Nicolas Cernokrak
Nicolas Cernokrak est un prêtre orthodoxe et théologien serbe. Doyen de l'Institut Saint-Serge à deux reprises, spécialiste de l'exégèse du Nouveau Testament, il est notamment recteur de la paroisse Saint-Séraphin-de-Sarov depuis 1994.
Doyen Institut Saint-Serge | |
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Nicolas Ozoline (d) Michel Stavrou (d) | |
Doyen Institut Saint-Serge | |
- | |
Nicolas Ozoline (d) | |
Recteur Paroisse Saint-Séraphin-de-Sarov | |
depuis | |
Michel Ossorguine (d) | |
Recteur Paroisse Saint-Martin-le-Miséricordieux | |
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Jean Catteloin (d) Philippe Maillard (d) | |
Président Association œcuménique pour la recherche biblique (d) | |
depuis | |
Alexis Kniazeff (d) | |
Recteur Paroisse Saint-Nicolas (d) | |
- | |
André Maklakov (d) Michel Ossorguine (d) |
Naissance | |
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Surnom |
Krak |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
Catherine Cernokrak (d) |
Enfant |
Jean Cernokrak (d) |
Biographie
modifierNicolas Cernokrak naît le à Benkovac.
À partir de 1967, il séjourne au monastère de Krka[1]. Il commence des études à Belgrade, puis Athènes[2], avant de gagner Paris en 1973[1].
Responsabilités et engagement pastoral
modifierDans l'enseignement
modifierEnseignant à l'Institut Saint-Serge depuis 1981[2], il se revendique quelques années plus tard d'une théologie « scientifique » et « critique »[3].
Il est nommé doyen en 2008. En 2012, il est cependant mis en difficulté par un détournement de 400 000 € opéré par Patrick Brispot[4], trésorier bénévole de l'association de gestion de l'Institut[5]. Le recteur, l'archevêque Job Getcha, dénonce alors une « situation inquiétante », cependant que Cernokrak cède sa place à Nicolas Ozoline.
Il reprend cependant la direction deux ans après, et est même réélu en 2017[6].
Il prend finalement sa retraite de Saint-Serge en 2021, mais demeure enseignant à l'Institut supérieur d'études œcuméniques[7], et membre du conseil d'administration de cette entité[8].
En paroisse
modifierEn 1985, il est ordonné diacre[2], puis prêtre pour l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale[1]. Il part dans la foulée à Rome pour diriger la paroisse Saint-Nicolas, où il demeure jusqu'en 1987. Il est fait archiprêtre dès 1986[2].
En 1993, il est nommé recteur de la paroisse Saint-Martin-le-Miséricordieux à Tours, où il continuera de célébrer jusqu'en 2001[9]. L'année suivante, il devient le premier non-Russe à être nommé à la tête de la paroisse Saint-Séraphin-de-Sarov, à Paris.
Au fil des années il introduit le français dans la célébration des offices[10], y voyant « une nécessité » pour ne pas « vivre dans le ghetto »[11].
Dans les années 2000, secondé par Christophe Levalois, il lance les Rencontres orthodoxes et organise notamment un séminaire d'étude de la Philocalie.
En 2013, il accompagne environ 150 paroissiens[12].
En 2019, il inaugure le centre culturel Mère-Marie-Skobtsov dans la maison paroissiale de Saint-Séraphin[13].
En 2022, devant faire face à l'incendie accidentel qui ravage Saint-Séraphin, à l'origine d'un vaste émoi, il organise le déménagement temporaire de sa paroisse en la crypte de l'église Saint-Léon[14],[15],[16], ainsi que la restauration de l'église, effective dès l'année suivante[17].
Activités d'enseignement et de recherche
modifierEn 1978, il consacre son mémoire de maîtrise à Saint-Serge à la divinisation chez Syméon le Nouveau Théologien[18], auteur dont il se fera le spécialiste[1].
En 1981 cependant, c'est à l'histoire médiévale de la Serbie qu'il consacre sa thèse à l'École pratique des hautes études[19].
Il se spécialise finalement dans la théologie ascétique et l'exégèse du Nouveau Testament, disciplines qu'il enseigne à Saint-Serge.
À partir de 1991, il prend la suite d'Alexis Kniazeff comme président orthodoxe de l'Association œcuménique pour la recherche biblique[20]. C'est à titre qu'il prend part à l'édition et la révision de la nouvelle édition de la Traduction œcuménique de la Bible, en 2010[21].
