Ni Dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme
Ni Dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme est une série de documentaires réalisée par Tancrède Ramonet.
Une histoire de l'anarchisme
Réalisation | Tancrède Ramonet |
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Acteurs principaux |
Redjep Mitrovitsa |
Sociétés de production |
Temps noir Arte France LCP-AN |
Pays de production | France |
Genre | Documentaire |
Durée | 180 minutes puis 102 minutes |
Sortie | 2016 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Deux premières parties sont parues en 2016, La Volupté de la destruction (1840-1914) et La Mémoire des vaincus (1911-1945). Et il faut attendre 7 ans pour que la suite puisse paraître : Des Fleurs et des pavés (1945-1969) et Les Réseaux de la colère (1965-2012) sa sortie prévue initialement pour septembre 2021 a été repoussée à la fin du 1er trimestre 2022[1]. Les DVD Volume 1 1840-1945 et Volume 2 1945-2012 sont parus et Intégrale 1840 - 2012 devrait paraitre le 31 décembre 2023.
Synopsis
modifierDu manifeste fondateur de Pierre-Joseph Proudhon en 1840 (Qu'est-ce que la propriété ?) à la chute de Barcelone en 1939, pour les deux premiers épisodes, puis jusqu'en 2012 pour le deuxième volume englobant les deux derniers épisodes,Tancrède Ramonet retrace, en images, un siècle d’histoire mondiale du mouvement anarchiste, du collectivisme libertaire à l'anarcho-syndicalisme, en passant par la propagande par le fait, le pacifisme et la non-violence, les Provos hollandais, mai 68, les indignés, le Rojava, le Black Bloc [2],[3].
Principaux événements historiques évoqués
modifier- Commune de Paris (1871) ;
- Révolution mexicaine (1910-1920) ;
- Révolution russe (1917) ; révolte de Kronstadt (1921) et armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne (1918-1921) ;
- Révolution sociale espagnole de 1936 ;
- Les Diggers de San Francisco
- Le « A » cerclé inventé en 1964
- Pacifisme et non-violence
- Les situationnistes
- Mouvement Provos à Amsterdam en 1966
- Mai 68
- Occupy, les indignés et Nuit debout
- Le Rojava depuis 2014
- Le Black Bloc
Principales personnalités évoquées
modifier- Pierre-Joseph Proudhon ;
- Mikhaïl Bakounine ;
- Pierre Kropotkine ;
- Léon Tolstoï ;
- Errico Malatesta ;
- Louise Michel;
- Emma Goldman ;
- Nestor Makhno ;
- Francisco Ferrer Guardia
- Albert Camus
- Léo Ferré
- Charlie Chaplin
- Daniel Cohn-Bendit
- John Cage
- Mark Rothko
- Murray Bookchin
- Hakim Bey
- Rafael Guillén, Sous-commandant Marcos
- Abdullah Ocalan
Intervenants
modifierLe film donne la parole à un ensemble d'historiens ou de spécialistes français, italiens, américains, canadien, espagnols et russes[2] dont Jean-Yves Mollier, Marianne Enckell, Frank Mintz, Claire Auzias, Anne Steiner, Normand Baillargeon, Gaetano Manfredonia, Mikhail Tsovma, Robert Graham, Michael Schmidt, Matthew Carr, Alain Doboeuf, Kenyon Zimmer, Servando Rocha, Giampietro Berti, Noam Chomsky (ce dernier dans le bonus du dvd) et Jean-Christophe Angaut[4].
Fiche technique
modifierSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.
- Réalisation : Tancrède Ramonet
- Conseillers historiques : Gaetano Manfredonia et Frank Mintz pour les deux premiers épisodes Frank Mintz et Claire Auzias pour les suivants
- Scénario : Patrick Barbéris[réf. souhaitée]
- Voix : Redjep Mitrovitsa et Audrey Vernon
- Musique : Julien Deguines
- Production : Sara Brucker, Martin Laurent et Tancrède Ramonet
- Sociétés de production : Temps noir et Arte France
- Pays : France
- Langue : français
- Genre : documentaire historique
- Durée : Deux premiers épisodes 2 x 90 min plus 41 min de compléments, total 3 h 41 ; deux épisodes suivants 2 x 52 min plus 72 min de compléments total, 2 h 52 min
- Format : 16/9
Diffusion
modifierEn Suisse, les deux premières parties sont diffusées à la suite sur la chaine RTS Deux le [5].
