur-Poligny[1],[2], édifice détruit lors de la Révolution française[4].
En 1703, il termine la conception de la grille de l’hôpital Saint-Jacques de Besançon[1],[2],[3]; Pour un cout de 12 000 livres[2],[3]. Cette dernière est classée monument historique depuis le 20 décembre 1916[2],[5]. Elle est repeinte en 1920[2], puis, entièrement restaurée de 1931 à 1933[5].
De 1705 à 1708, il conçoit la grille séparant le cœur et la nef de la collégiale Notre-Dame de Dole[6].
En 1745, il fabrique le cadran d'une horloge conçue par l'horloger François Mestregent et destinée à l'ancien monastère du Refuge. Transférée depuis à l’hôpital Saint-Jacques[1],[2],[7], elle est, elle aussi, classée MH le 20 décembre 1916[2],[8].
En 1714, il se proposa de terminer la construction du pupitre de la cathédrale Saint-Jean de Besançon , à condition qu'on le lui amène à son nouvel atelier de Recologne. L'affaire ne sera jamais concrétisée[1].
En Champagne
modifierToutefois, la notoriété de Nicolas Chappuis s'étendit jusque dans la province de Champagne[1],[2],[9],[10].
Vers 1727, il réalise - avec l'aide de ses quatre fils - une grille pour l'abbaye de Morimond, située dans l'actuel département de la Haute-Marne[11]. Il y réalisera aussi avec l'aide de son fils ainé, Claude François Chappuis, un retable, avant l'année 1753[9].
De 1727 à 1732, il réalise 6 grilles et 2 portes pour la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes[1],[2],[10], pour la somme de 10 000[1],[10] ou 12 000 livres, selon les sources[2].
Notes et références
modifier- Brune 1992, p. 51
- Maurice Pigallet, « Besançon - La grille de l'hôpital Saint Jacques », Le Petit Comtois, , p. 1 (lire en ligne)
- Gaston Coindre, Mon vieux Besançon (lire en ligne), p. 322-324
- Notice no PA00102048, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Clôture de la cour d'honneur et des jardins », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- Roger Ruty, « La collégiale Notre-Dame de Dole », dans Association des amis de l'orgue de Dole, L'orge de Dole, Canevas, , p. 19-20
- Éveline Toillon, Besançon, ville horlogère, Éditions Alan Sutton, , p. 14-15
- « Pendule », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- Jean-Aimar Piganiol de La Force, Nouvelle description de la France, t. Tome troisième, (lire en ligne), p. 85
- Albert Babeau, La décoration intérieure de la cathédrale de Troyes sous Louis XVI, (lire en ligne), p. 5
- Auguste Vallet de Viriville, Les archives historiques du département de l'Aube, Bouquot, (lire en ligne), p. 117
Voir aussi
modifierBibliographie
modifierPaul Brune, Dictionnaires des ouvriers d'art de la France : Franche-Comté, Editions Provinciales, (1re éd. 1912), « Chappuis, Chapuis (Nicolas) »