S'étant aussi intéressé à d'autres pères de l'Église[1], il est par ailleurs membre du comité éditorial de la revue Acta Patristica[22], et responsable de la commission théologique de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France[23] jusqu'en 2022[24].
Vie personnelle
modifierAvec son épouse Catherine[25], conservatrice et historienne de l'art[26], il a deux enfants, dont Jean[27], responsable laïc de la paroisse orthodoxe d'Orléans[28].
Ouvrage
modifier- Avec Atanasije Jevtić (en), Theologie ascétique, Paris, Institut Saint-Serge, 1986 (présentation en ligne).
Références
modifier- La Croix 2014.
- Histoire... 2017.
- Luc Forestier, « L'Institut supérieur d'études œcuméniques : jalon universitaire de l'espace œcuménique », dans Gabriel Richi Alberti (dir.), Marie-Joseph Le Guillou y el Institut supérieur d'études œcuméniques, Madrid, université San Damaso, 2021, p. 273, n. 15.
- https://www.ildialogo.org/NotizieEcumeniche/Notizie_1434732113.htm.
- Samuel Lieven, « L’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à la recherche d’un nouveau souffle », La Croix, (lire en ligne , consulté le ).
- « Le père Nicolas Cernokrak réélu doyen de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge », sur Orthodoxie.com, (consulté le ).
- https://www.icp.fr/medias/fichier/guide-commercial-iseo-2020-2021-20200716-pk_1598452087889-pdf.
- Préface dans Jacques-Noël Pérès (dir.), Familles en mutation, approches œcuméniques, Paris, Desclée de Brouwer, 2011, n. 6.
- https://orthodoxie.com/wp-content/uploads/2021/03/Bulletin_NS4_Careme_2021.pdf.
- « La beauté sauvera le monde », dans Florence de Baudus, Les Voies de l'adoration, Perpignan, Artège, 2015 (ISBN 978-2-36040-359-2).
- Anaïs Carpentier (ill. Lucile Pescadère et Nicolas Wietrich), « Il était une foi », D'ailleurs, no 206, avril 2013, p. 21-23 (lire en ligne).
- Carpentier 2013.
- « Paris : inauguration du Centre culturel Mère Marie Skobtsov », sur Orthodoxie.com, (consulté le ).
- Tom Rousset, « De très importants dégâts dans une église orthodoxe de Paris suite à un incendie », sur francetvinfo.fr, France 3 Paris Ile-de-France, (consulté le ).
- Caroline Beyer, « Tristesse après l’incendie d’une église orthodoxe à Paris » , sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- « Paris : un « miracle » à Saint-Séraphin-de-Sarov, l’église orthodoxe ravagée par un incendie », sur Aleteia, (consulté le ).
- Johan Cherifi, Hilal El Aflahi et Amaury Tremblay, « Ravagée par un incendie il y a un an, une église orthodoxe retrouve ses fidèles », BFM TV, (lire en ligne).
- « Détails à propos de : Святой Симеон Новый Богослов и его учение о обожении… », sur saint-serge.net (consulté le ).
- « Détails à propos de : La Serbie au Moyen-Âge , vie spirituelle et traductions… », sur saint-serge.net (consulté le ).
- « Nouvelle édition de la traduction œcuménique de la Bible : un pas de plus vers l'unité des chrétiens », sur Église catholique en France, (consulté le ).
- Constance Vilanova, « Lire la Bible dans l’orthodoxie », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
- (sk) « Editorial board », sur unipo.sk (consulté le ).
- Samuel Le Corre, Annuaire de l'Église orthodoxe en France, Villebazy, monastère de Cantauque, 2021, p. 11.
- « Actualités », sur aeof.fr (consulté le ).
- https://www.flickr.com/photos/saintseraphin/2767490939.
- BNF 12287760.
- https://www.flickr.com/photos/saintseraphin/2768335892.
- comite de redaction Paroisse orthodoxe dOrleans, « Association cultuelle », sur paroisseorthodoxeorleans-christsauveur.com (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- « Le P. Nicolas Cernokrak élu doyen de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge », La Croix, (lire en ligne).
- « Cernokrak Nicolas Petrovitch », dans Histoire d'une église d'émigrés russes, Paris, paroisse de la Présentation-de-la-Vierge-au-Temple, (ISBN 978-2-9546545-2-2), p. 191.
Liens externes
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