Les deux premiers épisodes ayant été réalisés en coproduction avec la chaine Arte[6], celle-ci y consacre le une soirée Théma avec un montage écourté (2 × 71 min alors que celui disponible en DVD fait 2 x 90 min). Elle réunit 432 000 téléspectateurs[réf. nécessaire]. Il n'est pas prévu que la chaîne diffuse les opus suivants[7], même si elle participera à la production des épisodes suivants.
Six ans après la diffusion sur Arte, des projections publiques de l'intégrale sont organisées dont une à Saint Étienne le 7 juin 2022[8].
Les deux derniers épisodes Des Fleurs et des pavés (1945-1969) et Les Réseaux de la colère (1965-2012) sont diffusés le lundi 22 mai 2023 et mardi 23 mai 2023 sur la chaîne LCP[3], la diffusion a été suivie d'un débat entre Sylvain Boulouque, Christophe Bourseiller et Édouard Jourdain, les documentaires et les débats sont accessibles en replay jusqu'au 3 janvier 2026.
Au Québec, les épisodes 3 et 4 sont projetés les 16 et 17 août 2022 dans le cadre du Cinéma sous les étoiles[9].
Production
modifierLes deux premiers épisodes sont produits par : Temps Noir et ARTE France 2016 ; avec la participation de : LCP Assemblée nationale, UR-Swedish Educational Brodcasting Company, RTS Télévision Suisse ; et avec le soutien de : Procirep Angoa Société des Producteurs, Centre National du Cinéma et de l'Image Animée, Programme Europe Creative MEDIA de l'Union Européenne.
Un troisième épisode Les Réseaux de la colère (1945-2001) était prévu mais pour des raisons officiellement budgétaires, reste sur le banc de montage en 2017[10]. D'après Tancrède Ramonet, il serait « refusé un peu partout »[11].
En 2019, la société de production Temps noir lance une campagne de financement participatif réussie et même complétée par une seconde campagne aussi réussie sur Ulule pour produire la fin de la série, envisagée en deux épisodes : Des Fleurs et des pavés (1945-1969) et Les Réseaux de la colère (1965-2011)[12]. Leur sortie est prévue pour septembre 2021[13] puis reportée.
En avril 2023 sortent enfin les deux derniers épisodes dans une version courte de 52 minutes chaque, les périodes couvertes sont légèrement modifiées par rapport au projet : 1944-1968 pour le troisième et 1968-2012 pour le quatrième. La production des deux derniers épisodes et du DVD est : Temps Noir et LCP Assemblée nationale ; avec la participation de : RTS Télévision Suisse ; et avec le soutien de : Procirep Angoa Société des Producteurs, Centre National du Cinéma et de l'Image Animée, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Région Occitanie.
Édition DVD
modifierEn 2017 sort un coffret 2 DVD, agrémenté d'un livret de soixante-quatre pages, édité par Arte[14] et distribué par Sony Pictures Home Entertainment[15].
Le premier DVD contient les deux parties de 90 minutes. Le second présente plusieurs compléments :
- L'affaire Schwartzbard : anarchisme et antisémitisme
- Mujeres Libres : l'anarchie et les femmes
- Anarchie en Mandchourie
- Entretien avec Noam Chomsky
Les DVD Intégrale 1840 - 2012 et Volume 2 1945-2012 paraitront le 31 décembre 2023.
Critiques
modifierPour Perrine Dutreil du magazine culturel français Télérama, si « le premier volet [...] expose les bases théoriques de l'anarchisme, né en réaction à la révolution industrielle du XIXe siècle et au capitalisme naissant [...], plus confus [est] le deuxième volet [qui] raconte les tentatives révolutionnaires (Mexique, Russie) qui ont marqué le début du XXe siècle, visant à montrer que l'anarchisme est bien un mouvement international. [...] Le film (trop ?) dense fourmille d'archives inédites ; il donne la parole à des historiens dont beaucoup sont, eux-mêmes, proches de la pensée libertaire[16]. »
Pour Hadrien Loiseau du magazine belge Moustique, « sans totalement réhabiliter l'anarchisme, le documentaire dresse le portrait d'une communauté ayant accompagné les grands mouvements sociaux de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle sans jamais parvenir à mener son Grand Soir[17]. »
Lors de la diffusion des deux derniers épisodes Catherine Pacary du quotidien Le Monde constate que pour titre de la série « Ni Dieu ni maître. », « L’auteur et réalisateur Tancrède Ramonet emprunte la formule d’Auguste Blanqui (1805-1881), (...) Il aurait pu ajouter « ni critique », tant l’histoire qu’il en propose est laudative. Mais étrangement, ici, ce parti pris n’est pas gênant, compensé par l'érudition et l'enthousiasme des historiens interrogés »[3].
Dans le magazine Télérama, Pauline Demange-Dilasser conclut « Les luttes récentes comme Nuit debout ou Occupy Wall Street ferment le cercle de près d'un siècle d'histoire. « L'anarchisme ne s'enseigne pas, ne s'apprend pas, ça se contagie », glisse le théoricien anarchiste Tomás Ibáñez. Un bon résumé de cette saga en quatre parties qui montre à quel point les thèses libertaires jouent un rôle dans le progrès des idées. »[18]
Dans le quotidien L'Humanité, Émile Leauthier écrit : « En Europe, Asie, Amérique latine, dans les nuages de lacrymo, le drapeau noir flotte toujours. Tancrède Ramonet conclut ici un passionnant et remarquable travail qui offre, à qui ne souhaite pas se plonger dans de vastes ouvrages théoriques, les clés de compréhension d'un mouvement plus que jamais actuel. Un mouvement aussi ancien que le désir de liberté. »[19]
Notes et références
modifier- « Le bout du chemin est bientôt atteint ! Des nouvelles de la suite de Ni Dieu ni Maître : Une histoire de l'anarchisme », sur Ulule, (consulté le ).
- Antoine Flandrin, « Ni dieu ni maître, une fresque en rouge et noir », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
- Catherine Pacary, « Une fresque historique érudite sur l'anarchisme », Le Monde, 21-22 mai 2023, p. 23
- « Ni dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme », sur PointCulture (consulté le ).
- « Ni dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme (épisodes 1/2 et 2/2) », sur RTS Deux.
- Mathieu Dejean, « « Aujourd'hui l'anarchisme a tendance à ne plus dire son nom » », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- Didier Méreuze, « « Ni dieu ni maître », la grande histoire de l'anarchie », sur La Croix, (consulté le ).
- Groupe Makhno, « Ni Dieu ni maître le film de Ramonet projeté à Saint-Etienne », Le monde libertaire, , pages 13 et 14 (lire en ligne)
- « Cinéma sous les étoiles – Édition 2022 – Grille horaire », sur Le Cinéma sous les étoiles de Funambules Médias (consulté le )
- Perrine Dutreil, « Ni dieu ni maître : la foisonnante histoire de l'anarchisme sur Arte », Télérama, (lire en ligne)
- Julien Le Gros, « Le drapeau noir flotte (toujours) sur la marmite », sur The Dissident,
- « Temps noir lance un crowdfunding pour financer la suite de la série documentaire Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme », sur Mille babords, (consulté le ).
- ululeFR, « Ni Dieu ni maître : une histoire de l’anarchisme », sur Ulule (consulté le )
- Didier Roy, « Ni Dieu ni maître. Une histoire de l'anarchisme », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
- « Ni dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme (2016) - DVD », sur DVDFr (consulté le ).
- Perrine Dutreil, « Ni Dieu, ni maître, une histoire de l'anarchisme, La volupté de la destruction (1840-1914) », Télérama, (lire en ligne).
- Hadrien Loiseau, « L'histoire méconnue de l'anarchisme », Moustique, (lire en ligne).
- Pauline Demange-Dilasser, « Ni dieu, ni maître, une histoire de l'anarchisme. Épisode 4 : les réseaux de la colère (1968-2012) », Télérama, , p. 110
- Émile Leauthier, « Anarchisme, une histoire entre résistance et renaissances », L'Humanité, , p. 22 (lire en ligne )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- « Tancrède Ramonet : « Faire entendre des voix inaudibles » », Ballast, (lire en ligne)
- Anne Sogno, « Tancrède Ramonet : « En 2017, l'anarchisme s'exprime à Notre-Dame-des-Landes, Nuit debout ou avec Ovidie » », TéléObs, (lire en ligne)
- Laurent Etre, « Le fil noir de l’histoire anarchiste », L'Humanité, (lire en ligne)
- Didier Zacharie, « L'idéal anarchiste est plus que jamais d’actualité », Le Soir, (lire en ligne)
- Bruno Donnet, « Entretien avec Tancrède Ramonet : Ni Dieu, ni maître », sur France Inter,
- Olivia Gesbert, « Anarchisme sur le retour avec Tancrède Ramonet », sur France Culture,
- Jean-Guillaume Lanuque, Georges Ubbiali et Christian Beuvain, « Ni dieu, ni maître. Une histoire de l'anarchisme », sur Dissidences,
Liens externes
modifier- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Fiche de présentation Arte
- Chaîne YouTube de Tancrède Ramonet, avec le film et ses bonus